Etude de la dynamique des plaques multi-perforées
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Etude de la dynamique des plaques multi-perforées
Etude de la dynamique des plaques multi-perforées Auteur : Date : Lieu : Superviseur : Dorian Lahbib Mars - Septembre 2012 CERFACS A. Dauptain Ref. : WN-CFD-12-93 Table des matières 1 Introduction 1.1 Le laboratoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.2 Le partenaire industriel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1.3 Simulation du refroidissement par effusion : état de l’art . . . . . . . . . . . . . . 2 Approche hétérogène 2.1 Modélisation d’une paroi multi-perforée 2.1.1 Caractéristiques géométriques . . 2.1.2 Caractéristiques aérodynamiques 2.1.3 Description de l’écoulement . . . 2.2 Présentation de l’expérience . . . . . . . 2.3 L’approche hétérogène numérique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 Etude et analyse des résultats 3.1 Méthodes utilisées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.1.1 Code AVBP et interface C3S . . . . . . . . . 3.1.2 Détermination du domaine de calcul . . . . . 3.1.3 Imposition des conditions limites . . . . . . . 3.1.4 GENPROFILE . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.1.5 Imposition de l’écoulement moyen . . . . . . 3.1.6 Méthodes numériques . . . . . . . . . . . . . 3.1.7 Validation des calculs . . . . . . . . . . . . . 3.1.8 Points de mesure . . . . . . . . . . . . . . . . 3.2 Comparaison et analyse des résultats expérimentaux 3.2.1 Vitesses moyennes et fluctuations . . . . . . . 3.2.2 Remarques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 2 3 3 . . . . . . 9 9 9 11 12 12 13 . . . . . . . . . . . . 15 15 15 16 16 18 19 20 20 21 21 21 31 Résumé L’élaboration des moteurs d’hélicoptères est encore aujourd’hui un sujet de recherche et d’innovation très actif. En particulier, dans les chambres de combustion, la température des gaz brûlés doit être suffisament élevée pour assurer un bon rendement et relativement basse près des parois afin de conserver l’intégrité des matériaux composant ces dernières ainsi que les pales des turbines en sortie. Afin de refroidir la paroi de la chambre, une technique par effusion nommée multi perforation est utilisée. Celle ci consiste à percer des trous afin de faire passer de l’air froid pour former un film protecteur entre la paroi et les gaz chauds. Bien que couramment employée dans les moteurs d’hélicopètres et d’avions, l’existence de points chauds indésirables, les mécanismes physiques complexes rencontrés ainsi que le nombre important de paramètres mis en jeu font de cette technique de refroidissement un sujet encore mal maı̂trisé. Lors de simulations numériques de chambre de combustion, la résolution de l’écoulement près de ces parois multi-perforées et dans les perforations est trop couteuse en temps de calcul. Des modèles dits ”homogènes” rendant le bon débit ont ainsi été développés. Ces derniers, qui ne discrétisent pas les perforations, ne sont cependant pas capables de retranscrire la dynamique de l’écoulement pour certains types de perforations. Dans le cadre de mon stage j’ai participé à la validation de modèles d’injection hétérogène en comparant les résultats de simulation avec les résultats expérimentaux issus du banc d’essai LARA et les résultats numériques des modèles homogènes. Mots clefs : Multi-perforation, Modélisation d’écoulement proche paroi, Mécanique des fluides numériques, Simulation des grandes échelles, Injection hétérogène. Abstract The design of helicopter engines is still an active research topic. In particular, in combustion chambers, the temperature of burnt gases must be high enough to ensure a good efficiency and low enough close to the walls not to deteriorate them. In order to cool the walls, a cooling technique named multi perforation is used. The principle is to drill in the liners thousand of perforations through which cooling air is injected to create a protect film between hot gases and the walls. Although widely used in helicopter and aircraft motors, the presence of undesired hot spots, the complex physical mechanisms involved as well as the important set of parameters make this technique research topic . In 3-D combustion chamber computations, the resolution of the flow near the perforated walls and in the perforations is too expansive in terms of computational cost and homogenous models giving the accurate flow rate has been developped. Those models, that dot not discretize the holes, are however not able to give the dynamic of the flow for certain types of perforations. During my training, I took part in the validation of the results obtained with heterogenous injection by comparing them with experimental data obtained from a multi perforated experiment called LARA and with numerical data obtained from the homogenous models. Key words : Effusion cooling, Near-wall modeling, Computational Fluid Dynamics, Large Eddy Simulation, Heterogenous injection. 1 Chapitre 1 Introduction Cette section permet de voir un court état de l’art de la simulation du refroidissement par effusion, après une brève présentation des partenaires académiques et industriels. 1.1 Le laboratoire Le CERFACS, Centre Européen de Recherche et de Formation Avancée en Calcul Scientifique, est un laboratoire de recherche privé développant des méthodes et des algorithmes avancés pour la simulation numérique et le calcul scientifique massivement parallèle. La centaine de chercheurs et étudiants y travaillant est organisée autour de 5 thématiques : l’électromagnétisme, le changement climatique, le traitement du signal, l’algorithmique et le calcul parallèle ainsi que la mécanique des fluides numériques (CFD). Le CERFACS a sept actionnaires : le CNES, Centre Nationales d’Etudes Spatiales ; EADS France, European Aeronautic and Defense Space Company ; EDF, Electricité De France ; Météo France ; l’ONERA, Office Nationale d’Etude de Recherche Aéronautique et spatiale ; SAFRAN, groupe national de haute technologie ; TOTAL, multinationale du domaine de l’énergie. Ces dernières années, les exigences des partenaires du CERFACS ainsi que l’orientation générale de la communauté CFD ont amené le CERFACS à la création d’outils numériques performants adaptés aux écoulements réactifs et à géométrie complexe ainsi qu’aux problèmes multi physiques. Malgré les progrès récents réalisés dans le domaine de la CFD, de nombreux domaines d’intérêt posent des problèmes particuliers notamment en terme de faisabilité et de temps de calcul. On peut citer par exemple les interactions flamme-paroi, les instabilités de combustion, l’allumage et l’extinction ou la modélisation de la turbulence. Les simulations aux grandes échelles (LES) ont été proposées comme une alternative aux simulations directes (DNS), qui ont un champ d’application restreint du fait de leur coût de calcul important, et aux simulations des Equations de Navier-Stokes moyennées (RANS) du fait de leur caractère non prédictif. La LES peut aujourd’hui être utilisée sur des configurations relativement complexes (comme les chambres de combustion) grâce à l’évolution de la puissance de calcul ainsi qu’à l’apparition de méthodes numériques plus performantes. Mon stage s’est déroulé dans l’équipe combustion, qui fait partie du groupe CFD, dont les activités principales s’articulent autour de la recherche et du développement d’un code de calcul numérique nommé AVBP permettant des Simulations aux Grandes Echelles pour des probléma2 tiques liées à la combustion et la réalisation de calculs haute performance. 1.2 Le partenaire industriel Le CERFACS est un laboratoire privé et est le partenaire de grands groupes industriels comme SAFRAN qui regroupe la SNECMA et TURBOMECA. Ce dernier est le leader mondial des turbines à gaz, ses moteurs équipent des hélicoptères, des avions, des missiles et utilisent la méthode des multi-perforations. Grâce à une équipe de haut niveau et à des investissements importants, les équipes de recherche et développement contribuent à conforter la position de leader mondial de TURBOMECA. De nouvelles attentes en termes de solutions globales, de produits et services, de maı̂trise des coûts et des délais sont exprimées par ses clients. Ainsi proposer des produits et services performants ne suffit plus, les solutions globales doivent être prêtes à temps. Turbomeca imagine le développement de solutions innovantes et spécifiques afin de mieux répondre aux attentes de ses clients avec plus de 1000 ingénieurs et techniciens. Afin d’atteindre ces objectifs, d’importants investissement sont engagés : 15 % du chiffre d’affaires est consacré à la recherche et développement dont presque 73 % sont autofinancés. TURBOMECA et le CERFACS travaillent ainsi conjointement sur la thématique des multiperforations en couplant l’approche numérique et les études expérimentales sur des configurations de moteurs produits par TURBOMECA. Ce stage s’inscrit dans cette logique d’étude en s’intéressant à la dynamique des plaques multi-perforées et constitue le travail préliminaire d’une thèse où la thermique et l’acoustique seront également investiguées. 1.3 Simulation du refroidissement par effusion : état de l’art Afin d’améliorer les performances des turbines à gaz, les motoristes ont tendance à augmenter le taux de compression des gaz frais dans la chambre de combustion. La température des gaz brûlés est ainsi plus élevée et plus de puissance est récupérée en sortie mais cela crée des problèmes de pollution (avec une production supplémentaire de Nox par exemple) ainsi que des contraintes thermiques plus importantes aux parois de la chambre. Afin de refroidir les parois, différentes techniques existent comme la transpiration à travers un matériau poreux ou la multiperforation. La première, bien que plus efficace, n’est pas utilisable dans les turbines à gaz pour des raisons économiques et techniques : les matériaux coûtent cher, leur résistance mécanique est faible et les pores peuvent facilement s’obstruer. C’est pourquoi la technique de refroidissement utilisée dans les moteurs d’avions et d’hélicoptères est la multi-perforation. Elle consiste à faire passer de l’air à travers des perforations afin de créer un film par coalescence des différents jets pour isoler la paroi des gaz chauds. Une chambre de combustion comporte plusieurs milliers de perforations (les chambres TURBOMECA en possèdent 10 000 , figure 1.1 ). Concernant les problématiques thermiques des turbines, on peut citer le facteur radial de température (FRT), en sortie de chambre qui doit être le plus homogène possible pour préserver l’intégrité des aubes de turbine située en aval de la chambre. Le FRT est obtenu par une moyenne azimutale du champ de température. On obtient ainsi un profil de température en fonction de la vitesse radiale. Un FRT homogène est synonyme d’une meilleure performance et d’une durée de vie supérieure pour les aubes de turbine. D’une part, l’écoulement induit par la multiperforation perturbe l’homogénéité de ce profil en abaissant la température des parois mais 3 refroidit également les extrémités radiales des pales de turbine qui sont des points particulièrement sensibles. La plupart des simulations réalisées sont isothermes, bien que certains modèles anistothermes existent. Dans ces conditions, le rayonnement et ses effets, qui est le phénomène principal d’échange de chaleur dans les turbines, sont difficilement quantifiables. Ces problémaL’ ÉCOULEMENT AUTOUR D ’ UNEoù PAROI - PERFOR ÉE fois à atteindre le rendement maximal tiques s’inscrivent dans un contexte l’onMULTI cherche à la et une durée de vie des composants aussi longue que possible Figure 1.1: Vue deF IGl’extérieur chambre de combustion TURBOMECA. La paroi . 2.1 - Vue ded’une l’extérieur d’une chambre de combustionannulaire annulaire Turbomeca. La paroi extérieure est extérieure est multi-perforée multi-perforée. Ecoulement chaud COTE INJECTION En plus de son yinfluence sur la thermique, la multi-perforation agit également sur la dynax Ecoulement principal (1) ZONE PERFOREE mique et l’acoustique de l’écoulement principal dans la chambre de combustion. Les jets issus des z perforations perturbent fortement l’écoulement en proche paroi et peuvent avoir une influence Ecoulement secondaire (2) COTE ASPIRATION sur la position de la flamme en modifiant les zones de recirculation. Enfin, les parois perforées Ecoulement froid sont également connues pour avoir un effet d’atténuation des ondes acoustiques en se comportant comme un résonateur d’Helmholtz ([Hughes and Dowling, 1990], [Mendez and Nicoud, 2008b], [Rienstra, 1983]). Elles sont utilisées dans ce but en post-combustion dans le domaine de l’aéF IG . 2.2 - Schéma d’une configuration expérimentale typique pour l’étude de l’écoulement autour d’une paroi ronautique. Les travaux de [Scarpato et al., 2011] montrent qu’il est possible en connaissant les multi-perforée. fréquences à atténuer de calibrer les différents paramètres définissant la paroi multi-perforée (diamètre et espacement des perforations, porosité de la plaque,. . . ) afin de minimiser le coefficient tions. La zone située en aval des perforations peut également être étudiée car le refroidissement y est de réflexion des ondes acoustiques. L’état connaissances actuel pas aujourd’hui encore efficace. La distance entre la findes de la zone perforée et les sortiesne est permet alors suffisamment grande pour éviter une influence importante des sorties. Notons enfin que dans le cas d’un écoulement en canal et de proposer des solutions optimales pour répondre à la fois à des problématiques acoustiques est nécessaire de créer surpression faire dynamiques, passer le fluide duthermiques côté chaud. Différents thermiques. Il côté est froid, doncil indispensable de une modéliser lespour effets et acoussystèmes sont utilisés : par exemple une grille pour obstruer une partie du canal chez Miron (2005) ou tiques de l’écoulement induits par les multi-perforations. Dans cette optique, deux approches une vanne qui contrôle le débit dans les études menées récemment sur le banc THALIE au Laboratoire fondamentalement différentes ont été deutilisées. de Combustion et Détonique Poitiers (Coron, 2001; Champion et al., 2005). Ces dispositifs sont placés suffisamment en aval pour ne pas perturber l’écoulement affleurant les perforations. La première approche consiste à étudier l’écoulement en entrée et en sortie d’une seule perfo32 ration avec une approche LES/DNS ([Mendez and Nicoud, 2005], [Mendez and Nicoud, 2008b]). Dans ce cas, on s’intéresse à la représentation des structures tourbillonnaires et de l’écoulement dans les différentes parties du domaine de calcul : le côté aspiration, l’intérieur de la perforation 4 et le côté injection. Le domaine de calcul est un parallélogramme centré autour d’une perforation afin de pouvoir utiliser des conditions limites de périodicité. 1 Ecoulement principal 2 Domaine de calcul 24 d Plaque perforée 12 d 11.76 d 6.74 d 10 d y x z Ecoulement secondaire Figure 1.2: Domaine de calcul utilisé ([Mendez and Nicoud, 2008b]) pour la simulation périodique d’une perforation Ces calculs ont permis de valider la présence de structures tourbillonnaires observée expérimentalement, dont une représentation est donnée figure 1.3 et qui contribuent à la création de points chauds indésirables. Figure 1.3: Représentation des structures tourbillonnaires présentes à proximité du jet En proche paroi, une structure tourbillonnaire en forme de fer à cheval au niveau du jet et des tourbillons dans le sillage de ce dernier sont observés. Les deux tourbillons contra-rotatifs longitudinaux prenant naissance à la perforation sont des structures caractéristiques des jets effusifs, auxquels viennent s’ajouter les tourbillons verticaux en aval. La présence d’anneaux rotatifs entourant le jet a également été notée. Cette approche est également intéressante car elle donne accès à la structure de l’écoulement dans la perforation, ce qui n’est pas possible expérimentalement du fait des contraintes géométriques. Des zones de sous vitesse rendent le calcul de pertes de charge difficile et sont à l’origine du profil de vitesse fortement hétérogène en sortie en forme de lobe comme illustré figure 1.4. 5 18 S. Mendez and F. Nicoud Figure 11. Time-averaged quantities from Run C on the centreline plane (zoom over the hole Figure 1.4:region) (a) contours et isolignes champ moyenné,(b) contours et isolignes la norme (a): Contours and du isolines of de thepression time-averaged pressure. (b): Contours and de isolines la time-averaged vitesse moyennée ([Mendez and Nicoud, 2008b],V m/s) ofde the velocity magnitude |V |. White arrowsj =5,67 show the flow direction in both channels. La différence de pression à travers of la the perforation due aux fortes variations is observed just downstream jet, near est theessentiellement wall (3). This separation is known to à l’entrée de la perforation (1).high Dans cette ratios zone, and les variations de for pression sont enofeffet appear for relatively blowing is responsible a key feature this aussi type importantes que la perte de pressionphenomenon, totale, ce qui entraineinune importante du fluide. of flow, the entrainment visualised § 4.4accélération and 4.5. Further in the primary main stream, the jet loses its strength by mixing with the main L’angle d’incidence de la perforation par rapport à l’écoulement entraine une séparation du jet flow (4). Note that due to the periodic configuration, the jet that goes out of the de domain en deux parties (2).[Walters and Leylek, 2000] ont obtenu une organisation similaire l’écouleby the other sidepour (5). Figure 11 strongly suggests thatIlsthe shape of thelamicro-jet ment avec reenters des simulations RANS cette configuration d’étude. différencient perforation (1–4) is influenced by the aspiration side and that computing only the injection side en deux régions : la région du jet contre le mur de gauche avec une survitesse importante et celle would be questionable. où est présente la surpression. En sortie de perforation (3), une autre zone de séparation est observée pour des taux de soufflage importants. le jet seside mélange à l’écoulement principal 4.2. Flow onPuis the suction (4) et due Figure à la condition de périodicité, le jet sortant du domaine estby réintroduit 12 presents the structure of the flow on the suction side displaying,(5). in a horiIl a ainsi été établi que la forte hétérogénéité du profil de vitesse en sortie deofperforation, dépenzontal plane located 0.5 d under the suction wall, contours and isolines the three components of àthe time-averaged figures and contours the Qindispensable criterion dant des conditions l’entrée du trou,velocity rend àinpriori la12(a–c) simulation des deuxofcôtés (Hunt, Wray & fidèle Moin 1988) calculated from the time-averaged velocity in figure 12(d ). pour une représentation de l’écoulement. The acceleration of fluid entering étudiée, the hole un cannombre be seen important in figure 12(b), on the est timeAfin de reproduire précisément la situation de cellules nécesaveraged vertical velocity field, which is very inhomogeneous. The spatial-averaged vertisaire et il n’est pas possible, avec les moyens actuels, de reproduire une chambre de combustion cal velocity over the horizontal plane is 0.02 Vj but locally in the cutting plane, it reaches avec ce niveau de discrétisation. Pour l’étude d’autres paramètres, comme l’évolution spatiale 0.3 Vj . Note also that the maximum of the vertical velocity is not centred under the du film d’air parisexemple, une approche globale estThis utilisée. holeinjecté inlet but located downstream of the centre. can be related to the pressure gradients observed in figure 11(a): the maximum pressure variations are observed at the La deuxième approcheedge a été conçue pour réaliser des simulations de chambre complète, des downstream of the hole inlet. The reproduisant suction through the three of the figmodèles simples lesthe fluxhole au influences niveau d’une paroi components multi-perforée ontvelocity: été développés ure 12(a) shows its effect streamwise the upstream edge of mais the de ([Mendez and Nicoud, 2008a]) . Il on ne the s’agit plus de velocity: résoudreunder localement l’écoulement hole,représentation the aspiration d’ensemble, induces a small the downstream of the proposer une de acceleration type RANS.and Cesunder modèles sont basés edge sur une condihole, a deceleration. Near the plate, negative values of the streamwise velocity are even tion limite homogène : cette homogénéisation spatiale consiste à distribuer sur toute la surface observed, showing that the fluid turns back to enter the hole. The aspiration makes the de la plaque multi-perforée SW = of Sjet + Smurasles flux correspondants aux perforations et au mur fluid come from all sides the hole, observed on the time-averaged spanwise velocity comme illustré figure 1.5. field (figure 12c), which shows how the fluid comes from lateral sides. The streamwise Dans cette approche, lesshows perforations ne sont pas bands représentées et l’écoulement perfovelocity field also the presence of two of low velocity on each dans side oflesthe rations n’est pasThe simulé. travauxvisualised de SimoninMendez ont permis mise audeficit point on de both modèles hole. lateralLes aspiration figure 12(c) creates la a velocity sides ofdans the le hole. ) presentsne isocontours of Q criterion (Hunt leetmodèle al. 1988). dits homogènes, sensFigure où les12(d perforations sont pas discrétisées, comme appelé Wall law QDM présenté par la suite. Toute la surface de la plaque est considérée comme une sur6 mur Approche homogène w jet Figure 1.5: Les flux Φjet (à travers les trous) et Φmur (au mur) sont remplacés par un flux homogène ΦW face débitante, on impose ainsi une vitesse normale Vn inférieure à la vitesse normale théorique afin de conserver le débit souhaité et une vitesse tangentielle Vt égale à la vitesse tangentielle théorique afin de conserver la bonne quantité de mouvement comme illustré figure 1.6. Vn,w = Vn,jet Vt,w = Vt,jet Vn,jet Vt,jet Approche homogène Wall_law_QDM Vn,w = Vn,jet Vt,w = Vt,jet Figure 1.6: Représentation des vitesses normales et tangentielles pour le modèle Wall law QDM Un modèle représentatif de l’effet en proche paroi doit reproduire correctement les flux pariétaux. Ceux ci ont été déterminés par l’approche numérique via la Simulation des Grandes Echelles résolue en proche paroi, les contraintes liées aux dispositifs expérimentaux (taille des trous, mesures locales, températures de fonctionnement) rendant l’acquisition de ses données difficile. La porosité étant connue, on obtient la relation suivante entre les différents flux : ΦW SW = Φjet Sjet + Φsol Smur ou 7 ΦW = Φjet σ + Φmur (1 − σ) (1.1) La détermination des différents flux non visqueux et les hypothèses utilisées pour les établir sont données en annexe 2. Ces modèles ont ensuite été validés en comparant les résultats obtenus aux résultats expérimentaux de Pietre Miron sur une configuration simple, le banc d’essai LARA présenté dans la partie suivante. Avec l’approche homogène, tout comme l’approche RANS, il n’y a pas de convergence en maillage du point de vue de la turbulence, c’est à dire que des mailles plus fines ne permettent pas une meilleure résolution de la turbulence. Ce qui n’est pas modélisé n’est pas accessible, la dynamique tourbillonnaire n’est pas représentée rendant peu fiable l’approche homogène dans le cas d’écoulements giratoires ([Dauptain, 2009]). Des simulations avec injection hétérogène, c’est à dire en représentant les perforations mais en ne calculant pas l’écoulement dans les perforations ont été effectuées au cours de ce stage. Il s’agit comme pour le cas de l’injection homogène de créer une condition limite reproduisant les flux en paroi mais, contrairement à ce modèle, de façon locale. Autrement dit les perforations sont discrétisées de façon partielle, l’écoulement dans la perforation n’est pas simulé. Cette méthode se situe donc entre l’approche LES/DNS, dans le sens où l’écoulement sortant des perforations n’est pas considéré de manière globale, et l’approche homogène du fait que la dynamique de la plaque multi-perforée n’est pas calculée mais imposée par une condition limite. 8 Chapitre 2 Approche hétérogène Dans ce chapitre, les différents paramètres géométriques permettant de modéliser une plaque multi-perforée ainsi que les grandeurs adimensionnelles permettant de caractériser l’écoulement sont présentés, puis le banc d’essai expérimental représentant une plaque perforée est décrit. Ces prérequis sont suivis par une description générale de l’approche hétérogène du refroidissement par effusion. 2.1 2.1.1 Modélisation d’une paroi multi-perforée Caractéristiques géométriques Une paroi multi-perforée est une paroi possédant de nombreuses perforations et qui sépare un écoulement chaud appelé écoulement principal et un écoulement froid appelé écoulement secondaire. L’air injecté provient du plénum et un film est formé par coalescence des micro-jets comme illustré figure 2.1. Chambre de combustion : injection Air chaud Film d’air jets effusifs Air froid Plenum : aspiration Figure 2.1: Principe de base d’une paroi multi-perforée On peut citer en premier lieu le diamètre noté d et le nombre de trous en différenciant le nombre de rangées (suivant le sens de l’écoulement) et de colonnes (suivant la direction transverse à l’écoulement) ainsi que leur disposition (quinconce ou alignée). L’espace inter trous suivant la direction de l’écoulement est appelé ∆x et celui suivant la direction transverse est appelé ∆z. On définit également deux angles : α et β. α est appelé angle de pénétration tandis que β est ~ n,t2). ~ Cette base est appelé angle de giration. Ces angles sont définis dans une base locale (t1,~ 9 RANGEEn RANGEEn−1 RANGEEn+1 y x une base directe ortho normale définie à partir de la normale ~n à la paroi orientée vers le côté chaud et de la direction principale de l’écoulement ~x. Une perforation est donc normale pour d z α = 90 (β quelconque). Les caractéristiques sont les mêmes des deux côtés de la paroi. x=cte ∆z ~ = ~x ∧ ~n t2 (2.1) ~ ~t1 = ~n ∧ t2 (2.2) d L’épaisseur de la plaque est notée e et la longueur des perforations L (grandeurs qui sont différentes si α et β ne sont pas nuls). Le rapport L/d est une caractéristique importante, il détermine si la longueur du trou est suffisante pour que l’écoulement dans la perforation atteigne un état pleinement développé avant la sortie. L’état de l’écoulement en sortie est alors connu et ∆x indépendant de l’écoulement en entrée de l’aspiration. Les paramètres géométriques sont résumés figure 2.2. y ∆x x α x e d ∆z β z ∆x Figure 2.2: Caractéristiques géométriques d’une plaque multi-perforée. Encadré : cas des perforations avec un angle transverse β La porosité est un autre paramètre qui définit une paroi multi-perforée. C’est le rapport entre la surface totale des perforations et la surface de la paroi : σ= Sperf orations Splaque (2.3) Si on se place dans un rectangle dont les sommets sont les centres de 4 perforations séparées par une rangée, on obtient un rectangle de côté ∆x et ∆z et dans lequel une perforation pour une disposition quinconce (voir figure 2.2). L’aire de la plaque correspond au produit de la distance entre deux trous suivant la direction longitudinale et transverse. L’aire des perforations correspond à l’aire de deux ellipses (celle dans le rectangle et celle formée par les 4 ellipses au sommet) qui s’exprime comme l’aire d’un cercle multiplié par le sinus de l’angle α afin de tenir compte de l’inclinaison. Le problème étant axisymétrique au niveau des 4 perforations sur les sommets, l’angle β n’intervient pas. On obtient ainsi : σ= πsin(α) 2(∆x/d)(∆z/d) 10 (2.4) La paroi est parfois définie avec la surface débitante, dans ce cas son expression est σ = π/(2(∆x/d)(∆z/d)). Nous utiliserons par la suite l’expression 2.4, basée sur la surface projetée sur la plaque. 2.1.2 Caractéristiques aérodynamiques Les paramètres aérodynamiques sont également nombreux. Dans le cas d’un jet isolé, les paramètres contrôlant l’écoulement sont les rapports de flux de masse, aussi appelé taux de soufflage qui est noté M et le rapport de flux de quantité de mouvement noté J : M= J= ρj Vj ρ1 U1 ρj Vj2 ρ1 U12 (2.5) (2.6) où les vitesses U1 U2 et Vj sont respectivement les vitesses débitantes de l’écoulement dans le canal chaud, froid et dans la perforation et ρ la masse volumique. U1 ρ1 Vj ρj ρ2 U2 Figure 2.3: Définition des différentes vitesses et masses volumiques On peut également donner les caractéristiques de chaque écoulement, à savoir le nombre de Reynolds, le nombre de Mach, l’épaisseur de quantité de mouvement, le taux de turbulence ou encore le gradient de pression longitudinal. On suppose que la vitesse dans les multi perforation suit une loi de débit du type : 1 ∆P = ρV~2 Cd2 2 (2.7) où Cd est un coefficient empirique appelé coefficient de débit et ∆P = Pf roid - Pchaud est la perte de charge au travers du trou. Comme on veut traiter des écoulement compressibles ρV~2 n’est pas constant dans le trou et le coefficient de débit est généralement défini par rapport aux conditions d’injection (le côté chaud de la plaque), qui sont plus faciles à obtenir expérimentalement. Il est nécessaire de créer une surpression ∆P pour faire passer le fluide du côté chaud. Cette différence de pression conditionne la vitesse dans la perforation. La portion perforée de la plaque est le plus souvent placée loin des entrées d’air des canaux ainsi l’écoulement incident est alors pleinement développé à l’arrivée sur les premières rangées 11 de perforations. La zone située en aval des perforations peut également être étudiée car le refroidissement y est encore efficace. 2.1.3 Description de l’écoulement D’après les travaux de [Scrittore et al., 2007] , le film de refroidissement qui se développe le long d’une paroi multi-perforée se décompose dans la direction de l’écoulement en trois parties, comme illustré figure 2.4 : COUCHE LIM ITE INCIDENTE ZONE D’ATTAQUE ZONE ETABLIE ZONE DE RECOUVREM ENT Hauteur defilm Figure 2.4: Représentation des différentes zones d’un film créé par une paroi multi-perforée – la zone d’attaque est constituée par les premières rangées. Dans cette portion du film l’écoulement est encore très dépendant des caractéristiques de l’écoulement principal en amont de la zone perforée. Les jets se mélangent à cet écoulement pour commencer à former le film de refroidissement et son épaisseur varie avec le nombre de rangées. Cette zone s’étend en général sur 5-7 rangées et dépend du taux de soufflage. – la zone établie se situe après la zone d’attaque. Les variations spatiales sont moins importantes, les zones d’inhomogénéités sont limitées aux sillages des jets. On considère ainsi que d’une rangée à l’autre, l’écoulement en proche paroi varie peu. Aucune étude n’a permis d’établir qu’au bout d’une certaine rangée l’écoulement est complètement stabilisés. – la zone située après la plaque multi-perforée, aussi appelée zone de recouvrement. Le film se mélange peu à peu avec l’écoulement principal. Des études ont montré que la persistance du film dans cette zone dépendait fortement du taux de soufflage. Plus ce dernier sera important plus le film sera robuste et capable de résister plus loin en aval de la zone perforée. 2.2 Présentation de l’expérience L’expérience cible est le banc d’essai LARA et est présenté dans cette section. [Miron, 2005] a utilisé ce banc pour recréer un écoulement de type multi perforation sur une géométrie simple. Les tailles caractéristiques sont multipliées par 10 (pour faciliter l’accès des mesures aérodynamiques) par rapport aux plaques multi-perforées classiques des chambres de combustion. Les vitesses sont divisées par 10 afin de respecter le Reynolds des écoulements dans ces dernières. Le banc LARA se compose de deux canaux de longueur L=1.44 m, de hauteur h=0.12 m et de largeur w=0.40 m superposés et espacés de 1 cm. Ils communiquent entre eux par 12 rangées de 11 trous situés sur une plaque de 0.314 m de long et 0.4 m de large 0.44 m et disposés en 12 I = 400 mm 40 mm h =120 mm L = 14 d= 5 mm e =10 mm U1 Y X U2 Z Figure 2.5: Schéma du banc d’essai LARA quinconce comme illustré figure 2.5. Les trous sont de diamètre d = 5 mm et sont inclinés dans la direction de l’écoulement α = 600 . L’espacement longitudinal ∆x et transversal ∆z sont respectivement égaux à 29.2 mm et 33.7 mm. On obtient ainsi une porosité de 4 %. Une surpression dans le canal du bas, créée en ajoutant une grille en sortie, impose un écoulement au-travers des perforations du canal du bas vers celui du haut. Nous utiliserons les mêmes paramètres de fonctionnement que ceux utilisés par Simon Mendez pour ses calculs DNS/LES simulant l’écoulement dans la perforation et les 2 canaux afin de disposer de plusieurs éléments de comparaison. On impose ainsi une différence de pression de 42 Pa, la vitesse au centre du canal dit froid est de 2.25 m/s et celle dans le canal chaud de 4.5 m/s. Les nombres de Reynolds basés sur ces vitesses et la demi hauteur de canal valent respectivement 8900 et 17750, le nombre de Reynolds basé sur la taille des perforations et la vitesse de jet est estimé à 2600. On obtient ainsi un taux de soufflage M=1.78 et un rapport que quantité de mouvement J=3.16, grandeurs adimensionnelles introduites en 2.1. Les perforations sont supposées suffisamment loin de l’entrée pour que l’écoulement incident soit établi, hypothèse que nous confirmerons par la suite. 2.3 L’approche hétérogène numérique Cette approche consite à définir des grandeurs pour chaque point de la surface du maillage. Si l’on considère l’ellipse formée par un trou sur la surface, on assigne à l’intérieur de l’ellipse une vitesse normale V non nulle puisqu’un débit traverse cette surface et une vitesse U nulle. Pour le reste de la plaque, V est nulle et la valeur de U correspond à une vitesse de glissement, comme précisé paragraphe 3.1.5. Par conséquent les points contenus dans l’ellipse intérieure sont définis comme surface débitante et une condition limite basée sur le débit est ainsi créée. Sur la surface de la plaque multi-perforée des vitesses différentes sont imposées sur les surfaces débitantes représentant les perforations et la zone ’inter trous’. Cette restriction de surface débitante sur le surface de la condition limite représentant la plaque multi-perforée peut être vue comme une porosité. La forme des perforations numérique sera d’autant plus proche de celle des perforations ”réelles” que le maillage est raffiné puisque la densité de points est plus importante. Enfin, de par la 13 nature du maillage non structuré, deux perforations consécutives peuvent être représentées différemment et donc ne pas avoir la même surface débitante comme montré figure 2.3. Figure 2.6: Représentation des perforations avec le vecteur vitesse associé à chaque cellule, en relief et gris clair la perforation vue par le maillage moyen avec la méthode du plus proche point La figure 2.3 montre la surface discrétisée qui sert de condition limite ,déformée par le champ de vitesse appliquée. On voit clairement qu’entre les trous, aucune vitesse n’est imposée. Par contre à l’intérieur des trous, une vitesse rigoureusement homogène est imposée, avec un angle d’injection correspondant au trou réel. 14 Chapitre 3 Etude et analyse des résultats Dans ce chapitre une description du code de calcul ainsi que des méthodes et des paramètres numériques est faite en premier lieu. Une analyse des différents résultats obtenus est présentée en deuxième partie. 3.1 3.1.1 Méthodes utilisées Code AVBP et interface C3S AVBP est un code parallèle de CFD qui résout les équations de Navier Stokes compressibles avec des maillages non structurés ou hybrides. Initialement conçu pour les écoulements stationnaires en aérodynamique, son domaine d’application actuel est la modélisation des écoulements instationnaires réactifs dans des configurations de chambre de combustion. Le traitement de maillages non structurés ou hybrides est un élément clé d’AVBP. Avec l’utilisation de ces maillages hybrides, où une combinaison de plusieurs éléments de type différents est utilisé au sein d’un même maillage, les avantages des maillages non structurés et structurés sont combinés : la modularité du maillage et la précision de la solution. Afin de traiter correctement de tels maillages, la structure des données d’AVBP utilise une discrétion par volumes finis de type cell-vertex (à opposer à cell centered). Cette discrétisation positionne les valeurs calculées sur les nœuds du maillage et non au centre des cellules comme ce serait le cas pour une discrétisation de type cell-centered. Les méthodes numériques de discrétisation utilisées sont de type Lax-Wendroff ou de type éléments finis à faible dissipation Taylor-Galerkin combinés avec un modèle linéaire de viscosité artificielle. AVBP est construit autour d’une bibliothèque modulaire qui inclut le découpage du domaine pour un traitement parallèle et des outils de réorganisation de données, ainsi que des routines pour l’attribution de mémoire dynamique, des routines pour l’entrée sortie parallèle et des méthodes itératives. Les aspects liés au maillage d’AVBP sont traités par l’outil de preprocessing multi-fonctions HIP. Cet outil de manipulation de grilles permet diverses opérations telles que l’interpolation générique de solutions entre deux grilles, le découpage ou la fusion de grilles, la lecture et validation de grille. Une interface AVBP, nommée C3S, a été développée au CERFACS principalement pour ses partenaires afin de simplifier son utilisation et d’assurer un suivi automatique des résultats des calculs. Cette interface dispose d’une grande partie des fonctionnalités d’AVBP et permet des 15 pre/post processing rapides. C’est cette interface que j’ai utilisé pour les calculs réalisés durant mon stage. 3.1.2 Détermination du domaine de calcul La partie injection de la plaque multi perforée est simulée dans cette étude, seul le canal contenant l’écoulement dit chaud est ainsi représenté afin de réduire les temps de calcul. On fait l’hypothèse que l’écoulement est périodique dans la direction transverse de l’écoulement. Ainsi ne sont représentées que 4 colonnes de perforations contre 11 expérimentalement. [Mendez and Nicoud, 2005] a comparé des simulations périodiques avec une unique perforation à des simulations avec 4 perforations (deux rangées de deux trous) et a démontré que les jets d’une même rangée dans ce cas d’étude n’ont pas d’influence entre eux. Aucune réduction du domaine de calcul n’est faite suivant la direction de l’écoulement afin d’obtenir un écoulement établi avant la plaque perforée et limiter les effets de bord. La partie en aval de la paroi multi perforée peut également être étudiée pour s’assurer de la bonne modélisation de l’épaisseur du film. On obtient ainsi un canal d’une longueur L=1.44 m, une hauteur h de 0.12 m et une largeur de 0.1348 m afin de pouvoir modéliser 4 trous par rangée. Trois maillages tétraédriques ont été créés afin de tester la sensibilité des résultats au raffinement du maillage. Les mailles les plus petites sont situées au niveau de la paroi multi perforée, un raffinement linéaire avant la première rangée de perforations et un dérafinement linéaire après la dernière rangée ont été effectuées afin de réduire le temps de calcul. De même, on dérafine linéairement entre la paroi et la moitié de la hauteur du canal. Aucune modification du maillage n’est faite dans la direction transversale à l’écoulement Du fait de l’angle d’inclinaison α de 30o avec l’écoulement, les ellipses ont pour diamètres 5 mm et 1 cm. Afin de modéliser la perforation, au moins un noeud doit être contenu dans la surface représentant cette dernière. C’est pourquoi les mailles les plus fines du maillage le plus grossier utilisé ont une taille de 4 mm. Ce maillage sera par la suite appelé maillage grossier. Pour les autres maillages, la taille des mailles les plus fines sont 2 mm et 1 mm et seront respectivement appelés maillage moyen et maillage fin. Une représentation synthétique des maillages est donnée figure 3.1 et tableau 3.1. Mesh A B C Nombres de cellules Maillage grossier 6mm 5mm 4mm 896 450 Maillage moyen 6mm 4mm 2mm 1 584 210 Maillage fin 6mm 2mm 1mm 8 065 476 Table 3.1: Définition des points A,B et C et nombre de cellules en fonction du maillage 3.1.3 Imposition des conditions limites Dans le calcul, on utilise deux espèces : l’air et l’air bis, qui ont les mêmes propriétés, afin de faciliter la visualisation et le post traitement. Le domaine de calculs possède 8 conditions limites qui ont les dénominations et propriétés suivantes : 16 A A Sortie Entrée A B B B B C C B A A Zone en amont des multi perforation Paroi multi perforée B B B Zone en aval des multi perforation Figure 3.1: Représentation synthétique du maillage – Entrée du canal : type ”inlet relax UVWTY”, une condition d’entrée imposée par les ondes caractéristiques (NSCBC) pour contrôler les 3 composantes de la vitesse, la température et la composition du mélange. La température est de 300 K et la fraction massique de l’air est 1 (et donc celle de l’air bis 0). – Sortie du canal : type ”outlet relax”, une condition de sortie est imposée par les ondes caractéristiques (NCSBC) pour contrôler la pression. – Mur du haut : type ”Wall law adiabatic”, aucune grandeur n’est rentrée ici. Une loi de paroi est appliquée afin de modéliser l’écoulement proche de la paroi. – Mur avant les multi perforations : type ”Wall law adiabatic”, une loi de paroi est appliquée avant les multi perforations. – Multi perforation : type ”inlet relax UVWTY”, la même méthode que pour l’entrée du canal est utilisée. L’effet de l’inclinaison de la perforation est gérée par GENPROFILE comme décrit dans la section 3.1.4. La température est de 300 K et la fraction massique de l’air bis est 1 (donc celle de l’air 0). – Mur après les multi perforations : type ”Wall law adiabatic”, une loi de paroi est appliquée après les multi perforations. – Frontière gauche : type ”périodique” – Frontière droite : type ”périodique” Les conditions limite sont imposées par la méthode des caractéristiques NCSBC ([Poinsot and Lele, 1992]). En NCSBC pure, la condition limite est totalement non réfléchissante mais peut dériver. Le relax est un terme de rappel qui evite à la condition limite de dériver. Dans AVBP, il est préférable d’utiliser les lois de paroi disponibles avec le modèle de Smagorinsky, qui est utilisé dans les simulations, car ce dernier ne rajoute pas de viscosité turbulente. le maillage en proche paroi doit être assez lache pour contenir un nombre suffisant de structures turbulentes près du mur. La contrainte de cisaillement du mur τwall = ρu2τ , avec uτ la vitesse de frottement, est calculée de manière itérative à partir de grandeurs contenues dans chaque cellule qui partage une face avec le mur. Ces grandeurs sont ywall la hauteur de la cellule par rapport au mur, la vitesse moyenne U au centre des cellules et la viscosité νwall et ρwall du mur. Les grandeurs adimensionnelles caractérisant la distance au mur et la vitesse dans la couche 17 linéaire sont définies équation 3.1. y+ = ywall uτ νwall u+ = U Uτ (3.1) La vitesse de friction est calculée à partir d’une relation linéaire ou d’une loi logarithmique en fonction de y + : y + < 11.445 : u+ = y + (3.2) y + > 11.445 : u+ = k −1 ln(Ey + ) (3.3) avec k = 0.41 et E = 9.2. Les valeurs de y + des différentes simulations varient entre 50 et 100, le domaine de validité pour la loi de paroi étant compris entre 10 et 100, cette dernière peut être utilisée dans notre cas d’étude. 3.1.4 GENPROFILE GENPROFILE est un outil d’AVBP qui permet d’imposer des profils en entrée. Pour la condition limite représentant la paroi multi perforée un fichier appelé dataset contenant des coordonnées et des grandeurs est lu. Un masque de peau sur la condition limite ”Multi-perforation” est créé en utilisant ces coordonnées afin de représenter les perforations : c’est la méthode d’injection hétérogène. Une méthode des plus proches points est appliquée dont la description a été donnée paragraphe 2.3 afin de représenter les surfaces débitante. D’autres méthodes peuvent être utilisées pour le maillage de peau, le CORIA avec le code YALES utilise un maillage de transition cartésien par exemple. GENPROFILE s’appuie sur les grandeurs utilisées pour définir la condition limite pour déterminer le flux massique qui traverse la surface de la plaque multi-perforée. Les vitesses sont ensuite recalculées afin de satisfaire la conservation du débit massique et GENPROFILE impose la même vitesse débitante en tout point des perforations numériques afin de ne pas créer de survitesse. La méthode numérique utilisée par GENPROFILE est décrite figure 3.2. Condi+ons limites Calcul du flux Masquage Calcul du nouveau flux Correc+on du flux dataset Figure 3.2: Méthode appliquée par GENPROFILE pour corriger les flux en fonction du masque lu dans le dataset Les grandeurs utilisées pour la plaque multi-perforée sont basées sur une simulation numérique du banc LARA pour les mêmes conditions opératoires ([Millot, 2008]). Le débit massique 18 . par trou est mu = 126mg/s, soit un débit surfacique de Ψ = 0.128kg/s/m2 en considérant l’intégralité de la plaque. La vitesse normale pour les surfaces débitantes est ainsi calculée afin de respecter ces valeurs. Dans le cas étudié, la surface d’une ellipse est de 3, 93.10−5 m2 la vitesse V est ainsi de 2.74 m/s. En imposant un rapport entre la vitesse U et V dans GENPROFILE, on retranscrit l’angle α souhaité. 3.1.5 Imposition de l’écoulement moyen Afin d’imposer l’écoulement moyen du canal, des données expérimentales sont utilisées. Ainsi on intègre sur la section transversale un profil de vitesse longitudinal mesuré en amont de la plaque multi perforée et sur une demi hauteur de canal. Une fois la vitesse débitante connue, on la définit en condition limite en spécifiant à GENPROFILE, un profil puissance en 1/7 déterminé expérimentalement. Afin d’obtenir un profil numérique similaire au profil expérimental en amont des perforations, il est important d’une part d’imposer le bon profil en entrée et d’utiliser la bonne loi de paroi d’autre part. La vitesse de friction uτ était en effet basée sur un écoulement en conduite alors que la configuration LARA correspond à celle d’un canal plan. Leurs expressions respectives sont données équation 3.4 et équation 3.5 ([Tournier, 1993]) : uτ = 0.03955 ∗ ( ν 1/2 ) ∗ U 7/8 D (3.4) avec D une longueur de référence définie par D = Airecanal /π, ν la viscosité cinématique du fluide étudié et U la vitesse débitante. U0 − U C0 avec C 0 = 2.34 pour un canal plan et U0 la vitesse maximale sur l’axe. uτ = (3.5) Dans les conditions expérimentales étudiées, le fluide est de l’air à 300 K, sa viscosité cinématique est de 15, 6.10−6 m2 /s , la vitesse débitante U est 3.895 m/s, la vitesse maximale sur l’axe U0 est 4.5 m/s et D vaut 7, 17.10−2 m. On obtient pour la relation 3.4 une vitesse de 0.2585 m/s et pour la relation 3.5 une vitesse de 0.2278 m/s soit une différence de 13.4%. GENPROFILE a été modifié pour imposer un profil en entrée de canal avec une puissance 1/7, la vitesse à 5 cm du centre de la première rangée de perforations avec le maillage fin est donnée figure 3.3. Par rapport au profil expérimental, en proche paroi la vitesse est plus faible et plus forte quand on s’éloigne de cette dernière. Les coefficient de la loi de paroi n’ont pas été modifiés par manque de temps, le profil de vitesse est trop ralenti au paroi, une modification de la loi de frottement permettrait d’obtenir un profil différent. D’autre part, numériquement il a été observé une décélération du fluide sur la zone située avant la plaque multi perforée, tendance vérifiée par le relevé de la vitesse à la paroi sur la surface de la condition limite ”Mur avant les multi perforations”. Ceci s’explique par le fait que GENPROFILE n’imposait une vitesse qu’aux perforations, la vitesse à la paroi était ainsi non nulle sur la surface avant la plaque multi perforée puis nulle sur tout la surface de la condition limite ”Multi perforation” en dehors des perforations. Afin de corriger cet effet non physique, 19 0.07 0.06 0.05 y 0.04 0.03 0.02 0.01 0 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 U Figure 3.3: Vitesse U en m/s en fonction de la hauteur y en m à 5 cm en amont de la plaque perforée, profil numérique (), donnée expérimentale (•) une vitesse U constante est manuellement imposée sur la plaque, dont la valeur correspond à la vitesse longitudinale relevée juste avant la paroi multi perforée. Cette correction dépend évidemment des conditions opératoires et ne peut constituer une solution à long terme. Idéalement une condition limite hybride inlet/wall law serait nécessaire pour modéliser correctement l’écoulement pour une simulation à injection hétérogène. 3.1.6 Méthodes numériques Deux schémas numériques disponibles dans le code ont été utilisés dans cette étude : – le schéma de Lax Wendroff (LW) : le schéma d’AVBP est une adaptation du schéma Lax Wendroff à la formulation volumes finis cell-vertex. Ce schéma est centré en espace, d’ordre 2 en espace et en temps. – le schéma Taylor Galerkin (TTGC) : TTGC est un schéma très peu dissipatif développé pour les écoulements turbulents. Il est d’ordre trois en espace et en temps. Le surcoût en temps de calcul est d’un facteur 2 environ par rapport au schéma Lax-Wendroff. Par la suite, seuls les résultats obtenus avec le modèle TTGC sont présentés pour les 3 maillage, le schéma de LW ne permettant pas une modélisation fidèle de l’écoulement pour des maillages trop peu raffinés. 3.1.7 Validation des calculs Les calculs sont tout d’abord lancés sur le maillage grossier sur plusieurs temps convectifs de canal afin d’imposer un écoulement établi. Un temps convectif est défini par la relation suivante : Tconv = Lref /U où Lref représente la distance d’étude, ici la longueur du canal, et U la vitesse débitante, de l’ordre de 3.9 m/s. Le temps convectif de canal est ainsi de 0.37 s . La solution obtenue est ensuite interpolée puis le calcul est relancé sur le maillage moyen. On raisonne ensuite en temps convectif inter trous où la longueur de référence est ∆x, la distance entre deux trous dans la direction de l’écoulement. En supposant une vitesse débitante de 3.9 20 m/s et une distance inter trous longitudinale ∆x de 29.2 mm, un temps convectif inter trous représente ainsi 7,5 ms. On considère que 30 temps convectifs inter trous sont nécessaires pour atteindre un état convergé. On répète ensuite la procédure pour le maillage fin. En respectant ce critère de convergence, les temps de calcul sont de l’ordre de 6 heures et de de 80 heures pour le maillage grossier et le maillage fin respectivement. Afin de s’assurer de la convergence du calcul, on regarde l’évolution temporelle des différentes grandeurs et en particulier l’énergie cinétique. Des sondes, placées aux différents points de mesure, fournissent également des informations sur la convergence. Les résultats présentés par la suite correspondent à des grandeurs moyennées une fois que le calcul a convergé. 3.1.8 Points de mesure Les points de mesure expérimentaux servant de comparaison pour les résultats numériques sont pris à la rangée 9 qui se trouve dans la zone dite établie. Des relevés ont été effectués à 4 positions différentes, repérés par rapport au diamètre d et aux coordonnées du centre des perforations de la rangée 9 : en amont (x=-2.92d), au centre (x=0), en aval (x=2.92d et x=5.84d). La simulation comporte 4 perforations nommées droite, extrême droite, gauche et extrême gauche où sont effectuées les différentes mesures (figure 3.4). rangée 9 perforation extreme gauche Direction de l’écoulement d (a) x (a) (b) (b) (c) (c) (d) perforation gauche (d) perforation droite z (a) (b) (c) (d) x=d (a) 2. 92 (b) 0 (c) 2. 92 (d) 5. 84 perforation extreme droite Figure 3.4: Localisation des points de mesures et des perforations étudiées 3.2 3.2.1 Comparaison et analyse des résultats expérimentaux Vitesses moyennes et fluctuations Les vitesses moyennées longitudinales et normales aux perforations aux différents points de mesure ainsi que les fluctuations associées sont présentées dans les parties suivantes. La moyenne est temporelle et spatiale : le profil de vitesse correspond au profil moyen entre les 4 perforations simulées. Les fluctuations correspondent à l’écart quadratique moyen (RMS en anglais pour Root 21 Mean Square) dont la relation est donnée équation 3.6 et contiennent des informations sur la turbulence. v u n uX rms = t (ytarget − yexp )2 (3.6) k=1 où ytarget est la vitesse moyenne et yexp la vitesse relevée. Les simulations présentées par la suite sont résumées tableau 3.2 Paramètres Cas A Cas B Cas C Cas D Maillage grossier moyen fin fin Schéma numérique TTGC TTGC TTGC LW Solution de départ aucune Cas A Cas B Cas B Table 3.2: Récapitulatif des paramètres de calcul Mesures sur les perforations (x=0) Au niveau des perforations, une différence importante de vitesse est observée en proche paroi pour U et V (figure 3.5 et 3.6). Le raffinement du maillage améliore l’estimation de l’amplitude de ces pics mais la cause de cette différence provient essentiellement de la valeur trop faible de la vitesse tangentielle qui a été imposée en condition limite. Cette dernière a été calculée à partir de la vitesse normale V (fixée par le débit) et de l’angle d’injection en supposant que le vecteur vitesse et l’inclinaison de la perforation théorique sont colinéaires. L’hétérogénéité du profil en sortie de la perforation donnée par les calculs LES/DNS (figure 1.4) est la cause de ce phénomène et infirme l’hypothèse précédente. Cette hétérogénéité est également la cause de la survitesse observée suivant V. Pour la vitesse longitudinale, une brusque décélération est observée pour y≈ 0.3 cm. Cette hauteur correspond à la limite haute du jet effusif, au delà de celle ci la vitesse est imposée par l’écoulement moyen et les perforations en amont, un maillage plus raffiné permet une meilleure approximation de cette hauteur. Le pic de vitesse observée à y≈ 1.4 cm représente la quantité de mouvement induite par la perforation située 2 rangées en amont et un raffinement du maillage n’améliore pas sensiblement son estimation mais représente mieux l’écoulement dans cette partie. Pour la vitesse normale V, le pic en proche paroi est situé à la même hauteur et permet de délimiter spatialement le jet. Le même comportement au raffinement du maillage est observé pour l’approximation de cette hauteur et la représentation de l’écoulement au delà de 1.4 cm. On peut également remarquer une survitesse après ce pic, celle ci ne provient pas des perforations en amont contrairement à précédemment, elle est dûe aux structures tourbillonnaires qui se créent à cause de la présence du jet et qui redirigent une partie du fluide le long de celui ci. Le maillage fin permet une description convenable de l’écoulement mais n’est pas capable de retranscrire les fluctuations des vitesse longitudinales et normales comme l’illustrent les figures 22 0.06 0.05 0.05 0.05 0.04 0.04 0.04 0.03 0.03 0.03 y 0.06 y y 0.06 0.02 0.02 0.02 0.01 0.01 0.01 0 3 3.5 4 4.5 5 5.5 6 6.5 7 0 3 7.5 3.5 4 4.5 5 U 5.5 6 6.5 7 0 3 7.5 3.5 4 4.5 5 U (a) Cas A 5.5 6 6.5 7 7.5 U (b) Cas B (c) Cas C 0.06 0.06 0.05 0.05 0.05 0.04 0.04 0.04 0.03 0.03 0.03 y 0.06 y y Figure 3.5: Profils de vitesse U moyennés en temps et en espace au centre des perforations (x=0), profil numérique (), données expérimentales (•) 0.02 0.02 0.02 0.01 0.01 0.01 0 0 0.5 1 1.5 2 V 2.5 (a) Cas A 3 3.5 4 0 0 0.5 1 1.5 2 V 2.5 (b) Cas B 3 3.5 4 0 0 0.5 1 1.5 2 V 2.5 3 3.5 4 (c) Cas C Figure 3.6: Profils de vitesse V moyennés en temps et en espace au centre des perforations (x=0), profil numérique (), données expérimentales (•) 3.7 et 3.8, tandis que les autres maillages fournissent des fluctuations de vitesse 100 fois trop faibles et sans tendance particulière. Bien que les maillages d’injection soient fines (1mm), des différences notables existent entre les perforations, notamment concernant les Vrms. La sous estimation de l’amplitude des différents pics détériore la qualité des résultats pour les autres points de mesure. 23 0.06 0.05 0.05 0.04 0.04 0.03 0.03 y y 0.06 0.02 0.02 0.01 0.01 0 3 3.5 4 4.5 5 5.5 6 6.5 7 0 0 7.5 0.5 1 1.5 U 2 V 2.5 3 3.5 4 0.06 0.06 0.05 0.05 0.04 0.04 0.03 0.03 y y Figure 3.7: Profils de vitesse U et V moyennés en temps au centre des perforations (x=0) pour le cas C,perforation droite (x), perforation extrême droite (), perforation gauche (), perforation extrême gauche(N), données expérimentales (•) 0.02 0.02 0.01 0.01 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 Urms 0.6 0.7 0.8 0.9 0 0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35 Vrms Figure 3.8: Urms et Vrms au centre des perforations (x=0) pour le cas C, perforation droite (x), perforation extrême droite (), perforation gauche (), perforation extrême gauche(N), données expérimentales (•) 24 Mesure en amont (x=-2.92D) 0.06 0.06 0.05 0.05 0.05 0.04 0.04 0.04 0.03 0.03 0.03 y 0.06 y y La dynamique en amont des perforations est dictée par les perforations situées 2 rangées avant. Pour cette partie de l’écoulement, le raffinement du maillage est un paramètre très sensible et seul le maillage fin permet de localiser le pic de vitesse longitudinal (figure 3.9 (c)) et de modéliser précisément la dynamique suivant y (figure 3.10 (c)). La mauvaise approximation du pic de vitesse longitudinale est due à une vitesse d’injection trop faible comme mentionné auparavant. Aucun maillage ne permet une approximation de Urms et Vrms (figures 3.11 et 3.12), comme précédemment, les fluctuations de vitesse suivant y sont largement surestimées tandis que dans la direction longitudinale, elles sont sous-estimées. 0.02 0.02 0.02 0.01 0.01 0.01 0 2 2.5 3 3.5 U 4 4.5 0 2 5 2.5 (a) Cas A 3 3.5 U 4 4.5 0 2 5 2.5 (b) Cas B 3 3.5 U 4 4.5 5 (c) Cas C 0.06 0.06 0.05 0.05 0.05 0.04 0.04 0.04 0.03 0.03 0.03 y 0.06 y y Figure 3.9: Profils de vitesse U moyennés en temps et en espace en amont des perforations (x=-2.92d), profil numérique (), données expérimentales (•) 0.02 0.02 0.02 0.01 0.01 0.01 0 −0.2 0 0.2 0.4 0.6 V (a) Cas A 0.8 1 1.2 0 0 0.2 0.4 0.6 V (b) Cas B 0.8 1 0 −0.2 0 0.2 0.4 V 0.6 0.8 1 (c) Cas C Figure 3.10: Profils de vitesse V moyennés en temps et en espace en amont des perforations (x=-2.92d), profil numérique (), données expérimentales (•) 25 0.06 0.05 0.05 0.04 0.04 0.03 0.03 y y 0.06 0.02 0.02 0.01 0.01 0 2 2.5 3 3.5 U 4 4.5 0 −0.2 5 0 0.2 0.4 V 0.6 0.8 1 0.06 0.06 0.05 0.05 0.04 0.04 0.03 0.03 y y Figure 3.11: Profils de vitesse U et V moyennés en temps en amont des perforations (x=-2.92d) pour le cas C, perforation extrême droite (), perforation gauche (), perforation extrême gauche(N), données expérimentales (•) 0.02 0.02 0.01 0.01 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 Urms 0 0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 Vrms Figure 3.12: Urms et Vrms en amont des perforations (x=-2.92d) pour le cas C, perforation droite (x), perforation extrême droite (), perforation gauche (), perforation extrême gauche(N), données expérimentales (•) 26 0.06 0.06 0.05 0.05 0.05 0.04 0.04 0.04 0.03 0.03 0.03 y 0.06 y y Mesure en aval (x=2.92D) 0.02 0.02 0.02 0.01 0.01 0.01 0 2 3 4 5 6 0 2 7 3 4 5 U 6 0 2 7 3 4 U (a) Cas A 5 6 7 U (b) Cas B (c) Cas C 0.06 0.06 0.05 0.05 0.05 0.04 0.04 0.04 0.03 0.03 0.03 y 0.06 y y Figure 3.13: Profils de vitesse U moyennés en temps et en espace en aval des perforations (x=2.92d), profil numérique (), données expérimentales (•) 0.02 0.02 0.02 0.01 0.01 0.01 0 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 V (a) Cas A 1.2 1.4 1.6 1.8 0 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 V (b) Cas B 1.2 1.4 1.6 1.8 0 −0.5 0 0.5 1 1.5 2 V (c) Cas C Figure 3.14: Profils de vitesse V moyennés en temps et en espace en aval des perforations (x=2.92d), profil numérique (), données expérimentales (•) Les relevés sont effectués à 3 diamètres après le centre des perforations rangée 9. La formation d’un film créé par effusion modifie l’écoulement primaire près de la plaque. Les vitesses longitudinales moyennées sont caractérisées par la présence de trois pics Pa,Pb et Pc (figure 3.13) . Pa représente le coeur du jet (y ≈ 0.5 cm), Pb celui du film (y ≈ 1.5cm), il résulte de l’interaction des jets situés en aval avec l’écoulement. Le troisième pic Pc (y ≈ 0.25cm) est visible sous le coeur du jet et provient d’un procédé d’entrainement. Expérimentalement, des relevés en aval ont également été effectués pour les rangées 5,7 et 11 ([Miron et al., 2005]). La présence des trois pics a été confirmée pour chacune des rangées et il a été observé des évolutions spatiales différentes pour ces derniers. Le pic correspondant au coeur du jet varie très peu tandis que les deux autres dépendent fortement de la rangée. Ceci s’explique par le fait que Pa dépend du jet directement en aval et que le flux massique des jets est quasiment uniforme sur toute la plaque. Au contraire, Pb et Pc sont directement liés à l’écoulement principal avant la perforation qui lui même dépend de la rangée puisque les jets des perforations s’ajoutent à l’écoulement et le modifient. Ces relevés ont également pu établir que l’écoulement n’est pas établi à la rangée 9 : le coeur du jet est rapidement établi (dès la cinquième rangée) mais les pics Pb et Pc continuent à évoluer. 27 0.06 0.06 0.05 0.05 0.04 0.04 0.03 0.03 y y La dynamique de l’écoulement suivant la direction normale est parfaitement décrit par le maillage fin mis à part l’intensité, légèrement inférieure, et la forme du pic localisé à y ≈ 0.7 cm (3.14). La figure 3.16 indique des fluctuations de vitesse V autour de 2 cm alors qu’elles ont été relevées en proche paroi expérimentalement. L’approximation des amplitudes de ces fluctuations est correcte mais pas leur répartition. Suivant la direction longitudinale, aucune fluctuation significative n’est relevée. 0.02 0.02 0.01 0.01 0 2 3 4 5 6 0 −0.5 7 0 0.5 U 1 1.5 2 V 0.06 0.06 0.05 0.05 0.04 0.04 0.03 0.03 y y Figure 3.15: Profils de vitesse U et V moyennés en temps en aval des perforations (x=2.92d) pour le cas C, perforation extrême droite (), perforation gauche (), perforation extrême gauche(N), données expérimentales (•) 0.02 0.02 0.01 0.01 0 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 Urms 1.2 1.4 1.6 1.8 0 0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 0.3 0.35 Vrms Figure 3.16: Urms et Vrms en aval des perforations (x=2.92d) des perforations pour le cas C, perforation droite (x), perforation extrême droite (), perforation gauche (), perforation extrême gauche(N), données expérimentales (•) 28 Mesures en aval des perforations (x=5.84D) 0.06 0.06 0.05 0.05 0.05 0.04 0.04 0.04 0.03 0.03 0.03 y 0.06 y y La dynamique en ce point de l’écoulement est semblable à celle observée en amont de l’écoulement. Le raffinement du maillage est un paramètre améliorant sensiblement les résultats (figures 3.17 et 3.18). Le maillage fin permet de localiser le pic de vitesse U et l’amplitude du pic de vitesse V mais surestime légèrement la position de ce dernier. L’estimation des vitesses n’est pas sensible à la discrétisation des perforations contrairement aux fluctuations de vitesse. (figures 3.19 et 3.20). La valeur et la localisation de celles ci ne correspondent pas aux données expérimentales. 0.02 0.02 0.02 0.01 0.01 0.01 0 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 0 2 5.5 2.5 3 3.5 U 4 4.5 5 0 2 5.5 2.5 3 3.5 U (a) Cas A 4 4.5 5 5.5 U (b) Cas B (c) Cas C 0.06 0.06 0.05 0.05 0.05 0.04 0.04 0.04 0.03 0.03 0.03 y 0.06 y y Figure 3.17: Profils de vitesse U moyennés en temps et en espace en aval des perforations (x=5.84d), profil numérique (), données expérimentales (•) 0.02 0.02 0.02 0.01 0.01 0.01 0 −0.2 0 0.2 0.4 0.6 V 0.8 (a) Cas A 1 1.2 1.4 0 0 0.2 0.4 0.6 0.8 V (b) Cas B 1 1.2 1.4 0 −0.2 0 0.2 0.4 0.6 V 0.8 1 1.2 1.4 (c) Cas C Figure 3.18: Profils de vitesse V moyennés en temps et en espace en aval des perforations (x=5.84d), profil numérique (), données expérimentales (•) 29 0.06 0.05 0.05 0.04 0.04 0.03 0.03 y y 0.06 0.02 0.02 0.01 0.01 0 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5 0 −0.2 5.5 0 0.2 0.4 U 0.6 V 0.8 1 1.2 1.4 0.06 0.06 0.05 0.05 0.04 0.04 0.03 0.03 y y Figure 3.19: Profils de vitesse U et V moyennés en temps en aval des perforations (x=5.84d) pour le cas C, perforation extrême droite (), perforation gauche (), perforation extrême gauche(N), données expérimentales (•) 0.02 0.02 0.01 0.01 0 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 Urms 0 0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 Vrms Figure 3.20: Urms et Vrms en aval des perforations (x=5.84d) pour le cas C, perforation droite (x), perforation extrême droite (), perforation gauche (), perforation extrême gauche(N), données expérimentales (•) 30 Cas D : étude du schéma Lax Wendroff 0.06 0.06 0.05 0.05 0.04 0.04 0.03 0.03 y y Les résultats obtenus avec le schéma numérique Lax Wendroff sont présentés dans cette section. La vitesse longitudinale est correctement approximée même si la forme et l’amplitude des pics de vitesse sont moins proches qu’avec le schéma TTGC (3.21). Les estimations des grandeurs Urms et Vrms sont meilleures que celles obtenues avec le cas C, mais n’ont pas de raison particulière de l’être puisque le schéma n’influence pas la description de la turbulence (3.22). 0.02 0.02 0.01 0.01 0 3 3.5 4 4.5 5 5.5 6 6.5 7 0 2 7.5 2.5 3 3.5 U 4 4.5 5 5.5 U (a) Au centre (x=0) (b) En aval (x=5.84d) 0.06 0.06 0.05 0.05 0.04 0.04 0.03 0.03 y y Figure 3.21: Profils de vitesse U moyennés en temps et en espace à 2 points de mesure pour le cas D, profil numérique LW (), profil numérique TTGC (N), données expérimentales (•) 0.02 0.02 0.01 0.01 0 0 0.2 0.4 0.6 0.8 1 Urms 0 0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 Vrms Figure 3.22: Profils de vitesse Urms et Vrms moyennés en temps et en espace en aval des perforations (x=5.84d) pour le cas D, profil numérique LW (), profil numérique TTGC (N), données expérimentales (•) La vitesse normale en revanche n’est pas correctement modélisée et le modèle TTGC donne de biens meilleurs résultats (figure 3.23). Ceci s’explique par le fait qu’une partie de la vitesse V vient, entre autre, des deux tourbillons contra-rotatifs longitudinaux (présentés section 1.3) formés par le jet. La description de la dynamique est moins précise car les vortex sont affaiblis en raison de la précision moindre du schéma. Ceci entraine une mauvaise estimation de la vitesse normale V. Des informations complémentaires sont données dans la section 3.2.2. 3.2.2 Remarques Pour les 4 cas d’étude, les résultats obtenus affichent un écart au niveau de la vitesse U à mi hauteur de canal. Le profil numérique avant les multi perforations affichait une vitesse de 4.5 31 0.06 0.05 0.05 0.04 0.04 0.03 0.03 y y 0.06 0.02 0.02 0.01 0.01 0 −0.2 0 0.2 0.4 V 0.6 0.8 0 0 1 0.5 0.06 0.05 0.05 0.04 0.04 0.03 0.03 0.02 0.02 0.01 0.01 0 −0.5 0 0.5 1 1.5 2 V 2.5 3 3.5 4 (b) Au centre (x=0) 0.06 y y (a) En amont (x=-2.92d) 1 1.5 2 V (c) En aval (x=2.92d) 0 −0.2 0 0.2 0.4 0.6 V 0.8 1 1.2 1.4 (d) En aval (x=5.84d) Figure 3.23: Profils de vitesse V moyennés en temps et en espace aux différents points de mesure pour le cas D, profil numérique LW (), profil numérique TTGC (N), données expérimentales (•) m/s sur l’axe, qui était supérieure aux données expérimentales (figure 3.3), cette survitesse était ainsi attendue . Malgré cette différence, le comportement dans cette zone est bien retranscrit. L’augmentation de la vitesse à mi hauteur de canal est physique : la section de l’écoulement principal se réduit dû au film qui se forme par coalescence sur la paroi. On observe également que pour un point de mesure donné, toutes les perforations, qui ne sont pas discrétisées par le même nombre de mailles, possèdent une vitesse longitudinale identique en milieu de canal tandis que leurs vitesses normales diffèrent. Ceci s’explique par la présence de structures tourbillonnaires qui créent des poches de vitesses ascendantes et descendantes comme illustré figure 3.24. Malgré la correction de glissement ajoutée à la condition limite représentant la plaque perforée, des vitesses négatives non physiques ont été relevées avant et après la plaque comme l’illustre la figure 3.25. Une condition limite hybride permettant une continuité des vitesses est indispensable pour une simulation correcte du problème étudié. 32 Figure 3.24: Lignes de courant et iso-contours de fraction massique air bis Yairbis = 0.4 Figure 3.25: Coupe de la vitesse longitudinale U dans les trois directions 33 Conclusion et perspectives Dans cette étude, une stratégie originale pour la simulation de l’écoulement autour d’une paroi multi perforée a été développée où une représentation partielle des perforations est faite à l’aide d’une condition limite. Les simulations ont été réalisées dans un domaine de calcul périodique afin de reproduire la géométrie d’une plaque perforée correspondant au banc d’essai LARA et de valider le modèle d’injection hétérogène proposé. Le domaine de calcul comprend le canal chaud où a lieu l’injection du film d’air à travers la paroi multi perforée. Les calculs ont été réalisés avec trois maillages de raffinement différents et deux schémas numériques : Lax Wendroff et Taylor Galerkin. Pour chaque cas d’étude des relevés de vitesse ont été effectués autour de la neuvième rangée de perforation puis ont été comparés aux données expérimentales. Le schéma TTGC donne des résultats satisfaisants pour la vitesse longitudinale mais retranscrit mal la vitesse normale qui dépend des structures tourbillonnaires dont la modélisation nécessite un ordre de précision plus élevé que celui du schéma. Il apparait que seul le modèle TTGC permet de décrire la dynamique de l’écoulement : la localisation des pics de vitesse est correcte mais l’amplitude de ces derniers est mal approximée. Ces résultats ont ainsi permis de montrer que l’hypothèse faite sur la direction du jet, supposée colinéaire à la normale des perforations, est incorrecte. La vitesse tangentielle est en effet bien supérieure à la vitesse tangentielle théorique basée sur l’hypothèse précédente et s’explique par le fait que le profil en sortie de perforation est fortement inhomogène, comme l’ont confirmé les calculs DNS/LES où l’écoulement dans les perforations est simulé. La technique de différenciation entre surfaces débitantes et mur utilisée impose des hétérogénéités pour la modélisation des perforations, de par la nature non structuré du maillage, ces différences sont d’autant plus importantes que le raffinement du maillage est faible. Le raffinement du maillage est un paramètre également très important pour une représentation fidèle de l’écoulement et le maillage le plus raffiné utilisé permet une description satisfaisante des vitesses mais pas des fluctuations. Pour que cette étude soit complète, il faut également s’intéresser à la modélisation des structures tourbillonnaires présentes autour des perforations qui sont responsables des points chauds indésirables. Malgré la condition de glissement utilisée pour la paroi multi-perforée afin de réduire les discontinuités de vitesse, des vitesses négatives non physiques sont observées à la limite de la surface délimitant cette condition limite. De plus la vitesse de glissement imposée ne tient pas compte des propriétés locales de l’écoulement et ne peut constituer une solution à long terme. Idéalement, une condition limite hybride permettant d’une part de représenter une injection au niveau des surfaces débitantes et d’autre part d’imposer une loi de paroi autour des perforations permettrait de palier ce problème. Un profil hétérogène ou des vitesses tangentielles plus importantes pour les surfaces débitantes sont des solutions qui peuvent être proposées pour capter le pic de vitesse en proche paroi. 34 Annexe 1 Un brève présentation de la turbulence et des grandeurs qui lui sont associées est faite afin de permettre au lecteur de mieux comprendre les différences entre les méthodes de simulation numériques, présentées en deuxième partie, qui reposent sur la modélisation des échelles turbulentes. Caractéristiques des écoulements turbulents Les écoulements rencontrés dans la nature ou dans les applications industrielles sont souvent dans un régime appelé turbulent. Les écoulements turbulents sont instationnaires et présentent de fortes variations spatiales. Les écoulements laminaires, par opposition à turbulents, sont des écoulements organisés dont les particules fluides suivent des trajectoires parallèles ([Chassaing, 2000]). La distinction entre les écoulements laminaires et turbulents est faite en utilisant un nombre adimensionnel appelé nombre de Reynolds et noté Re. Il correspond au rapport des forces inertielles et des forces de viscosité : Re = UL ρU L = ν µ (3.7) où U et L sont respectivement une vitesse et une longueur caractéristiques de l’écoulement, nu est la viscosité cinématique du fluide, qui s’exprime aussi avec la masse volumique ρ et la viscosité dynamique µ. Les écoulements laminaires sont caractérisés par de faibles nombres de Reynolds : les forces d’inertie sont insuffisantes pour déstabiliser l’organisation de l’écoulement maintenue par les forces de viscosité. Un écoulement laminaire dont on augmente le nombre de Reynolds (en augmentant la vitesse caractéristique par exemple) se déstabilise et devient turbulent. On parle alors de transition vers la turbulence. La limite entre les deux régimes n’est pas fixe car de nombreux paramètres peuvent influencer le seuil de transition. Il est communément admis que pour un écoulement canal, la limite se situe autour de Re ≈ 2000. Dans les écoulements turbulents, des structures de tailles différentes sont présentes et la plage d’échelles rencontrée dépend du nombre de Reynolds : la séparation d’échelles (rapport entre la taille des plus grandes et des plus petites échelles) augmente avec ce dernier. Les grandes échelles présentes dans un écoulements turbulent sont liées aux caractéristiques de l’écoulement et les échelles de fluctuations de vitesses sont de l’ordre de la vitesse RMS (pour Root Mean Square l’écart type à la vitesse moyenne observée dans l’écoulement), qui a le même ordre de grandeur que la vitesse caractéristique U. La plus grande échelle est appelée échelle intégrale et notée lt . Le nombre de Reynolds turbulent, basé sur ces grandeurs 3.8 est grand, de l’ordre du nombre de Reynolds de l’écoulement. Ret = Ut lt ν (3.8) Les grandes échelles sont donc contrôlées par l’inertie et peu affectées par la viscosité. Les plus petites échelles sont d’autant plus petites que l’écoulement est turbulent. La plus petite échelle est appelée échelle de Kolmogorov et est notée ηk Selon le concept de cascade d’énergie ([Richardson, 1922]), les grandes échelle sont instables et disparaissent en transférant de l’énergie aux échelles plus petites et ainsi de suite. Le processus de cascade se poursuit jusqu’à atteindre les échelles de taille minimale qui sont dissipées 35 par viscosité. [Kolmogorov, 1941] complète la description de la cascade d’energie par plusieurs hypothèses qui permettent d’éclaircir les points laissés en suspens par Richardson. Il découle des hypothèses de Komgorov que le flux d’énergie entre une échelle et la suivante est constant. Ce flux correspond au montant de dissipation de l’énergie cinétique de turbulence. Le long de la cascade d’énergie, les échelles de vitesse et de longueur diminuent jusqu’à atteindre 0 les valeurs uk et ηk telles que : 0 uk ηk Rek = =1 (3.9) ν A l’échelle de Kolmogorov, le forces de viscosité l’emportent sur les forces d’inertie et dissipent les structures turbulentes : des échelles plus petites ne peuvent être observées. Une représentation classique en turbulence consiste à tracer l’énergie cinétique turbulente conte0 nue dans les échelles de turbulence de taille d, Ed = 21 (ud )2 , sous forme de spectre, en fonction du nombre d’onde k = 2π/d associé à chaque échelle (figure 3.26). log E(k) Pente en −5/3 Zone Inertielle Grandes Echelles Petites Echelles log k Figure 3.26: Spectre d’énergie cinétique turbulente On sépare classiquement le spectre d’énergie cinétique turbulente en trois zones. La première est celle des grandes échelles (petits nombres d’onde). L’énergie associée à ces grandes échelles est importante. C’est la plage d’échelles qui reçoit l’énergie du mouvement moyen. A l’opposé du spectre, les petites échelles (grands nombres d’onde) sont celles qui contiennent le moins d’énergie et sont dissipées par la viscosité. Au-delà d’un certain nombre d’onde (correspondant à l’échelle de Kolmogorov), l’énergie cinétique turbulente est nulle : il n’existe plus d’échelles associées à ces nombres d’onde car elles ont été dissipées par la viscosité. Une zone intermédiaire est finalement définie : elle est appelée zone inertielle. Dans la zone inertielle le comportement des échelles est dicté par le mécanisme de cascade d’énergie. Cette zone est d’autant plus large que le nombre de Reynolds est élevé (c’est la séparation des échelles). L’énergie cinétique présente, dans la zone inertielle, une variation en k −5/3 . Ce spectre permet de représenter schématiquement différents modes de simulation numérique des écoulement turbulents. La simulation numérique des écoulements turbulents Il existe plusieurs façons d’étudier les écoulements turbulents. La plus naturelle est l’approche expérimentale, basée sur la mesure et l’observation, elle a longtemps été la seule à permettre 36 l’étude de la mécanique des fluides pour des cas complexes. Vient ensuite l’approche analytique, celle ci est limitée dans le sens où une résolution du problème n’est bien souvent possible que dans le cas de configurations simples avec une simplification des équations de Navier-Stokes. Avec l’essor du calcul scientifique, un nouvel outil pour l’étude des écoulements turbulents est né : la simulation numérique. Celle ci consiste à discrétiser les équations de Navier-Stokes sur un maillage, décrivant la situation d’étude. Différentes méthodes numériques existent et le choix de celle utilisée pour la simulation dépend du type d’informations recherchées et des ressources disponibles (puissance de calcul). Simulation Numérique Directe Les équations de Navier Stokes décrivent le mouvement d’un fluide et une discrétisation de ces équations permet la représentation d’un écoulement turbulent sans modèle de fermeture. Ce type de simulation correspond à une Simulation Numérique Directe (SND ou DNS en anglais pour Direct Numerical Simulation). Les écoulement turbulents sont instationnaires et présentent une large plage de structure de tailles caractéristiques. Il est possible d’estimer le nombre de points pour résoudre spatiallement l’écoulement en considérant que l’on doit résoudre à la fois l’échelle intégrale lt et l’échelle de Kolmogorov nk . En trois dimensions, en se basant sur la relation 3.8 le nombre N de points du maillage est : N α 9/4 Ret (3.10) Le nombre de points requis devient vite très important même pour des nombres de Reynolds moyens. La taille du maillage et la précision du schéma numérique utilisé pour la simulation dépendent du problème considéré et des phénomènes étudiés, on pourra retenir que multiplier Re t par 2 revient à multiplier le nombre de points par environ 4.8. Ainsi cette approche est réservée aux activités de recherche fondamentale où des situations académiques sont étudiées et une puissance de calcul importante est disponible. Des solutions alternatives sont nécessaires pour les calculs en milieu industriel car les écoulements ont souvent des nombres de Reynolds importants et les retours de résultats doivent être courts. Résolution des Equations de Navier-Stokes moyennées A l’opposé de la Simulation Numérique Directe, on trouve la simulation numérique des équations de Navier-Stokes moyennées (RANS en anglais pour Reynolds-Averaged Navier-Stokes) où comme son nom l’indique, il s’agit de résoudre les équations d’évolution des grandeurs moyennées. Sous les hypothèses d’ergodicité, la dépendance en temps des grandeurs moyennées disparait et la simulation devient ainsi stationnaire. Les équations RANS diffèrent des équations de NavierStokes originelles par plusieurs aspects : les quantités recherchées sont des quantitées moyennées et la turbulence est prise en compte par l’apparition de termes supplémentaires matérialisant son effet sur les grandeurs moyennes. Ces termes, qui mettent en jeu des corrélations entre quantités fluctuantes et valeurs moyennes doivent être fermés à l’aide de modélisations supplémentaires. L’avantage des méthodes RANS est incontestablement le gain de temps de calcul qu’il permet d’obtenir par rapport à la SND ainsi que sa robustesse. Quand la SND nécessite un maillage fin afin de simuler les plus petites échelles de la turbulence, les simulations RANS n’ont besoin que de représenter les gradients présents dans le champs moyen, le reste étant modélisé. Le principal désavantage est la modélisation de la turbulence, qui dépend fortement de la configuration 37 d’étude car elle s’appuie souvent sur des simplifications qui ne sont vraies que sous certaines hypothèses (isotropie des fluctuations, grand nombre de Reynolds turbulent,...). Ainsi un modèle RANS adapté pour un cas d’étude ne sera pas forcément performant pour résoudre un problème différent. La modélisation de la turbulence s’appuie ainsi sur des résultats obtenus par d’autres méthodes, c’est pourquoi on parle de caractère non prédictif pour les simulations RANS, qui est un autre inconvénient de cette méthode. La version instationnaire de la méthode RANS, U-RANS, permet l’étude de problèmes présentant une fluctuation intrinsèque en temps. Le coût limité des méthodes RANS en font l’outil de simulation numérique de prédilection en industrie. Simulation aux grandes échelles La simulation des Grandes Echelles (SGE ou LES en anglais pour Large Eddy Simulation) se situe entre les méthodes RANS et la SND. Avec cette méthode, les contributions des plus grandes échelles de la turbulence sont calculées et une échelle de coupure est utilisée en dessous de laquelle les structures plus petites sont modélisées. Cette échelle de coupure est introduite en utilisant un opérateur de moyenne filtrée dans les équations de Navier Stokes. Les grandeurs résolues sont donc des grandeurs filtrées et l’effet des plus petites structures de la turbulence est retranscrit par des modélisations. L’intérêt de ces méthodes est de combiner résolution des aspects instationnaires de l’écoulement turbulent, étude d’écoulements à nombre de Reynolds modéré, voire élevé tout en utilisant des modèles à priori moins empiriques qu’en RANS. Le fait de simuler une partie des échelles de la turbulence permet d’utiliser des hypothèses plus universelles pour traiter leur influence et permet ainsi de conserver un caractère prédictif. La SGE connaı̂t un essor important ces dernières années, notamment grâce à l’évolution de la puissance de calcul, aussi bien dans des configurations académiques que dans des configurations industrielles. Résumé et comparaison des méthodes de simulation Le principe des trois principales méthodes de simulation numériques peut être schématisé en utilisant le spectre d’énergie cinétique turbulente présenté figure 3.27. Dans l’approche SND, SIM ULE SIM ULE logE(k) M ODELISE M ODELISE logE(k) logE(k) SND Grandes Echelles Petites Echelles RANS SGE logk kc Petites Grandes Echelles Echelles logk Grandes Echelles Petites Echelles logk Figure 3.27: Spectres d’énergie cinétique turbulente et simulations numérique : comparaison des études de SND, SGE et RANS l’intégralité du spectre est résolu par la simulation, alors que dans les méthodes RANS, tout le 38 spectre est modélisé. Pour la SGE, un nombre d’onde de coupure kc est introduit au delà duquel les échelles turbulentes sont modélisées tandis que les grandes échelles sont résolues. Le choix d’utilisation de ces trois méthodes de simulation numérique des écoulements turbulents repose essentiellement sur le type de renseignements recherchés et de la puissance de calcul disponible. 39 Annexe 2 Hypothèses Dans cette partie, seule la détermination des flux non visqueux est décrite, pour des informations sur la totalité des flux, le lecteur peut consulter [Mendez and Nicoud, 2008b]. Pour cette étude, il a été supposé que la direction du vecteur vitesse est celle du trou, afin d’établir les relations entre les vitesses tangentielles et la vitesse normales à la perforation, termes intervenant dans l’énergie cinétique (équation 3.13). On considère que la pression P jet est la pression au point le plus proche du mur et est imposée par le calcul avec la pression de référence P pred , ainsi P jet = P pred . On suppose ensuite les gaz parfaits, on utilise ainsi la relation des gaz parfaits pour déterminer la densité ρjet (pour une composition d’espèce donnée et une température fixée) : ρjet = P pred W RTjet (3.11) avec R la constante des gaz parfaits, Tjet est la température moyenne en sortie du jet, W la P Yk 1 masse molaire des N espèces présentes. W est définie par la relation W = N k=1 Wk où Yk et Wk représentent respectivement la fraction massique et molaire des espèces k. L’équation d’état 3.11 est appliquée à des valeurs moyennes et on considère que la moyenne d’un produit est égale au produit des moyennes. On utilise également un modèle pour estimer l’énergie totale à la sortie du jet : l’énergie totale est divisée entre l’énergie sensible et l’énergie cinétique : Ejet = ESjet + Ekjet . L’énergie sensible dépend de la température Tjet et des fractions massiques Yk tandis que l’énergie cinétique dépend des angles d’injection et de la vitesse normale du jet : ESjet = ESjet (Tjet , Yk ) (3.12) 1 2 EKjet = Vnjet (1 + tan2 (α) + tan2 (β)) (3.13) 2 puisque les vitesses tangentielles s’écrivent : Vt1jet = Vnjet tan α et Vt2jet = Vnjet tan β. Détermination des différents flux Flux massique R Q SW Le flux massique surfacique sur toute la surface du patch s’écrit : ϕ = Comme les seules surfaces débitantes sont les perforations, on peut écrire : Z 1 ϕSw ϕ φjet (ρ) = ρ = = . Sjet Sjet Sjet σ Ce modèle est exact si ϕ et σ sont exacts. 40 = Sjet ~~ ρV nds SW . (3.14) Flux de quantité de mouvement Le but de cette section est de modéliser le flux φjet (ρ Vn ) = P pred + ρjet Vnjet Vnjet à partir des paramètres d’entrée. Il est fait de même avec les flux φjet (ρ Vt1 ) et φjet (ρ Vt2 ). Dans ce modèle, on considère que la pression n’est pas imposée par l’injection. P pred est la pression obtenue par un calcul RANS/LES au premier point après le mur. La température Tjet et les fractions massiques des différentes espèces sont supposées connues, de même que la masse volumique, calculée à partir de la loi des gaz parfaits. Vnjet est ainsi obtenue par la relation : ϕ ρjet σ Vnjet = (3.15) Les flux de quantité de mouvement modélisés s’écrivent alors : Φjet (ρVn ) = P pred + ϕ2 ρjet σ 2 (3.16) Φjet (ρVt1 ) + ϕ2 tanα ρjet σ 2 (3.17) Φjet (ρVt 2) + ϕ2 tanβ ρjet σ 2 (3.18) Flux d’énergie Ejet est évaluée à partir de la température Tjet , des fractions massiques des gaz injectés, qui donnent l’énergie sensible, et du vecteur vitesse afin d’obtenir la partie de l’énergie cinétique de l’énergie totale. Ainsi : ϕ 1 ϕ2 Φjet (ρE) = (ρjet HSjet + [1 + tan2 (α) + tan2 (β)] (3.19) ρjet σ 2 2ρjet σ 2 où ρjet HSjet (P pred , Tjet , Yk ) = P pred + ρjet ESjet (Tjet , Yk ) et HSjet est l’enthalpie sensible. Homogénéisation spatiale Comme indiqué dans le paragraphe 1.3, le modèle WLM QDM est une combinaison de Φjet et Φmur : ΦW = Φjet σ+ Φmur (1 - σ). Les différents flux relatifs à la surface s’écrivent ainsi : ΦW (ρ) = ϕ ΦW (ρVn ) = (P pred + ϕ2 ϕ2 pred pred )σ + P (1 − σ)Φ (ρV ) = P + n W ρjet σ 2 ρjet σ ΦW (ρVt1 ) = 41 ϕ2 tanα ρjet σ (3.20) (3.21) (3.22) ϕ2 tanβ ρjet σ (3.23) ϕ 1 ϕ2 (ρjet HSjet + [1 + tan2 (α) + tan2 (β)] ρjet 2 2ρjet σ 2 (3.24) ΦW (ρVt2 ) = Φjet (ρE) = Les flux sont résumés tableau 3.3 avec σ pour la porosité, ϕ pour le débit massique surfacique total, ρjet la masse volumique de l’air sortant des perforations, P pred la pression au point le plus proche du mur et HSjet l’enthalpie sensible. Φinv jet ϕ ϕ2 P pred + ρjet σ Modèle ρ ρVn ρVt1 ρVt2 ρE ϕ ρjet (ρjet HSjet + ϕ2 ρjet σ tan(α) ϕ2 ρjet σ tan(β) 1 ϕ2 2 2 ρjet σ 2 [1 + tan (α) + tan2 (β))] Table 3.3: Définition des flux non visqueux pour le modèle homogène 42 Remerciements Je tiens à remercier Antoine Dauptain, mon maı̂tre de stage, pour m’avoir accompagné tout au long de mon stage et qui a su répondre à toutes les questions que j’ai pu avoir sur le sujet ou plus généralement sur le domaine de la simulation numérique. Je souhaite remercier Franck Nicoud pour son expertise sur le sujet des multiperforations. Son avis et ses conseils ont été très utiles pour cerner et surmonter les difficultés rencontrées durant ces 6 mois. Je voudrais aussi remercier Thierry Poinsot pour m’avoir accueilli au sein de son équipe. Merci également à toute l’équipe, aux secrétaires pour leur disponibilité, au service technique pour leur efficacité. Enfin, un grand merci aux stagiaires et thésards avec qui j’ai passé de très bons moments. 43 Bibliographie [Chassaing, 2000] Chassaing, P. (2000). Turbulence en mécanique des fluides, analyse du phénomène en vue de sa modélisation à l’usage de l’ingénieur. Cépaduès-éditions, Toulouse, France. [Dauptain, 2009] Dauptain, A. (2009). Evaluation du modèle de multi perforation dans le cas d’une injection giratoire. Technical report. [Hughes and Dowling, 1990] Hughes, I. J. and Dowling, A. P. (1990). The absorption of sound by perforated linings. Journal of Fluid Mechanics, 218 :299–335. [Kolmogorov, 1941] Kolmogorov, A. N. (1941). The local structure of turbulence in incompressible viscous fluid for very large reynolds numbers. Comptes rendus de l’Académie des sciences, USSR, 30 :301. [Mendez and Nicoud, 2005] Mendez, S. and Nicoud, F. (2005). Direct and large eddy simulation of a turbulent flow with effusion. In ERCOFTAC Workshop - DLES6, Poitiers, France. 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