Le rue banc

Transcription

Le rue banc
N°43
Avril 2012
Imprimé
à 4300 ex.
(
titre
élastique
et
)
adhésif
LE RUE BANC
Journal
Pasteur et ses environs
11 rue de l’Espérance / Villejuif
rue.banc.free.fr / [email protected]
des gens du quartier
Le rue banc
fait son cinéma
Mercredi 16 mai 2012 / rue de l’espérance
quartier Pasteur / à partir de 20H30
Ce printemps débute avec une actualité
brûlante, un soleil généreux, une folie
printanière !
Et bien, pour donner une autre consistance
à cette activité journalistique, notre
groupe de gais lurons est heureux de vous
inviter à un événement plutôt pas banal.
Nous reprenons l’aventure déjà entreprise
il y a quelques années en créant une
soirée conviviale ouverte à tous.
Profitant de la chance que nos amis du
‘‘Cinéma Voyageur’’ vivent dans notre
quartier, nous préparons conjointement
une séance de cinéma en plein air,
le mercredi 16 mai 2012, angle rue de
l’espérance et voie des petits Jardins,
quartier Pasteur à Villejuif à partir de
20H30.
La
soirée
débutera
par
un
apéro
dinatoire où chacun pourra apporter
sa spécialité et lorsque la nuit sera
tombée, la projection pourra commencer.
Soucieux du détail, sachez que ‘‘Le cinéma
voyageur’’ est un groupe de mordus de
cinéma, qui tous les étés, sillonne nos
campagnes à dos de camionnette, plante
leur chapiteau ou simplement leur écran,
et projette des films en licence libre
pour le plaisir des petits et des grands !
Vous pouvez les retrouver et découvrir
leurs activités à l’adresse suivante :
http://www.cinema-voyageur.org/
Alors n’oubliez pas votre tabouret, votre
chaise ou votre canapé et peut être votre
plaid (il peut encore faire frais à cette
époque de l’année), le mercredi 16 mai,
une histoire vous sera contée dans votre
quartier !
Pierre et Fred.
...
Les baleines surfent sur les toits
et les girafes entrent dans le bâtiment
385
Mon rêve
Un jour, moi je serai quelqu’un d’important,
Infirmière, chirurgienne ou généraliste.
A partir du moment ou je soigne la vie, ou je soigne les gens
d’aujourd’hui et les gens de demain, sans attendre de merci
Un jour, moi je serai quelqu’un d’important,
Moraliste, Pianiste, Présidente
A partir du moment où je partage les choses, pour que tout
le monde ait quelque chose.
Un peu d’amour des autres, c’est très important, car
l’amour, c’est de réussir à tout partager ensemble.
Un jour, moi je serai quelqu’un d’important
Ne sachant où donner de la tête, mais sachant donner du
cœur aux enfants et sans regarder dans son portefeuille.
Un jour, moi je serai l’espoir de l’homme,
Donnant sans recevoir, mais donner quand même,
Une chose est sûre, ça va s’améliorer en vieillissant et se
multiplier.
Davidas Fatoumata, 11 ans et élève du collège Pasteur.
Les enfants d’Amine
grandiront dans notre quartier.
Amine a reçu une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire
Français). Les actions de l’école élémentaire Pasteur et des élus,
la mobilisation citoyenne des habitants (2200 signatures) ainsi
qu’une audience avec la sous-préfet ont permis de tranformer
cette OQTF en titre de séjour .
Bravo à la solidarité.
Gilbert.
ERDF devient écolo
ERDF a lancé un programme d’habillage de
ses transformateurs.
Petites fleurs, papillons, ciel bleu, la fée
électricité a frappé
De la couleur sur les murs du transformateur
en face de l’entrée de la MPT
Après la fresque de l école maternelle, voici
la fresque électricité.
A quand la prochaine fresque ?
Gilbert.
Une époque
formidable
Nous vivons une époque formidable.
Pendant que d’un côté de la planète, certains polémiquent sur la possibilité que la viande que nous
mangeons soit halal à la sortie de nos abattoirs, d’autres à l’autre bout, se posent la question de savoir
quel goût peut avoir un steak ; qu’il soit halal ou pas !
La belle affaire ; avant de me soucier de la façon dont une bête est sacrifiée, il me semble plus important
de connaître si son élevage était raisonné et si son alimentation était saine. A-t-elle connue les vertes
prairies françaises ou est-elle le résultat de l’élevage intensif. Dans des centres d’engraissement, le
bétail est fréquemment nourri au soja transgénique légalisé sur notre territoire par nos chers dirigeants.
La culture de ces organismes génétiquement modifiés, importés du Brésil ou d’autres contrées d’Amérique
- les tonnes de dioxyde de
carbone émises par cette nouvelle économie de la viande, sans parler des conséquences sur les populations
locales.
du sud, remplace des hectares de forêt équatoriale qui auraient pu compenser
S’il vous plaît, place aux vrais débats, stop aux balivernes !
Fred.
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idar
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o
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p
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Projet Hand
C’est vrai qu ‘on ne regarde pas assez... mais c’est peut-être pour ne pas constater combien on a changé.
Ce que j’étais hier a provoqué ce que je suis aujourd’hui et ce que je suis à l’instant même,
détermine ce que je vivrai demain.
Je dois donc progresser tout de suite pour améliorer mon avenir.
Voilà pourquoi nous
récoltons des bouchons en plastique qui aideront à acquérir du matériel handicapés
et développer des opérations humanitaires.
Pour cela, nous avons rénové un fauteuil roulant en bois avec un
bac de récupération de bouchons qui passe actuellement dans différentes structures
chaque semaine sur le territoire de Villejuif.
( Maison Pour tous Jules Valles, Collège Pasteur, Bibliothèque Pasteur,
Protection maternelle et infantile, Annexe Mairie...)
Si vous avez des bouchons alimentaires, ménagers, cosmétiques,
produits d’hygiène votre dépôt se trouve à l’adresse suivante.
les jeunes du quartier
Nord
Structure Ouverte Nord “Thibault”
Tel: 01 42 11 12 30 Port: 06 23 22 30 14
1 rue Séverine, quartier Pasteur, stade Gabriel Thibault - 94800 Villejuif
L’Auberge des idé
es
à découvrir...
un lieu agréable où on se sent bien,
un lieu d’échange, de rencontre,
Rendez vous au 60 rue Pasteur portail vert
13852
Ça me regarde...
Dans le numéro 42 du ‘’ rue banc’’ je souhaitais que deux mots soient
jetés à la poubelle. Le fameux « bon courage » que l’on cite à tort et à travers.
Un autre mot à jeter me vient à l’esprit : la pathétique question
«T’ES Où ?
Encore un bienfait du téléphone portable !
Avec lui, cette question est devenue un réflexe et la mobilité une évidence.
Autrefois, souvenez-vous, on était assigné à résidence et on se téléphonait sur des fixes .
Mais aujourd’hui , délocalisation oblige, vous pouvez être maintenant à côté
de votre interlocuteur ou carrément au TIBET.
Vous pouvez aussi raconter ce qui arrange amants ou maîtresses, à condition de surveiller les bruits
de fond ( mouette, haut parleur d’aéroport, bouchon de champagne qui saute).
T’ES Où ? a son domaine de prédilection : l’arrivée en gare quand tout le monde est déjà sur le quai,
le portable dégainé, les réponses sont aussi bêtes qu‘originales :
J’arrive à la gare ! Je te vois! Je descends du train ! Etc………
Mais, tout cela à une fin. Grâce au GPS bientôt disponible sur les téléphones portables,
il suffira de lire les coordonnées géographiques
Je suis à 30° de latitude nord et à 12° de longitude Est. OUF!
Rabelais a dit : Sciences sans conscience n’est que ruine de l’âme.
Bernard GHISLENI
J’ai appris un tru
c...
Petit rappel du Rue-Banc dernier :
Voici donc cette fabuleuse tuyauterie
que l’on nomme notre 2ème cerveau !
Et donc, on est d’accord hein ? notre corps est bien
composé de 1013 de cellules (attention à l’exposant !)
mais aussi et surtout de 1014 de bactéries qui se trouvent
pour l’essentiel dans nos intestins et nous protègent,
pour peu qu’on en prenne soin ! Chouette !
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>>>>
Parce
que la santé, la maladie... c’est quoi au fond
Quand mon corps s’exprime, par des boutons sur
ma peau, des éruptions, des écoulements, des
vomissements, des diarrhées, des abcès, que
sais-je encore…
je pense que je suis malade. Et quand mon
corps n’exprime rien, je pense que je suis en
bonne santé.
Bonne nouvelle ! n’ayons plus peur de nos
boutons, éruptions, écoulements, vomissements,
diarrhées, abcès… Parce que si on compare
notre corps à une maison, on sait bien qu’on
va régulièrement y créer des déchets, des
saletés, y casser des trucs, y entreposer des
tas de bidules dont au fond on voudrait bien
se débarrasser. Et si on ne prend jamais la
peine de les sortir nos poubelles, de nettoyer
notre intérieur, alors notre maison risque de
se détériorer en un rien de temps.
Et cependant vu de l’extérieur, tout semble
propre et net.
Cela peut durer longtemps, très longtemps,
jusqu’au moment où ça devient insupportable
et qu’on se retrouve contraint-e de le faire
ce grand nettoyage, de sortir nos poubelles
par toutes les ouvertures possibles de
notre demeure ! Et hop nous nous mettons à
assainir notre intérieur. Mais alors pour
l’extérieur.... quelle vision !
Tout le monde peut même penser qu’on est
« malpropre » et de ce point de vue extérieur,
notre maison est « malade ».
Et pourtant ! Chaque fois que notre corps
fait un grand nettoyage, c’est déjà qu’il a
l’énergie de le faire...
Il évacue ce qui l’empoisonne et l’intoxique.
Sortir ses poubelles, pour le corps, est donc
une preuve de sa réactivité et de sa capacité
à se maintenir en équilibre. Pas un signe de
dysfonctionnement. Bien au contraire ! Car la
« maladie » nous dit toujours quelque chose.
Elle nous permet de comprendre le message de
ce corps qui tente de se nettoyer pour essayer
de recouvrer son équilibre. La faire taire en
se précipitant pour supprimer à tout prix ses
« symptômes », c’est se priver d’une véritable
compréhension de notre corps, compréhension
de ce que tente de nous dire ce « mal» afin
d’en trouver la cause véritable... La plupart
du temps en effet, nous supprimons seulement
les symptômes mais pas la cause, et le mal
se glisse ailleurs, et souvent de façon plus
sournoise...
L’authentique thérapeute chez Hippocrate
n’est-il pas celle ou celui qui cherche la
cause de la cause de la cause… ?
Et puis… ne serait-ce pas parce que nous
les avons accumulés ces déchets, qu’au final
nous sommes obligé-es de les sortir « nos
poubelles » ? Et si la « maladie » n’était que
la conséquence d’un processus premier pendant
lequel j’ai accumulé toxines, stress, émotions
non exprimées, mauvais sommeil non réparateur,
mauvaise alimentation… ?
? Et
bien, j’ai appris un truc...
La « maladie » ne serait donc qu’une
évacuation, un nettoyage... ? En somme, si
j’attrape un rhume, ce ne serait pas la faute
du microbe mais bel et bien de ma maison
remplie de « poubelles » non évacuées, de cet
encrassage étouffant mon énergie vitale qui,
occupée à ne pas suffoquer intérieurement, n’a
pu empêcher ce microbe de m’agresser...
D’ailleurs, comme a fini par le reconnaître
Pasteur lui-même : « Antoine Béchamp avait
raison : le microbe n’est rien, le terrain est
tout ». C’est pas moi qui l’ai dit !
Evidemment si je prends soin de mon terrain
alors… Bon, je n’aurai plus ni boutons, ni
éruptions, ni écoulements, vomissements,
diarrhées, abcès… et je serai là
véritablement en bonne santé. Mais…
qui ne fait pas d’écarts, ni n’accumule ne
serait-ce qu’un peu de stress par-ci par-là ?
Allez… n’ayons plus peur ni honte de nos
boutons et éruptions qui nous tiennent si bien
informé-es pour peu qu’on les écoute un peu…
Un petit truc pour tenter de se connaître
mieux… ?
Se souvenir de 2 ou 3 circonstances de « maladies
» où nous avons « sorti nos poubelles ». En quoi
nous étions-nous éloigné-es de notre équilibre
intérieur dans les semaines, les mois qui
précédaient :
était-ce un stress physique que nous
n’arrivions pas à éliminer ? Un conflit où
nous ne pouvions « vider notre sac » ? Une
alimentation déséquilibrée depuis un moment ?
On peut essayer de chercher ce qui s’est
amélioré après cela : des vacances par exemple ?
une bonne nouvelle ? une rencontre opportune ?
Cette amélioration aura probablement donné
à notre corps le signal et la permission
d’ouvrir ses portes afin de « vider ses
poubelles »…
On peut essayer...
LaLouise
Merci à Jean-Jacques Crèvecoeur.
***
«  La maladie, c’est l’effort que fait le corps
pour retrouver son équilibre » - Carl Gustav
Jung
***
Pierre Jacques Antoine Béchamp est né le 15
octobre 1816 à Bassing (Moselle) et mort le 15
avril 1908 à Paris ; microbiologiste, docteur
ès-Sciences, docteur en médecine, en chimie, et
en pharmacie, grand adversaire des théories de
Louis Pasteur. Il est l’auteur d’une théorie sur
les microzymas (terme précurseur pour microbes.)
***
PS : Au fait, la respiration ventrale, vous
vous rappelez ? C’est une excellente ANTI
STRESS !!!
DES BABAYAGAS A VILLEJUIF…
Regardons ensemble !
Quelques quartiers de notre ville, composés en majorité
de pavillons sont en perpétuelle mutation.
Certains jeunes vont vivre dans la capitale dans des
petits studios aux loyers élevés. Mais plus tard, une fois
en couple, ils reviennent souvent, car ils veulent de
l’espace et de l’air moins pollué pour leurs enfants. Alors,
des écoles se construisent ou s’agrandissent, et cela
apporte de la gaîté. D’autres, installés dans la vie et nantis
recherchent la proximité de Paris.
Restent les anciens, qui connaissent toute l’histoire de
leur quartier, car il y vivent parfois depuis plus de 60
ans. Lorsque leurs forces déclinent, ils cherchent à se
rapprocher de leur famille, de leurs enfants, de leur lieu
de naissance. Ou alors ils vont en maison de retraite.
Il y a peu de temps dans notre quartier, un pavillon a
été mis en vente, sa propriétaire déplacée assez loin est
en maison de retraite dans un lieu moins cher. Elle avait
épuisé ses économies et n’avait pas d’autres solutions :
elle n’avait rien prévu, rien préparé, rien décidé… C’est un
peu triste. Mais « les vieux », c’est un marché juteux.
Ici dans notre ville, comme structure d’accueil pour
eux, il y a la maison de retraite de l’hôpital Paul Brousse,
les foyers logement AREPA et bientôt une résidence
privée avec parc ouvert sur la ville, c’est-à-dire à ses
habitants. Mais il n’y a pas d’habitats groupés, pas
de lieux autogérés comme on en trouve au Canada,
en Allemagne, en Suisse. En France, il n’y en a qu’une
trentaine en tout : à Paris, à Palaiseau, à Montreuil là ou
les Babayagas se battent depuis plus de 12 ans pour
faire aboutir leur projet, sous l’initiative de structures
contraignantes et parfois infantilisantes. Un lieu avec
espaces personnels et espaces communs ouverts sur
Voyage au Bénin
la ville, avec repas de quartier, AMAP, débats, aide aux
devoirs, possibilité d’achats groupés, etc.… Un lieu vivant,
un lieu d’échanges… Utopique tout cela ? La présence de
2 médiatrices est certes nécessaire, car l’autogestion, cela
s’apprend. Mais il en résulte au final des économies de
moyens, bon argument pour les financiers.
C’est selon Thérèse Clerc, une bonne alternative aux
structures proposées par les marchands de sommeil du
3ème âge.
A Saint Priest, une autre résidence Babayaga va être
construite dans les 2 ans à venir, en centre ville, dans
une ZAC écologique (pour la production de lumière et
de chaleur), autogérée, citoyenne, autonome, solidaire,
laïque. « Vieillir et habiter autrement dans la ville, inventer
son futur, son devenir, jusqu’à la fin de sa vie » dit
Geneviève Ryczcywol, présidente des amis de la maison
des Babayagas de Saint Priest.
Alors ici, chez nous, à Villejuif, pourquoi ne pas construire
aussi une maison Babayagas, avec entraide entre les
personnes, et une attention soutenue aux soins du
corps, de Taïchi, du Qi-Qong, des massages, du yoga,
de la relaxation, des séances de méditation, des cours
de cuisine bio, le tout ouvert au public avec un SEL, une
AMAP, des soirées philo ou psycho, culturelles, artistique.
Car tout est à inventer, tout est possible !
Oui pourquoi pas ? Puisque des pionnières nous
ont tracé la route…
Nicole Delmas
p
Cocoar
&
rico
Jeannette…
Je suis née en 1925, au coin de la rue Vérollot et de la rue de la Liberté, au-dessus
du café tenu par mes parents, originaires du sud de l’Auvergne.
A six ans, je suis entrée à l’école des filles de la rue Pasteur.
Les institutrices portaient une blouse bleu clair ou rose, et les petites filles
portaient des tabliers noirs à liseré rouge, offerts par la mairie. Le mien avait
un liseré bleu, et je portais des bottines à semelle de bois.
Nous étions assises à des pupitres, percés d’un encrier en porcelaine blanche, où
ma copine de derrière s’amusait à tremper mes nattes.
A l’aide d’un porte-plume de bois et d’une plume ’’Sergent-major’’, nous tracions,
à l’encre violette, de belles lettres penchées, avec des pleins et des déliés, que
nous séchions avec soin à l’aide d’un buvard rose.
Le cahier du jour et le cahier de devoirs étaient fournis par l’école, et le cahier
de brouillon acheté par la famille. Les tables de multiplication imprimées au dos
de la couverture m’étaient bien utiles, car je n’arrivais pas à les retenir.
On se servait aussi d’ardoises noires, en vraie ardoise, avec un cadre de bois blanc.
J’aimais l’histoire, le calcul, la lecture à haute voix, et quand nous chantions,
accompagnées du guide-chant, sorte de petit piano portatif posé sur le bureau,
actionné sur le côté avec une manette. En cours de couture, nous brodions, au fil
rouge, un alphabet au point de croix, suivi de notre nom.
Les punies devaient faire des lignes d’écriture ou rester debout dans un coin de la
classe. Les plus dissipées devaient présenter leurs mains repliées, bout des doigts
vers le haut, et la maîtresse y frappait avec sa règle carrée.
Les bonnes élèves recevaient des ’’bons points’’, et, en fin de semaine, un ’’billet
de satisfaction’’, ou un ’’billet d’honneur’’. Chaque mois, on devait faire signer
le livret de notes par les parents. Les meilleures étaient inscrites au ’’Tableau
d’Honneur’’.
Tous les Lundis, l’institutrice faisait l’inspection des cheveux, à la recherche de
poux et de lentes, et vérifiait la propreté des ongles de nos mains, posées à plat
devant nous.
Une infirmière venait deux fois par semaine. Elle soignait les écorchures avec de la
teinture d’iode et les bosses avec de l’arnica. Le docteur passait plusieurs fois
par an nous examiner et nous vacciner. Je donnais les biscuits vitaminés de l’école
à une copine. Ma grand-mère, elle, me faisait boire une infecte huile de foie de
morue pour me fortifier.
En récréation, nous jouions à la ronde, à la marelle, ou nous perchions sur un
banc en chantant « tu n’auras pas la patte à coco », balançant une jambe que celle
restée au sol essayait d’attraper. Un jour, jouant à saute-mouton pour faire comme
les garçons, je suis tombée sur le bitume, la tête la première, et je me suis cassé
les quatre dents de devant, en haut. Une autre fois, j’ai eu un ’’œil au beurre
noir’’ en jouant aux boules de neige dans la rue, parce que le copain d’en face
avait trop tassé la neige.
L’école des garçons était séparée de l’école des filles , mais on se passait des
petits mots sous une porte de la cour.
Le Samedi après-midi, on regardait des films de Charlot, dans le préau.
Avec le diplôme du Certificat d’Etudes, on m’a remis une encyclopédie, que j’ai
toujours .
Ma mère est morte à l’âge de 34 ans, en 1939. J’avais 14 ans. J’ai dû arrêter
l’école, pour aider mon père au café.
(
13852
Jeannette Barrié, Monique Lainé.
1962-2012
Cinquante ans,
Villejuif se souvient,
Que d’évènements,
Que de souffrances endurées,
La déchirure, l’exil, les regrets,
Des deux côtés de la méditerranée,
Des hommes, des femmes, des enfants,
Ont vu leur vie sacrifiée,
Nul ne peut oublier un seul instant,
Toutes ces années d’affrontements,
Entre des centaines de milliers de jeunes gens,
Devant le monument aux morts
Tous se sont exprimés, avec solennité,
Mais, ce 19 mars 2012,
J’ai vu un homme pleurer,
Un homme qui a tout enduré,
Mobilisé, en Algérie,
Ayant fait son devoir,
Mais sachant que rien n’arrête l’histoire,
Que tous les peuples ont soif de liberté,
Que tous les peuples doivent pour cela lutter,
Cet homme, Président de la FNACA,
Que je ne connaissais pas,
M ‘a donné envie de l’embrasser,
Le féliciter, le réconforter,
Lui dire quelle estime j’ai de lui,
Je l’ai vu pleurer, ému, les yeux embués,
En citant les noms des neuf jeunes Villejuifois sacrifiés,
Pour défendre des droits qu’on refusait,
Cet homme, je l’aime et le respecte,
Merci à tous ceux qui lui ressemblent,
Ils sont l’honneur de la France.
Rabah
13852
Ce numéro a été aidé financièrement par Jeanine Soutan, Nicole Delmas, Mr et Mme Muntaner,
Annie Luxereau, Sarah Labautière et Manuel Fernandes .
On espère que vous êtes bien tous inscrits sur les listes électorales car pour vous exprimer il est prévu des
élections tous les week-end de 2012, sinon vous pouvez toujours écrire dans le Rue Banc !!!
Je sousigné ________________________________demeurant____________________________________
A libeller puis à renvoyer ou déposer à :
Le Rue Banc, 11 rue de l’Espérance, Villejuif - 01 47 26 16 01 - chez Pierre Lenczner
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Nous encourageons tout le monde à s’asseoir sur un banc des rues pour
créer photos, dessins, textes, etc... à paraître dans le prochain numéro.
Réunion pour le N°44
Mardi 5 juin 2012 à 19h30
Auberge des Idées, 60 rue Pasteur, VILLEJUIF
Chaque article de ce journal est écrit sous
l’entière responsabilité de son signataire.
Composition : C. Carl.
Les précédents numéros du journal sont parfois disponibles sur papier mais
sûrement sur Internet http://rue.banc.free.fr/
Document imprimé par l’imprimerie Michel
Ne pas jeter pas jeter sur la voie publique.
verse la somme de 1 e, 10 e, 100 e, 1000 e, 10 000 e, 100 000 euros, 1 000 000 euros,
autre ________________________e (rayer les mentions inutiles)