Le Vercors en raquette

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Le Vercors en raquette
Le Vercors en raquette
Pour la quatrième édition de randonnée en raquettes en février 2013, Chantal et Robert
ont choisi le plateau nord du Vercors pour un nouveau séjour Amirando à Villars de Lans
au lieu-dit La Balmette dans un des hôtels « randonneurs » appelé la Taïga (996 m). Ce
nom fut adopté suite à l’hébergement d’athlètes russes lors de l’organisation des jeux
olympiques 68.
Quel environnement hivernal splendide avec une végétation givrée écrasée sous le poids
d’une épaisse neige qui reste longtemps cette année ! Cette neige et ce givre nous
montreront leurs effets en fonction de la lumière et de l’hygrométrie tout au long de notre
semaine.
Certains s’interrogent d’emblée sur leur destin et sur leur capacité !
D’autres attendent avec impatience de retrouver les plaisirs vécus les années précédentes.
Après notre installation le dimanche soir et la découverte des lieux, les patrons
Dominique (DO) et son épouse Marie-José 5 (MJ) avec un guide nous accueillent
officiellement et nous présentent avec ordre et passion l’organisation de leur auberge,
de notre logistique et des aspects particuliers de cette région.
Au programme de la semaine, cinq randonnées en boucle en divers lieux et en étoile à
partir de notre hôtel sur des sentiers du GR 9 (GR91) et du GTV (Grande traversée du
Vercors) avec la découverte des villages environnent.
1° jour : La Ramée au nord-est de Lans en Vercors
Après avoir réglé nos raquettes et nos bâtons indispensables, nos deux guides Philippe
(PH) et Hugues (HU), gars du pays au corps, au cœur et avec l’âme de personnages vivants
entièrement en harmonie avec la faune et la flore de cette région, nous invitent à prendre
place dans les trois camionnettes prévues pour nos déplacements. Ce que nous fîmes de
manière désordonnée, nous rappelant que la vie en groupe avec ses règles commençait !
Pascal se proposa comme 3° chauffeur pour la semaine.
Arrivé au point de départ, deux groupes se constituent selon les expériences et prennent
des directions différentes pour se retrouver le midi.
A l’approche de l’endroit du repas, le groupe HU ramasse du bois mort et fait du feu au
refuge de la Ramée en attente du groupe PH. Nous tirons le pique-nique de notre sac,
comme chaque jour d’ailleurs, souvent installé en toute liberté et à la bonne franquette
sur la neige ou sur un rocher.
Ensuite, nous montons enthousiastes et en pleine forme pour atteindre un point
culminant. Là HU, tel un roi du peuple Vertacomicori sur son promontoire, nous explique
d’un air moqueur et supérieur la vie agitée et perturbée de la ville de Genève très bas dans
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le lointain. Son mode de vie et sa culture du Vercors le positionnent à un niveau écologiste
bien distinct.
En partant de l’époque glacière passant par la période des marécages, des grottes, …
jusqu’à ce jour, il nous explique l’évolution de cette longue cuvette à nos pieds. Il nous
montre une multitude de mini cubes de béton gris tout en nous faisant écouter un bruit de
fond strident et permanent provenant de cette ville.
Une discussion s’engage entre nous avec questionnement.
Jour et nuit précisa-t-il ! En plus, la nuit tout doit être illuminé. Il n’est plus possible de
vivre autrement sans lumière avec toutes les activités nocturnes et la circulation humaine
24 h/24. L’homme doit être éclairé la nuit, qu’il soit actif ou non et puis il a besoin d’être
en « sécurité »…
Il m’est venu à l’esprit que nous formions un groupe en position supérieure proclamant un
jugement à l’instar de dieux imaginaires en séance plénière passant en revue le temps et
constatant malencontreusement le présent.
Moqueur peut être mais conscient de l’erreur qu’il (HU) venait de commettre en nous
ravivant à nos pensées notre vie active dont nous voulons fuir avec ce séjour, il nous
imposa une descente libre en courant avec méthode, talons bien enfoncés et pointes en
avant bien hautes, dans un tapis de plus d’un mètre de neige.
Journée très technique pour tous et remplie de découvertes montagnardes particulières à
cette saison et à cet endroit exubérant.
Nous rentrons en fin d’après-midi à l’hôtel avec une envie partagée de déguster ce vin
chaud préparé par MJ. C’est un moment symbolique et de plaisir en groupe où nous
relatons nos aventures et nos découvertes de cette fabuleuse journée réussie sans
embûche.
Moment très attendu également par Nadine mise à la retraite depuis peu et qui après une
longue carrière à la banque avec de nombreux contacts « à distance » avec « monsieur
Lefebvre », voit pour la première fois André en chair et en os. Stupéfaite ou étonnée, elle
ne sut jamais le tutoyer. Même avec l’aide de congratulations de l’un et de l’autre, avec
chartreuse sur chartreuse à l’appui, rien ni fera !
Les repas du soir sont bien composés et variés avec des spécialités du Vercors. Ils sont
suffisamment arrosés en rouge, blanc et rosé. Et aussi accompagnés chaque fois d’un
spectacle rituel et inouï avec extinction des lumières, avec silence et immobilisation de
chacun: la visite de chevreuils et de brocards dont les plus téméraires arrivent sous nos
yeux à apprécier en ces circonstances hivernales les morceaux de pain non mangés le midi.
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2° jour : Le signal de Nave (1609 m) - Direction Nord-Ouest vers Méaudre et Autrans
Nous démarrons au départ du village de Bourg de dessus pour nous retrouver à la cabane
de Nave (1527 m).
Dame nature avec sa blancheur immaculée est présente ! Le ciel est bleu de bleu et l’angle
d’incidence des rayons du soleil pénétrant dans les milliers de cristaux de 2 à 3 cm formés
en surface par une vapeur d’eau gelée nous offre un tapis féérique scintillant de mille
petites lumières.
Nous attendons le groupe PH avec impatience assis sur des chaises plantées dans la neige
en dégustant notre repas bien fourni préparé par MJ. Ils rapportent fièrement leur premier
trophée non chassé : la patte d’un chevreuil abandonnée la nuit précédente par un ou des
prédateurs repus. Ils recherchèrent les traces pour avoir plus d’indications sur l’auteur
présumé du crime : loups ou lynx ou renards ?
Selon nos guides, il y aurait 7 à 8 loups dans la région !?
L’hiver est exceptionnellement dur et long cette année. Décidément, la loi de cette nature
et la hiérarchie animale comme pour la végétation nous font constater malheureusement
qu’elle ne fait pas de cadeaux aux blessés ni aux malades !
Après le repas, nos guides nous invitent à une séance d’animation sur leur faune dans
cette cabane ancestrale. De son sac PH tira ses trophées : pattes, bois et crânes d’animaux
vivants dans ces forêts tandis qu’HU sorti un instrument de haute technologie, intrus et
peu adapté à cet endroit retiré dans les bois, une tablette informatique. Il nous fait
visionner, avec pédagogie, des photos didactiques d’animaux, leurs traces respectives et
leur refuge.
Pour les intéressés se sera un enseignement avec ancrage répété et vérification des acquis
tout au long de nos balades. En effet à chaque occasion, ils nous évaluaient en
permanence à la vue de traces courantes rencontrées sur notre parcours au début puis
plus particulières les jours suivants.
Nous montons au signal de Nave à 1609 m qui surplombe le cours d’eau de l’Isère
serpentant autour du plateau nord du Vercors. Des milliers de marronniers occupent les
deux rives et font la richesse de certaines familles de Genève.
Randonnée la plus dure de la semaine avec plus ou moins 600 m de dénivelé mais fatigue
vite oubliée avec la soirée annoncée. En effet, à la suite du repas, l’artiste de « L’air de
rien », Michel Jandrin accompagné de Dominique, notre choriste, gratte sa guitare avec art
et enthousiasme en chantant quelques superbes chansons de son cru. Et surtout son tube
en ce moment :
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« ………
Sans toi, la vie devient pesante et la solitude oppressante
J’ai le Hesbaye blues, le Hesbaye blues
………. »
Nous entonnons des chants selon nos bons souvenirs, tous en cœur, nous faisant ainsi
oublier nos courbatures et nous préparant à passer une nuit paisible loin de nos soucis.
Michel anima deux soirées bien appréciées.
3° jour : La Molière - Les alpages et crêtes de Charande (1709 m) - Lieu-dit Les Egauts »
Ouest de St Nizier du Moucherotte - Dénivelée 450 à 500 m.
Pendant notre trajet en camionnette, nous admirons un ciel bleu qui en se reflétant sur
l’immensité blanche nous donne une lumière exceptionnelle. Les arbres incroyablement
givrés occupent nos regards et suscitent des discussions avec imagination comme si nous
n’avions jamais vu chose identique. Des tableaux peints imaginaires ou des cartes
postales !
Nous chaussons nos raquettes pour entamer une longue ascension derrière un tracteur
(dameuse de neige) conduit par les patrons du gîte de l’alpage de la Molière en route pour
nous préparer une de leurs spécialités cet après-midi.
Les branches des arbres enrobées de lichen, signe d’une bonne écologie locale, sont
chargées d’une épaisseur de neige et de givre de 15 cm de hauteur. Le tout se réchauffe la
journée, fond légèrement, s’évapore localement en prenant du volume comme une pâte
molle pendante (stratifiée). Cet ensemble humide en fin de journée et la nuit le
reconsolide autour des branches avec la gelée pour le lendemain. Et ainsi de suite afin de
constituer un volume de plus en plus important et impressionnant au-dessus de nos têtes.
Nous piqueniquons sur la crête de Charande nous offrant une vue splendide à 360°.
« Malgré le soleil, le string est interdit ! »
Les rochers des 3 pucelles, particularité originale de trois rochers l’un devant l’autre, nous
rappellent la légende des 3 filles de Guillaume. Refusant leur mariage imposé par
Charlemagne avec son neveu, elles décidèrent de se figer et de se transformer en rochers
verticaux. Autre curiosité rocheuse, la dent de Crolles avec en arrière-plan le Mont Blanc…
Nous descendons vers le gîte de La Molière avec l’idée de déguster cette spécialité
gastronomique réservée la veille selon les conseils de DO. Nous traversons le Pas de
Belcombe, domaine des marmottes en hibernation familiale dans leur terrier avec un
stock de foin suffisamment préparé en été. Savez-vous qu’elles ont des appartements,
creusés à dix ou quinze mètres à flanc de montagne, bien structurés avec coin sanitaire et
séjour comme nous ? A la différence qu’elles ont la chance de dormir en paix par cycle
d’une vingtaine de jours !
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Nous découvrons une série de bachassons captant l’eau d’une source non tarissable
même par grand froid. Le rocher de la Patte de l’Ours rappelle à Bob une épopée vécue
avec Marianne …
Au gîte de l’alpage, planté dans une immense plaine, nous dégustons une tarte aux
myrtilles, une bière, un cidre ou un cacao chaud.
Retour dans les sous-bois. Nous découvrons des dolines, formations vercuziennes sous
forme de vase concave appelé lapiasse, trou calcaire désagrégé par l’eau stagnante.
Dangereuses pour les vaches !
Spontanément et emballé, notre guide HU se transforme instinctivement en véritable
trappeur nous faisant découvrir moquettes et couche de chevreuil, traces de martre, de
lièvre blanc soit variable ou ordinaire, rigole formée par la panse d’un sanglier, …
Lors du retour en camionnette, nos guides insatiables et voulant satisfaire au max leurs
touristes, nous invitent à bien regarder aux bordures de bosquets ou sur les rochers
verticaux s’élevant sur les côtés de notre route pour y voir quelques animaux téméraires
grattant la neige afin de saisir leur repas du soir.
En soirée, DO nous présente deux films promouvant le Vercors dans les domaines de
l’agriculture, de l’élevage et du tourisme. La vache « villardienne » est mise à l’honneur
avec ses multifonctions (mère, lait et trait pour le travail de la terre). La fabrication du bleu
du Vercors. La création de routes en corniche dans les gorges de la Bourne essentiellement
creusée à coups d’explosifs par le génie et la bravoure des hommes.
Etonné et interpellé par ce chef d’œuvre, André m’annonce qu’il souhaiterait voir ces
architectures dans cette vallée proche de notre logement. Je soupçonnais fort qu’il veuille
capter ces vues extraordinaires et les mettre à son palmarès en les ramenant sur notre site
Web. En effet le lendemain, il s’échappa avec Françoise vers cette nouvelle aventure dans
des failles du centre de la terre au temps de l’âge des glaces. Après un certain moment,
ayant perdu la notion de temps, elle commença à s’inquiéter devant ces coulées d’eau
figées en glace reflétant des formes bizarres et déformées. Elle lui demanda de trouver
rapidement un endroit plus fréquenté. Ils arrivèrent au village perché de Pont-en-Royans
sans âmes qui vivent. Avaient-ils vraiment remontés le temps ? Françoise : « Est-ce un
village abandonné ? Ce n’est pas possible ! A quelle époque sommes-nous André ? ».
Réponse d’André : « Même pas une crêpe à déguster ! ».
De retour à la Taïga, ils partagèrent leurs émotions avec le plaisir d’être parmi nous.
Ce jour, vous pouvez découvrir ces paysages sculptés peut être par quelques divinités dont
André a su immortaliser et numériser.
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4° jour : Le Col de l’ARC avec le Pic St Michel 1966.
Nous entrons dans la Combe Oursière, domaine créant une certaine inquiétude.
L’ainé des guides a l’avantage. Que l’expérience conduise lui dit PH !
Tous en file indienne, nous avançons dans les bosquets sur une pente montante irrégulière
et sur les sentiers créés instantanément mais surtout bien inspirés par HU en tête. Sur
cette corniche de la colline rocheuse au sud-est de Lans en Vercors nous avons une vue
magnifique de la vallée.
Le midi nous nous installons au soleil sur quelques rochers sortant de la neige sans nous
rendre compte à quelle hauteur du sol nous sommes. Certains en feront l’expérience en
s’enfonçant par inadvertance. Au loin, deux chevreuils, certainement en couple, font notre
admiration avec l’aide de jumelles et sont un sujet de conversation. Nous regardons le col
de l’Arc envahit par un épais brouillard grandissant. Nos guides s’inquiètent, réfléchissent
et nous y emmènent avec prudence. Que ne fut pas notre satisfaction en arrivant à ce col
et en entendant le rôle qu’il a rempli comme lieu de rencontre, de marché et de
discothèque à l’intersection des deux vallées.
Chacun voudra s’immortaliser à côté de la croix …
La descente est plus facile sauf pour Pascal qui doit escalader un mur de neige…
Parfois nous partons en cavalcade sur les pentes enneigées comme des enfants heureux.
Stop hurlent PH et HU ! Nous sommes au-dessus de deux igloos de tétras lyre, espacés de
10 m avec des empreintes de doigts, nous indiquant qu’il y a de la visite de l’un vers
l’autre. Certainement un va et vient du mâle ou de la femelle selon leur humeur du
moment et leur désir amoureux rehaussé par l’ensoleillement ?
Culs par terre on dérive sur le côté pour ne pas les déranger tout en admirant ces petits
trous imperceptibles d’un diamètre de 8 cm.
Nous redescendons par ce comble de l’oursière immense et dégageant une atmosphère
de crainte, voire même lugubre. S’y aventurer seul semble bien dangereux. C’est le risque
que prit le matin de ce jour un cervidé. Revenant de balade nocturne, il se retrouva à la
croisée de plusieurs sentiers dans cette clairière. Œuvre du diable, disais-je, car cet endroit
est un véritable piège. Qui dit diable dit prédateur en ces lieux ! Cet endroit lointain de
tout, fatal à ce malheureux, car c’est là que se réunissaient pour leurs danses les ours.
Imaginez la funeste traversée de cette clairière qu’entreprit cette chevrette ou cette
étagne (femelle du bouquetin). Bien vivante mais trop sûr d’elle, elle parcourait avec
témérité cette forêt obscure où la neige brouillait sa piste. Mais l’instinct et la stratégie
des prédateurs l’avaient dépassé ; ils l’attendaient.
Elle perdit les sens de la vie et expira épuisée suite à un harcèlement démesuré.
Nous sommes attirés par une jeune femme campée, en recueillement et en train de
s’imaginer le carnage au-dessus des deux seuls cuisseaux écartés…
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Le Vercors en raquette
En apercevant les premiers ours virils de notre meute, elle prit ses jambes à son cou pour
fuir sans se retourner …
Tel un expert Miami ou l’inspecteur Barnaby, PH se lança tête baissée sous les bosquets à
la recherche d’indices. Il renifla quelques poils, suivi des traces de sang, … laissés par-ci
par-là, puis fini par nous conduire en dessous d’un gros sapin qui fut l’endroit idéal pour le
festin.
Le soir, nous dégustons des truites très lentement mais sûrement en attendant avec
impatience l’accompagnement. Les souhaits de frites ou de pommes en chambre, des uns
et des autres, se commentent discrètement, circulant d’une table à l’autre. Mais DO
imperceptible continue à nous alimenter en panier de morceaux de pain nous poussant à
l’hilarité. Régine et Françoise pensent aussitôt à une sanction. Françoise s’inquiète et va
même se demander si nous n’avions pas dépassé le budget ce soir… Par contre notre
capital « rire », lui, avait augmenté considérablement !
Personne n’osait demander peur de se faire remarquer ou de le fâcher.
Après un temps et simplement DO nous explique qu’il avait prévu quelques nouvelles
spécialités ce soir.
5° jour : Le vallon de la Fauge – Départ du lieu-dit Les Clots à 1230 m.
Les hameaux tels celui des Clots regroupaient des familles ayant des compétences métiers
répondant à leurs besoins spécifiques. La construction des bâtiments de ces hameaux et
leur orientation étaient très bien étudiées et visaient l’apport et l’économie d’énergies
naturelles et humaines.
L’objectif de HU est de nous montrer désespérément en cette fin de semaine des chamois
sur les roches escarpées de plusieurs dizaines de mètres dans cet endroit exempt de toute
vie humaine. En vain, Dominique (hô) repère un chevreuil couché, tête haute et en alerte,
au pied d’un sapin sur les hauteurs du versant opposé. HU sort rapidement ses jumelles
afin que nous contemplions chacun à notre tour cet habitant unique ...
La cascade gelée, spectaculaire et extraordinaire, fait l’admiration de l’autre groupe.
Nous passons par la vallée de la Fauge au travers champs et bois de mélèzes plantés pour
l’expérience car ils sont rares en Vercors. Nous cassons des branches mortes de sapin pour
le feu de midi à la cabane de Roybon à 1450 m. HU a la clef ! Ce n’est pas le paradis à
l’intérieur. Pendant qu’il allume le feu, nous nous installons timidement dans cet endroit
lugubre sur des plaques agglomérées où s’allongent les randonneurs en saison. Pas
question de pratiquer ce genre d’exercice avec ce froid glacial. Pour garder notre moral,
Christiane entonne « il y a du feu dans la cheminée, …. » repris immédiatement en cœur
comme si nous aspirons à plus de rayonnement de chaleur de l’ancre.
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Je peux dire qu’à cet instant particulier joie et chaleur étaient bien présentes dans nos
cœurs. Bob avait repéré une cache en cet endroit oublié à côté d’un rocher à proximité du
refuge. Quel ne fut pas notre étonnement quand il nous raconta qu’il lui était impossible
de la trouver. Hauteur de la neige 1,50 m !
Un glacier immense occupait cette vallée il y a bien longtemps. Nous découvrons
d’énormes rochers par-ci et par-là « libérés » et entraînés par la fonte des glaces jusque
dans la plaine de Villars de Lans où ils se sont « arrêtés » pour y être seuls pendant des
décennies. Enormes comme des maisons !
L’homme est venu progressivement implanter ses habitations parfois à côté. Ironie du
sort, recherche d’originalité, de toute façon il les a supplantés. Trop peu de place ?
Négligence ou supériorité ? Dans tous les cas, ils semblent bien étouffés et de nouveau
engloutis.
Le temps froid, la digestion et la fatigue rappellent à HU qu’il avait en réserve au fond de
son sac à dos un petit remontant : génépi… Ceci nous mis du baume au cœur, de la chaleur
et nous permis de terminer agréablement la balade.
Nous marchons sur la crête dorsale de la moraine glacière pour revenir aux camionnettes
comme des gens heureux, rassasiés et contents de ne plus avoir de balades en raquettes le
lendemain…
De retour tôt à l’hôtel, DO nous emmène à la fromagerie proposant une variété de
fromages et de saucissons qui fait bien l’affaire de certains. Et surtout pour retrouver chez
eux le plaisir de la tartiflette au bleu du Vercors appréciée pendant ce séjour.
Le dernier vin chaud, assimilé comme verre de l’amitié, permet à André de remercier nos
organisateurs Robert et Chantal pour ce séjour hautement réussit et remercie
chaleureusement nos hôtes et guides sympathiques pour tout ce qu’ils nous ont donné,
nous ont fait découvrir et partager comme connaissances et plaisirs extraordinaires. Des
cadeaux d’amitiés et de gratitudes leur furent remis en souvenir de ces beaux moments
vécus.
Après cette grande satisfaction commune et en guise de moralité, il semble bien que
plusieurs soient devenus « bleus » du Vercors mais cette fois avec l’envie de le voir tout en
« vert » avec ces animaux sauvages qui ne nous ont laissé que leurs empreintes et leurs
moquettes comme avant-goût
Merci au photographe André et au réalisateur audiovisuel Bob pour ces photos- souvenirs
sélectionnés lors de nos balades dont nous pourrons longtemps apprécier.
Dominique & Régine.
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