Sarkozy: gaulliste ou populiste? - Ecole de journalisme de Sciences

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Sarkozy: gaulliste ou populiste? - Ecole de journalisme de Sciences
Ecole de journalisme de Sciences Po
Sarkozy: gaulliste ou populiste?
Soumis par NOYON Rémi
"Je ne serai pas le candidat d’une petite élite contre le peuple". C’est la phrase clef du discours
qu’a prononcé Nicolas Sarkozy dimanche pour son premier grand meeting de campagne à Marseille. Le ton de la
campagne est donné: le président veut ratisser large à droite et se pose en défenseur d'une France minée par la crise
économique.
Nicolas Sarkozy s’en est pris hier aux "corps intermédiaires", tels que les syndicats, qui "n’aiment rien
tant que l’immobilisme". Il a de nouveau défendu l'utilisation du référendum et s’est prononcé pour
l’introduction d’une dose de proportionnelle. Avec en fil rouge la référence à la "France" et au "peuple"
contre "l'élite", devenue le maître mot de sa stratégie de communication.
Face à cette stratégie, la gauche hésite entre l'ironie et l'inquiétude. "C’est l’élite finale", moque lundi le
quotidien Libération tandis que le Huffington Post français titre "Le candidat du peuple enterre le
président du Fouquet’s". Chez Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche, le ton est plus grave pour
parler d'une "extrême-droitisation du discours" tandis que Corinne
Lepage, la candidate de Cap 21, va jusqu'à évoquer une "dérive fascisante".
La charge contre le président sortant est violente. Le Figaro, toujours fidèle,
lève le bouclier. Le quotidien titrait aujourd'hui : "Sarkozy : une certaine idée de la
France". La référence à de Gaulle devient explicite dans l'édito signé Paul-Henri du Limbert: "Si le gaullisme n'existe
plus, il reste encore un état d'esprit, celui qui consiste à dire, quoi qu'il en coûte, que la France peut faire face à l'adversité
si elle accepte les sacrifices". La thématique est connue : en période de crise,
il faut un capitaine à la barre. Le chroniqueur Guy Birendaum s’amuse d'ailleurs à comparer le discours du
président de Gaulle lors du putsch des généraux à
Alger le 22 avril 1961 à l’appel lancé hier par Nicolas Sarkozy : "Aidez-moi à réussir pour la France! Aidez-moi à
rassembler le peuple de
France !"
Le candidat Sarkozy mène une campagne offensive et espère bien rejouer le scénario de 2007. La proposition d'une
dose de proportionnelle peut être vue comme un appel du pied aux électeurs du Front National. Marine
Le Pen, qui donnait meeting à Lille au même moment que le
président-candidat, supporte mal de voir Nicolas Sarkozy s'emparer
de son thème de campagne. Le peuple contre les élites, les technocrates
et les "mondialistes" ?
C’est son credo ! Alors la leader
de l'extrême droite a brandi hier à la tribune un carton rouge
contre le candidat "des puissants", "de la petite minorité" qui
s’enrichit de la crise. Et de répéter que le vrai clivage est entre les "fils de France " et les partisans de la
"mondialisation mortifère".
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>> Pour voir ou revoir le discours de Nicolas Sarkozy >>
Crédit photo: Rémi Noyon
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