SFI- Infos - Muséum national d`Histoire naturelle

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SFI- Infos - Muséum national d`Histoire naturelle
Bulletin de Liaison
de la Société Française d’Ichtyologie
SFI- Infos
décembre
N°60
Sommaire
Le mot du Président . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
L'ichtyologue du trimestre : Peter Artedi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Le poisson du trimestre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Portraits de paléoichtyologues : J comme Jarvik Eric . . . . . . . . . . . . 6
Info marine : mort étrange des mérous dans le golfe d’Annaba . . . . . 7
Fish Base : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
Requins, attention danger . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
En vente à la SFI . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Cybium 2011 35 (3) Sommaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
In memoriam J.S. Nelson . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
Info PCB . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Annonce d’ouvrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
Info pollution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
ATS Mer- Mahdia . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
Analyses d'ouvrages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Exposition : Océan indien, les îles de l’Outre-Mer . . . . . . . . . . . . . . 24
Info acidification des océans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Annonce d’ouvrage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
Événements ichtyologiques et/ou aquatiques futurs . . . . . . . . . . . . . 26
Annonce Cybium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
Contact SFI et tarifs 2012 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2
le mot du président
Je pense sincèrement que notre Société est à un tournant. Nous voyons partir avec regret mais
aussi avec respect, nos « anciens » qui ont tant apporter à la vie de la Société française
d’ic,htyologie. Mais il faut aussi constater l’arrivée de nouveaux collègues, plus jeunes et ouverts
à d’autres techniques. Ce phénomène est normal. C’est une des bases fondamentales de l’Ecologie où les cohortes se succèdent.
Les « bides » catastrophiques de notre dernière assemblée générale et de l’avant-dernier conseil
d’administration, dont je veux bien assurer une part de responsabilité, nous obligent à réfléchir à
l’avenir de notre Société.
Nous sommes une Société d’ichtyologie c’est-à-dire la réunion de collègues qui étudient les «
poissons » sous tous leurs aspects (fossile, vivant d’eau douce ou marin, de la cellule à la population). Il faut conserver et défendre cette situation unique.
J’appelle au minimum tous les collègues travaillant à un titre ou un autre sur le « poisson » à
rejoindre la SFI.
Mais à l’aube du xxie siècle, je ne souhaite pas que la SFI reste une société savante et que la
« Société civile » occupe l’espace médiatique. Par exemple, le développement des connaissances
de la faune ichtyologique du Vanuatu est fondamental, la publication de l’Atlas doit ouvrir un débat
dans la communauté des ichtyologistes, pour ne citer que deux exemples. Mais notre société ne
s’est pas fait entendre lorsque l’anguille, déclarée nuisible en 1ère catégorie (les cours d’eau à truites) jusqu’en 1984, a été classée à l’annexe 2 de la convention de Washington (CITES).
Aujourd’hui, on constate que les Régions, parfois les départements et les communes se proposent d’établir des Listes rouges (UICN) pour les vertébrés en général et pour les poissons en particulier, alors qu’il n’existe pas une liste nationale et officielle des poissons d’eau douce, ni, bien sûr,
par grand bassin hydrographique. Cela ne peut plus ni ne doit plus durer.
Nous ne sommes pas responsables de la RGPP et des difficultés à recruter de jeunes chercheurs. Mais les progrès technologiques (dosages radioisotopiques, génétique, télédétection, etc.)
nous montrent l’importance de la connaissance fondamentale de l’ichtyologie.
Cette connaissance ne doit pas rester dans un microcosme d’initiés. Notre Société doit s’investir
dans la diffusion des connaissances par tous les moyens (publications, conférences, expositions,
participation à la vie de la société civile, etc.)
On peut faire vivre la SFI avec des réunions réduites, mais on ne peut pas remplacer les réunions
pour définir la stratégie de notre société.
J’espère que les décisions de notre dernier CA (publication plus moderne de Cybium, organisation de réunions thématiques, etc.) permettront d’atteindre cet objectif.
Jean Allardi
Meilleurs vœux à tous, de la part de
l'équipe sfienne, pour l'année 2012
3
L'ichtyologue du trimestre
Peter Artedi 1705-1735
Peter Artedi est, en principe, connu des ichtyologues, tout au moins de
ceux qui consacrent l’essentiel de leur temps à la systématique. Mais
il n’est pas interdit de supposer que beaucoup d’entre nous n’aient pas
une idée très claire de ce que représente ce personnage pour l’ichtyologie. En effet, disparu prématurément dans sa 31ème année, lors d’un
accident resté mystérieux quant à ses circonstances, Pierre Artedi n’a
pas eu le temps de laisser une empreinte aussi forte que celle de son
contemporain et ami Carl Linné (1707-1778).
Peter Artedi est né le 10 mars 1705 à Anundsjö en Suède ; il est décédé le 27 septembre 1735 à Amsterdam (Pays-Bas). Ses parents l’envoient à l'Université d'Uppsala en 1724 pour étudier et devenir homme
d’église. Mais très rapidement, il abandonne la théologie pour s’intéresser à la médecine et à l'histoire naturelle et s’adonne à sa passion
(à dix ans il s’intéressait déjà beaucoup aux sciences de la nature).
C’est à Uppsala, en 1728, qu’il rencontre, Carl Linné qui est de deux ans plus jeune et à qui il sert de « tuteur
». Les deux hommes se lient d’une franche et solide amitié et se livrent à une compétition amicale. Ils ont de
nombreuses discussions sur leurs principaux sujets d’intérêts et se partagent le monde vivant : les poissons,
les amphibiens, les reptiles, et les
ombellifères pour Artedi, les plantes, les insectes et les oiseaux pour
Linné. Si tous les deux sont préoccupés par les caractères à prendre
en compte pour définir les espèces,
le premier semble en être resté aux
« longues » phrases latines pour
définir une espèce, alors que le second met au point son système de
nomenclature binominale lequel va
être rapidement adopté par Peter
Artedi pour corriger le travail de ses
prédécesseurs sur les poissons de
la mer Baltique. Rejetant les critères écologiques tels qu’utilisés par
Guillaume Rondelet (1507-1566)
et s’appuyant sur des caractères
anatomiques et méristiques, il défiLinnaeus et Artedi . Uppsala University Library
nit alors des groupes naturels.
En 1732, nos deux jeunes naturalistes quittent ensemble Uppsala, Peter Artedi pour la Grande-Bretagne
et Carl Linné pour la Laponie où il effectue un voyage d’étude du milieu naturel ; avant leur départ, ils se
lèguent mutuellement leurs manuscrits en cas de décès. Peter Artedi gagne ensuite Amsterdam où il est
engagé par un très riche collectionneur néerlandais (Albertus Seba ; 1665-1736) pour établir le catalogue
des collections de son cabinet de curiosités, l’un des plus spectaculaire de son temps. C’est donc lors de
4
ce séjour à Amsterdam qu’Artedi se noie accidentellement. Les
circonstances de cet accident sont restées mystérieuses et Linné
qui s’était rendu sur place dès qu’il a appris la nouvelle, n’a pas
réussi à résoudre cette énigme.
Après le décès de Peter Artedi, Carl Linné entre en possession
des manuscrits de son ami et tient sa promesse de publication.
Après plusieurs tentatives, il trouve enfin un éditeur à Leiden en
1738 pour publier ses textes sur les poissons : Ichthyologia sive
opera omnia piscibus scilicet : Bibliotheca ichthyologica… Posthuma vindicavit, recognovit, coaptavit & edidit Carolus Linnaeus,
Med. Doct. Ac. Imper. N.C. Wishoff, Leiden.
Les mérites de Peter Artedi dans le domaine de l’ichtyologie ont
été reconnus en plusieurs occasions par les systématiciens qui lui
ont dédié quelques descriptions d’espèces. De plus, le genre Artedidraco, un téléostéen de la famille des Artedidraconidae (ordre
des Perciformes), lui est dédié et il comprend six espèces. Une
espèce du genre Hypopomus, un gymnotiforme de la famille des
Hypopomidae, porte son nom : Hypopomus artedi (Kaup, 1856) ;
cette espèce vit dans plusieurs rivières du plateau des Guyanes.
De son côté, Linné lui a aussi dédié une plante : Artedia une Apiaceae (anciennement Crucifères).
F.J. Meunier
Hypopomus artedi
Pour en savoir plus sur Peter Artedi : Pietsch, T.W. 2010. The curious
death of Peter Artedi. A mystery in the history of science. Scott & Nix
Inc., New York. 222 pp.
Dans cet ouvrage, T. W. Pietsch raconte la vie de Peter Artedi sur la
base de textes écrits par Carl Linné. Ce dernier fait une véritable biographie de son ami et il en profite pour parler beaucoup de lui-même,
de son travail de naturaliste ainsi que de ses collaborateurs. C’est donc
toute une époque, particulièrement riche pour les travaux naturalistes,
qui défile sous nos yeux à la lecture de ce livre.
5
Le poisson du trimestre
Genre Artedidraco Lönnber, 1905
La famille des Artedidraconidae regroupe quatre genres pour 26 espèces valides, dont celui des
Artedidraco qui comprend six espèces différentes. Une grande majorité de ces espèces ont été décrites ces douze dernières années. Les Artedidraconidae appartiennent également au groupe de
Notothenioidei, qui inclut en outre les familles des Bathydraconidae, des Channichthyidae et des
Nototheniidae.
Les Artedidraco sont reconnaissables à leur corps effilé et à leur tête large. La nageoire dorsale est
divisée en deux parties, la première courte comprenant 2 à 7 rayons et une seconde beaucoup plus
développée (23 à 30 rayons). Le barbillon mentonnier est effilé et spécifique à chacune des espèces,
le museau est plus court que le diamètre orbital et enfin la ligne latérale se divise en deux parties distinctes, dont la partie supérieure est composée d’écailles tubulaires.
Les répartitions géographiques sont très disparates, avec une espèce confinée aux régions subantarctiques (Artedidraco mirus), alors que les cinq autres sont typiquement antarctiques (Artedidraco
orianae, A. shackletoni, A. loennbergi et A. skottsbergi). Ces animaux méso et bathybenthiques ont
une répartition verticale comprise entre 200 et 800 m de profondeur et sont localisés principalement le
long du plateau continental, plus rarement sur la partie supérieure du talus continental.
La biologie de ces petites espèces (15 cm maximum) est encore relativement méconnue, même si
de nombreuses avancées ont été réalisées ces dernières années. Celles-ci sont considérées comme
étant typiquement benthiques et sédentaires, sur des fonds majoritairement sableux. Les individus
chassent habituellement à l’affût de petits organismes mobiles tels que les amphipodes, isopodes,
polychètes et mysidacés.
Comme tout autre Notothenioidei, les Artedidraco présentent une protéine antigel contenue dans
leur sang, ainsi qu’un rythme physiologique ralenti, permettant ainsi la vie dans les eaux glaciales du
plateau continental antarctique (-1,5° de moyenne). Pour compenser les activités biochimiques ralenties par le froid, des enzymes spécifiques aux poissons téléostéens antarctiques sont apparues, de
façon aussi ancienne que les protéines antigel, il y a de cela au minimum 38 millions d’années.
Romain Causse
6
Portraits de paléoictytologues
J comme ...
JARVIK Eric 1907-1998
Fils de fermiers suédois du Västergötland, Erik Jarvik entre à l'Université d'Uppsala
en 1927. Non admis en histoire comme il le désire, il se tourne vers la botanique,
puis la zoologie, la géologie et la paléontologie. Il prend part à l'expédition géologique danoise au Groenland en 1931, à laquelle participent aussi un étudiant suédois
d'Uppsala, Gunnar Säve-Söderbergh et le Danois Eigil Nielsen qui trouveront les
restes de crânes des fameux Ichthyostega et Ichtyostegopsis, les plus anciens tétrapodes connus, décrits l'année suivante par Säve-Söderbergh. Jarvik retournera
souvent dans cette région, ainsi qu'au Spitzberg. Ses premières publications portent
sur des travaux de géographie rédigés à son retour. En 1934, il arrive à la section
de paléozoologie du Musée d'histoire naturelle de Suède (le Naturhistoriska
Riskmuseet). Élève de E.A. Stensiö, il est profondément influencé par son approche
de morphologie comparée. Il est nommé assistant en 1937 et soutient, cinq ans plus tard, son Ph.D sur la
structure du museau des crossoptérygiens et des gnathostomes inférieurs. Les fossiles étudiés furent pour
la plupart collectés dans les dépôts dévoniens arctiques.
Le fameux spécimen P-222 d'Eustenopteron foordi de Miguasha avant sa destruction pour étude
(écailles enlevées pour l'observation de la colonne vertébrale)
Modèle de cire des cavités et canaux de l’intérieur du neurocrâne de l’Eusthenopteron foordi. Ce modèle a
été réalisé par Erik Jarvik à partir de la technique des coupes sériées sur le fameux spécimen P-222.
7
Après la Seconde Guerre mondiale, il voyage en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique du Sud, en Chine
et dans l'est du Canada, mais n'ira jamais aux États-Unis. Il applique la méthode de William Johnson Sollas
(1849-1936) de reconstitution tri-dimensionnelle des fossiles à la cire par l'utilisation d'une technique de
coupes sériées continues qui consiste à user le spécimen de 0,2 mm en 0,2 mm et à dessiner ou/et photographier la surface exposée. La plus célèbre attachée à son nom est sans contexte celle de l'ostéolepiforme
Eustenopteron foordi du Dévonien supérieur de Miguasha au Canada. Le fossile fut sectionné en fines
lamelles photographiées donnant connaissance de l'intérieur du crâne grâce à 530 dessins, travail échelonné sur 25 années.
En 1960 il est nommé professeur. Si ses travaux sont considérés comme brillants, ses conclusions sont
parfois qualifiées de bizarres. En 1980, à la retraite depuis 1973, il résume ses principaux résultats sur
l'évolution des vertébrés dans un livre intitulé Basic structure and evolution of vertebrates. Il y propose, entre
autres, une origine diphylétique pour les vertébrés terrestres, idée qui ne sera pas admise par tous les
paléontologues, surtout par les cladistes, ce que Jarvik se refuse d'être.
Une autre théorie formulée par Jarvik fut de relier les dipneustes et les acanthodiens aux élasmobranches
plutôt qu'aux poissons osseux.
Son dernier ouvrage, paru en 1996, est une excellente monographie sur l'amphibien Ichthyostega.
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Info marine
Mort étrange des mérous dans le golfe d'Annaba
Des plongeurs ont observé depuis quelques semaines une
mortalité inhabituelle et inquiétante d’un nombre important de
petits mérous et de badèches dans la partie orientale du golfe
d'Annaba, plus précisément autour de la plage de Draouche
(wilaya d’El Tarf) là où sont implantés les projets en cours du
Galsi (gazoduc Algérie-Sardaigne-Italie) et d’une centrale thermique de1200 MW. Les individus retrouvés vivants par les
plongeurs et les pêcheurs présentent des nécroses et nagent
de manière déséquilibrée. Un comportement natatoire qui les
conduit fatalement à la mort et à l’échouage sur le rivage où ils
sont retrouvés inertes. Deux espèces seulement de poissons
sont touchées par ce phénomène troublant. Le mérou brun
(Epinephelus marginatus) et la badèche (Epinephelus costae)
dont des sujets ont été prélevés pour des analyses par des
scientifiques du Laboratoire des sciences de la mer de l’université d'Annaba. Les chercheurs qui réservent leurs conclusions pour l’instant, car des analyses complémentaires doivent s’effectuer à l’étranger,
n’ont pas caché leur inquiétude sur les effets de l’implantation de ces projets dans la zone écologique la
plus sensible du littoral algérien. Des cas similaires proviennent des plages de Hennaya et cap Rosa, plus
à l’est, dans la direction des courants dominants.
Après les poissons, ce sera inéluctablement la mort du corail que va entraîner la hausse de la température de l’eau de mer avec celle de refroidissement rejetée par la centrale, estiment les universitaires. La
côte dans la partie orientale du golfe d'Annaba et dans le golfe d’El Kala est la moins polluée du littoral
algérien, pour ne pas dire indemne à ce jour de toute trace de pollution. Un état qui a avantagé jusqu’à
aujourd’hui la survivance d’une diversité biologique marine exceptionnelle, d’importance méditerranéenne.
Des études menées par les parcs nationaux d’El Kala et celui de Port-Cros dans les années 1980 ont
montré que la côte d’El Kala est une immense frayère et nursery de mérous d’où proviennent tous ceux
du bassin occidental de la Méditerranée. Le mérou brun est classé par l’Union internationale de la conservation de la nature (UICN) comme espèce menacée sur les côtes de la Méditerranée.
8
FishBase: Sharing, publishing, citing
With the development of global databases, the problem of the citation of the
original data sources is becoming a barrier to the aggregation of huge datasets
accessible through the Internet. Scientists are recognized on their publications,
not on their production of data.
In fact, the problem existed already for printed synthetic works reporting global analyses using
multiple secondary sources where the citation of all primary references would take too much space.
But the magnitude of the problem dramatically increased with computers that are able to handle
almost limitless number of data: how would it be possible then to cite all primary references, and
thus, increase their recognition? And even secondary sources when the final data aggregator is at
the top of multiple layers of secondary sources?
I would say that since the use of computers generated the issue, it should be addressed by the
Biodiversity Informatics community through the development of computerized datametric systems,
just like were established bibliometric indices for scientific articles (hoping that they will better used
than the bibliometric ones). Aggregators could record each access of pieces of data (it is technologically possible although the amount of computing resources required needs to be evaluated), and
propose to their providers some statistics and indices. Beyond the technological aspect, it is also
shifting mindsets from sharing to publishing data.
The development of such evaluation tools is urgent because many biodiversity information systems primary providers to aggregators fight hard just to maintain their activity along the years. They
need recognition to attract funding.
Then in scientific papers, how to cite FishBase, which is at the same time an aggregator and a
provider? The issue is to differentiate what comes from external sources from what is original in
FishBase (e.g., some tools and estimations).
Each time that FishBase was used as a tool to retrieve references, it should be cited as such in
the section ‘Material and methods’ following the recommendation given at the bottom of the search
page. If it was used to check or retrieve one piece of information, the attached reference must be
cited as well. For example, authors must write “The species presents a maximal length of x cm
(citation of the reference used in FishBase) after FishBase (citation of the version of FishBase)”;
and not “The species presents a maximal length of x cm (citation of the version of FishBase)”. If a
tool was used, the FishBase book, or better the specific chapter, should be cited. If the methodology of the tool was adapted from a published work, the methodology reference must be cited as
well (e.g., the estimation of vulnerability, the phylogenetic uniqueness, etc.). Other aggregators
propose a template for the citation of their web pages such as WoRMS: the citation recognizes the
efforts of the taxonomic coordinator to gather and validate the data; but if only one piece of information is used, then again, the source reference must be cited as well.
As stated above, the problem arises when a significant amount of data is retrieved from FishBase
involving hundreds, possibly thousands of primary and secondary sources, like the ecology matrix
for a Large Marine Ecosystem, or large occurrence datasets. Nobody found a proper solution so far
to credit numerous contributors. The issue must be addressed by the Biodiversity Informatics community (e.g., TDWG, GBIF, EoL, CoL, etc.) in order to attract the providers, and to help them to be
recognized for that. FishBase will adopt and adapt any good proposed solution.
9
FishBase: Partager, publier, citer
Avec le développement de bases de données globales, le problème de la citation des sources
primaires de données devient une barrière à la compilation de grands jeux de données accessibles
par Internet. Les chercheurs sont reconnus pour leur publications, pas pour les données qu’ils
produisent.
En fait, le problème existait déjà pour des travaux d’analyses globales utilisant de multiples
sources secondaires ; la quantité de sources primaires à citer prendrait un espace imprimé trop
important. Mais la magnitude du problème s’est accrue avec des ordinateurs capables de gérer
une quantité de données quasi illimitée : comment serait-il possible de citer toutes les sources
primaires pour accroître leur reconnaissance ? Et même les sources secondaires quand les couches d’agrégation s’empilent ?
Puisque l’utilisation de l’informatique a généré le problème, il paraîtrait normal que la communauté Informatique Biodiversité s’y attaque par le développement de systèmes datamétriques à
l’instar des systèmes bibliométriques (en espérant qu’ils soient mieux utilisés). Les compilateurs
pourraient enregistrer les accès au niveau de chaque enregistrement (c’est possible technologiquement bien que les ressources informatiques nécessaire restent à évaluer), et ainsi proposer à
leurs fournisseurs de données des statistiques et des indices. Cependant, au-delà de l’aspect
technologique, il s’agit aussi de changer les attitudes en passant de l’idée de partager à l’idée de
publier des données.
Le développement de ce genre d’approche est urgent car les systèmes fournisseurs primaires
de données ont du mal à trouver les financements nécessaires pour être maintenus à long terme.
Ils ont besoin de plus de reconnaissance pour attirer plus de sponsors.
Comment dans les articles scientifiques convient-il donc de citer FishBase qui est à la fois compilateur et fournisseur de données ? Il faut différencier ce qui provient de sources extérieures de
ce qui est original à FishBase.
Chaque fois que FishBase sert à trouver des références en tant qu’outil de recherche, une citation devrait être faite dans le chapitre "Matériel et méthodes" en suivant la recommandation faite
au bas de la page de recherche. Par exemple, il faut écrire « L’espèce présente une longueur
maximale de x cm (citation de la référence indiquée dans FishBase) d’après FishBase (citation de
la version de FishBase). » et non pas « L’espèce présente une longueur maximale de x cm (citation
de la version de FishBase). ». Si un outil est utilisé, le livre FishBase, ou mieux le chapitre spécifique, devrait être cité. Si la méthodologie dérive de travaux d’autres collègues, leurs publications
doivent aussi être citées (par exemple l’estimation de la vulnérabilité, le PD50, etc.). D’autres compilateurs comme WoRMS proposent un schéma de citation pour chaque page web afin de reconnaître les efforts du coordinateur taxinomique pour assembler et valider les données ; mais si une
seule information est extraite de cette page, la référence source doit être aussi citée.
Comme indiqué plus haut, le problème survient quand une quantité importante de données est
extraite de FishBase provenant de centaines, voire de milliers de sources primaires, par exemple
la matrice écologique pour un Large Marine Ecosystem, ou un important jeu de données d’occurrences. Jusqu'à présent, personne n’a trouvé de bonne solution pour citer tous les contributeurs.
Elle doit être développée par la communauté Informatique Biodiversité (TDWG, GBIF, EoL, CoL,
etc.) afin d’attirer plus de fournisseurs de données, et de les aider à être reconnus pour cela:
FishBase adoptera et adaptera toute solution convenable proposée.
Nicolas Bailly, [email protected]
The WorldFish Center, Aquatic Biodiversity Informatics Office, Los Baños, Philippines
10
Requins, attention danger
En mer Rouge, aux Seychelles et plus récemment à la
Réunion, une série spectaculaire d’attaques de
requins, tuant ou blessant des baigneurs et des surfeurs, a marqué l’actualité. Au total, 83 accidents ont
été dénombrés dans le monde pour les seuls neufs
premiers mois de l’année 2011, dont 12 cas mortels…
Y a-t-il recrudescence du phénomène ? La question
est sur toutes les lèvres. En valeur absolue c’est le
cas, le fichier mondial des attaques de requins témoigne d’une progression régulière de leur nombre : il y
en avait en moyenne 50 par an dans la décennie des
années 90, puis 65 dans la décennie suivante… En
revanche, la mortalité associée à ces événements
dramatiques diminue nettement, passant, pour ces
mêmes périodes, de 6 à 4,8 cas fatals par an.
Requin-tigre (Photo JB Galvez)
Faut-il y voir un changement du comportement des requins ? Rien n’est moins sûr, ce sont des prédateurs
adaptés depuis longtemps à leur fonction et à leur environnement. L’homme, en revanche, occupe de plus
en plus les espaces maritimes et fatalement la probabilité de funestes rencontres augmente. Le développement des activités aquatiques - de loisir, comme la baignade ou le surf, ou professionnelles comme l’aquaculture - est plus ou moins directement responsable de la multiplication du nombre des accidents. D’autres
facteurs anthropiques, tels le nourrissage des requins, le rejet d’effluents organiques, la présence de cages
d’élevage, la pêche intensive qui réduit les proies au large ou l’aménagement du littoral contribuent également au phénomène. Le réchauffement climatique est aussi invoqué, mais les données scientifiques restent
insuffisantes pour déterminer son impact réel en la matière. Quant à la baisse du taux de mortalité, dans les
accidents avec des requins, elle est vraisemblablement due à une meilleure prévention des risques, par
l’information et l’éducation des populations qui fréquentent les bords de mer en zones potentiellement dangereuses et par l’amélioration des traitements apportés aux victimes. Toujours est-il que la plupart des
confrontations entre hommes et requins se termine mal… pour les requins.
L’homme est beaucoup plus dangereux pour le requin que l’inverse ! De fait, les poissons cartilagineux
(requins et raies) sont intensément pêchés. En 2009, la production recensée par la FAO atteignait 720 000
tonnes, en baisse depuis 2003 où elle s’établissait à 900 000 tonnes. Et à cela il faut ajouter les prises non
déclarées et les rejets, estimés à environ 700 000 tonnes. En tout, les prélèvements pourraient atteindre 1,5
million tonnes par an. Ces données sont souvent transformées en nombre de requins par les associations
militantes, pour donner une échelle de grandeur plus compréhensible. Ainsi, le nombre de 100 millions de
requins tués chaque année est avancé. Il ne s’agit nullement d’une statistique mais d’une estimation, obtenue en divisant la production globale par le poids moyen d’un requin. Reste à s’accorder sur le poids moyen
d’un requin…
Avec les nouvelles méthodes d’analyse, comme la génétique et la biologie moléculaire, et les dernières
technologies de suivi acoustique et satellitaire, nos connaissances sur la biologie et l’écologie des requins
ont nettement progressé. Mais il reste encore beaucoup à faire en la matière, et l’IRD, avec sa spécificité
tropicale, aura un rôle important à jouer dans ces recherches.
S’il existe une incertitude sur la quantité de requins pêchés, des études récentes montrent clairement le
déclin de plusieurs grandes espèces côtières ou pélagiques, dont les populations ont baissé de 60 à 90 %
au cours des 15 à 30 dernières années. Cette hémorragie est essentiellement liée à la surpêche, car le
requin représente un enjeu économique considérable. Le marché de ses ailerons, par exemple, engrangerait annuellement 37 milliards de dollars, selon des estimations de 2003, autant que celui de la drogue ! Le
prix d’un kilogramme d’aileron séché dépasse ainsi 500 euros et celui d’un bol de soupe 100 euros…
Mais un requin vivant pourrait rapporter 10 fois plus qu’un requin mort, selon certains travaux. Ainsi, la
11
découverte des requins dans leur environnement naturel suscite un écotourisme lucratif sur les littoraux
tropicaux depuis plusieurs années. Cuisant revers de la médaille, les récentes attaques ont entraîné une
baisse substantielle des économies touristiques locales, pouvant atteindre 60 %.
La peur et l’appât du gain ne déterminent pas partout les rapports entre hommes et requins. Dans les
pays insulaires du Pacifique, le requin conserve une valeur patrimoniale forte. Ainsi, il n’est pas craint par
certains peuples océaniens pour qui il est un membre de la famille, issue d’une union entre un dieu et un
humain, ou l’héritier de l’esprit d’un défunt.
Bernard Séret, IRD, Montpellier 2 I
Article tiré De Sciences au Sud, n°61, 2011, Tribune.
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En vente à la SFI
La SFI vient d’éditer deux ouvrages qui sont , en quelque sorte, une continuité de la série des Atlas du
Service du Patrimoine naturel du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris. Il s’agit de Poissons et
Crustacés d’eau douce du Vanuatu, 2010, 253 pages (ouvrage trilingue: français, anglais et bislama) et
Poissons et Crustacés d’eau douce de Wallis et Futuna, 2011, 118 pages.
Renseignements et conditions
d’achat à SFI, MNHN-CP026, 75231
Paris Cedex 05;
courriel: [email protected]
The Kerguelen Plateau – Marine ecosystem and fisheries.
G. Guhamel & D. Welsford, 2011, Société Française d’Ichtyologie,
Paris, 304 p.
Cet ouvrage est l’aboutissement du 1er Congrès scientifique international consacré au Plateau de Kerguelen et qui s’est tenu en avril 2010 à
la Station de Biologie marine de Concarneau[1] . Le meeting était organisé par la France et l’Australie, deux nations traditionnellement impliquées dans l’étude de l’Océan antarctique. Le Plateau de Kerguelen
est un ensemble très important de cet océan tant par sa taille que par
ses ressources potentielles et les nombreux problèmes posés par la
gestion de ces dernières.
[1]Longtemps
laboratoire excentré du Collège de France, la Station biologique
de Concarneau appartient aujourd’hui au Museum national d’Histoire naturelle.
12
Cybium, 2011, 35(3)
Analyse d’ouvrage. - Methods in reproductive aquaculture. Marine and freshwater species, par E. Cabrita, V. Robles & P. Herráez. F.J. Meunier
In Memoriam Joseph S. Nelson (1937-2011). G. Arratia
Besbes Benseddik A., Besbes R., Vitale S., Ezzeddine-Najaï S., Cannizzaro L. & Mrabet R. Détermination de l’âge et de la croissance de la coryphène, Coryphaena hippurus, des côtes
tunisiennes par l’analyse des microstructures des otolithes. [Determination of age and growth
of dolphinfish, Coryphaena hippurus, off Tunisia by otolith microstructure analysis.]
Costa W.J.E.M. - Redescription and phylogenetic position of the fossil killifish †Carrionellus diumortuus White from the Lower Miocene of Ecuador (Teleostei: Cyprinodontiformes).
[Redescription et position phylogénétique de †Carrionellus diumortuus White, fossile du
Miocène inférieur de l’Équateur (Teleostei, Cyprinodontiformes).]
Analyse d’ouvrage. - Enclosing the fisheries. People, places and power, par M.E. Lowe & C.
Carothers. F.J. Meunier
Louati M., Bahri-Sfar L., Kohlmann K. & Ben-Hassine O.K. - Current genetic status of common
carp (Cyprinus carpio L.) introduced into Tunisian reservoirs. [Statut génétique actuel des
populations de la carpe commune (Cyprinus carpio L.) introduite dans les retenues de barrages
tunisiens.]
Analyse d’ouvrage. - Poissons et crustacés d’eau douce du Vanuatu, par P. Keith, G. Marquet, C.
Lord, D. Kalfatak et E. Vigneux. F.J. Meunier
Tawil P. - Description of a new cichlid species from Lake Malawi, with reexamination of
Cynotilapia afra (Günther, 1893) and Microchromis zebroides Johnson, 1975. [Description
d’une nouvelle espèce de cichlidé du lac Malawi, avec réexamen de Cynotilapia afra (Günther,
1893) et Microchromis zebroides Johnson, 1975.]
Analyse d’ouvrage. - The Kerguelen Plateau – Marine ecosystem and fisheries, par G. Guhamel &
D. Welsford. F.J. Meunier
Bogorodsky S.V., Kovačić M. & Randall J.E. - A new species and three new records of gobiid
fishes from the Red Sea. [Une nouvelle espèce et trois nouveaux signalements de Gobiidae en
mer Rouge.]
Kadarusman, Sudarto, Slembrouck J. & Pouyaud L. - Description of Melanotaenia salawati, a new
species of rainbowfish (Melanotaeniidae) from Salawati Island, West Papua, Indonesia.
[Description de Melanotaenia salawati, une nouvelle espèce de poisson arc-en-ciel
(Melanotaeniidae) de l’île de Salawati en Papouasie occidentale, Indonésie.]
Zaera D. & Johnsen E. - Foetal deformities in a smooth-hound shark, Mustelus mustelus, from an
oil exploited area in Angola. [Malformations chez un fœtus de requin émissole, Mustelus mustelus, capturé dans une zone d’exploitation de pétrole en Angola.]
Chaichi A., Vosoughi G., Kaymaram F., Jamili S. & Fazli H. - Population dynamics of Vimba
vimba persa in Iranian waters of the Caspian Sea. [Dynamique des populations de Vimba vimba
persa dans les eaux iraniennes de la mer Caspienne.]
Analyse d’ouvrage. - Poissons et crustacés d’eau douce de Wallis et Futuna, par P. Keith & G.
Marquet. F.J. Meunier
Kovačić M., Miletić M. & Papageorgiou N. - A first checklist of gobies from Crete with ten new
records. [Première liste des gobies de Crête dont dix nouveaux signalements.]
Annonce. - Poissons d’Afrique et peuples de l’eau, par D. Paugy, C. Lévêque, I. Mouas.
Notes ichtyologiques
Svendsen F.M., Langhelle G. & Byrkjedal I. - First record of a synaphobranchid eel in the Arctic:
Diastobranchus capensis caught near Spitsbergen. [Première observation de Diastobranchus
capensis, un synaphobranchidé capturé près du Spitzberg (Arctique).]
Halasi-Kovács B., Antal L. & Nagy S.A. - First record of a Ponto-caspian Knipowitschia species
(Gobiidae) in the Carpathian basin, Hungary. [Premier signalement de l’espèce ponto-caspienne Knipowitschia (Gobiidae) dans le bassin des Carpates, Hongrie.]
Ćaleta M., Tutman P., Buj I., Zanella D., Mustafić P., Marčić Z., Mrakovčić M. & Dulčić J. - How
was a Pirapitinga, Piaractus brachypomus (Serrasalmidae) introduced in Croatian freshwaters?
[Comment le Pirapitinga, Piaractus brachypomus (Serrasalmidae), a-t-il été introduit dans les
eaux territoriales croates ?]
Bañón R., Arronte J.C., Serrano A. & Sánchez F. - First records of Purplemouthed conger
Pseudophichthys splendens (Anguilliformes: Congridae) from the Galicia Bank (NW Spain). A
northward range extension of their distribution in the eastern Atlantic. [Premier signalement du
congre Pseudophichthys splendens sur le banc de Galice (NO Espagne). Une nouvelle limite
nord de leur répartition pour l’Atlantique Est.]
13
In memoriam Professor Joseph Schieser Nelson (1937-2011)
Professor Joseph S. Nelson was born in San Francisco, California
on April 12, 1937. His family moved to Copper Mountain in December
of that same year, a mining town in British Columbia, Canada where
he grew up. The family moved to Vancouver in 1953 where he went
to high school and the University of British Columbia. Joe was awarded a Bachelor’s degree from the University of the British Columbia
(1960), a Master degree (M.Sc.) from the University of Alberta
(1962), and a Ph.D. from the University of British Columbia (1965).
He became a Canadian citizen in 1960, the country where he spent
most of his life until his death.
His interest in fishes was noted early by his B.Sc. thesis on the
populations of the salmonid Oncorhynchus nerka in British Columbia
and their distribution throughout North America. His M.Sc. thesis
focused on the effects aquatic systems impose on fishes, a subject to which he dedicated his first publications between 1960 and 1965. A Research Associate at Bloomington Indiana University between 1965 and
1968; in 1967 he became Assistant Director of Indiana University Biological Station, a position he held until
1968. In that same year, he returned to Canada to take the position of Assistant Professor at the Department
of Zoology of the University of Alberta, his academic home until his death. Starting as an Assistant Professor
(1968), he became Associate Professor (1972), and was awarded full Professor in 1978. In July 2002, he
was awarded Professor Emeritus of Biological Sciences from the University of Alberta. Most of the research
done by Joe between 1968 and 2002 centered on euteleosts, especially on some of the most advanced
neoteleosts, including his studies on sticklebacks and the presence and absence of the pelvic fin skeleton.
He was interested in zoological nomenclature as well, and in this context, he published numerous papers
related to the subject between 1985 and 2011. He had been Chairman of ASIH Names of Fishes committee
since 1991, when he was forced to step down due to his illness in 2010. He was elected President of ASIH
in July 2009 to commence in January 2010. However, due to his illness, he stepped down in January
2010.
Best known for his book Fishes of the World, Joe wrote two more books, The Fishes of Alberta (two editions, 1970 and 1992; together with M. J. Paetz) and Common and Scientific Names of Fishes from the
United States, Canada, and Mexico (2004; multiauthored). Fishes of the World was published in 1976 and
three editions followed between 1976 and 2006. This book is used as a standard guide of current knowledge
14
of fish systematics and used as a reference in courses of ichthyology and fish biology and by ichthyologists, zoologists, and aquarists. He felt especially proud about this book largely because – he believed –
Fishes of the World earned him the Robert H. Gibbs, Jr. Memorial Award in 2002 by the American Society
of Ichthyologists and Herpetologists for “an outstanding body of published work in systematic ichthyology.”
Following this honor, Joe would become the recipient of other awards which exemplified his accomplishment: the J. Dewey Soper Award from the Alberta Society of Professional Biologists (2003), the Alberta
Centennial Medal from the Department of Sustainable Resource Development (2006), the Artedi Lecturer
Diploma, in memory of Petrus Artedi, the father of modern ichthyology, for “outstanding and world-leading
contributions in the field of the nature, interrelationship and distribution of fishes” by the Royal Swedish
Academy of Sciences, the Swedish Museum of Natural History, and FishBase Sweden (2008), the Fry
Medal from the Canadian Society of Zoologists (2010), the Robert K. Johnson Award for Excellence in
Service from the American Society of Ichthyologists and Herpetologists (2010), and the William E. Ricker
Resource Conservation Award from the American Fisheries Society (2011). The recipient of these awards
variously served the Department of Zoology as Acting Chairman and Associate Dean, and was a dedicated teacher and advisor to 20 M.Sc. students and 9 Ph.D. students.
Joe will be remembered and missed most as a man with a distinctive personality – calm, reserved,
friendly – but passionate for new scientific and personal discoveries. His various interests in genealogy
and astronomy, beside his professional dedication to ichthyology, demonstrate this. In his personal life, he
demonstrated the same passion towards his scientific pursuits as to his hobby of martial arts. As a karate
man since 1984, he rose to the ranks of a 7th degree black belt, earning himself the title of Shihan – a
teacher of teacher. But above all, he was a dedicated family man. He married Claudine in 1963; together
they had three daughters and a son between 1964 and 1973. Missed by all, he is most certainly missed
by his family, four children, and the grandchildren he dedicated himself to.
Professor J.S. Nelson died at home the morning of August 11, 2011 due to Myelodysplastic Syndrome
(MDS) complications, a sickness that evolved into leukemia at the beginning of 2010. He was told he
would live one to three months. As in his professional and personal life, his determination to live and care
for Claudine, with treatment his life was extended for one and a half years. He was not alone in his struggle with his illness. He was accompanied near and far by many of his colleagues who remained with him
throughout his sickness until his death.
Professor J.S. Nelson’s departure from the ichthyological community is a great and mournful professional and personal loss. He will be missed for who he was, a friend and colleague, and what he can no
longer give to our community. I will say goodbye to my friend and colleague, Joe, using the name given to
him by his karate colleagues, Mekajiki Gensho Shodan, as a show of friendship and a show of great respect. For all that Joe was in life, as Mekajiki Gensho Shodan, Joe was the allusion to the great warrior of
the oceans, the venerable, and the mighty swordfish.
Gloria Arratia Biodiversity Institute, University of Kansas,
Dyche Hall, Lawrence, KS 66045, USA. [[email protected]]
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Poissons contaminés aux PCB : l'Anses émet des recommandations plus
sévères
La consommation de poissons contaminés par des PCB présente-t-elle un risque sanitaire pour les
consommateurs ?
Suite à une étude nationale relative à l'imprégnation aux PCB des consommateurs de poissons
d'eau douce, réalisée par l'Anses et l'InVS, l'Agence émet de nouvelles recommandations.
Voir http://www.actu-environnement.com/ae/news/PCB-poissons-contamination-consommateursimpregnation-recommandations-Anses-14361.php4
15
Annonce d'ouvrage
Poissons d'Afrique et peuples de l'eau
Didier Paugy, Christian Lévêque, Isabelle Mouas
Avec les contributions de Jean-François Agnèse, Viviane Baeke,
Edmond Dounias, Fabrice Duponchelle, Yves Fermon, Michel
Hignette, Philippe Lalèyé, Sébastien Lavoué, François Malaisse, Olga
Otero, Elisabeth den Otter, Louis Perrois, François Soleilhavoup
2011, 320 pages, 600 photos environ, 48 €
L’Afrique a toujours nourri nos rêves d’aventure et de nature sauvage.
Si les grands mammifères africains sont connus de tous, la faune aquatique reste, en revanche, fort méconnue. Pourtant, les hommes installés au bord des fleuves vivent de la pêche et entretiennent des relations
ancestrales avec ce monde aquatique qui participe à un très riche patrimoine culturel.
De l’origine des espèces et des premiers inventaires naturalistes aux pratiques de pêche traditionnelles
et actuelles, en passant par la systématique et l’écologie des principales familles, ce livre dresse un panorama complet et richement illustré des poissons d’eau douce africains.Les représentations symboliques et
artistiques ancestrales, ainsi que de nombreux témoignages actuels, invitent le lecteur à découvrir comment
la pêche et les poissons continuent d’imprégner profondément les sociétés africaines. La domestication des
espèces, à travers la pisciculture et l’aquariophilie, est également abordée.
Un ouvrage documenté et passionnant sur les relations étroites entre les peuples de l’eau et leur environnement naturel en Afrique.
Didier Paugy, chercheur à l’IRD, est écologue, spécialiste des poissons d’eau douce d’Afrique. Il a publié
plusieurs ouvrages consacrés à leur systématique, leur répartition et leur écologie.
Christian Lévêque, chercheur à l’IRD, est écologue, spécialiste des écosystèmes aquatiques africains. Il
a publié de nombreux ouvrages sur la biodiversité, l’écologie aquatique et le développement durable.
Isabelle Mouas est documentaliste iconographe à l’IRD. Elle a apporté son expérience et son savoir-faire à la réalisation de cet ouvrage
libraires : Eyrolles/Géodif
Vente par correspondance : IRD Diffusion
32, av. Varagnat - F 93143 Bondy cedex
Tél : 01 48 02 56 49 Fax : 01 48 02 79 09
[email protected]
Institut de recherche pour le développement www.ird.fr
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Pollution de l'eau : 50% des bassins Rhône-Méditerranée et de Corse gravement contaminés
Le rapport annuel 2010 sur la qualité des eaux des bassins, nappes phréatiques et rivières, de la zone
Rhône-Méditerranée et de Corse est accablant. Les pesticides (dont certains interdits), des métaux lourds
et l'artificialisation des cours d'eau sont les principaux accusés du mauvais état écologique.
voir http://www.bioaddict.fr/article/pollution-de-l-eau-50-des-bassins-rhone-mediterranee-et-decorse-gravement-contamines-a2525p1.html
16
ATS Mer - Mahdia
Compte-rendu des Treizièmes Journées Tunisiennes des
Sciences de la Mer
et des Deuxièmes Rencontres Tuniso-Françaises d’Ichtyologie
Ces journées étaient organisées par l’Association Tunisienne des Sciences de la Mer (ATS Mer) et la
Société Française d’Ichtyologie (SFI). Elles se sont tenues à Mahdia dans l’Hôtel Riu El Mansour, du 26 au
29 novembre 2011. Les conditions météorologiques ensoleillées étaient compatibles avec de longues marches sur une plage de sable animée par un solide ressac.
Le programme scientifique s’est composé de 82 communications (33 orales et 49 affichées) réparties en
5 sessions : Ichtyologie, Bioressources aquatiques, Biotechnologie et Aquaculture, Écosystèmes et
environnements aquatiques, Pollution et Écotoxicologie. La part dévolue aux poissons dépassait la seule
session Ichtyologie puisqu’aux 11 communications orales de cette dernière, trois autres étaient données
dans la session 3 (Biotechnologie et Aquaculture). Elle fut également illustrée par une vingtaine de
posters.
Notre communauté ichtyologique française a brillé par sa quasi-absence puisque nous n’étions que deux
à Mahdia ! Cette situation est plus que regrettable et ceci d’autant plus que divers laboratoires de notre pays
ont des collaborations suivies avec les collègues du sud de la Méditerranée. Les éventuelles inquiétudes
qui pouvaient être suscitées par les événements politiques de ces derniers mois n’expliquent pas totalement
cet absentéisme à nos yeux. Les autres pays présents aux côtés de la Tunisie étaient l’Algérie et le Portugal.
Des ichtyologues pré-inscrits de Libye, du Maroc, du Sénégal et certains d’Algérie, se sont désistés.
Trois conférences introductives ont ouvert les trois matinées : Morphologie et structure histologique comparée des “dents coalescentes” chez les Téléostéens actuels et fossiles : une adaptation à la durophagie
(par François J. Meunier, MNHN, Paris) ; Les dépôts littoraux quaternaires de Tunisie : apport pour la
reconstruction des paléoclimats et du niveau marin (par Younes Jedoui, ISSTE, Gabès) ; Onset of Ciguatera
fish poisoning and associated Dinoflagellates in temperate regions (par Elsa Alverga, NHI, Lisbonne). De
riches échanges ont eu lieu entre les auteurs des présentations orales et affichées et l’auditoire. Quelques
recommandations se sont dégagées des discussions ouvertes par les diverses sessions. Pour le domaine
de l’ichtyologie, il apparaît nécessaire de renforcer les liens et la communication entre les pays du nord et
du sud de la Méditerranée d’une part, et entre les pays du sud de la Méditerranée, d’autre part. Un projet
d’une base de données de la « littérature grise » et plus précisément des thèses a été discuté. La SFI a
donné son accord pour alimenter cette base avec les titres des nombreuses thèses dont elle a publié les
résumés depuis deux décennies et dont un exemplaire est déposé dans la bibliothèque d’Ichtyologie du
Muséum national d’Histoire naturelle à Paris.
La SFI a attribué quatre prix pour les meilleures présentations orales d’Ichtyologie :
1er prix à Melle Ayda Sley (INSTM, Sfax, Tunisie) : Cycle sexuel et période de ponte de la carangue coubali, Caranx crysos (Osteichthyens, Carangidae) du golfe de Gabès. (session Ichtyologie).
2ème prix à Melle Dehiba Benzidane (Lab. AQUABIOR, Univ. d’Oran, Algérie) : Effet des vitamines E et C
sur le stress oxydatif au niveau hépatique chez le tilapia du Nil (Oreochromis niloticus). (session
Biotechnologie et Aquaculture).
3ème prix à Melle Ines Charter (Lab Biologie Animale, Univ. Tunis, Tunisie) : Régime alimentaire de Zeus
faber Linnaeus, 1758 (Teleostei, Zeidae) des côtes tunisiennes. (session Ichtyologie).
Un 4ème prix d’encouragement à Melle Widien Khoufi : Modèle de croissance du Merlu (Merluccius merluccius) sur la côte septentrionale de Tunisie : Surestimation de l’âge ? (session Ichtyologie).
De son côté, l’ATS Mer a attribué deux prix pour des communications orales non ichtyologiques (Mr O.K.
Raach et Melle R. Benmessaoud, respectivement dans les sessions Biotechnologie et Aquaculture et
17
Ichtyologie) et trois prix pour les meilleures communications affichées, toutes sessions confondues : Melles
C. Kahri et Y. Khammeri (session Pollution et Écotoxicologie) et Melle I. HANACHI (session Écosystèmes
et environnements aquatiques).
Le traditionnel banquet s’est tenu dans l’enceinte même de l’hôtel avec la compagnie d’un orchestre de
musique et chants traditionnels. Un magnifique gâteau « anniversaire » (13ème) a clôturé cette fraternelle
soirée. La qualité des repas proposés par l’équipe des cuisines de l’hôtel Riu El Mansour a été particulièrement remarquée par l’ensemble des congressistes.
L’accueil de nos collègues tunisiens a été chaleureux comme à l’accoutumée. Un grand merci à nos amis
tunisiens qui ont relevé avec succès le défi de réussir ces « rencontres 2011 » après les événements que
l’on sait. Rendez-vous est pris pour les 14èmes Journées de l’ATS Mer en 2012 et les 3èmes Rencontres
Tuniso-Françaises d’Ichtyologie en 2014 (avec une représentation significative de l’ichtyologie française : 4
scientifiques en 2008, 2 en 2011 ; nous pouvons mieux faire !).
François Meunier et Pierre Elie
Photo
Chafika Rebzani
18
Analyses d’ouvrages
Metal contamination in aquatic environments. Science and lateral
management,
S.N. Luoma & P.S. Rainbow (Illustrations J. Dileo), 2008, Cambridge Univ.
Press, 573 p.
Ce livre est une large synthèse de la gestion des risques écologiques liés aux
pollutions métalliques du milieu aquatique. Il arrive à point dans une époque où
le public se sent de plus en plus concerné par les agressions récurrentes dont
est victime notre biosphère par suite des activités industrielles. L’important
postulat de départ est que la répartition du risque et les standards environnementaux vont jouer un rôle de plus en plus fondamental dans le futur pour la
gestion des risques écologiques et sanitaires issus de la contamination
métallique, qu’il s’agisse de la restauration des sites (comme les anciennes
mines métallifères) ou des pollutions chroniques (notamment celles qui sont
consécutives aux nanomatériaux métalliques). Les avancées récentes des connaissances scientifiques
offrent des opportunités pour améliorer les approches existantes à la gestion de ces risques et, ceci, plus
efficacement si une gestion plus intégrative peut être initiée. Les applications de l’écotoxicologie, à la gestion
du risque et à sa répartition, n’ont pas encore été pleinement satisfaisantes pour rompre les frontières entre
géochimie, biologie, écologie et toxicologie ou pour pénétrer la ligne de partage entre réductionnisme et
études d’observation. L’objectif des auteurs est de présenter la science de la pollution métallique dans une
perspective qui intègre les différentes vues de ce champ complexe. Ils identifient les exemples où les limites
entravent la gestion du risque et illustrent de nouvelles pratiques de gestion des risques inhérents aux
contaminations chimiques ; ils montrent comment une interprétation globale peut aider le domaine et
permettre d’aller de l’avant.
La contamination métallique est l’un des problèmes de pollution les plus ubiquistes, persistants et
chimiquement complexes que doivent affronter les sociétés humaines aujourd’hui. Jusqu’à maintenant
aucune analyse simple, cohérente et claire n’était disponible dans la science des métaux, ni ne montrait
comment cela pouvait s’appliquer aux actions de gestion des risques écologiques spécifiques aux métaux.
C’est ce qu’essaie de résoudre la présente synthèse.
L’idée de départ est que les praticiens doivent comprendre les processus qui déterminent la destinée et
les effets des métaux dans la nature, aussi bien du point de vue de la toxicité de base que de la géochimie.
Les 11 premiers chapitres du livre (“Introduction”, “Conceptual underpinnings: science and management”,
“Historical and disciplinary context”, “Sources and cycles of trace metals”, “Concentrations and speciation of
metabolism in natural waters”, “Trace metals in suspended particulates and sediments: concentration and
geochemistry”, “Trace metal accumulation”, “Biomonitors”, “Manifestations of the toxic effects of trace metals:
the biological perspective”, “Toxicity testing”, “Manifestation of metal effects in nature”) présentent les
fondamentaux de la science qui sous-tendent un bon comportement en matière de gestion des métaux. Les
chapitres sont organisés autour d’un modèle conceptuel cohérent. Des perspectives de géochimie, de
biologie/écologie et d’écotoxicologie sont bien mises en évidence dans la présentation du support scientifique
et de l’analyse des actions à mener. Les sept chapitres suivants (“Mining and metal contamination: science,
controversies and policies”, “Selenium: dietary exposure, trophic transfer and food web effects”, “Organometals:
tributyl tin and methyl mercury”, “Hazard rankings and water quality guidelines”, “Sediment quality guidelines”,
“Harmonising approaches to managing metal contamination: integrative and weight-of-evidence approaches”,
“Conclusions: Science and policy”) s’adressent plus directement à l’interaction entre science et bonne
conduite dans des circonstances spécifiques. Quelques-unes des actions les plus difficiles et quelques
approches majeures de la gestion des risques sont discutées dans des chapitres individualisés aussi bien
que tout au long de l’ouvrage. Dans les conclusions les auteurs établissent un dialogue constructif entre les
communautés scientifiques et les communautés de surveillance.
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L’ouvrage se termine par une bibliographie qui regroupe environ 1200 références ; à remarquer que
chaque chapitre est accompagné par 4 à 6 références princeps recommandées par les auteurs à l’appui
de leur texte. Un riche index de 18 pages sur trois colonnes donne un accès direct aux centres d’intérêt du
lecteur qui peut ainsi obtenir directement les données dont il a besoin. L’iconographie de cet ouvrage
présente d’incontestables qualités didactiques. Par ailleurs, de très nombreux encadrés (182 au total)
permettent aux auteurs de valoriser des points particuliers de leur argumentaire. Cet ouvrage qui fait le
point en intégrant les tout derniers développements du domaine scientifique considéré, apparaît sans
conteste comme un incontournable manuel du vaste domaine des pollutions métalliques, qu’elles soient
d’origine anthropique ou d’origine naturelle. Il rendra d’appréciables services non seulement aux
gestionnaires des milieux aquatiques, mais également aux enseignants pour la préparation de leurs cours
et aux étudiants pour enrichir leur formation.
François J. Meunier
Cybium 2011, 35(2)
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Swainston’s fishes of Australia. The complete illustrated guide,
Roger Swainston, 822 p. ISBN: 978 0 670 0711647 (disponible en librairie
et en ligne en novembre 2011 au prix de AUS$ 125 ou www.anima.net,
section product-books).
Les ichtyologistes connaissaient le Smith’s Sea Fishes relatif aux espèces
marines de l’Afrique du Sud (dernière version, 1986), maintenant il va falloir
considérer comme une autre bible ichtyologique le Swainston’s Fishes of
Australia qui englobe toute l’ichtyofaune australienne ! Ce livre monumental
de plus de 800 pages pèse au bas mot 4,5 kg et ne sera certes pas emmené
tous les jours sur le terrain ; cependant il va figurer en (très) bonne place
dans les bibliothèques scientifiques (et artistiques, j’en suis certain !) tant
privées que publiques.
R. Swainston est un illustrateur de poisson passionné qui a consacré plus de 25 ans à réaliser quelques
6 000 représentations de poissons. Cet ouvrage regroupe ses dessins de 1633 “poissons” (1 Mixini, 2
Petromyzontida, 164 Chondrichthyes, 1465 Actinopterygii, 1 Sarcopterygii). C’est un record d’avoir dans un
même ouvrage l’œuvre d’un même artiste et cette uniformité renforce la qualité. Il inclut tant l’ichtyofaune
marine que d’eau douce et considère aussi les espèces qui ont été introduites. Cependant vous ne
trouverez pas dans ce livre les poissons des îles australiennes tropicales (Lord Howe, Cocos,….) ou
subantarctiques (Heard/McDonald et Macquarie). Généralement, au moins une illustration d’espèce figure
par famille et l’auteur indique la liste des autres représentants de la famille en Australie (il faut savoir qu’au
total l’ichtyofaune australienne comprend pas moins de 4 500 espèces sur les 32 000 connues actuellement
de par le monde). A la différence du Smith’s Sea Fishes, dont l’assemblage hétérogène de dessins et
photos était accompagné de clés d’identification, R. Swainston considère que la systématique et ses
révisions n’est pas l’objectif de ce guide et que le lecteur peut désormais trouver ces informations dans des
ouvrages de références ou des sites internet spécialisés (tels que FISHBASE). Pour la classification
systématique il suit celle de Nelson (2006). L’introduction comprend l’évolution et l’histoire géologique, la
circulation des eaux, les grands types d’habitats et la faune associée (marin pélagique, profond, côtier ; eau
douce), la pêche et la conservation, l’anatomie et la physiologie des poissons. Ces 21 pages sont
particulièrement utiles avant que le lecteur aborde chaque famille. La présentation de chacune des familles
comprend un ou plusieurs dessins (aquarelles réalisées à la peinture acrylique) et un texte accompagnant
qui décrit l’origine géographique, quelques caractères morphologiques importants, la présence des espèces
en Australie, la taille maximale atteinte et la profondeur à laquelle on les rencontre ainsi que quelques traits
de vie. Les noms vernaculaires et latins sont fournis pour chacun des dessins ce qui dénote la compétence
scientifique de l’auteur. En fin d’ouvrage figurent un glossaire, une bibliographie et un très utile index.
La diversité des formes et des couleurs lui font parfois représenter mâle et femelle (des Anthias, famille
des Anthiinae, p. 459-460 ; des Labres, famille des Labridae, p. 618-629 ; des Poissons-perroquets, famille
20
20
des Scaridae, p. 635-637), voire juvéniles, adultes et individus les plus âgés (des vivaneaux, famille des
Lutjanidae, du genre Macolor p. 518 ; des Lippus, famille des Haemulidae, p. 528-529 ; de l’empereur bossu,
famille des Lethrinidae, Monotaxis grandoculis p. 537 ; des Poissons-anges, famille des Pomacanthidae,
p. 582-583 et Demoiselles, famille des Pomacentridae, p. 611-613) pour le plus grand plaisir des yeux. Déjà
bien connu pour ses illustrations de Sharks and Rays of Australia de Last and Stevens (1994), son œil avisé
est celui d’un artiste qui a su retenir les contraintes scientifiques de la représentation d’un poisson (forme,
caractéristiques morphologiques importantes, couleur) et en fait un maître convoité pour ce genre de livre.
Il est certain qu’un format de taille inférieure aurait fait perdre de la qualité des dessins et c’est tout à
l’honneur de l’éditeur d’avoir produit un ouvrage de cette valeur, étant certain qu’il sera reconnu par ses pairs
tant pour l’aspect artistique que scientifique. La couverture rigide et la trame du papier assureront
certainement la pérennité du livre. Pour conclure, s’il fallait faire un choix parmi tous ces poissons que
l’auteur a rassemblé, l’extravagance du pêcheur à nageoire en éventail – famille des Cauloprhynidae –
Caulophryne jordani est à retenir (p. 304), la beauté du poisson-guêpe à longue nageoire – famille des
Apistidae, Apistus carinatus (p. 411) – est indéniable mais l’extraordinaire variation de couleur du Labre –
famille des Labridae, Coris aygula (p. 622) – reste aussi époustouflante. Je ne peux que remercier l’auteur
pour la mise à disposition de ce monument et recommande à tout ichtyologiste, responsable de bibliothèque
de science ou d’art, naturaliste amateur ou éclairé de se procurer ce guide illustré complet des poissons
d’Australie.
Guy Duhamel, MNHN
Cybium 2011, 35(2)
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Introductions d’espèces dans les milieux aquatiques. Faut-il avoir peur des invasions
biologiques ?
Jean Nicolas Beisel & Christian Levêque, Editions QUAE, collection Synthèses 2010, 232 p.
On doit s’interroger sur le titre de cet ouvrage qui donne l’impression qu’à
chaque introduction d’espèces on assiste à une invasion biologique. Certes,
ce titre est à la mode et un peu racoleur, mais l’année 2010 n’était-elle pas
l’année de la biodiversité ?
Cet ouvrage qui comporte plus de 400 références bibliographiques présente
l’avantage de faire un point qui se veut exhaustif sur un sujet d’actualité (mais
qui n’est pas nouveau !) où les convictions sociales, au sens large, dépassent
souvent la science.
On trouve dans ce livre des rappels fondamentaux relatifs aux grands
principes de l’écologie qui nous ont été enseignés il y a pour certains déjà
longtemps ! On y trouve aussi une bibliographie récente. Le recours à cette
dernière est sans aucun doute nécessaire pour éclairer les différents exemples
cités par les auteurs.
Le lecteur a souvent l’impression de trouver tout et son contraire (mais estce surprenant sur un tel sujet où notre ignorance est si vaste !). Le sujet des
invasions biologiques a été largement repris par la littérature de vulgarisation
scientifique ou même dans la presse destinée au grand public.
Dans le domaine des eaux douces et de la pêche continentale (particulièrement important dans un tel
sujet), dès 1948 L. De Boisset montrait les relations entre l’homme et la nature. Pour ce personnage, qui a
joué un rôle important dans le développement de la pêche de loisir, la référence à Dieu et à la Bible est
fondamentale. La Genèse est le texte sacré de référence. Mais le classement des espèces par
anthropocentrisme nous permet d’y trouver : Les chevaliers errants pour les migrateurs, les seigneurs
lacustres pour l’omble chevalier et les corégones, les féodaux pour les carnassiers dont le sandre,
l’aristocratie où l’on trouve entre autres le saumon de fontaine et la truite arc-en-ciel puis dans l’ordre la
bourgeoisie, la démocratie, le menu peuple et enfin les métèques. L’auteur précise qu’il s’agit des étrangers
à ATHENES. Cette dernière catégorie est particulièrement intéressante. On y trouve le hotu, le toxostome,
le black bass, la perche soleil et le poisson chat. Mais pas trace du sandre ni de la truite arc en ciel ou du
21
saumon de fontaine ! Étrange !
Dans leur nouvel ouvrage, les auteurs consacrent une place importante à la loi pêche du 29 juin 1984
qui a remplacé, entre autre, la notion de “nuisible” par les “espèces susceptibles de provoquer des
déséquilibres biologiques”. Les auteurs consacrent un important développement sur la notion d’équilibre
biologique (p.194) et aux espèces nuisibles (p. 173). Si le hotu et l’anguille ne sont plus considérés comme
des nuisibles, les métèques comme le poisson-chat et la perche-soleil sont toujours considérés comme
susceptibles de provoquer des déséquilibres biologiques. Ceci explique peut- être cela !
Il faut aussi remarquer que cette notion d’espèces invasives “provoquant” des déséquilibres biologiques
est très liée aux groupes de pression dominants, agriculteurs, chasseurs, pêcheurs, et tous les “…logues”
possibles ! L’homme a encore beaucoup de difficultés à admettre qu’il ne fait que partie de la biosphère.
Dans ce “boom and bust” des Anglo-saxons, nous ne pouvons que rappeler ce qui devrait être notre
humilité : le seul progrès pour l’homme est d’être plus humain. Puisse l’ouvrage de C. Levêque et J.N.
Beisel (chapitres VIII et IX) nous aider à atteindre cette sagesse, dans un domaine où la science a vite fait
de s’égarer.
Jean Allardi
Cybium 2011, 35(2)
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Development of non-teleost fishes,
Y.W. Kunz, C.A. Luer & B.G. Kapoor,
2009, Science Publishers, 301 p.
La richesse du groupe des “Poissons” est aujourd’hui évaluée à 32 000
espèces valides. L’essentiel de cette richesse est constitué par l’ensemble
des téléostéens : plus de 30 000 espèces. Les poissons gnathostomes se
divisent en deux classes, les Chondrichtyens (poissons cartilagineux :
requins, raies et chimères) et les Ostéichtyens (poissons osseux) avec leurs
deux lignées : celle des sarcoptérygiens qui a donné les tétrapodes et celle
des actinoptérygiens à laquelle appartiennent les téléostéens. Dans la nature
actuelle, les poissons sarcoptérygiens ne sont représentés que par 8
espèces : 2 coelacanthes (actinistiens) et 6 dipneustes. Dans l’autre lignée,
quelques taxons basaux sont également représentés par un petit nombre
d’espèces : 12 polyptères (cladistiens), 25 esturgeons et 2 espèces de
poisson spatule (acipensériformes), 7 lépisostées (sémionotiformes) et 1
amiiforme.
Avec le développement des techniques de séquençage moléculaire lors
des deux dernières décennies, les phylogénéticiens pensaient pouvoir
résoudre tous les problèmes de relations de parenté, notamment chez les vertébrés. Très vite, les
scientifiques se sont aperçus que cet espoir était vain et que, même si des progrès spectaculaires dans la
réalisation des phylogénies ont effectivement été obtenus, il était indispensable de confronter ces résultats
à ceux découlant de l’utilisation des données morpho-anatomiques, et même qu’il était nécessaire de
reprendre les recherches descriptives (études anatomiques des espèces actuelles et du référentiel fossile)
et tout particulièrement celles qui relèvent de la génétique du développement. Ces dernières ont beaucoup
bénéficié de deux modèles téléostéens : le médaka (Oryzias latipes) un béloniforme, et surtout du poissonzèbre (Brachydanio rerio), un cypriniforme. D’une façon générale, la littérature scientifique offre une grande
quantité de données sur le développement des téléostéens, et il est facile et courant de les prendre en
considération dans les reconstitutions phylogénétiques. En revanche, pour ce qui concerne les
sarcoptérygiens et les taxons de base des Actinoptérygiens, les données sont soit plus rares, soit plus
difficiles à trouver ; et pourtant elles sont d’une grande utilité, compte tenu du positionnement de ces
animaux dans l’histoire évolutive des deux lignées ostéichtyennes. C’est donc l’objectif que se sont fixé les
auteurs du présent ouvrage : une synthèse des données actuelles sur ces groupes (4 chapitres) auxquels
ils ont ajouté un chapitre consacré aux chondrichtyens dont les modalités du développement présentent des
caractéristiques très variées et spécialisées pour certaines d’entre elles.
22
Dans le premier chapitre “Embryonic development of Chondrichthyan fishes. A review” de 103 pages,
J.T. Wyffels fait une excellente synthèse des connaissances relatives aux différentes étapes de la
reproduction, du développement des œufs et des premières étapes de l’organogenèse chez les requins,
des modalités ovipares aux modalités vivipares avec description des formes de développement placentaire,
ainsi que des travaux de génétique du développement. Dans ce chapitre, une dizaine de pages sont
consacrées au groupe des raies et à celui des holocéphales (chimères). A ma connaissance, ce dernier
groupe reste le parent pauvre des traités ce qui montre tout l’intérêt du présent ouvrage. Par ailleurs, ce
chapitre est accompagné d’une riche iconographie (comme l’ensemble de l’ouvrage) constituée de dessins
au trait et de photographies de préparations histologiques, d’œufs, d’embryons vésiculés… Le 2e chapitre
“Staging of the early development of Polypterus (Cladistia : Actinopterygii)”, d’une soixantaine de pages, est
essentiellement une description des divers stades (au nombre de 36) du développement de l’œuf et de la
larve jusqu’à la résorption du sac vitellin. Grâce à la reproduction en aquarium de P. senegalus et de P.
ornatipinnis, S. Diedhiou et P. Bartsch (ce dernier est bien connu pour ses brillants travaux d’anatomie des
polyptères) montrent les importants progrès réalisés dans l’étude des premiers stades de développement
des Polypteridae depuis les travaux de J. Arnoult en 1964. Dans le 3e chapitre “Early development of
Acipenseriformes (Chondrostei : Actinopterygii)”, T. Ostaszewska et K. Dabrowski s’intéressent aux
différentes étapes du développement, avec la description des cellules sexuelles, de la gastrulation, de la
neurulation puis de l’organogenèse : glandes, muscles, cerveau et organes des sens, appareils circulatoire,
excréteur, reproducteur et digestif. Le squelette n’est pas abordé mais l’on trouvera des données essentielles
chez Bemis et Grande (1992) et Bemis et al. (1997). Les Lepisoteidae et Amia calva font l’objet du chapitre
4 “Early development of Semionotiformes and Amiiformes (Neopterygii: Actinopterygii)”. En 45 pages, T.
Ostaszewska et K. Dabrowski décrivent l’embryogenèse et l’organogenèse chez ces deux importants
groupes d’actinoptérygiens en suivant un plan similaire à celui du chapitre précédent. Là aussi, pour ce qui
concerne le squelette de ces deux taxons on se reportera aux travaux de Grande et Bemis (1998) et Grande
(2010). Le dernier chapitre “Early development in Sarcopterygian fishes” ne comporte que 15 pages. On
comprendra aisément que la disponibilité des données est plus que réduite pour les coelacanthes. Pour les
dipneustes, elle repose essentiellement sur l’étude de l’espèce australienne : Neoceratodus forsteri.
F. Kershaw, G.H. Joss et J.M.P. Joss décrivent les cellules sexuelles, les étapes de l’embryogenèse jusqu’à
l’éclosion et posent le problème de la néoténie chez les dipneustes actuels.
Development of Non-Teleost Fishes est donc un ouvrage d’une grande utilité pour les étudiants et les
enseignants. Il sera également une base indispensable à tous ceux qui s’intéressent ou travaillent sur la
phylogénie des vertébrés.
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François J. Meunier
Cybium 2011, 35(2)
Skeletal anatomy of the Shortnose Sturgeon, Acipenser brevisrostrum Lesueur, 1818,
and the systematics of Sturgeons (Acipenseriformes, Acipenseridae)
Hilton E.J., Grande L. & W.E. Bemis, 2011, Fieldiana, Life and Earth
Sciences N°3, 168 pages, Field Mus. Nat. Hist., ed.
La famille des Acipenseridae renferme 25 espèces valides. Indépendamment du rôle économique des esturgeons, ces animaux sont scientifiquement
très intéressants car leurs origines historiques remontent très loin dans le
passé et ils s’enracinent dans les taxons basaux de la lignée
actinoptérygienne. Ils sont donc incontournables pour qui veut travailler
sur l’origine des téléostéens ou sur la phylogénie des actinoptérygiens. Le
registre fossile des acipenseriformes et des grands taxons voisins n’est
pas négligeable donc utile pour reconstituer l’histoire de cette lignée. Une
bonne connaissance de l’anatomie des esturgeons actuels, d’une part, de
leur ontogenèse, d’autre part, est indispensable pour tester sur des bases
morphologiques les résultats des travaux phylogénétiques issus des
approches moléculaires.
23
C’est donc à ce travail de morpho-anatomie
squelettique que ce sont attelés les trois auteurs en
réunissant un abondant matériel (notamment une
centaine de spécimens représentant une série de
croissance de 14,8 mm à 1060 mm) sur une espèce
d’esturgeon vivant sur les côtes et dans les fleuves
côtiers de l’est des États-Unis : Acipenser brevirostrum.
Excellents anatomistes et fins connaisseurs des différents
taxons actinoptérygiens qui constituent les racines de la
branche des téléostéens, Hilton, Grande & Bemis nous
proposent une étude très complète de l’anatomie et de
l’ontogenèse du squelette, écailles et rayons de nageoires
compris, d’un acipenseridé type. Les auteurs ont fait
appel aux diverses techniques classiques de l’anatomie
dont la double coloration bleu alcian – alizarine couplée
à une diaphanisation. Cette dernière permet, d’une part,
de suivre avec précision le devenir des éléments
squelettiques (cartilages et os) tout au long du
Arbre phylogénétique de strict consensus obtenu
par les auteurs (figure 129).
Région caudale d’Acipenser brevirostrum :
A. Coloration bleu alcian – alizarine ; les cartilages
sont en bleu et les éléments ossifiés en rose.
B. Dessin d’interprétation de la préparation
diaphanisée. (figure 81).
développement des animaux et, d’autre part,
d’obtenir des documents en couleur qui viennent
agrémenter de façon fort précise les observations
des
anatomistes.
De plus grâce à des dissections d’animaux
décharnés puis macérés, les auteurs ont eu la
possibilité de constituer une collection de squelettes
totalement désarticulés ce qui est très utile pour les
paléoichtyologues. Tout ce riche travail morphoanatomique est ensuite utilisé pour aider à
l’interprétation des restes fossiles plus ou moins
complets et, ainsi, de proposer une phylogénie du
groupe des esturgeons et des taxons associés.
Elle repose sur une analyse de 62 caractères
anatomiques et elle est comparée à diverses
phylogénies basées soit sur des données
morphologiques, soit sur des données moléculaires.
La conclusion de l’hypothèse phylogénétique des
trois auteurs est la paraphylie du genre Acipenser.
L’iconographie a été particulièrement bien
soignée. Elle est constituée de 136 figures dont
une soixantaine en couleur et de nombreux dessins
au trait ; 9 tableaux apportent un complément de
données métriques et méristiques utiles sur divers
ensembles anatomiques.
Cet ouvrage se doit de rentrer dans les
bibliothèques d’ichtyologie où il trouvera une place
de choix à côté du « Grande & Bemis, 1998 » sur
l’anatomie squelettique des Amiidae et le «
Grande, 2010 » sur l’anatomie squelettique des
Lepisosteiformes.
François J. Meunier
24
Océan Indien, les îles de l'Outre-mer
Aquarium de la Porte Dorée, 75012 Paris
Prolongée jusqu'à fin janvier 2012
L’Océan Indien renferme des richesses naturelles inestimables. La
France, par l’intermédiaire de ses îles, a l’avantage de pouvoir bénéficier des nombreux trésors biologiques spécifiques à cette zone du
globe.
Certaines de ces îles, comme les cinq Îles Éparses sont assez
méconnues du public mais d’autres comme La Réunion ou le tout
nouveau département français de Mayotte lui sont plus familières.
En cette année 2011, décrétée année des Outre-mer, l'Aquarium
tropical de la Porte Dorée présente une exposition consacrée aux
récifs coralliens des îles françaises de l'Océan Indien.
Cette exposition veut mettre en valeur l'ensemble de ces îles afin
que le public métropolitain puisse découvrir l’intérêt de ces terres
françaises lointaines.
L’un des thèmes conducteurs de l'exposition "Océan Indien, les
îles de l’Outre-mer", à savoir les récifs coralliens, a déjà été abordé
dans deux autres expositions qui ont eu lieu à l’Aquarium : "Les
récifs coralliens de la France d’Outre-mer" en 2008, suivi de
"Nouvelle Calédonie, terre de corail" en 2009. Ces expositions abordaient la problématique des milieux coralliens et la délicate question
de leur préservation.
En effet, depuis plusieurs années on constate une forte dégradation de « l’état de santé » des récifs coralliens dans le monde. En partie dû aux effets directs des diverses activités humaines, ce déclin est particulièrement visible dans l’Océan Indien, même sur des îles où la présence humaine est limitée.
Les récifs coralliens sont des écosystèmes fragiles. Ils font aujourd’hui progressivement l'objet de mesures de protection. La création du Parc naturel marin de Mayotte et bientôt de celui de l'archipel des
Glorieuses, sur lesquels porte une partie de l’exposition, donnent de nouvelles possibilités de gestion et
proposent des mesures de préservation pour une grande partie de la biodiversité locale dont on commence à peine à mesurer l'ampleur.
Les informations fournies par l'Agence des Aires marines protégées, les Terres australes et antarctiques
françaises et de nombreux autres partenaires ont été d’un grand soutien pour concevoir cette exposition. A
travers une quarantaine de panneaux illustrés et des projections vidéo, répartis sur 300 m², le public est
amené à découvrir l’environnement culturel et biologique de ces terres éloignées afin de mieux cerner les
enjeux de leur préservation.
Il serait souhaitable que cette exposition stimule l’esprit civique des visiteurs afin d’encourager les efforts
des différents organismes qui travaillent, avec détermination, à la préservation de ce patrimoine exceptionnel dont nous avons tous la responsabilité.
Michel Hignette, Directeur de l'Aquarium de la Porte Dorée
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25
L’acidification des océans menace les poissons
Le changement climatique réduit les chances de survie de certaines espèces commerciales comme le
cabillaud
Deux études à paraître dans Nature Climate Change documentent pour la première fois des effets importants de l’acidification des mers sur certains poissons.
La première étude a observé sur le cabillaud (Gadus morhua) une détérioration de certains organes
lorsque les larves se développaient dans une eau plus acide que le niveau actuel. Plus le taux de CO2 dans
l’air ambiant augmente et que l’eau s’acidifie, plus les chercheurs notent l’apparition d’anomalies sur le
pancréas, le foie, les reins des poissons, anomalies qui peuvent réduire les chances de survie des individus
ou être directement létales.
Si les niveaux d’acidité testés par cette première analyse sont hauts, ceux de la seconde sont beaucoup
plus proches des niveaux actuels, 600 ppm et 1000 ppm respectivement prévus pour être atteints à la fin
du XXIe siècle, si rien n’est fait pour contraindre les émissions du CO2. Les chercheurs se sont intéressés
à la capucette (Menidia beryllina) le long des côtes du nord-est des États-Unis. Les taux de survie des
larves exposées à de telles acidités chutent de 50% (600 ppm) à 75% (1000 ppm).
En mai, une étude publiée dans Biology Letters avait montré chez le poisson-clown (Amphiprion percula) que ses réactions aux sons devenaient anormales et que l’animal avait peine à s’orienter.
Ces études montrent les effets directs de la baisse du pH des océans et non plus seulement indirects
(par le biais de la chaîne alimentaire). Toutes les espèces ne réagissent pas de la même manière ; l’impact
de l’augmentation de l’acidité sur le hareng (Clupea harengus) était minime.
Si on ne connaît pas pour le moment la vitesse à laquelle les espèces pourront ou non s’adapter à une
modification de leur environnement, un chiffre permet d’apprécier la rapidité de l’acidification en cours des
océans de la planète ; celle-ci se produit à un rythme jamais atteint depuis environ 55 millions d’années.
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Biology and Conservation of the European Sturgeon Acipenser sturio L. 1758
The Reunion of the European and Atlantic Sturgeons
Patrick Williot, Eric Rochard, Nathalie Desse-Berset, Frank Kirschbaum and Jörn Gessner
The book aims at synthesizing our current knowledge of Acipenser sturio and its management. This species, one of the most widespread
sturgeon species all over Western Europe ranging from the Black Sea
to the Baltic, is now on the verge of extinction. Major aspects of its biology and management, including mismanagement, are provided in a
historic perspective. Similarly, the changes in the restauration programs
(in situ and ex situ) initiated in France and Germany are presented. As
the species occurred in sympatry with A. oxyrinchus in Germany and
Poland, and very recently in France as well, a brief outlook of restauration-management programs of A. oxyrinchus ar also provided from both
North America and Northern European countries, namely Germany and
Poland. As conservation-restoration actions go beyond scientifi issues,
non-governmental stakeholders and marine professional fishermen's
organisations have also been asked to contribute, and the key role of a
French-German cooperation plan is underlined. A part of the book is
devoted to perspectives. Illustrations of the European sturgeons, mainly in photographs, but also in stamps and pantings, are presented.
http://springer.com/978-3-642-20610-8
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26
Événements ichtyologiques et/ou aquatiques futurs
6th World Fisheries Congress
2012
extend a cordial welcome to delegates.
7th - 11th of May 2012
Edinburgh International Conference
Centre, Edinburgh, Scotland
Contact
FSBI Conference Ltd
4B, 50 Speirs Wharf
Port Dundas, Glasgow G4 9TH
Tel: +44 (0) 141 331 0123
Fax: +44 (0) 141 331 0234
Email: [email protected]
Website: www.congrex.com
http://www.6thwfc2012.com/
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The World Council of Fisheries
Societies is a non-profit, nongovernmental organisation that currently includes 12 scientific and
professional fisheries societies
and affiliated organisations world
wide.
The main aim of the Council is to
promote international cooperation
in fisheries science, conservation
and management by encouraging
and promoting sustainable management practices, excellence in
fisheries research and the wise
use of fishery resour ces. One
important way in which the Council
seeks to achieve these ends is
through the organisation of a major
World Fisheries Congress every 4
years.
The Council has hosted 5 highly
successful meetings, the most
recent being the 5th in Yokohama
in 2008. For 2012, the 6th Congress
moves to Europe, where it will be
held in Edinburgh, the beautiful
capital of Scotland, hosted by the
Fisheries Society of the British
Isles. The International Programme
Committee has put together a
really interesting programme on
behalf of the World Fisheries
Congress and The Fisheries
Society of the British Isles, we
5emes Rencontres de l’Ichtyologie en France (RIF 2012)
Contact
SFI-RIF 2012
François Meunier
Muséum national d’Histoire naturelle
CP 026, 43 rue Cuvier
75231 Paris cedex 05
mailto:[email protected]
ou Valérie GAUDANT [[email protected]]
><> ><> ><> ><> ><> ><> ><>
ICFAS 2012 : International
Conference on Fisheries and
Aquatic Sciences
Amsterdam, Netherlands
July 25-27, 2012
27-30 mars 2009
Fiat JeanMonnet, Paris XIV
Voir SFI infos 58-59
http://www.mnhn.fr/sfi/sfi/4.rif/4.rif.
html
Rappel des sessions
Sessions régulières
Session I
Systématique / Évolution /
Biogéographie / Génétique des
populations
Session II
Ecologie et Comportement
Session III
Biologie / Halieutique /
Aquaculture
Session IV
Nutrition / Reproduction /
Physiologie / Pathologie
Sessions thématiques
Otolithes
Écotoxicologie
Migrateurs et migrations
The VIII. International Conference
on Fisheries and Aquatic Sciences
aims to bring together leading academic scientists, researchers and
scholars to exchange and share
their experiences and research
results about all aspects of
Fisheries and Aquatic Sciences,
and discuss the practical challenges encountered and the solutions
adopted.
Conference proceedings
The
International
Refereed
Conference Proceedings will be
blind peer reviewed by three competent reviewers and indexed by
Excellence in Research for
Australia (ERA), Google Scholar,
Scopus, Compendex, Thomson
Reuters, WorldCat, EBSCO,
GALE,
Embase,
Reaxys,
Engineering Village / Engineering
Index (EI), Library of Congress,
British Library, Electronic Journals
Library will be internationally distributed both in Electronic CD-ROM
Format and Proceedings Book
27
.Special
journal
issues
ICFAS 2012 has teamed up with
the International Journal of
Biological and Life Sciences for
publishing a Special Journal Issue
on Advances in Fisheries and
Aquatic Sciences. All submitted
papers will have opportunities for
consideration for this Special
Journal Issue. The selection will
be carried out during the review
process as well as at the conference
presentation
stage.
Submitted papers must not be
under consideration by any other
journal or publication. The final
decision will be made based on
peer review reports by the guest
editors and the Editor-in-Chief
jointly.
Important dates
Paper submission: February 29,
2012, Notification of acceptance,:
March 30, 2012, Final paper submission and authors' registration:
April 30, 2012, Conference Dates
July 25-27, 2012
Contact
NH Naarden Hotel
IJsselmeerweg 3
1411 AA Naarden, The Netherlands
T. +31 (0)35 695 15 14
F. +31 (0)35 695 10 89
[email protected]
www.nh-hotels.com
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36th Annual Larval Fish
Conferences
Solstrand Hotel and Bad
Osøyro, Norway
2 - 6 July 2012
The Early Life History Section
(ELHS) is an interest-discipline
subunit of the American Fisheries
Society with an international
membership of over 400 scientists. It is the only organisation of
this kind devoted to interests in
the early life history of freshwater,
estuarine, and marine fishes, and
related matters. Through its
newsletter, stages, and now its
web page, the AFS’s ELHS
encourages and facilitates
exchange of knowledge and
ideas, updates members on current research, publications, meetings and other events, provides
feature articles and reviews and
communicates Section and pertinent AFS business and concerns.
The annual Larval Fish Conferences (LFC) that serve as the
focal point of ELHS activities
evolved from a series of informal,
freshwater-oriented, symposia
that began in 1977. The current
LFCs, which are hosted and
sponsored by various organisations throughout the world, cover
the complete spectrum of
research (from all habitats and
geographic locations) related to
fish early life history.
In 2012, the Aquarium-Museum
of Liège will celebrate its 50th
anniversary. This will be a great
opportunity to bring together
ichthyologists from all specialties.
Under the auspices of the European Ichthyological Society, this
international meeting will be organized by different laboratories,
covering several different disciplines of Fish Biology. The
congress will include invited plenary lectures, sessions (oral and
poster presentations) and two
symposia. The main topics will be
-
Phylogeny, Systematics
Evolutionary morphology
Ecology - Fish conservation
Ethology
Genetics
Virology - immunology
Ecophysiology and ecotoxicology
Master and PhD students are
strongly encouraged to present
their research. Prizes for best
oral and poster presentations will
be awarded.
A list of all the LFCs can be
found on the ELHS web page.
The dates, locations, host institutions and publications resulting
from these meetings are all
available.
Two symposia will be organized
during the congress.
Contact
Integration of fish fossil data into
phylogenetic and comparative studies (organizer: Francesco Santini,
Univ. of California, Los Angeles)
Contact
XIV European Congress of
Ichthyology
University of Liège
Quai Van Beneden, 22
4020 Liège, Belgium
Tel: +32 (0) 4 366 50 81
Fax: +32 (0) 4 366 51 13
E-mail: [email protected]
Host: Institute of Marine Research
Howard I. Browman and
Anne Berit Skiftesvik
+47 56 30 92 85
[email protected]
www.larvalfishcon.org/Conf_home.
asp?ConferenceCode=36th
><> ><> ><> ><> ><> ><> ><>
XIV European Congress of
Ichthyology
Liège, July, 3 –8, 2012.
Adaptive brain morphology and neuroanatomy in fishes (organizer:
Fabian Herder, University of Bonn,
Germany)
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Annonce Cybium
Par suite de travaux de rénovation et de mise en conformité de la sécurité des locaux du laboratoire d’Ichtyologie, nous nous débarrassons d’une partie du stock des anciens Cybiums des
années 1977 à 2001. Ces ouvrages sont à la disposition des collègues à titre gracieux et
peuvent être emportés en s’adressant au laboratoire ou par envoi postal contre frais de port.
Voir avec F. Meunier pour plus de détails ([email protected] ou tél: 01 40 79 37 61).
C’est le moment de combler les trous de votre collection de Cybium avant destruction définitive prévue dans 5-6 mois (soit vers mai-juin 2012).
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Société
française d’Ichtyologie
CP 026 Muséum national d’Histoire naturelle
43, rue Cuvier, F-75231 Paris cedex 05, France
Tarifs 2012
Cotisation annuelle
Cotisation étudiants
Abonnement à Cybium
membres
non-membres
Europe, Maghreb
hors Europe membres bienfaiteurs
Règlement
• Carte Bleue Visa
• Chèque à l’ordre de la SFI (plus 5% pour les chèques étrangers)
• Virement bancaire (BNP, Paris-Jussieu, Compte 042-8010-19)
• Virement postal (CCP 7050-20G, Paris)
Président Secrétaire Trésorier
Secrétariat Cybium SFI infos Jean Allardi Romain Causse Tony Robinet
François J. Meunier
Valérie Gaudant
Mireille Gayet [email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
[email protected]
35 euros
15 euros
65 euros
165 euros
200 euros
libre