portrait du nord-ouest
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portrait du nord-ouest
Portrait de la pauvreté dans le Nord-Ouest-de-l’Île de Montréal Version abrégée préparé par la Table de quartier du Nord-Ouest-de-l’Île de Montréal Membres : Citoyens-Citoyennes Ville de Dollard-des-Ormeaux PORTRAIT DE LA PAUVRETÉ AU NORD-OUEST-DE-L’ÎLE DE MONTRÉAL Arrondissement L’Île-Bizard–Sainte- Geneviève Arrondissement Pierrefonds-Roxboro CSSS de l’Ouest-de-l’Île Ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles Centre de recherche d’emploi de Pointe-Claire Refuge pour les femmes de l'Ouest-de-l’Île Groupe CDH Association des locataires de l’Ouest-de-l’Île CLD Ouest-de-l’Île Centre des ressources communautaires de l’Ouest-de-l’Île YMCA Ouest-de-l’Île La plupart des gens croient que les citoyens de l’Ouest-de-l’Île de Montréal sont bien nantis, ce qui est vrai quand on compare l’ensemble des citoyens à l’ensemble des Montréalais. Cette perception fait cependant oublier la présence d’îlots importants de pauvreté dans le Nord-Ouest-de-l’Île qui regroupent 18 000 personnes très défavorisées financièrement. Poste de quartier # 3 Association de l’Ouest-de-l’Île pour handicapés intellectuels Centre d’intégration multi-services de l'Ouest-de-l'île Maison des jeunes À-MA-BAIE Maison des jeunes de Pierrefonds Projet communautaire de Pierrefonds Centre de la jeunesse et de la famille Batshaw En 2001 1 , 126 000 personnes vivaient dans le Nord-Ouest-de-l’Île de Montréal, c’est-à-dire à l’ouest de l’autoroute 13 et au nord de l’autoroute 40. Le revenu moyen des ménages 2 était de 69 000 $ par année, mais 18 000 personnes y vivaient sous le seuil de faible revenu 3 . Fonds de dépannage de l’Ouest-de-l’Île Coop d'habitation Village Cloverdale Table de concertation en santé mentale de l’Ouest de l’Île de Montréal Perspective communautaire en santé mentale Cela signifie qu’une personne sur sept sur le territoire se trouve dans une situation économique précaire. West-Nette Cloverdale Multi-Ressources Centre Oméga Catholic Community Services ACEF du Nord de Montréal Les grands frères et les grandes sœurs de l’Ouest de l’Île Collège Gérald-Godin Vous trouverez à la page suivante une carte du Nord-Ouest-de-l’Île de Montréal. Vous remarquerez des zones de différentes couleurs identifiant les quartiers défavorisés (en rouge et en rose) et les quartiers favorisés (en bleu pâle et en bleu foncé). Association d’entraide d’arthrite de l’Ouest- de-l’Île de Montréal Carrefour jeunesse-emploi de l’Ouest-de-l’Île Nouvelle Vision des Jeunes 1 CLSC Pierrefonds, Profil 2004, Étude de la population desservie par le CLSC Pierrefonds, p. 3 Ménage : personne ou groupe de personnes occupant un logement privé et n’ayant pas de domicile habituel ailleurs au Canada 3 Table de Quartier du Nord-Ouest-de-l’Île de Montréal, Portrait du Nord-Ouest-de-l’Île de Montréal (version longue), 2007, p. 17 2 2 Carte de la pauvreté au Nord-Ouest-de-l’Île de Montréal EN ROUGE : TRÈS FORTE CONCENTRATION DE PAUVRETÉ (+ de 30 % sous le seuil de faible revenu) EN ROSE : IMPORTANTE CONCENTRATION DE PAUVRETÉ (de 20 % à 30 % sous le seuil de faible revenu) EN BLEU PÂLE ET EN BLEU FONCÉ : FAIBLE CONCENTRATION (- de 20 % sous le seuil de faible revenu) Pierrefonds Roxboro L’Île-Bizard D.D.O. Pierrefonds NOTE : À partir du Carrefour montréalais d’information sociosanitaire (http://www.cmis.mtl.rtss.qc.ca/fr/atlas/index.html) 3 Il est grandement temps d’arrêter de penser qu’il n’y a pas de pauvreté dans le Nord-Ouest-de-l’Île de Montréal. Nous croyons que la réputation de société bien nantie de l’Ouest-de-l’Île prive les nombreuses personnes démunies du secteur du Nord-Ouest-de-l’Île des services et de l’aide financière dont elles ont besoin. La Table de Quartier du Nord-Ouest-de-l’Île de Montréal est un organisme sans but lucratif qui a pour mission de contribuer à l’amélioration générale de la qualité de vie de la population du Nord-Ouest-de-l’Île de Montréal par le développement social. Elle lutte contre la pauvreté et l’exclusion. Elle favorise le regroupement, la concertation et la cohésion des actions des citoyens et celles des différents secteurs – public, privé, politique et communautaire – autour de problématiques telles que la pauvreté, la sécurité alimentaire, l’habitation, la vie communautaire et la culture. Comme l’indique la Carte de la pauvreté, si vous êtes un citoyen du Nord-Ouestde-l’Île de Montréal, il se peut que non loin de chez vous, une famille ne mange pas à sa faim. Que votre voisine souffre de solitude, de dépression, qu’elle soit victime d’abus ou de violence. Que votre voisin ait des problèmes d’endettement ou de jeu. Que vos enfants se fassent taxer ou solliciter par d’autres jeunes du quartier pour consommer des drogues ou faire du vandalisme. Qu’à quelques coins de rues de chez vous, une personne âgée ait besoin de transport pour revenir de son épicerie. Que des adolescents de votre quartier se plaignent du manque d’activités organisées pour et par eux. Que pouvez-vous y faire ? Comment aider à lutter pour réduire ces problèmes autour de vous qui, souvent, sont liés à la pauvreté et minent la qualité de vie de votre milieu ? En reconnaissant au moins que ces problèmes existent. Nous voulons sensibiliser les décideurs politiques, les administrateurs publics et autres pourvoyeurs de fonds et de services à l’existence de 18 000 personnes démunies sur notre territoire et briser le mythe qu’il n’y a que des personnes bien nanties dans le Nord-Ouest-de-l’Île de Montréal. Nous voulons aussi interpeller les citoyens du Nord-Ouest-de-l’Île sur la nécessité de participer avec nous à trouver des solutions réalistes et adaptées aux problèmes que vivent certains de nos concitoyens. Chacun d’entre nous peut contribuer selon ses moyens et s’engager pour le bien-être de tous à améliorer la communauté dont il fait partie. 4 Comment faire ? Devenez membre de la Table de quartier par un simple coup de fil ou une demande écrite. Participez en faisant valoir votre opinion et votre compétence à un de nos comités axés sur des problématiques particulières telles que la sécurité alimentaire, la pauvreté et le développement durable. Visitez notre site internet arrondissement.com/montreal/tqnoim et notre blogue arrondissement.com/blogue/tqnoim pour vous tenir au courant et soutenir les projets de développement social de votre quartier. Vous pouvez aussi nous écrire au [email protected] . Le portrait abrégé qui vous est présenté dans les pages suivantes illustre les besoins et les réalités des gens qui vivent en situation précaire dans le Nord-Ouest-de-l’Île. Il nous fera plaisir de recevoir vos commentaires, opinions ou interrogations à la suite de la lecture de ce document et de discuter avec vous des façons de contribuer à améliorer la qualité de vie au Nord-Ouest-de-l’Île de Montréal. N’hésitez donc pas à communiquer avec nous. Merci et bonne lecture. Michel Poirier Coordonnateur Table de Quartier du Nord-Ouest-de-l’Île de Montréal Tél. : 514 624-7742 [email protected] 5 Présentation du territoire Le territoire de la Table de Quartier du Nord-Ouest-de-l’Île de Montréal couvre une superficie de soixante-six (66) kilomètres carrés. Il est formé des arrondissements Pierrefonds-Roxboro, L’Île-Bizard–Sainte-Geneviève et de la ville de Dollard-desOrmeaux. Ce territoire est délimité au sud par l’autoroute 40 et à l’est, par l’autoroute 13. La réalité du nord du territoire Le Nord-Ouest-de-l’Île est réputé pour être un des secteurs aisés de l’île de Montréal. La situation de certains quartiers s’avère cependant bien différente. Le présent document tente de démontrer la nécessité de soutenir le développement social du Nord-Ouest-del’Île comme dans plusieurs autres secteurs de l’île de Montréal. L’objectif du portrait est avant tout de sensibiliser la population, les décideurs politiques et les bailleurs de fonds à l’existence de zones sensibles dans le Nord-Ouest-de-l’Île. Le 6 portrait confirme la présence réelle de communautés fragilisées 4 sur le territoire de la Table de Quartier 5 , plus particulièrement à Sainte-Geneviève, Pierrefonds, Roxboro et Dollard-des-Ormeaux. La démarche proposée Un survol du territoire du Nord-Ouest-de-l’Île sera présenté ainsi qu’une description des communautés fragilisées accompagnée de pistes de développement social pour chacune d’elles. Il est à noter que la plupart des données du portrait proviennent de Statistique Canada 2001. Les données sur l’île de Montréal se rapportent à la Ville de Montréal telle que constituée le 1er janvier 2002 et regroupant vingt-sept (27) arrondissements. Le territoire de Montréal correspond à l’île de Montréal. Mentionnons que toutes les statistiques du document sont indépendantes l’une de l’autre, puisque certaines données sont parfois issues de sources différentes. Pour un Nord-Ouest agréable à vivre et solidaire Depuis les années 50, une communauté d’appartenance plus anglo-saxonne caractérise l’Ouest-de-l’Île. Pour cause, 61 % de la population est d’expression anglaise. On y trouve également une forte concentration d’immigrants. Bien que l’Ouest-de-l’Île soit considéré comme une région prospère, force est de constater qu’il existe une différence importante entre le nord et le sud, séparés l’un de l’autre par l’autoroute 40. Cette différence est caractérisée par un niveau de défavorisation supérieur du côté nord, avec plus de 18 000 personnes sous le seuil de faible revenu, alors que le sud en compte trois fois moins, soit environ 6 500 personnes. Cette situation a donné lieu à un regroupement d’acteurs de la communauté ayant le même objectif, soit travailler à la lutte contre la pauvreté et l’exclusion. C’est ainsi qu’est née la Table de Quartier du Nord-Ouest-de-l’Île de Montréal. Entre le nord et le sud, il existe une différence importante caractérisée par un niveau de défavorisation supérieur du côté nord. 4 5 Le territoire de la Table de Quartier comptait 125 950 personnes en 2001. Ce bassin de population s’étale sur une superficie de grande dimension, soit 66 kilomètres carrés. On y trouve de grandes artères, des golfs, et plusieurs centres commerciaux et sportifs. La densité de population y est faible, soit 1 913 habitants par kilomètre carré contre 3 625 sur l’île de Montréal. Défavorisation économique ou sociale présente dans un secteur précis Table de Quartier du Nord-Ouest-de-l’Île de Montréal (voir document de présentation) 7 Le territoire regorge de beautés naturelles et de grands espaces verts. Plusieurs activités sont accessibles aux familles dans les grands parcs-nature qui s’y trouvent. Que ce soit pour aller à la recherche de tortues dans les marais ou pour une randonnée en forêt, le Bois-de-l’Île-Bizard est l’endroit idéal. Au Cap-Saint-Jacques, on peut se sucrer le bec ou visiter la ferme et ses animaux et profiter des nombreuses Miser sur les forces du activités offertes. Une plage a été aménagée dans ces deux Nord-Ouest-de-l’Île, parcs où il fait bon s’y baigner par temps chaud. Au Boisde-Liesse, plaisir et détente sont au rendez-vous toute c’est d’abord préserver l’année. On peut y faire du ski de randonnée, des glissades l’environnement. sur la butte, une marche ou une randonnée à bicyclette. De façon générale, le mode de vie est adapté et conçu pour une population ayant un revenu de moyen à élevé. Dans le Nord-Ouest-del’Île, le revenu moyen annuel des ménages était de 69 014 $ en 2000. Ainsi, une famille à faible revenu vivant dans une communauté fragilisée doit quand même débourser plus que dans plusieurs secteurs de l’île de Montréal pour satisfaire ses besoins de base. En effet, le mode de transport privilégié est l’automobile 6 pour 80 % de la population contre 56,7 % sur l’île de Montréal. Pour ce qui est de l’habitation sociale, on dénote un écart de 9 % entre le nombre de logements sociaux et le nombre de personnes dans le besoin (18 000 personnes sous le seuil de faible revenu) comparé à Mercier–HochelagaMaisonneuve où la réponse est de 14 %, soit 5 % de plus que dans notre territoire. La Table de Quartier du Nord-Ouest-de-l’Île a débuté ses travaux à la fin de l’année 2002. Bien que les tables de concertation régionales et locales ont toujours cherché à améliorer les conditions de vie des personnes et des communautés de l’Ouest-de-l’Île, la Table de Quartier en a fait sa mission principale en misant sur la concertation sociale. La Table de Quartier du Nord-Ouest-de-l’Île mise sur la concertation locale. Un des meilleurs exemples de la prise en charge réelle d’une communauté fragilisée par les citoyens eux-mêmes est celui du secteur Cloverdale. La mobilisation populaire au début des années 1990 a favorisé la mise sur pied d’un réseau d’organismes communautaires locaux et d’une coopérative d’habitation. 6 Brux, Gaël. Étude de la problématique du transport en commun sur le territoire du Nord-Ouest-de-l’Île de Montréal, octobre 2005, p. 70 (commandée par le Comité transport de la Table de Quartier) 8 La présence de communautés fragilisées Les communautés fragilisées sont des quartiers ou des agglomérations de rues dont une grande partie de la population partage des caractéristiques communes de défavorisation 7 . Certains quartiers du Nord-Ouest-de-l’Île présentent plusieurs facteurs de risque au développement de ces communautés, notamment peu de logements à prix modique dans des secteurs résidentiels isolés et moins bien desservis en services ou en transport. Finalement, la situation actuelle du transport en commun dans le Nord-Ouestde-l’Île est peu favorable aux déplacements des travailleurs à faible revenu. Comparativement à l’île de Montréal, il y a très peu d’organismes communautaires dans l’Ouest-de-l’Île. Et lorsqu’ils s’y implantent, ils doivent payer cher leur loyer et passer beaucoup de temps et d’énergie en collectes de fonds pour assurer leur survie. À preuve, la nécessité pour la collectivité d’instaurer une organisation caritative dédiée à l’Ouest-de-l’Île. L’arrivée de Partage Action en 1997 marque une autre étape à la reconnaissance de la fragilité de certaines communautés de l’Ouest-de-l’Île. Comparativement à Montréal, il y a très peu d’organismes communautaires dans l’Ouest-de-l’Île. Cinq zones 8 sont actuellement identifiées comme des communautés fragilisées dans notre collectivité soit : 1. 2. 3. 4. 5. Pierrefonds Est Pierrefonds Centre Roxboro Sainte-Geneviève Dollard-des-Ormeaux Est Elles correspondent à des secteurs ou des sous-secteurs de recensement qui nous permettent de déterminer tous les cinq ans, lors du recensement, l’évolution des communautés les plus vulnérables. 7 Les indicateurs de défavorisation sont la proportion de personnes séparées, divorcées ou veuves; la proportion de familles monoparentales; la proportion de personnes qui n’ont pas de diplôme d’études secondaires; le revenu moyen des ménages; le taux d’emploi; la proportion de personnes vivant seules. 8 Ces zones concordent avec des secteurs de recensement identifiés selon le recensement de 2001. 9 Pierrefonds-Est Pierrefonds-Est, une des communautés fragilisées du territoire, fait partie de l’arrondissement Pierrefonds-Roxboro. Cet arrondissement s’étale d’ouest en est, en bordure de la rivière des Prairies. Dans ce secteur, sur une L’intégration sociale population de 9 288 et culturelle des jeunes personnes, 2 965 sont y est un enjeu majeur sous le seuil de faible revenu. On y compte 32 % de familles monoparentales, un bas niveau de scolarité (21 %) malgré la venue d’immigrants scolarisés. Cela s’explique par le fait que 28 % des jeunes ne fréquentent pas l’école, ce qui est énorme. Le taux d’emploi de 59 % permet difficilement aux 1 720 familles avec enfants de s’intégrer économiquement. De plus, 1 175 familles vivent avec moins de 30 000 $ par année. La venue prochaine d’un centre communautaire pourra contribuer au développement social durable dans cette communauté. 39 % des locataires habitant ce secteur payent plus de 30 % de leur revenu pour le loyer. C’est également dans ce secteur que l’on trouve un des plus hauts taux d’enfants du territoire avec Pierrefonds Centre, soit 27 % des familles ayant plus de 3 enfants. On trouve dans cette communauté la plus grande concentration d’organismes communautaires de tout le NordOuest-de-l’Île. La communauté de Cloverdale est caractérisée par son multiculturalisme et sa longue histoire de mobilisation sociale autour d’un projet de coopérative d’habitation. Une lutte Cloverdale : qui a duré 20 ans et qui a permis aux résidants une communauté de Domaine Parc de Cloverdale de qui se prend s’approprier leur propre quartier. La coopérative a définitivement pris son envol ces en mains. dernières années. De plus, des projets de rénovation de logements existants et de construction de nouveaux logements sont actuellement en cours. 10 Pierrefonds-Centre et Roxboro Des services de soutien communautaire à proximité, des logements sociaux et des activités culturelles et de loisirs y seraient bienvenus. La communauté fragilisée de Pierrefonds-Centre et Roxboro correspond à l’intersection des boulevards des Sources et Pierrefonds vers le nord et d’une partie de Roxboro. On comptait dans Pierrefonds Centre 8 638 personnes en 2001. Sur les 1 685 familles qui y vivent, environ 1 000 gagnent moins de 30 000 $ par année. On compte 595 familles à faible revenu, 660 familles monoparentales, un bas niveau de scolarité (19,5 %) et un seul organisme famille pour desservir cette communauté à forte composante multiethnique. Sainte-Geneviève et L’Île-Bizard Sainte-Geneviève présente une grande valeur patrimoniale. Le Collège Gérald-Godin, seul collège francophone de l’Ouest-de-l’Île, est venu enrichir cette communauté. La salle de spectacles Pauline-Julien, aménagée au sous-sol du collège, répond aux besoins des francophones qui comptent pour environ 70 % de la population de ce secteur. Sainte-Geneviève est considérée comme une communauté fragilisée en regard du nombre élevé d’indicateurs de défavorisation qui la caractérisent. Il y a six indicateurs de défavorisation fréquemment utilisés pour mesurer la pauvreté 9 . Sainte-Geneviève enregistre 5 indicateurs sur 6 10 . À cet égard, on peut facilement la comparer avec les secteurs très défavorisés de l’île de Montréal. La population de Sainte-Geneviève, bien que relativement faible (3 278 personnes), compte 45 % de familles monoparentales, soit près d’une famille sur deux. Enfin, c’est l’endroit où l’on trouve le revenu moyen des ménages le plus faible de tout le territoire en 2001, soit 42 471 $. Bien que le taux d’emploi (63,3 %) y soit plus élevé qu’à 9 Les indicateurs de défavorisation sont la proportion de personnes séparées, divorcées ou veuves; la proportion de familles monoparentales; la proportion de personnes qui n’ont pas de diplôme d’études secondaires; le revenu moyen des ménages; le taux d’emploi; la proportion de personnes vivant seules. 10 Le seul indicateur démontrant une moins grande défavorisation qu’à Montréal est le taux d’emploi qui y est plus élevé de 6 %. 11 Cloverdale, pas moins de 900 personnes sont à faible revenu et 615 familles ont un revenu de moins de 30 000 $ par année. Les parcs et boisés de L’Île-Bizard lui valent encore cette réputation de vie de campagne à la ville. Le cadre de vie paisible et les nombreux espaces verts exercent de puissants attraits pour les nouveaux venus. Il y a encore place pour le développement résidentiel dans ce secteur. On y trouve un parc de maisons mobiles et une partie du tout premier village qui a gardé son cachet original. La situation de Sainte-Geneviève et d’une partie de L’Île-Bizard est préoccupante, car il existe peu d’organismes communautaires dans ces secteurs. Les ressources existantes comptent un centre pour jeunes, des associations de citoyens, des friperies (2) et des locaux communautaires pour les groupes. Étant donné l’importance du bas niveau de scolarité – 28 % de la population n’a pas de DES 11 et 52 % des jeunes de 15 à 24 ans ne fréquentent pas l’école –, des services d’alphabétisation et de soutien à l’éducation pour cette population y seraient bienvenus. Un projet concerté pourra répondre à la population en général et à la population fragilisée de cette communauté. En effet, la mise sur pied à Sainte-Geneviève d’un centre de ressources communautaires pour les familles viendrait assurer le développement social dans ce secteur. La mise sur pied d’un centre de ressources communautaires pour les familles viendrait assurer le développement social dans le secteur de Sainte-Geneviève. Dollard-des-Ormeaux Est La collectivité de Dollard-des-Ormeaux, très disparate du point de vue socio-économique, est organisée pour répondre aux besoins d’une population de moyennement aisée à très aisée. Les nombreux commerces, un centre civique réunissant le loisir, la culture et le sport ainsi qu’une immense bibliothèque répondent aux besoins d’une partie de cette population. Cependant, des services de soutien communautaire pour aider les jeunes et les familles à s’organiser et à mieux s’intégrer y seraient essentiels. La communauté fragilisée de Dollard-des-Ormeaux Est est située plus près de l’autoroute 40 et y est plus isolée. Deux secteurs de recensement ont été identifiés comme secteurs à risque depuis déjà quelques années. Il s’agit du secteur près de la rue d’Avignon et du secteur Spring Garden et Hyman, derrière les Galeries des Sources. 11 DES = Diplôme d’étude secondaire 12 Dans le secteur Dollard-des-Ormeaux Est, on trouve environ 3 000 familles, plus de 40 % d’immigrants, 735 jeunes qui ne fréquentent pas l’école, 815 familles monoparentales et près de 1 320 ménages qui gagnent moins de Des services communautaires 30 000 $ par année. Aussi, les écoles de ce permettraient de mieux connaître secteur font état de plus en plus de violence et les besoins de le phénomène de gang de rue y gagne du cette communauté fragilisée terrain. et d’y répondre. Les services de garde ont été regroupés le long de l’autoroute 40. Pour les familles sans voiture, cet emplacement est difficile d’accès par le transport en commun. Des services communautaires permettraient de mieux connaître les besoins de cette communauté fragilisée et d’y répondre. 13 Les sommets d’arrondissements de 2002 Lors des sommets d’arrondissements de 2002, certaines priorités d’action de développement social local avaient été identifiées par les comités qui incluaient des citoyens 12 de chacun des arrondissements concernant les services de proximité, la lutte à la pauvreté, l’équité, l’accessibilité et la diversité. Voici un sommaire des priorités : Pierrefonds-Senneville 1. Favoriser les modes de transport alternatif autres que l’automobile; 2. Favoriser l’accès à des équipements communautaires et centres communautaires pour les secteurs Est et Ouest; 3. Échanger des services inter-arrondissements par le partage d’infrastructures; 4. Engager les acteurs politiques des arrondissements à faire valoir l’existence de la pauvreté et la nécessité d’une équité dans la distribution des fonds; 5. Identifier les projets de rénovation et développer des logements abordables; 6. Intégrer les personnes immigrantes à la vie communautaire, reconnaître l’apport des communautés. L’Île-Bizard–Sainte-Geneviève 1. Travailler avec les OBNL pour l’obtention de subventions d’accès au logement pour les plus démunis; 2. Favoriser la mobilisation et la prise en charge par le citoyen; 3. Créer des espaces communautaires afin de répondre aux besoins; 4. Lutter contre la pauvreté et l’exclusion en soutenant l’alphabétisation et l’intégration culturelle; 5. Maximiser l’utilisation des équipements existants; 6. Agir de façon préventive et soutenir des actions dans ce sens. Roxboro et Dollard-des-Ormeaux 1. 2. 3. 4. 12 Assurer l’accessibilité aux installations de services de garde; Rendre accessibles les camps de jour pour les familles à faible revenu; Logement abordable pour les personnes défavorisées; Développer des programmes de prévention auprès de la jeunesse. Tiré du document Thème III Métropole agréable à vivre, solidaire et inclusive 14 Statistiques 2001 pour le Nord-Ouest-de-l’Île de Montréal 125 950 habitants 35 345 immigrants, dont 22,8 % de minorités visibles 18 305 personnes vivant sous le seuil de faible revenu 9 420 ménages gagnant moins de 30 000 $ par année 7 934 personnes ayant moins de 9 ans de scolarité 5 270 familles monoparentales 4 225 familles vivant sous le seuil de faible revenu 4 340 jeunes de 15 à 24 ans ne fréquentant pas l’école 4 280 chômeurs Une population plus jeune que sur l’île de Montréal : 32 525 jeunes de moins de 18 ans, soit 25,8 % de la population totale Un vieillissement accéléré : 12 850 personnes de 65 ans et plus en 2001 comparativement à 8 320 en 1991, soit une augmentation de 20,7 % DÉVELOPPEMENT DES COMMUNAUTÉS 13 FRAGILISÉES Sainte-Geneviève 3 278 personnes 900 personnes faible revenu 235 jeunes ne fréquentent pas l’école 250 familles monoparentales Pierrefonds-Centre 8 638 personnes 1 960 personnes faible revenu 290 jeunes ne fréquentent pas l’école 3 170 personnes immigrantes 1 110 ménages gagnent – 30 000 $ Pierrefonds-Est 9 288 personnes 2 965 personnes faible revenu 400 jeunes ne fréquentent pas l’école 3 205 personnes immigrantes 685 familles faible revenu DDO Est 15 898 personnes 3 240 personnes faible revenu 735 jeunes ne fréquentent pas l’école 7 060 personnes immigrantes 1 320 ménages gagnent –30 000 $ 780 familles faible revenu Roxboro 5 642 personnes 740 personnes faible revenu 180 jeunes ne fréquentent pas l’école 1 320 personnes immigrantes 420 ménages gagnent – 30 000 $ 230 familles monoparentales 13 Notion de communauté désigne un groupe de personnes ayant quelque chose en commun en fonction soit du territoire, soit d’intérêts particuliers, soit d’une identité 15 Consolider le développement social dans le Nord-Ouest-de-l’Île, une priorité La Table de Quartier du Nord-Ouest-de-l’Île de Montréal a pour mission de contribuer à l’amélioration de la qualité des milieux de vie dans le Nord-Ouest-de-l’Île de Montréal, et ce, dans une optique de développement social local. Ces dernières années, plusieurs acteurs du milieu communautaire étaient particulièrement préoccupés par l’appauvrissement des familles de certains quartiers bien identifiés au nord de l’autoroute 40. C’est par une action concertée de lutte à la pauvreté et à l’exclusion sociale que la Table entend faire avancer la cause des communautés fragilisées dans son secteur. La création de la Table a été rendue possible grâce à l’action de plusieurs acteurs : au niveau local par l’initiative de la Table Enfance famille, au niveau régional par l’appui financier des arrondissements Pierrefonds-Roxboro et L’Île-Bizard–Sainte-Geneviève, de Centraide du Grand Montréal et de la Direction de santé publique de Montréal, et au niveau national, par l’adoption de la loi 112 visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Les priorités de la Table de Quartier dans une optique de développement social urbain intégré Disposer de lieux pour favoriser le développement sociocommunautaire des citoyens de Pierrefonds-Est Sensibiliser la population, les élus municipaux et les bailleurs de fonds à la réalité de la défavorisation dans le Nord-Ouest-de-l’Île de Montréal Participer à l’amélioration de l’offre de service de transport collectif dans le NordOuest-de-l’Île de Montréal Augmenter l’offre de logements abordables sur le territoire Offrir un soutien aux partenaires communautaires sur la problématique de la sécurité alimentaire Le Comité de sensibilisation à la pauvreté sera un agent mobilisateur pour la recherche de solutions collectives au développement social local. 16 Priorités communes des communautés fragilisées Pierrefonds-Centre Pierrefonds-Est Problématique du transport en commun Manque de ressources en alimentation Roxboro Sainte-Geneviève Manque de logement social Manque de ressources communautaires Manque de reconnaissance de la pauvreté Dollard-des-Ormeaux Est 17