France/identité: Fillon annonce les mesures

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France/identité: Fillon annonce les mesures
France/identité: Fillon annonce les mesures
Le Premier ministre français François Fillon a annoncé lundi des mesures sur l'intégration des
étrangers et le patriotisme dans le cadre du débat sur l'identité nationale qu'il a tenté de sortir de la
controverse en annonçant la création d'un comité des sages.
A l'issue d'un séminaire gouvernemental, le Premier ministre a longuement justifié devant la presse
le bien fondé de ce débat lancé en novembre par son ministre de l'Immigration Eric Besson et
impulsé par le président Nicolas Sarkozy.
Semblant vouloir élever le niveau après plusieurs dérapages verbaux, y compris au sein de son
gouvernement, M. Fillon a annoncé la mise en place d'une commission de personnalités, dont des
historiens et des parlementaires, chargée d'encadrer strictement ses 14 propositions.
Lundi, l'opposition de gauche avait appelé à mettre un terme à un débat jugé "inutile", voire
dangereux pour la cohésion nationale car "stigmatisant" les cinq à six millions de musulmans vivant
en France.
Mais alors que les détracteurs d'Eric Besson, toutes tendances confondues, dénonçaient l'amalgame
entre immigration, islam et identité nationale, François Fillon a surtout retenu des propositions
moins controversées.
Parmi les objectifs, le Premier ministre a souhaité "mieux faire connaître les valeurs de la
République", "cultiver la fierté d'être français" et "renforcer l'intégration des étrangers".
Il a ainsi proposé d'afficher dans toutes les classes la déclaration des droits de l'Homme et du citoyen
de 1789 et la présence "effective" du drapeau tricolore au fronton de chaque école. Il a évoqué la
mise en place d'un "carnet de jeune citoyen", un renforcement de l'éducation civique à l'école.
Enfin, François Fillon a annoncé le renforcement du contrat d'accueil et d'intégration qui vise à
favoriser l'insertion sociale et professionnelle des étrangers et à instaurer "une relation de confiance
et d'obligation réciproque" entre ces personnes et la France. Depuis sa mise en place en 2003, plus
de 500.000 étrangers ont signé ce contrat.
Il a notamment proposé de "rendre plus solennelle" l'accession à la nationalité française et souhaité
"la signature d'une charte des droits et des devoirs".
Lundi, la presse française estimait que ce séminaire allait permettre d'"enterrer" une fois pour toutes
ce débat. Mais M. Fillon a prévenu qu'il se poursuivrait "durant tout le quinquennat". D'ailleurs, a-t-il
annoncé, Nicolas Sarkozy s'exprimera à ce sujet en avril.
Le chef de l'Etat devait initialement intervenir lors d'un colloque animé par Eric Besson, colloque
remplacé in extremis par ce séminaire qui a rassemblé 30 membres du gouvernement.
La polémique n'avait cessé de rebondir ces derniers mois et le ministre de l'Immigration a été accusé
d'avoir libéré la "parole raciste" et "islamophobe" par l'opposition de gauche dont il est issu.
Cristallisant un questionnement sensible sur la place de l'islam dans la société, ce débat a aussi été
alimenté par de vifs échanges sur le port du voile islamique intégral en France, que le gouvernement
voudrait bannir des lieux publics.
Selon le conseiller d'un ministre, le gouvernement a finalement trouvé une porte de sortie pour ce
"débat mal embarqué". "Il y a eu des dérapages, la question du voile, qui est venue polluer le débat,
d'où l'intérêt de tenter d'en sortir par le haut", a-t-il expliqué à l'AFP.
"C'est un enterrement de première classe pour les débats qui avaient été organisés, lancés sur
l'identité nationale" et "c'est un désaveu cinglant pour Eric Besson", a réagi le numéro 2 du Parti
socialiste Harlem Désir, également eurodéputé.
AFPF 08/02/2010 19:04:00