Griffe de chat

Griffe de chat
Uncaria tomentosa
Famille: Rubiaceae
Noms communs: unha de gato, cat’s claw
Partie utilisée: écorce de la liane, racine
Description et habitat
La griffe de chat est une liane, dont il existe 2 espèces principales : Uncaria tomentosa et Uncaria guianensis. Les études réalisées sur la griffe de chat se réfèrent à Uncaria tomentosa,
donc par conséquent les différentes propriétés attribuées à la griffe de chat concernent cette
espèce.
Ses branches sont quadrangulaires, avec des épines légèrement courbées qui lui donnent son
nom. Les feuilles mesurent de 1 à 5 cm de longueur.
L’espèce Uncaria guianensis est une liane similaire qui se différencie par des épines plus courbées et des branches cylindriques. Les deux espèces peuvent atteindre 30m de hauteur dans
la canopée.
On trouve la griffe de chat le long des berges des rivières, ainsi que dans les zones humides et
mal drainées. Cette plante pousse principalement sur les sols argileux ou sur les sols fertiles,
dans toute la région amazonienne et dans d’autres régions tropicales d’Amérique centrale et du
sud dont le Pérou, la Colombie, l’Equateur, le Guyana, le Surinam, le Costa Rica, le Guatemala
et Panama.
© Rémi Denecheau
Utilisations traditionnelles
La griffe de chat a été utilisée médicinalement par les
peuples péruviens Aguaruna, Asháninka, Cashibo,
Conibo et Shipibo pendant au moins 2000 ans. Les
Asháninka utilisent la griffe de chat pour traiter l’asthme,
les inflammations du système urinaire, l’arthrite, les
rhumatismes et douleurs osseuses, pour se remettre
d’un accouchement, pour nettoyer les reins, guérir les
blessures profondes, pour contrôler l’inflammation et
les ulcères gastriques et pour le cancer. D’autres peuples péruviens utilisent la griffe de chat pour traiter le
diabète, le cancer du système urinaire chez les femmes, les hémorragies, les irrégularités du
cycle menstruel, les cirrhoses, fièvres, abcès, gastrites, rhumatismes et tumeurs ainsi que pour
le nettoyage interne et pour « normaliser » le corps. Il a été rapporté que la griffe de chat a
été utilisée comme contraceptif par plusieurs peuples du Pérou (mais seulement à très fortes
doses).
La griffe de chat est utilisée en Europe depuis les années 1990 comme traitement adjonctif
pour le cancer et le sida ainsi que pour d’autres maladies qui affectent le système immunitaire.
Aujourd’hui, en phytothérapie, la griffe de chat est employée dans le monde entier pour sa capacité à nettoyer l’ensemble du système intestinal et pour son efficacité à traiter les troubles de
l’estomac et des intestins.
Utilisations actuelles et principes actifs
La griffe de chat est devenue assez populaire dans l’industrie des produits naturels et elle est
principalement utilisée aujourd’hui pour booster le système immunitaire, comme tonique général et préventif pour rester en bonne santé, pour l’arthrite et les inflammations, pour les problèmes d’intestins et du côlon et comme thérapie complémentaire pour le cancer.
L’écorce de la griffe de chat contient plusieurs groupes de principes actifs qui sont à l’origine
de son action et de ses usages. Le premier et le plus étudié est un groupe d’alcaloïdes oxindoles qui a démontré des propriétés de stimulant immunitaire et d’anti-leucémique. Un autre
groupe de composés appelés glycosides d’acide quinovique ont démontré des actions antiinflammatoires et anti-virales.
Les composés anti-oxydant (tanins, catéchines et procyanidines) ainsi que les stérols de la plante (Béta-sitostérol, stigmastérol et campestérol) sont liés à ses propriétés anti-inflammatoires.
Une classe de composés connus, les esters d’alkyles carboxyliques, que l’on trouve dans la
griffe de chat ont été documentés avec des propriétés immunostimulantes, anti-inflammatoires,
anti-cancéreuses et réparatrices des cellules.
Beaucoup d’études publiées de la fin des années 1970 au début des années 1990 indiquent
que la fraction complète d’alcaloïde oxindole, l’ensemble de l’écorce ou six alcaloïdes oxindoles testés individuellement, augmentent la fonction immunitaire jusqu’à 50%.
En plus de cette activité immunostimulante, des propriétés anticancéreuses ont été démontrées in vitro à partir de ces alcaloïdes et d’autres constituants de la griffe de chat.
© Rémi Denecheau
Cinq des alcaloïdes oxindoles ont été cliniquement documentés comme ayant des propriétés
anti-leucémiques in vitro, et plusieurs extraits de l’écorce et des racines ont démontré des propriétés anti-tumorales et anti-cancéreuses.
Un certain nombre de chercheur a rapporté que la griffe de chat pouvait aider à la réparation
ADN des cellules et pouvait prévenir la mutation des cellules; elle pourrait aussi aider à prévenir
la perte de leucocytes et les dommages causés aux cellules immunitaires par la chimiothérapie
(un effet secondaire assez commun appelé leucopénie).
Les résultats de certaines études ont validé la longue histoire d’usage indigène pour l’arthrite
et les rhumatismes, ainsi que pour d’autres types d’inflammation et les troubles de l’estomac
et des intestins.
Une recherche argentine a rapporté que la griffe de chat est un anti-oxydant efficace, d’autres
chercheurs ont conclu en 2000 que c’était un anti-oxydant ainsi qu’un remarquable inhibiteur
du facteur nécrosant des tumeurs (TNF) alpha.
En plus des alcaloïdes immunostimulants, la griffe de chat contient les alcaloïdes suivants:
rhynchophylline, hirsutine et mitraphylline, qui ont montré des propriétés hypotensives et vasodilatatrices.
Quelques unes des plus récentes recherches indiquent que la griffe de chat serait efficace pour
les personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer; ce qui pourrait être attribué aux effets antioxydant déjà constatés ou, peut être, à la dilatation des vaisseaux sanguins périphériques du
cerveau par les alcaloïdes comme la rhynchophylline.
Composition: ajmalicine, akuammigine, campestérol, catechin, esters d’alkyles carboxyliques, acide chlorogénique, cinchonain, corynantheine, corynoxeine, daucostérol, epicatechin, harman, hirsuteine, hirsutine, iso-pteropodine, acide loganique, lyaloside, mitraphylline,
acide oléanolique, acide palmitoleïque, procyanidines, pteropodine quinovic glycosides d’acide
quinovique, rhynchophylline, rutin, sitostérols, speciophylline, stigmasterol, strictosidines, uncarine A à F et acide vaccénique.
Préparation
Les doses thérapeutiques de griffe de chat peuvent aller jusqu’à 20 g par jour, avec une moyenne de 2-3 g par jour. Généralement, comme aide naturelle pour l’arthrite et les problèmes
digestifs et d’intestins, 3-5 g par jour sont recommandés.
Le dosage d’une décoction pour la santé générale est de 4 g d’écorce bouillis dans un
litre d’eau, 1 à 2 tasses une fois par jour et
jusqu’à 1 tasse trois fois par jour en cas de
besoins particuliers. Ajouter du jus de citron
ou du vinaigre à la décoction quant elle bout
permettra d’extraire davantage d’alcaloïdes
et moins de tanins. Pour cela, verser ½ cuillère à café de jus de citron ou de vinaigre par
tasse d’eau.
© Rémi Denecheau
Contre-indications
• La griffe de chat a démontré des effets immunostimulants, elle est donc contre-indiquée
avant ou après toute transplantation d’organe ou de mœlle et toute greffe de peau.
• La griffe de chat a été traditionnellement utilisée pour des propriétés contraceptives, elle
est donc contre-indiquée pour les femmes qui cherchent à être enceintes. Cependant, cet
effet n’a pas démontré une efficacité suffisante pour que la plante soit considérée comme
contraceptive et elle ne doit pas être utilisée en tant que tel.
• La griffe de chat a des composés qui peuvent réduire l’agrégation des plaquettes et fluidifier le sang. Vérifier d’abord avec un médecin en cas d’utilisation de coumarine ou d’autres
drogues pharmaceutiques qui fluidifient le sang et arrêter l’usage de la griffe de chat 10 jours
avant toute opération chirurgicale.
• L’écorce de la griffe de chat nécessite suffisamment d’acides stomachiques pour décomposer les tanins et les alcaloïdes durant la digestion et pour faciliter leur absorption. Il faut
éviter de consommer des capsules à base d’écorces en même temps que des anti-acides.
• Il a été rapporté que de fortes doses de griffe de chat (3-4 g d’un seul coup) avaient causé
des douleurs abdominales ou des troubles gastro-intestinaux y compris diarrhée (à cause
de la teneur en tanins) chez certaines personnes. La diarrhée tend à s’atténuer et s’en aller
avec l’usage. Cesser l’usage ou réduire le dosage si la diarrhée persiste plus de 3 ou 4 jours.
Interactions médicamenteuses
• A cause de ses effets immunostimulants, la griffe de chat ne doit pas être utilisée en même
temps que les médications qui visent à supprimer le système immunitaire comme la cyclosporin et autres prescrits après une transplantation d’organe. (cela n’a pas été prouvé
scientifiquement)
• Suivant une étude in vivo sur des rats, la griffe de chat pourrait protéger contre les dommages gastro-intestinaux causés par les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdien
tels que l’ibuprofen.
• La griffe de chat pourrait renforcer l’action des médicaments anti-coagualants.
© Rémi Denecheau