en savoir plus - L`écran de Saint Denis
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écran 1 écran 2 Séance présentée par Roberto Colozza et Tangui Perron Séance suivie d’une rencontre avec Joana Hadjithomas et Khalil Joreige JE VEUX VOIR BELLA ADDORMENTATA DE JOANA HADJITHOMAS ET KHALIL JOREIGE DE MARCO BELLOCCHIO ITALIE–FRANCE/2012/COULEUR/1H55/VOSTF/35 MM AVEC ISABELLE HUPPERT, TONI SERVILLO, MAYA SANSA, ALBA ROHRWACHER, PIER GIORGIO BELLOCCHIO « Le cas d’Eluana Englaro, une jeune Italienne, plongée dix-sept ans dans le coma et morte en 2009 après l’interruption de son traitement, provoquant un violent débat dans une Italie hystérique et en rien prête à l’aborder, ne constitue que le point de départ (le prétexte) de l’un des films les plus applaudis lors du dernier Festival du cinéma de Venise. Marco Bellocchio ne cache pas sa position en faveur de l’euthanasie mais il évite toute polémique et se garde de condamner ceux qui ne pensent pas comme lui. Loin de se lancer dans une attaque violente, il se contente de porter un regard plein d’empathie sur des personnes qui souffrent mais qui, malgré tout, luttent pour la vie. Nous voyons alterner quatre histoires au sein d’un pays incapable de réagir, gouverné par des politiciens qui s’affrontent sur le droit à la vie et le droit à la mort; un film évoquant un drame qui a ébranlé les consciences des Italiens jusque sur les bancs du Parlement, mais qui ne manifeste aucun mépris à l’égard du monde politique ou de l’Église. Bella addormentata est plutôt l’occasion, entre lumières étouffées et ambiances claustrophobes, de réfléchir métaphoriquement sur une Italie assoupie, plongée depuis trop longtemps dans un demi-sommeil. » MARIO SCUTERI FRANCE–LIBAN/2008/COULEUR/1H15/VOSTF/35 MM AVEC CATHERINE DENEUVE, RABIH MROUÉ « Au moment de la guerre israélienne au Liban de juillet 2006, les cinéastes et plasticiens Joana Hadjithomas et Khalil Joreige étaient loin de leur pays, à Paris. Ils réfléchissaient à distance aux puissances et impuissances du cinéma pour prendre en compte à la fois la violence brute, immédiate, factuelle de l’événement, et son infinie complexité […] En inventant un véritable dispositif analytique, Je veux voir met en scène et poursuit l’interrogatoire du couple. Grâce au véritable don d’elle-même que fait très généreusement Catherine Deneuve à cette expérience, qui est à la fois pure fiction et épreuve limite du documentaire. Dans son propre rôle, Deneuve interprète à la fois “une vedette”, “une Française” et d’une certaine manière le cinéma lui-même, se lançant sur la route du Sud-Liban, “pour voir”. […] Ce voyage lancé par la déclaration de son titre – titre qui revendique à la fois une sorte de dignité citoyenne minimale et une pulsion voyeuriste – devient une succession de glissements qui font vibrer les certitudes, décalent la reconnaissance d’images de ruines cent fois vues – donc plus du tout vues – aux actualités, délirent grotesquement le carnaval sécuritaire de cinquante mètres de route frontalière, font des habituels survols de la chasse israélienne un film de terreur. Quand les questions sont aussi présentes, aussi dangereuses et aussi invisibles que les mines enfouies partout dans la campagne. » JEAN-MICHEL FRODON, CAHIERS DU CINÉMA N° 634, MAI 2008 13