Lexternalisation du patrimoine immobilier en période de crise
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Lexternalisation du patrimoine immobilier en période de crise
NOV 09 Mensuel Surface approx. (cm²) : 1037 12 RUE DE LA CHAUSSEE D'ANTIN 75009 PARIS - 01 43 92 93 94 Page 1/2 RÉGULATION & POLITIQUE fiscalité immobilière Lexternalisation du patrimoine immobilier en période de crise financière Depuis le 1er janvier 2005, les transferts d'actifs immobiliers à des sociétés foncières réglementées bénéficient d'une fiscalité attractive pour le cédant (plus-value taxée à un taux réduit de 19 % aujourd'hui). Afin de lutter contre la raréfaction des crédits à long terme, le législateur a étendu en 2009 ce régime fiscal aux opérations d'externalisations financées par crédit-bail immobilier. L es operations d'externalisation d'actifs im mobiliers ont connu depuis 2005 un cer tam essor en France comme l'attestent les operations réalisées par de grands groupes français comme Accor, Carrefour, Casino ou encore Mr Bricolage Depuis l'instauration en 2004 d'un regime fiscal attractif temporaire codifie a I article 210 E du code general des impots (« CGI »), le législateur s est attache, par retouches successives, a faciliter ces externalisations en offrant une plus grande flexibilite dans la mise en œuvre de ce type de projets L'article 210 E et l'externalisation « directe » L'externalisation immobiliere est un veritable projet d'en trepnse qui met en presence des enjeux financiers, mana genaux, juridiques et fiscaux Elle offre a la fois une source de financement alternative pour la croissance externe, une amelioration du niveau des fonds propres et l'opportunité de se recentrer sur son cœur de metier Afin d'encourager les externalisations, la loi de finances pour 2005, codifiée a I article 210 E du CGI, a institue un regime temporaire de taxation a 16,5 % (aujourd'hui porte a 19 %) des plus values réalisées lors de l'apport d'im meubles ou de droits afférents a un contrat de credit bail portant sur un immeuble a une societe fonciere faisant appel public a l'épargne a condition que cette derniere conserve le bien pendant cinq annees au moins En pra tique, seuls les apports réalises au profit d'une SMC (ou societe assimilée) étaient vises Depuis, le législateur n'a eu de cesse d'élargir le champ d'application de ce regime de faveur en I étendant (i) aux operations de cessions, (ii) aux transferts de droits réels immobiliers et de titres de societes a prépondérance immo bihere (« SPI ») (in) aux societes agréées par l'Autorité des marches financiers, aux filiales a 95 % au moins de SUC ou SPPICAV ainsi qu'a certaines catégories d'organismes La date d'expiration de ce dispositif est actuellement fixée au 31 decembre 2011 Aujourd'hui, nombre d'opérations d'externalisation au profit de pools restreints d'investisseurs se réalisent via la cession d'actifs immobiliers a une SPPICAV a regles de fonctionnement allegees (RFA) plutôt qu une SUC inadaptée a cette formule (plafond de détention de 60 96, dispersion de 15 % du capital a l'entrée dans le regime SNC) FIDAL 6653102200508/GDF/ANN/3 Pour autant, le recours a la SPPICAV presente également des contraintes Du côte des investisseurs d abord, car il y a lieu de vérifier la possibilité d'investir, d'un point de vue regle mentale, dans une SPPICAV RFA Par ailleurs, la SPPICAV ne peut être la cessionnaire d'un contrat de credit bail relatif a un actif immobilier des lors que le Code monetaire et financier (GMF) lui interdit de détenir directement de tels droits Cette acquisition ne peut se realiser qu'au travers de leurs filiales dete nues a 95 % au moins D'autres contraintes inhérentes aux operations d'externali sation sont également a prendre en compte (consentement des crédits-bailleurs transferts de personnels, incidences sur le calcul de la participation et de l'intéressement des sa lanes) En outre, certaines clauses figurant dans les contrats de financement peuvent étre un frein a l'externalisation Enfin, les droits de mutation ainsi que le paiement ou la régularisation de TVA (sauf cas fréquent de dispense de re gularisation de TVA - article 257 bis du CGI) peuvent consti tuer un coût non négligeable Maîs, en cette période de crise financiere, le principal obstacle a I externahsation immobiliere réside dans la rarefac tion des credits a long terme Conscient de cette difficulté, le législateur a souhaite offrir aux societes foncières réglementées, via la tech nique du credit bail, une source additionnelle de finan cément plus adaptée L'article 210 E et l'externalisation < indirecte > La loi de finances rectificative pour 2009 du 4 fevrier 2009 élargit le champ d application de I article 210 E du CGI et vient repondre de maniere efficace et adaptée aux besoins des operateurs economiques Le taux reduit de 19 % est ainsi étendu aux plus values de gagées lors de la cession d'immeubles ou de droits réels immobiliers au profit d'entreprises qui réalisent des opera lions de credit bail immobilier donnant immédiatement en credit bail l'immeuble a une SUC ou a une filiale de SPPICAV Le benefice du taux reduit est cependant subordonne a plusieurs conditions (notamment engagement du credit preneur a conserver pendant 5 ans des droits afférents au contrat de credit bail) Cette operation « a trois bandes » dont l'application est malheureusement limiteejusqu'au 31 decembre 2009, pre sente un intérêt propre a chacun des intervenants Eléments de recherche : FIDAL : cabinet d'avocats, toutes citations NOV 09 Mensuel Surface approx. (cm²) : 1037 12 RUE DE LA CHAUSSEE D'ANTIN 75009 PARIS - 01 43 92 93 94 Page 2/2 Par Marc Cretté, Avocat Associé, et Stéphane Dejumné, Avocat. FIDAL Pour le cédant d'abord La rémunération de ce de car il bénéficie d un pot peut générer des frot prépondérance immobiliere de la filiale la taux tements fiscaux au niveau de la filiale de la SPPICAV valeur de cette créance sera intégrée au nu merateur et l'actif de la filiale repondra aux cession qu il réalise dans I hypothèse ou (i) la exigences de I article L 214 92 I e du CMF Pour les societes fon filiale n a pas d autre actif Cette approche nous parait la plus logique, cieres réglementées que les contrats de credit notamment lorsque cette avance est nantie ensuite car elles pro bail conclus et (ii) les fonds au profit du credit bailleur et a vocation en filent d'une source ad propres de I investisseur fm de credit bail a s imputer sur le prix de ditionnelle de finance constituant ce depot sont levée d option alloues a la filiale de la Soit I on considère cette avance comme une SPPICAV en capital et en compte courant dans le veritable créance financiere, détachable du contrat de credit bail et I actif de la filiale ne respect des regles de sous capitalisation repondra plus aux conditions imposées par Pour les banques enfin car, contrairement au En effet les redevances de la valeur des contrats de credit bail que la schema de cessions credit bail (qui intègrent les filiale vient de souscrire sera faible voire d imposition re duit sur la plus value de Marc Cretté Avocat Associe ment a long terme (12 a 15 ans) ce qui est capital en période de contraction des credits directes Des lors, dans la détermination du ratio de le CMF En effet dans une telle approche d immeubles intérêts lies au financement) nulle La filiale aura donc principalement dans lequel elles n ont sont des charges d exploi pour actif une créance financiere et ne rem qu une hy talion et ne sont donc pas plira pas la condition imposant la détention cette ope d'actifs majoritairement immobiliers permet prises en compte dans la détermination du resultat d être proprietaire du financier de la filiale de la raient de cette absence de conformité aux SPPICAV Celle ci sera donc dispositions du CMF (notamment perte du susceptible de realiser un regime SUC de la filiale) et en I absence de prise de position de I AMF sur le sujet il est garantie pothecaire ration leur portefeuille immobi Stephane Dejumné Avocat lier réduisant ainsi leur exposition aux risques Au final ce dispositif de crise fonctionne resultat financier net positif qui dans le cadre du regime SUC est sou Afin d eviter les conséquences qui résulte préférable de loger dans cette filiale des ac comme I atteste la derniere operation d externalisation conclue par Accor mis a I IS au taux de droit commun Une autre difficulté technique réside dans tifs immobiliers ou assimiles dont la valeur excède celle de I avance preneur ou de sor Toutefois la mise en œuvre de ces opera lions d'externahsation s'avère complexe le fait que les SPPICAV doivent respecter un tir la créance des actifs détenus par la filiale ratio de 60 % au moins d'actifs immobiliers L'arsenal fiscal attractif élabore au cours de et soulevé bon nombre de questions Pour cela elles peuvent détenir en direct ces dernieres annees pour faciliter les exter techniques des actifs immobiliers ou investir dans le nalisations de patrimoine a démontre son Ainsi le refus éventuel des banques de finan capital de SPI dont l'actif doit etre lui même efficacité la fiscalite de droit commun ayant cer 100 % de I operation pourra nécessiter de I investisseur un apport de fonds propres (30 a 40 % de I investissement total) Si I acquéreur est une SPPICAV elle sera principalement constitue d immeubles de droits réels de droits détenus en qualite de credit preneur Dans l'hypothèse ou la filiale est exclusi toujours ete un frein a la mise en œuvre de ces operations Ces regimes fiscaux ont toutefois une vocation temporaire notam tenue de constituer une filiale qui conclura directement les contrats de credit bail im mobilier et devra consentir un depot (equi vement preneuse de nouveaux contrats de tificative pour 2009 qui devrait en principe expirer a la fin de l'année Aussi il serait opportun que le législateur prenne acte de valent aux fonds propres demandes par Soit I on considère que cette avance est in herente au contrat de credit bail etqu elle ne I efficacité de ces mesures et proroge voire le credit bailleur) auprès du credit bailleur (souvent nomme « avance preneur ») peut pas etre détachée du contrat lui même prises en ont plus que jamais besoin i credit bail immobiliers, se pose la question de la nature juridique de l'avance preneur LES POINTS CLÉS Le regime fiscal attractif visant les operations d'externalisation immobiliere a démontre son efficacité au cours dc ces dernieres annees. La crise financiere a cependant mis a mal la mise en œuvre de ces operations. Dans ce contexte, l'extension de ce regime fiscal aux operations d'externalisation financées par voie de crédit-bail a constitue une heureuse initiative du législateur La mise en œuvre de ce type d'externalisation s'accompagne toutefois de difficultés techniques FIDAL 6653102200508/GDF/ANN/3 Eléments de recherche : FIDAL : cabinet d'avocats, toutes citations ment celui institue par la loi de finances rec pérennise ces regimes fiscaux Les entre SUR LES AUTEURS Stephane Dejumnc, avocat, appartient a I equipe fiscale immobiliere de la Érection internationale de FIDAL dmgee par Marc Cretté, avocat associe Cette equipe est constituée d une quinzaine de professionnels, fortement expérimentes dans les problématiques vanees du secteur immobilier et s est illustree notamment dans I assistance a la creation de societes foncières (SCPI SUC, OPCI et Fonds) ainsi que dans des operations d externalisation et d acquisition d envergure et les Partenanats Publics Pnves (PPP]