Suis-je ce que j`ai conscience d`être

Transcription

Suis-je ce que j`ai conscience d`être
DM de Philosophie niveau Terminale S – 1135 mots
Corentin BULARD – 05/11/2014
Suis-je ce que j’ai conscience d’être ?
Être conscient, c’est se représenter le monde qui nous entoure, mais aussi se représenter soimême, c’est connaitre l’image que l’on dégage. Il peut paraitre évident que nous nous connaissons et
que nous avons parfaitement conscience de qui nous sommes, qui est mieux placé pour nous
appréhender que nous même ? Cependant, L’image de nous-même que nous renvoient les autres est
rarement celle dont nous avons conscience. Suis-je ce que j’ai conscience d’être si je ne me reconnais
pas dans l’image que autrui a de moi ? Et si je n’ai pas conscience de qui je suis, puis-je le découvrir ?
En premier lieu, nous nous interrogerons sur la raison de notre certitude à propos de qui nous
sommes, puis nous verrons pourquoi nous ne le sommes pas, et enfin nous terminerons par avoir
comment être conscient de qui nous sommes réellement.
Plan : (n’apparait pas sur la version papier)
I)
Pourquoi est-ce que je pense être ce que j’ai conscience d’être ?
- Je suis car je suis conscient de l’être
- Je suis moi et pas autre
II)
Pourquoi ne suis-je pas ce que j’ai conscience d’être ?
- Y’a-t-il un barrage entre moi et ma conscience ?
- Je suis moi, mais je suis les autres
III)
Comment savoir qui je suis réellement ?
- La confrontation aux autres
- Interroger notre conscience
Si nous pensons dans la direction de la Doxa, il est sûr que nous sommes conscients de qui
nous sommes. En effet, je sais qui je suis et je me connais mieux que personne. Depuis ma naissance,
J’ai appris à déterminer les limites de mon corps et de mon esprit, chose qu’il est impossible que les
autres ne sachent. La conscience existe à trois niveaux : La conscience sensation, qui est la conscience
immédiate et irréfléchie des choses (Entendre un son, Voir une image), la conscience perception
(Ecouter un son, Regarder une image) et la conscience réflexive. Quand je peux sortir de moi-même et
me percevoir. Je suis capable de d’utiliser ma conscience à ces trois niveau : Je peux marcher, bouger
sans m’en rendre compte, mais je peux aussi me contempler, réfléchir et agir. Si je me pose ces
questions, c’est que je suis capable de me remettre en question, et donc que je doute. Et donc comme
disait Descartes « Dubito ergo cogito, cogito ergo sum » Traduit : Je doute donc je pense, je pense donc
je suis. Si je suis capable de chercher à savoir qui je suis réellement, c’est que je suis moi.
Il est d’ailleurs évident que puisque j’ai cette habilité à pouvoir réfléchir sur moi-même, à tirer des
leçons de cette réflexion et ensuite agir sur ma personne en conséquence pour m’améliorer, je ne peux
être que moi moi-même. Qui d’autre que moi possède un total contrôle sur moi ? Le fait que quand
on est enfant on parle de soit à la troisième personne (« Franck veut manger » « Franck veut un
Bonbon ») pour demander à quelqu’un de répondre à nos propres besoins montre encore une fois que
nous sommes qui nous avons conscience d’être. D’autre part, si je me pose la question de savoir qui je
suis, c’est que je ne suis plus spectateur, mais acteur de ma propre vie.
Ainsi, comme j’ai conscience d’être l’acteur de ma vie, de pouvoir réfléchir et prendre des
décisions sur ma personne, je peux affirmer avec certitude que j’existe bel et bien, que je peux penser
et me distinguer d’autrui.
Mais si je tiens compte des parties reculées de mon êtres, de ces zones dont je n’ai pas connaissance
ou pas consciences, cette vérité reste t’elle valable ? Je peux affirmer que je suis ce que je suis en
prenant ce que je connais de moi, mais suis-je toujours le même avec ce que je ne connais pas ? Si ma
conscience ne tiens pas compte cela, suis-je toujours qui j’ai conscience d’être ?
Si je ne suis pas ce que j’ai conscience d’être, c’est qu’il y a un barrage, un filtre entre ma conscience
et moi. Il est vrai qu’il peut arriver de dire après une action irréfléchie « Je n’étais pas moi-même »
Comme par exemple Lionel Jospin en 2002 lors de la campagne présidentielle, qui, a justifié son
agression verbale envers Jacques Chirac par « Cela ne me ressemble pas ». Cela suggère qu’il y a
quelqu’un d’autre que moi qui détiens le contrôle de mes actions et de mes pensées. Dans cette
optique, à certains moments précis ou cette partie de moi prend le contrôle, je n’ai alors plus
conscience de mes actes et je ne suis donc plus conscient de qui je suis.
Pour mieux se connaitre, on peut avoir recours au jugement et au regard des autres. Comme
l’image de nous-même que nous renvoient les autres est différente de celle dont nous avons
conscience, elle peut apporter un complément d’information sur notre moi intérieur. On peut avoir
recours à diverses méthodes objectives comme par exemple une psychanalyse qui pourra mettre au
jour notre inconscient et les parts de nous que nous ignorions. Autrui nous renverra non pas l’image
de nous tel que l’on a conscience d’être, mais de qui nous sommes réellement, nous permettant de
rectifier notre vision de nous-même et d’être enfin qui nous avons conscience d’être.
D’une autre manière nous pouvons aussi interroger notre conscience réflexive, celle qui nous permet
de nous rendre compte et d’analyser ce que nous percevons. C’est le rôle de la philosophie, de nous
questionner pour mieux connaitre notre esprit et notre vision des choses. La conscience de soi de se
trouve qu’en s’ouvrant sur le monde et les autres. Interroger d’abord sa conscience réflexive, puis les
autres doit nous permettre de trouver quel est ce filtre qui fait de nous deux personnes et de le
minimiser voire de le détruire afin d’être bel et bien qui nous avons conscience d’être.
Conclusion :
Ainsi, nous avons pu constater que l’on est dans une certaine mesure ce que l’on a conscience
d’être, au sens où la conscience de soi nous représente à nous même et nous communique des
données fondamentales sur ce que nous sommes. Cependant, la connaissance de soi se voit aussi
limitée par certaines illusions qui nous rendent obscur à nous-même sur d’autres plans. Pourtant, ces
incertitudes ne sont pas à comprendre comme des fatalités dans la mesure ou la conscience de soi
peut se doubler d’une conscience réflexive, de la conscience d’autrui et aussi d’une conscience
pratique. Ainsi, sans être toujours ce que l’on a conscience d’être, il est possible d’y remédier et de se
connaître peu à peu grâce aux efforts et à un certain travail sur soi.