Mon jardinet XL ou, pourquoi s`entétêr à faire pousser un herbier de

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Mon jardinet XL ou, pourquoi s`entétêr à faire pousser un herbier de
Mon jardinet XL
ou, pourquoi s'entétêr à faire pousser un herbier de gascogne à 50° N ?
ou, l'encyclopédie du jardwinsime en trois coups de brosse à dents.
ou, un peu de Darwinisme sans s'envoler pour les Galapagos.
ou Comment la gastronomie peut servir le jardinage. Et inversement.
Jardinet
Les parties ombragées (nord) peuvent accueillir
-
ciboulette (hum ! Miam-miam ! les omelettes)
menthe (hum ! le thé)
coriandre (hum! le tagine)
oseille (hum ! le saumon)
citronelle (vade retro mosquito !)
Oublier:
Le persil, fraise, qui y végètent et n'y passent pas l'hiver
Les parties qui reçoivent le soleil du matin (est)
-
groseille (hum! avec le yahourt)
cerfeuil (hum ! la soupe en hiver)
sauge (hum! les pates)
persil (hum ! les salades), mais aie ! aie ! les limaces et ouille ! ouille ! le gel.
oignons de mulhouse (à l'essai)
roquette (hum ! la salade !)
Parties qui reçoivent le soleil de midi et apm (sud/ouest)
A réserver:
au thym (hum ! les grillades)
romarin (re-hum ! les grillades)
- cassis (hum ! avec le yahourt/miel)
- framboise (hum ! la framboise seule)
- fraises des bois (hum ! hum !)
− persil (hum ! les cèpes)
−
−
Pissenlis: pousse spontanément (miam ! miam les jeunes pousse avec un oeuf
dur), y compris entre les dalles de la cour.
Je décourage les autres herbes sauvages à l'eau bouillante (seul pesticide
écologique) et laisse le pissenlis proliférer. Il est maintenant installé.
Oublier sous la latitude 50 ° Nord:
Ail, tomates
Murs, revètement végétal:
Murs du jardin:
- Lierre: bof. Il tolère peu les autres végétaux et étouffe tout sur son passage.
Volume considérable. A la longue, il détériore les murs qui le portent.
C'est même lui qui fait le travail de démolition des batisses dans les bois.
Il les broie littéralement en quelques décennies.
Il ne semble pas accueillir beaucoup d'oiseaux, ni de vie en général.
Par contre, il serait le seul candidat au beau milieu de dalles en béton, ou en
haut d'un gratte-ciel.
Il garde ses feuilles 12 mois par an.
- Vigne vierge: elle pousse meme au nord
Permet un habillage complet 7 mois par an.
- Vigne grimpante (gérer les pousses, jusqu'à 4 ou 5 mètres par an)
Peu de couverture végétale.
Quelques grappes de raisins fin septembre, si le soleil s'est assez montré.
Façade maison coté jardin:
- Vigne vierge (gérer l'invasion végétale des ouvertures)
Façade rue:
Glycine : gare à l'entretien
Moins de couvert végétal que la vigne vierge.
Contrairement à la vigne vierge qui littéralement adhère d'elle-même à la paroi,
la glycine réclame l'installation préalable de fixations/crochets/fils/cables.
Son poids (non-négligeable) repose sur les fixations métalliques, qu'il faudra
donc prévoir solides.
Prévoir un entretien/coupe annuel .
La vigne vièrge semble une espèce plus douce, et moins rapide.
Elle offre le spectacle de l'automne.
Il faut gérer les feuilles en hiver.
D'un volume non négligeable.
Il faut aussi la guider au départ, la tailler ensuite. (volume non négligeable).
Dans des conditions de jardinet ixellois, j'exclurais totalement le lierre.
Section spéciale citronelle:
Près des évacuations d'eau
- laisser se développer un petit filtre naturel de feuilles
- installer autour de la citronelle :
- les racines retiennent bien la terre
- effet va de retro mosquito
De meme tout près de la porte vitrée (chambre):
citronelle: va de retro mosquito !
+ effet hum ! l'infusion
Les fleurs:
Va de retro non comestiblo !
(bon d'accord, quelques géraniums dans des pots que l'on peut rentrer l'hiver)
Technique
Déshebage: à la main.
Labours : à la main. Retourner à la pelle-bêche la terre en avril.
Arrosage: va de retro. Les plantes s'enracinent mieux. Elles goutent mieux aussi.
Juste un peu les premiers jours suivants la plantation ou durant le temps de la
germination.
Limaces, escargots: à la main. La limace est tenace par chez nous.
Semis: en pots à l'intérieur (option jardinier consciencieux)
Achats de plants au marché flagey par exemple (option jardinier retardataire)
La plupart en mai.
Micro-compostage: une partie des feuilles, des épluchures, pourrie lentement
dans la partie la moins fertile du jardinet. Incorporée au sol au moment du labour
à la pelle-beche.
Equipement: un arrosoir, un opinel, un sécateur
+ la trilogie du jardinologue: mini- pelle, mini-rateau, mini-plantoir.
pelle-beche : en leasing.
Couts: 9,50 euros amortis sur 15 ans.
+ une chaise longue
(en option, pour les féministes, et/ou les nuageologues méditatifs)
Option
Plantation de panneaux solaires (avril)
Errare humanum est:
J'ai pu constater quelques erreurs et cherche à en corriger d'autres.
La rhubarbe (miam miam ! les cramble) n'a pas trouvé sa place.
Et elle en prend trop. En été, il n'y a plus qu'elle.
Ail et tomates : rien à faire.
Fraises à l'ombre de la rhubarbe : quel imbécile !
Lierre: va de retro parasito !
Entêtement:
Je persiste à tenter le basilic en terre,
mais j'ai un doublon en pot à l'intérieur.
HUMM !! La salade mozarella/tomate/basilic.
L'aventure est au bout du jardin:
Je laisse un espace pour l'essai d'une ou deux espèces nouvelles chaque année
(citrouille, courgette, radis, salades, épinards, etc...).
Ca permet au réalisme de s'imposer peu à peu.
Tout en laissant la découverte possible.
Evidences:
Ce qui pousse haut: derrière
“Fruitiers” à l'abris des intempéries près des murs
Les herbes courtes en avant vis à vis du soleil.
Décourager les mauvaises herbes coriaces avec de l'eau bouillante.
L'idée étant d'intervenir de moins en moins: lorsque qu'un coin est conqui par
des plantes amies, elles étouffent les moins désirables, voir les parasites.
Il faut juste aider les plantes amies à s'imposer.
Décourager avec persistence les essences exotiques,
qui pullulent de nos jours et qui déstabilisent les essences locales/de nos
latitudes.
Oublier les fausses pistes
Placer la bio-diversité avant l'esthétique des jardins versaillais.
Retrouver ainsi l'oeil pour la nature.
Et oublier les lignes droites de conifères.
Oublier, la pelouse, trop régulière pour être honnête,
et les tondeuses pétrolantes et bruyantes.
Difficulté et intérêt infini et permanent du jardinet:
Marier, cousiner, les plantes et herbes de sorte qu'un mini pseudo équilibre
(la bio-diversité est trop réduite pour espérer l'équilibre )
se mette en place. Par exemple, la menthe est assez envahissante surtout
placée au sud. Je l'ai donc mis au nord, bloquée entre la citronelle (elle-meme
vivace) et la bordure, de sorte qu'elle n'envahisse pas tout l'espace. Peu à peu
on expérimente et on s'approche d'un équilibre un peu plus stable et ou la main
de l'homme cherche à se retirer plutot qu'à s'imposer.
On peut donc jouer à Darwin en même temps qu'on imagine le gout du persil de
la coriandre, et de la sauge dans son palet.
Du jardwinisme gastronomique, en quelque sorte.
Bien sur, dans son jardinet, on est en formation permanente hydrologie, en
prenant des cours pratiques après chaque orage.
Bref, avec 9 m2 et 20 ou 30 espèces selon les années,
on peut titiller sa gourmandise, garder/développer une connaissance de la terre
(échelle expérimentale mais suffisante pour observer, connaitre et déguster).
Faire renifler les senteurs perdues aux visiteurs.
Et pourquoi pas s'amuser.
Petit mon jardinet ?
Ca fait 10 ans que je regarde, contemple, déguste, observe, renifle, tripote,
gratte. Et je n'ai toujours pas vraiment commencé à comprendre.
Je suis juste un peu plus curieux tous les ans.