apprise de trop bonne heure, et sans laquelle la théorie ne pourrait

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apprise de trop bonne heure, et sans laquelle la théorie ne pourrait
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4 avril 1969
Circulaire n° IV 69-182 relative à la rentrée 1969 dans les écoles
normales primaires
Michel Alliot
Source : BOEN 1969 n° 16 p. 1421-1423
Les évènements de mai 1968 ont bouleversé l’atmosphère des écoles normales où les
incidents ont été nombreux, comme ailleurs. Le ministre se prononce devant l’Assemblée pour leur
transformation en « instituts de formation pédagogique dont l'enseignement serait dispensé en
liaison avec l'Université »1 ; toutefois, il se garde bien, dans un contexte difficile, de mettre ses
idées en œuvre et ne se risque qu’à de timides changements comme l’allongement de la formation
professionnelle. La règle de l’internat subit de fait de nombreuses entorses.
La formation professionnelle des futurs instituteurs en deux années prévue
par le décret du 6 juin 1946, appliquée jusqu'ici à titre expérimental, a été
étendue à la dernière rentrée à l'ensemble des écoles normales. Cette mesure
pose un certain nombre de problèmes relatifs tant à la scolarité qu’à
l’hébergement des élèves-maîtres. Il convient en effet de rappeler que le
concours d'entrée en classe de seconde aura lieu comme prévu le mardi 10 juin
et le mercredi 11 juin 1969 selon les dispositions habituelles.
Au cas où des difficultés se présenteraient à la rentrée prochaine, il apparaît
que pourraient être établis deux ordres de priorité, d'une part quant à l’accueil
scolaire et d’autre part quant à l’hébergement.
I. – Admission dans les écoles normales
A) Élèves en formation professionnelle
La formation des élèves-maîtres en deux années est à assurer en priorité.
Comme cette formation suppose, en dehors des cours théoriques et des
exercices d'initiation pratique, que les élèves prennent part aux différentes
activités socio-éducatives de l’établissement (clubs, théâtre, foyer de l’école,
etc.), que ces activités font partie de la vie en commun de l’école normale et
qu'une participation efficace à cette vie est déjà un élément de cette formation,
il paraîtrait souhaitable que les élèves-maîtres de la formation professionnelle
soient admis à l’internat.
Cependant, compte tenu de l’âge des intéressés et de circonstances
particulières, par exemple mariage de l’élève-maître, l’existence, dans la ville
où se trouve l’école normale, du domicile de ses parents ou d'un membre de sa
famille, le fait de son retour à l’école normale après avoir obtenu l’autorisation
de continuer ses études (après le baccalauréat) sans les avoir menées à bonne
fin ou après l’accomplissement du stage en situation au début de la deuxième
année de formation professionnelle, il est possible d'admettre, pour ces élèvesmaîtres, un régime d'externement accordé aussi libéralement que possible, à
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Edgar Faure. Assemblée nationale – Séance du 25 juillet 1968.
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condition qu'il ne fasse pas tort à leur participation aux activités évoquées cidessus.
B) Élèves du deuxième cycle
Continueront ensuite d’être accueillis à l’école normale tant pour leur
scolarité que pour leur hébergement les élèves qui s'y trouvaient déjà au cours
de l’année scolaire 1968-1969 dans les classes préparant au baccalauréat, c’està-dire les élèves actuellement en classe de première qui passeront en
terminale, ou qui seront régulièrement autorisés à redoubler la classe de
première et les élèves des classes de seconde qui passeront en classe de
première.
Je rappelle qu'il n'existe aucune disposition réglementaire
permettant le redoublement de la classe de seconde en dehors du
motif de santé. La circulaire n° IV 68-274 du 26 juin 1968 ( B O n° 25
du 11 juillet 1968, pages 1964 et suivantes) le confirme expressément.
Les élèves qui entreront en première année au niveau de la classe
de seconde doivent dans tous les cas où cela est possible être admis à l'école
normale dans les conditions habituelles. Leur externement, qu'il
s'agisse soit de leur scolarité, soit de leur hébergement, ne peut être
envisagé que s'ils le désirent en raison des études entreprises ou en cas de
difficultés d'accueil.
Afin que ces élèves externés puissent être intégrés à l'école normale
au niveau de la classe de première, il sera nécessaire de les informer des
enseignements dispensés dans cette classe. Ils pourront ainsi choisir, en
connaissance de cause, les sections et les options de 1a classe de
seconde.
Si l'hébergement, en raison de la disposition des lieux, apparaissait
plus facile que l'accueil scolaire, les élèves pourraient être hébergés à l'école
normale tout en suivant des cours dans les lycées.
Les élèves de seconde que les circonstances obligeraient à externer seront,
s'ils accomplissaient déjà une scolarité dans un lycée, autorisés à la
poursuivre dans le même établissement. Ceux issus des classes de
troisième de collèges d'enseignement général ou de collèges
d'enseignement secondaire qui n'auraient pu trouver place à l'école
normale pourront sur la demande de leurs parents être admis dans le
lycée le plus proche de leur résidence ; à défaut, ils seront regroupés
dans un lycée de la ville où se trouve l'école normale.
C) Stagiaires des centres annexés
On s'efforcera de continuer d'assurer l'accueil de ces stagiaires en tenant
compte du fait qu'il convient d'alléger les charges financières qui pèsent
sur certains d'entre eux, en raison de leur situation familiale.
II. - Régime de la formation professionnelle
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Je vous rappelle que la formation professionnelle des élèves-maîtres
ne doit pas être interrompue.
L'extension sur deux années de l'enseignement des matières de cette
formation, la combinaison de l'enseignement théorique et de son application
pratique dans les écoles annexes et classes d'application et au cours des
stages en situation justifient suffisamment la nécessité d'une continuité dans
cette formation.
Cependant il m'a été exposé que certains élèves-maîtres avaient
pu penser, à leur début de formation professionnelle au mois de
septembre 1968, que cette formation leur serait donnée en un an et
qu'ils sortiraient de l'école normale au mois de juillet 1969. Quelques-uns
d'entre eux ont pu former le projet de continuer leurs études, en 19691970, dans une autre voie que celle de l'enseignement élémentaire.
Je suis disposé à prendre cet argument en considération et, à titre
rigoureusement exceptionnel et pour cette année seulement, MM. les recteurs
d'académie pourront, après avoir consulté les inspecteurs d'académie, et les
chefs d'établissements, autoriser ceux des élèves-maîtres qui voudraient
préparer les professorats dits spéciaux [dessin, musique, section C (dessin d'art)
de l'ENSET, enseignement ménager, éducation physique et sportive] à
interrompre leur formation professionnelle au bout de la première année et à
suivre la préparation du professorat auquel ils aspirent.
En revanche, il ne sera pas possible d'interrompre la formation
professionnelle à l'issue de la première année pour préparer un professorat de
CEG
En cas de succès dans les préparations entreprises, l'élève perdant « ipso
facto » sa qualité d'élève-maître renonce à poursuivre sa formation
professionnelle d'instituteur qui serait sans objet.
En cas d'échec il pourra être réintégré en deuxième année de formation
professionnelle sous réserve de satisfaire aux conditions définies par la
circulaire n° 64-498 du 17 décembre 1964 (BO n° 1 du 7 janvier 1965, page 31,
réintégration des élèves-maîtres) et il y achèvera la formation professionnelle
interrompue.
Par contre, il n'est pas possible d'accorder l'autorisation de ne faire qu'une
année de formation professionnelle à ceux des élèves-maîtres qui n'ont d'autres
motifs pour solliciter cette autorisation que les redoublements ou les
interruptions qui ont pu affecter leur scolarité pendant leur préparation au
baccalauréat. Ceux qui ont échoué dans les études qu'ils avaient été autorisés à
continuer et qui ont accompli la première année de formation professionnelle
en 1968-1969 pourront toutefois, à titre exceptionnel pour l’année scolaire
1969-1970, voir leur formation se terminer à la fin du premier trimestre de cette
année scolaire.
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Les élèves-maîtres et élèves-maîtresses, qui auront échoué à la fin de l’année
scolaire 1968-1969 dans les études supérieures qu'ils avaient été autorisés à
poursuivre après leur succès au baccalauréat et qui abandonneront ces études,
pourront, s'ils remplissent les conditions requises, être réintégrés à l'école
normale pour y accomplir leurs études de formation professionnelle. Il est bien
entendu qu'ils suivent alors les cours et exercices d'une formation
professionnelle en deux ans.
Il va de soi que les indications données dans cette circulaire en matière
d’externement ne doivent pas avoir pour conséquence que le coût du
fonctionnement des écoles normales, par élève, s'en trouve accru. Les
autorisations d’externement doivent être accordées de telle sorte que les
capacités de l’établissement restent utilisées à plein, seule justification de
l’octroi de l’indemnité de résidence aux élèves en formation professionnelle
externés suivant les dispositions prévues au chapitre I. § A, dernier alinéa.
Toute difficulté concernant l’application de cette circulaire devra être
soumise à l’administration centrale, Direction de la pédagogie des
enseignements scolaires et de l’orientation, bureau ES-5.