WHO/ADI DEMENTIA REPORT: FAQs
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WHO/ADI DEMENTIA REPORT: FAQs
FAQ : RAPPORT DE L’OMS ET DE L’ADI SUR LA MALADIE D’ALZHEIMER ET LES MALADIES APPARENTÉES La maladie d’Alzheimer et les maladies apparantées : la crise de la santé publique du 21e siècle Date de publication : le 11 avril 2012 Pourquoi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Alzheimer’s Disease International (ADI) ont-elles entrepris de rédiger ce rapport? On reconnaît de plus en plus dans le monde que ces maladies, et plus particulièrement la maladie d’Alzheimer, constituent la crise mondiale du 21e siècle en matière de santé publique, qu’il s’agit d’une imminente épidémie que l’expert mondial en matière de santé, le Dr Peter Piot, a raison de décrire comme étant une « bombe à retardement ». Étant donné leur incidence dévastatrice sur les personnes atteintes de la maladie, sur leurs proches, sur les communautés et sur les systèmes de santé nationaux, ces maladies représentent non seulement une crise pour les services de santé publique, mais aussi un cauchemar social et fiscal. Le sommet mondial que l’Assemblée générale de l’ONU a tenu en septembre dernier afin de façonner le programme mondial sur les maladies non transmissibles s’est avéré décisif. Cette réunion à mené à une reconnaissance officielle du fait que les troubles mentaux et neurologiques, y compris l’Alzheimer, constituent une cause importante de morbidité et contribuent au fardeau des maladies non transmissibles dans le monde. Le rapport qui en a résulté comprend toute une section sur la maladie d’Alzheimer, ce qui représente un grand pas dans la bonne direction. Le rapport de l’OMS et de l’ADI est le plus récent des appels à l’action de plus en plus fréquents au sujet de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées. Le Dr Peter Piot, l’ancien directeur général de l’ONUSIDA qui a fait du VIH/sida une maladie gérable alors qu’elle avait été une condamnation à mort dans les années 1980, a fait un parallèle saisissant entre le VIH/sida et la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées et déclaré que le monde doit s’attaquer à l’Alzheimer et aux maladies apparentées avec le même esprit d’urgence et les mêmes ressources concertées. Aucune autre organisation publique ou privée ne bénéficie du prestige, de la crédibilité et de la légitimité nécessaires pour assumer ce rôle crucial par rapport aux questions de santé publique, de sorte qu’il fallait que l’OMS le fasse parce que la situation dévastatrice que représentent la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées, et surtout durant le 21e siècle où nous vivons plus longtemps, viendra à toucher des centaines de millions de personnes. Quel est le sujet du nouveau rapport? L’Alzheimer et les maladies apparentées constituent le grand défi de la santé publique. Il faut que les gouvernements du monde entier le reconnaissent en créant des politiques nationales en matière de santé propres à améliorer les soins administrés aux personnes qui en sont atteintes. Pour améliorer les soins à l’échelle nationale, les gouvernements se doivent de sensibiliser les gens à la nature et à la prévalence de ces maladies; il faut qu’ils élaborent des plans pour traiter le nombre grandissant de personnes atteintes de ces maladies; et il faut qu’ils fournissent le soutien nécessaire aux aidants rémunérés et non rémunérés qui s’occupent des personnes qui ont la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée. Pourquoi l’Alzheimer et les maladies apparentées sont-elles une priorité de la santé publique? Ces maladies n’affectent pas seulement les personnes qui en sont atteintes. Elles ont une incidence sur les familles, sur les communautés et sur les nations tout entières. Les soins de longue durée dont ces personnes ont besoin peuvent coûter des sommes accablantes aux familles, aux systèmes de santé et aux économies nationales. La population du monde entier vit plus longtemps que jamais auparavant, de sorte que le pourcentage de personnes atteintes de la maladie grimpe de façon ahurissante. Et ce qu’il en coûte pour s’occuper de ces personnes est déjà énorme et monte rapidement. L’ADI estime que le coût total de la maladie s’est élevé à plus de 1 % du produit intérieur brut (PIB) mondial en 2010, c’est-à-dire à 604 milliards de dollars US. Pour les familles, la maladie représente un triple fardeau : elle peut avoir un effet dévastateur sur leur bien-être financier, émotionnel et psychologique. Lorsque les gouvernements élaborent le plan de leur pays sur la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées, quelles doivent être leurs priorités? Les gouvernements devraient s’employer surtout à sensibiliser leur population à ces maladies, à améliorer les services aux personnes qui en sont atteintes et à établir des méthodes de dépistage et de traitement plus tôt après l’apparition de la maladie. Il faut en outre travailler à améliorer les systèmes d’appui, qu’ils soient informels ou institutionnels, tant en ce qui a trait aux soins à long terme qu’à court terme. Est-ce que des pays disposent actuellement d’un plan national par rapport à l’Alzheimer et aux maladies apparentées? Huit pays du monde (sur les 194 états membres de l’OMS) possèdent actuellement un plan national : l’Australie, le Danemark, la France, le Japon, la Corée, les PaysBas, la Norvège et le Royaume-Uni. Au sein du RU, l’Angleterre, l’Écosse, le pays de Galles et l’Irlande du Nord possèdent leur propre plan. Plusieurs autres pays, y compris la Chine, la République tchèque, l’Inde et les ÉtatsUnis, élaborent actuellement leur plan à cet effet. Quels sont les étapes principales de l’élaboration d’une campagne nationale? Connaître le contexte local Engager la participation des principaux intervenants Déterminer le public cible Déterminer les messages clés Relever les moyens efficaces de joindre les publics ciblés Être souple dans son approche Surveiller et évaluer Combien de personnes sont-elles atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée dans le monde? En 2010, 35,6 millions de personnes en étaient atteintes dans le monde. D’ici 2030, ce nombre devrait doubler pour passer à 65,7 millions; et d’ici 2050, il s’élèvera à plus du triple, c’est-à-dire à plus de 115 millions de personnes. Est-ce qu’on sous-diagnostique la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées? Et si tel est le cas, pourquoi? Ces maladies sont sous-diagnostiquées partout dans le monde et plus particulièrement dans les pays à revenu faible et moyen. Trois raisons expliquent ce phénomène. D’abord, ces maladies sont perçues comme faisant partie du vieillissement normal. Ensuite, la plupart des gens ne savent pas distinguer les stades précoces de la maladie des comportements associés au vieillissement. Enfin, la société ne connaît pas assez les facteurs de risque associés à la maladie, comme l’hypertension artérielle et un taux élevé de cholestérol. Les nations riches et celles à revenu faible sont-elles touchées de la même manière? Près de 60 pour cent des personnes atteintes de la maladie vivent dans les pays à revenu faible ou moyen. Et dans ces pays, on a tendance à croire que les symptômes de la maladie ne sont pas ceux d’un syndrome mais du vieillissement naturel. Les pays à revenu élevé engendrent 89 % des coûts annuels de 604 milliards de dollars qu’occasionnent l’Alzheimer et les maladies apparentées. Dans les pays à revenu faible ou moyen, les coûts sont pour la plupart informels, en raison du peu de services communautaires et de la rareté des établissements de soins. À quelles autres difficultés les pays à revenu faible et moyen font-ils face dans leurs démarches pour faire de l’Alzheimer et des maladies apparentées une priorité nationale en matière de santé publique? Les troubles mentaux et neurologiques sont souvent bien loin dans la liste des priorités en matière de santé dans de nombreux pays à revenu faible et moyen. Peu de connaissance et de compréhension des questions de santé mentale ainsi qu’un manque d’infrastructures et de ressources constituent des obstacles additionnels. Les réseaux de soins informels subiront davantage de pression au cours des années à venir en raison de la migration des jeunes vers les centres urbains et des changements démographiques (moins de jeunes par rapport au nombre de personnes âgées). 86 % des pays à revenu faible et moyen rapportent que les personnes aux prises avec la maladie d’Alzheimer et les affections apparentées ne bénéficient pas d’aide sociale ou financière, par rapport à seulement 9 % de la population dans les pays à revenu élevé. Le nombre de professionnels en santé mentale est très inférieur dans les pays à revenu faible ou moyen, ce qui ajoute aux obstacles au dépistage précoce et exact de l’Alzheimer ou d’une maladie apparentée.