Attentats à la pudeur aux assises

Transcription

Attentats à la pudeur aux assises
15
h
poitiers en 1915
Jeudi 26 novembre 2015
Attentats à la pudeur aux assises
Pour le centenaire de la Première Guerre mondiale, Gérard Simmat et Jean-Marie Augustin nous
font vivre Poitiers en 1915. Deux affaires d’attentat à la pudeur sont jugées aux assises.
La halle et la Grande rue à Persac
A
u cours de la session de
novembre 1915, deux affaires d’attentat à la pudeur sont jugées par la Cour
d’assises de la Vienne.
La première qui vient à l’audience le 22 novembre, concerne un jeune roulier de seize
ans et demi, Charles Robin, domicilié à Adriers. Le 12 août
1915, Alice Bayoux, âgée de
vingt ans, demeurant à Moussac-sur-Vienne, accompagnait
son mari, militaire à Tours, qui
devait prendre le train à L’Isle-
Jourdain pour rejoindre son régiment. Après lui avoir dit
adieu sur la route, la jeune
femme, en larmes, prit le chemin du retour, mais elle n’avait
pas fait cent mètres que Robin
l’aborda, la prit à la gorge et la
jeta à terre en lui plaçant la
main sur la bouche pour l’empêcher de crier. À ce moment
vint à passer, dans une charrette à âne, la veuve Petit qui,
comprenant la scène, cria à Robin : « Veux-tu t’ôter, cochon !
Veux-tu la laisser ! » Le jeune
La rue de la Gare et l’église à Moussac-sur-Vienne.
La route de L’Isle-Jourdain à Adriers.
roulier lui répondit : « Si tu descends, je te tue ! » Devant l’air
menaçant et l’apparence vigoureuse de l’accusé, la veuve Petit
prit peur et s’éloigna en appelant au secours. Sans doute effrayé, Robin se releva et prit la
fuite. À l’audience, il avoue son
crime. Le verdict est affirmatif,
mais dit que l’accusé a agi sans
discernement. En conséquence
il est confié à une colonie pénitentiaire pour mineurs jusqu’à
sa majorité fixée à 21 ans.
Trois ans
de prison
pour le père
ignoble
La deuxième affaire vient à
l’audience le lendemain. Pierre
Blondel, cultivateur à Persac,
est accusé de tentative de viol
sur deux de ses filles et d’attentat à la pudeur sur une fillette
de dix ans qui travaillait avec
lui aux champs. Ivrogne et violent, Blondel a une détestable
réputation. Malgré les déclarations formelles de sa femme, de
ses filles et de la jeune servante, il persiste à soutenir que
les accusations dont il fait l’objet ne sont pas fondées. Le verdict est affirmatif à propos des
deux filles de ce père ignoble et
négatif en ce qui concerne la
jeune servante. La Cour condamne Blondel à trois ans
d’emprisonnement.
La gare de L’Isle-Jourdain.
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