dr 02021 paralleles de style entre professeur et dirigeants
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dr 02021 paralleles de style entre professeur et dirigeants
CENTRE DE RECHERCHE RESEARCH CENTER DOCUMENTS DE RECHERCHE WORKING PAPERS DR 02021 PARALLELES DE STYLE ENTRE PROFESSEUR ET DIRIGEANTS AU-DELA D'UNE NOUVELLE QUERELLE DES ANCIENS ET DES MODERNES SUR LE LEADERSHIP Alain PEKAR LEMPEREUR* Novembre 2002 • PEKAR LEMPEREUR A. Professeur associé à l'ESSEC Directeur d'IRÉNÉ (Institut de Recherche et d'Enseignement sur la Négociation en Europe) GROUPE ESSEC CERNTRE DE RECHERCHE / RESEARCH CENTER AVENUE BERNARD HIRSCH - BP 105 95021 CERGY-PONTOISE CEDEX FRANCE TÉL. : 33 (0) 1 34 43 30 91 FAX : 33 (0) 1 34 43 30 01 Mail : [email protected] GROUPE ESSEC, ÉTABLISSEMENTS PRIVÉS D'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR, ASSOCIATION LOI 1901, ACCRÉDITÉ AACSB - THE INTERNATIONAL ASSOCIATION FOR MANAGEMENT EDUCATION, AFFILIÉ A LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE VERSAILLES VAL D'OISE - YVELINES. WEB : WWW.ESSEC.FR Parallèle entre styles professoral et dirigeant. Nouvelle querelle des Anciens et des Modernes RESUME : Un parallèle est dressé entre le style pédagogique du professeur de gestion et le style de leadership des dirigeants. Deux modèles sont contrastés. Les « anciens » renvoient au modèle du professeur maître de la méthode magistrale et déductive, qui conduirait au style du dirigeant autoritaire, fortement critiqué aujourd’hui. Les « modernes » supposent un professeur facilitateur de discussions, établissant un système d’équilibre des pouvoirs, de démocratie pédagogique, où les élèves jouent un rôle prépondérant dans un dispositif d’apprentissage inductif. Ce modèle pédagogique alternatif, que l’on retrouve dans les ateliers de négociation, permettrait l’épanouissement d’un style de leadership plus participatif. MOTS-CLES : Leadership, méthodes d’enseignement, méthode magistrale, déduction, grandes écoles, ENA, enseignement participatif, induction, démocratie pédagogique, atelier de négociation. ABSTRACT : A parallelism is made between the teachers’ style in business schools and the managers’ style in corporations. Two models are contrasted. The « ancient » one embodies the model of a professor favoring the lecturing and deductive method, that is to lead to a style of authoritarian leadership, which is strongly criticized today. The « modern » one refers to a teacher who acts like a discussion facilitator, establishing a system of balance of powers, of pedagogical democracy, where students play a preponderant role in inductive learning. This alternative teaching model, that is found for example in negotiation workshops, leads to the flowering of a more participatory leadership style. KEYWORDS : Leadership, teaching methods, lecturing, deduction, grandes ecoles, ENA, participatory teaching, induction, pedagogical democracy, negotiation workshops. Alain Lempereur, essec iréné 2 Parallèle entre styles professoral et dirigeant. Nouvelle querelle des Anciens et des Modernes INTRODUCTION Partant d’une analogie entre professeur et dirigeant, mon intervention distingue deux styles de pédagogie et deux modes de gestion. Suite à la remise en question de ses élites et de ses écoles, l’enseignement européen en gestion est appelé à un renversement dans la peine du modèle ancien de style autoritaire où la figure centrale, maître de tous les contenus, est le professeur dans le dispositif pédagogique, comme le dirigeant l’était en gestion. Bousculé par l’innovation, ce modèle est appelé à être remplacé par un style de leadership où le professeur, comme le dirigeant, puisent leur autorité davantage dans leur rôle de facilitateur des processus, dans un plus grand équilibre entre les parties en présence, que ce soit d’un côté les étudiants et le professeur, ou de l’autre, les équipes projets et le dirigeant. Osons partir d’une analogie, qui me semble essentielle, entre le métier de professeur et celui de gestionnaire. Le professeur gère une classe, comme un manager gère une équipe, avec habileté ou non ; son cours ressemble à un projet d’entreprise, avec un début, un processus et une fin, un micro-univers où transpirent ou non les valeurs entrepreneuriales. Aux yeux d’un analyste des pratiques, il est modèle ou anti-modèle d’une gestion performante. Un professeur développe une stratégie pédagogique qui parvient ou non à motiver ses étudiants et à installer une bonne ambiance de travail. S’il sait y faire, il innove, explore des terrains incertains créateurs de valeur, mobilise toutes les énergies pour canaliser les concepts, méthodes et outils divers, il délègue, il sait vendre les étapes les plus difficiles de sa démarche, met en place des processus d’apprentissage qui aident les étudiants à progresser, à remplir leurs objectifs, à donner le meilleur d’eux-mêmes au service du groupe et d’eux-mêmes, tout en accroissant la satisfaction avec l’environnement professionnel et avec le cours dans son ensemble. La popularité de son cours et les inscriptions en surnombre sont en quelque sorte les indicateurs de son succès sur le marché des cours. La capacité pour les étudiants de voler de leurs propres ailes en entreprise dans la mise en œuvre de processus complexes et de contenus conceptuels est la meilleure jauge de succès auprès des employeurs potentiels lors de recrutements subséquents. Que ses initiatives soient ou non couronnées de lauriers, en grande partie, le professeur est le premier contact avec l’entreprise, il en personnifie ou non le sens, il est son premier relais et l’incarnation du management pour les étudiants. Plus il pourra mettre en accord son style d’enseignement avec une vision positive de la gestion, plus il aura rempli son contrat. J’oserais dire qu’il n’y a pas d’un côté le monde de l’éducation (l’avant) et de l’autre le monde de l’entreprise Alain Lempereur, essec iréné 3 Parallèle entre styles professoral et dirigeant. Nouvelle querelle des Anciens et des Modernes (l’après), dans une schizophrénie temporelle, où théorie exprimée et pratique mise en œuvre demeurent déconnectées. A beaucoup d’égards, qu’il le veuille ou non, le professeur est le responsable du passage de relais avec l’entreprise et son rôle est crucial dans le choix et la mise en œuvre de méthodes pédagogiques s’il veut faire passer un style de leadership plutôt qu’un autre. Dans ce court point de vue, je voudrais mettre en évidence deux styles, l’une reliant les méthodes magistrales et le style autoritaire de gestion, l’autre les méthodes participatives avec un style plus motivant de leadership. Je crois en effet déceler un parallélisme entre des méthodes pédagogiques magistrales, encore trop souvent dominantes dans les cours de gestion en Europe continentale, et un style de gestion autoritaire qui a fait son temps et qui est remis en question, en même temps que les élites qui le portent. Nous verrons avec l’exemple français comment la méthode magistrale, fondée sur un déséquilibre permanent de prestations entre le professeur et les étudiants, a sa part de responsabilité dans la crise de légitimité des élites et dans le conflit récurrent entre dirigeants et exécutants. Pour parvenir à un réalignement des aspirations, l’innovation pédagogique s’impose de salut public. Ensuite, je proposerai l’hypothèse que toutes les méthodes pédagogiques qui privilégient une approche inductive et participative et qui reposent sur un meilleur équilibre des pouvoirs entre professeurs et étudiants mettent à l’honneur un style de leadership du professeur qui, s’il est bien intégré par l’étudiant, sert de modèle à reproduire, voire à sublimer, et constituera un atout majeur dans la carrière professionnelle du futur dirigeant. PREMIERE PARTIE. PEDAGOGIE MAGISTRALE ET CRISE DE LEGITIMITE DES ELITES Traits de la pédagogie magistrale ? En Europe continentale, que cela soit en France, en Italie, en Allemagne ou en Belgique, les cours magistraux demeurent la norme pédagogique. Un cours type se compose d’environ 90% de temps passé par le professeur à exposer des théories et au maximum de 10% de temps alloué à des échanges questions/réponses entre professeurs et étudiants, le plus souvent à la fin d’une séance. La quantité d’étudiants dans les cours rend parfois ce modèle quasi-obligatoire. Il en devient la norme pour de nombreux autres cours, où d’autres méthodes pourraient prévaloir. Alain Lempereur, essec iréné 4 Parallèle entre styles professoral et dirigeant. Nouvelle querelle des Anciens et des Modernes Dans ce système, construit sur la méthode ex cathedra, où l’on s’exprime en chaire dans un exposé de vérité, le professeur incarne la figure d’autorité et développe ses arguments. L’étudiant écoute de manière soumise, en silence, buvant cette parole supérieure comme du petit lait. Il n’y a aucun équilibre des pouvoirs entre le professeur et les étudiants, puisque l’un déploie sa parole, sans que l’autre n’ait réellement voix au chapitre dans la mise en forme de cette parole, encore moins dans sa remise en question. Il arrive que la présence au cours ne comporte aucune valeur ajoutée ; il suffit parfois de lire le manuel ou les notes de cours chez soi. L’on ne peut pas parler d’expérience pédagogique, tout au plus d’exposé conceptuel. Le bon cours magistral se veut d’abord beau, comme l’architecture d’une cathédrale peut l’être, avec ses nefs centrale et latérales, ses zones de clarté, par la simplicité de la lumière tombée du ciel, avec ses parties et sous-parties. Mon petit essai, avec ses deux parties et ses sous-parties, n’échappe pas à cette logique esthétique. Ainsi, la pensée développée est structurée, constructrice de connaissances et peu axée sur le savoir-faire. Il s’agit de comprendre ce qui se dit, plus tard éventuellement d’appliquer dans les séances de travaux dirigés et encore beaucoup plus tard dans la vie active, d’expérimenter. Comme l’application est secondaire, la pensée est abstraite, tout au plus exemplifiée. Cette démarche est propice à une déconnexion précoce des élites, professeurs et élèves, par rapport à la réalité du terrain. L’expression, par le temps long qui est donné au professeur, est monologique, reflet d’une pensée a priori, préconstituée et ensuite simplement restituée, avec une place limitée à l’improvisation ou à l’interrogation par le professeur, qui se promène dans un jardin dont tous les chemins ont déjà été tracés, balisés, sont bien entretenus, chaque saison. Au fond, dans la plus pure tradition déductiviste, le professeur énonce les grands principes, les concepts généraux et laisse aux séances de travaux dirigés la déduction des conséquences pratiques, i.e. d’application. Les assistants jouent en quelque sorte le rôle d’intermédiaires en charge de préparer l’étudiant au maniement plus ou moins vil de la glaise, du terrain. Il y a une forme de dérogeance qui veut que la noblesse professorale ne s’avilisse pas à toucher au concret. Alain Lempereur, essec iréné 5 Parallèle entre styles professoral et dirigeant. Nouvelle querelle des Anciens et des Modernes Le dirigeant au ton professoral Il n’est pas étonnant qu’un étudiant en gestion, qui n’aurait jamais vu que des enseignements magistraux, associe dans un même élan statut et style du professeur, appartenance à l’élite et reproduction des modèles présentés (Bourdieu, 1979), et qu’il adopte ensuite un ton professoral dans ses rapports internes à l’entreprise, voire dans ses rapports extérieurs dès qu’il croit pouvoir reproduire une relation de domination. Si l’on regarde les réunions en entreprise par exemple, le patron la présidera, n’hésitera pas à s’exprimer abondamment, sans avoir mis en place de processus explicite, il analysera, argumentera, synthétisera. Ses subordonnés l’écouteront, plus ou moins religieusement et oseront très rarement remettre en question son point de vue. Il se retrouvera dans une situation de monopole fréquent de la parole, qui se double de monopole dans la prise de décision finale. L’idée que la solution pourrait se construire en commun, au-delà du cercle restreint des élites, relève d’une vue de l’esprit, d’une forme d’idéologie socialisante, qui paraît incompatible avec la bonne marche de l’entreprise. Dans ce modèle, le dirigeant, surtout quand il énonce la décision, souvent en rupture par rapport aux discussions préalables, est aussi un prototype de la pensée cartésienne. Les principes directeurs, une fois mis en lumière, sont expliqués par le dirigeant, ils sont la bonne réponse, ont quasiforce de loi, transformant le patron en législateur unique. S’il le faut, le dirigeant sera seul contre tout détenteur de la raison et de la voie pertinente pour l’entreprise. Seuls les éléments pratiques sont à déléguer, parce que de toute façon ils sont insignifiants. Comme va la formule, une solution fonctionne en théorie, peu importe si elle fonctionne en pratique. Contestation du modèle autoritaire de gestion et d’enseignement de la gestion Durant les dernières années, en France, ce style de leadership, du guide solitaire, a été contesté et avec lui, les élites considérées comme mal formées au gouvernement des hommes. Que cela soit dans l’administration publique ou dans celle des entreprises, quelques grandes figures, parmi « les meilleurs d’entre nous », pour reprendre la formule que Jacques Chirac a utilisée pour désigner Alain Juppé, son ancien premier ministre français de 1995 à 1997, ont été fortement critiqués, pour leur incapacité à amener et accompagner des réformes, pour leur style abrupt et pour leur réticence maladive à consulter, même au plus fort de la contestation sociale. Le mot « négociation » était tabou et une forme d’autisme social semblait affubler certains dirigeants français. Alain Lempereur, essec iréné 6 Parallèle entre styles professoral et dirigeant. Nouvelle querelle des Anciens et des Modernes Au cœur de la tourmente, les critiques se sont élevées contre les écoles qui forment ces élites, que l’on trouve brillantes mais arrogantes, qu’il soient les produits de grandes écoles d’ingénieur, particulièrement Polytechnique, ou de grandes écoles de commerce, surtout les « trois parisiennes » (ESSEC, HEC, ESCP). Au sommet des institutions critiquées, figure bien entendu l’ENA, qui non seulement fournit les grands commis de l’état, mais aussi de nombreux dirigeants des grands groupes français, publics, privatisés, voire depuis toujours privés. Ainsi le dernier en date, X-ENA, Jean-Marie Messier a-t-il tour à tour été porté au pinacle et ensuite voué aux gémonies, pour son leadership solitaire, inspiré peut-être, mais coupé des réalités. L’ENA, symbole concentré de toutes les critiques Roger Fauroux, ancien directeur de l’ENA, indiquait récemment que l’ENA est au siècle actuel ce que Versailles était à l’Ancien Régime. Pourquoi l’ENA a-t-elle réussi, en dépit d’une certaine réussite dans la sélection et la formation de hauts fonctionnaires, à concentrer tant de critiques, dans l’opinion publique, mais aussi dans des cercles intellectuels très nombreux. Vilipender l’ENA, c’est tout à la fois dénoncer, pêle-mêle : une formation inadéquate des élites de la nation ; l’appropriation par l’impôt de moyens financiers importants pour former 100 personnes par an, qui plus est salariées, puisqu’elles sont fonctionnaires ; un instrument de reproduction sociale des élites avec une sous-représentation parmi les élèves des couches les plus défavorisées ; un berceau et un instrument d’un état omnipotent, du jacobinisme, de la centralisation du pouvoir ; une plateforme du corporatisme, de l’esprit de corps, du népotisme, de l’endogamie, de la confiscation des positions élevées dans l’appareil d’état et dans les conseils d’administration de grandes entreprises ; l’attribution de postes élevés à des fonctionnaires parfois très jeunes ; une priorité persistante aux intérêts de la sphère étatique par rapport à la sphère productive de création de valeur ; un réseau d’anciens qui président aux destinées de grandes entreprises, sans parfois la moindre connaissance préalable de la logique du monde des affaires et des techniques de gestion; un laboratoire pour l’élaboration de belles solutions en chambre, qui ne sont pas confrontées au terrain et à la réalité ; un style suranné de leadership directif, une inclination à l’arrogance et à la manigance et une opacité fréquente dans la prise de décision ; une capacité limitée à communiquer, à écouter, à coopérer avec les autres ; une tendance à imposer des décisions du sommet, sans consultation préalable ; et enfin une déconnexion générale par rapport aux problèmes de la « France d’en bas ». Alain Lempereur, essec iréné 7 Parallèle entre styles professoral et dirigeant. Nouvelle querelle des Anciens et des Modernes De nombreuses accusations que nous avons reprises ici sont loin d’être exactes et mériteraient d’être examinées en détail. La question n’est toutefois pas de nous prononcer ici pour ou contre le modèle de l’ENA, d’autant que nos équipes de formateurs à la négociation y sont juges et parties, puisqu’elles y interviennent depuis 1997. Force est toutefois de constater que cet ensemble de critiques finit par correspondre à la perception commune en France de l’inadéquation présumée des enseignements de gestion publique ou privée par rapport au terrain, que cela soit pour les futurs souspréfets formés à l’ENA et appelés à dialoguer avec des agriculteurs ou que cela soit pour les futurs dirigeants d’entreprises formés en grande école de commerce et censés motiver une équipe sur un projet. Transition méthodologique : Panofsky La lecture de l’ouvrage d’Erwin Panofsky, Architecture gothique et pensée scolastique (1967), est une ressource méthodologique utile, quoique inattendue, à ce point de l’exposé. En effet, cette étude sur la société du XIIIème siècle et sur ses élites met bien en évidence le passage d’un paradigme dans le domaine de l’éducation à un autre, qui est concomitant du passage de l’art roman à l’art gothique et des bouleversements concomitants dans d’autres champs d’activités professionnelles. Panofsky, traduit en français par Bourdieu, a montré que de nouveaux principes de pensée, de pédagogie et de profession sont apparus au moment de la renaissance des villes, du développement des premiers échanges qui rompent avec l’autarcie du premier Moyen Age, de l’émergence de la bourgeoisie, d’un besoin de libertés municipales. D’un côté, se sont affirmés les nécessités de clarté, de division, de hiérarchie, de classification en chapitres, d’une structuration systématique des problèmes, d’un recours à la logique, d’un recours à d’anciens textes, d’une réconciliation de la foi et de la raison, d’une première forme de libre examen, en somme, si ‘ose dire, une série de principes que la scolastique a consignés. Dans le même temps, naissaient les universités et les échanges académiques en Europe où à la Sorbonne Thomas d’Aquin l’Italien succédait à Grégoire l’Allemand. Les disputationes opposaient les élèves entre eux, mais aussi aux professeurs qui les poussaient à résoudre des conflits théoriques qui se faisaient jour ou qu’ils suscitaient (de Libera, dans Lempereur, 1991). Parce que ces principes étaient enseignés dans les universités à des personnes qui se retrouveraient dans des activités intellectuelles très diverses, l’on a vu des changements radicaux dans Alain Lempereur, essec iréné 8 Parallèle entre styles professoral et dirigeant. Nouvelle querelle des Anciens et des Modernes des champs aussi différents que l’architecture ou la poésie. De même que l’art gothique incarne ces principes que les architectes appliquent dans leurs cathédrales et les sculpteurs dans leurs niches, la poésie de sonnets apparaît, avec sa division en strophes, avec son nombre de vers fixes, ses rimes, etc. Une « force des habitudes » acquise dans les universités se retrouve dans des champs professionnels très différents. Mon sentiment est qu’à bien des égards, nous vivons aujourd’hui, sept siècles plus tard, une nouvelle révolution qui impose aux grandes écoles de gestion de se réformer en profondeur, pour répondre à une critique extérieure des clercs en décalage par rapport aux besoins économiques et sociaux. Les grandes écoles ont été, à un moment de l’histoire, dès la fin du XVIIIème siècle, une réponse astucieuse de la nation française pour tenter de former des cadres techniques que les universités avaient des difficultés à produire. Aujourd’hui, c’est cette réduction de la gestion à la technique, au quantitatif dominant, cette ignorance de la dimension humaine du management, qui mène elle aussi à une aporie. La pédagogie doit évoluer dans le même sens, avec un souci évident de réforme, de se mouler aux défis qu’elle est censée accompagner. DEUXIEME PARTIE. PEDAGOGIE INTERACTIVE ET EMERGENCE D’UN NOUVEAU MODELE PROFESSORAL ET GESTIONNAIRE Il est insuffisant de plaider pour une autre pédagogie, si l’on ignore ce dont cette pédagogie est le vecteur, son contenu. Un certain nombre de voies sont ouvertes par les théories de la personnalité, de la communication, de la motivation, de la négociation et de la gestion des conflits, de l’éthique d’entreprise, qui dessinent toutes à leur façon une vision renouvelée du leadership en entreprise. Loin de méconnaître les fonctions de l’entreprise et les champs de maîtrise qui demeurent nécessaires – la comptabilité, l’analyse économique et financière, la logistique, le marketing, etc. – , l’accent est mis dans ces théories sur le complément d’âme et de techniques relationnelles que l’on peut transmettre au futur dirigeant. Il ne s’agit pas simplement de former des managers, mais des hommes et des femmes d’entreprises, appelés à exercer des fonctions exécutives où les interactions humaines, quasi politiques, reprennent le dessus et où l’esprit de finesse doit venir compléter l’esprit de géométrie. Alain Lempereur, essec iréné 9 Parallèle entre styles professoral et dirigeant. Nouvelle querelle des Anciens et des Modernes Un contenu pour ce nouveau leadership. L’exemple des théories de la négociation Pour reprendre un domaine que je connais mieux, celui des théories de la négociation et de leur enseignement (Lempereur, 1998 a et b), il apparaît que les méthodes de négociation fondées sur les intérêts (« interest-based negotiations », Fisher & Ury, 1980) proposent une approche transversale valide pour toutes les formes de négociations et pour exercer un leadership latéral (Fisher, 1999). Ces méthodes insistent sur la nécessité d’une approche à dominante coopérative où les intérêts des différentes parties doivent être pris en compte, plutôt que de camper sur des positions toutes faites dans un esprit de compétition. Il convient d’inciter les étudiants à développer des solutions intégratives qui créent de la valeur commune, à distance d’un jeu à somme nulle, tout en privilégiant des critères de légitimité dans la répartition de la valeur créée. L’importance de la relation dans les interactions (Fisher et Brown, 1991 ; Ury, 1993) et de la mise en puissance de l’ensemble des partenaires (Susskind, 1996) est mise en lumière et conduit à renforcer les moyens d’une communication efficace (Meyer et Lempereur, 1990), alternant écoute et parole, avec un sens accentué de la prise de distance (Lempereur, 2001b). A ce premier modèle, s’ajoute celui qui insiste sur la nécessité de gérer les tensions dans la négociation (Mnookin et Lempereur, 2001) . Il ne s’agit pas simplement de pouvoir simplement analyser ou décrire une situation, il faut aussi pouvoir proposer des normes rationnelles et des préconisations d’action (Raiffa, 1980). Il faut pouvoir gérer le dilemme du négociateur entre maximisation des gains et minimisation des risques, entre création de valeur et répartition de valeur (Lax et Sebenius, 1986). Il s’agit d’être bon dans l’écoute et dans la parole, pour combiner les avantages de l’empathie et de l’affirmation de soi (Mnookin et alii, 1996, 1999) . Il faut reconnaître les risques de conflit d’intérêts qui naissent de la mise en œuvre d’un mandat et qui peuvent opposer mandants et mandataires (Pratt et Zeckhauser, 1985 ; Mnookin et Susskind, 1999). Outre ces modèles dominés par la théorie des jeux et les théories de la communication, il existe un corpus riche en psychologie cognitive et sociale qui évoquent les biais humains liés au conditionnement, aux perceptions partisanes, à l’ancrage, aux effets de formulation, à l’excès de confiance ou à la réaction de dévaluation par rapport aux concessions et opinions proposées par l’autre (Tversky et Kahneman, 1981 ; Neale et Bazerman, 1991 ; Ross, 1995). Il reste deux défis constants pour l’importation de méthodes souvent développées exclusivement en Amérique du Nord : l’accessibilité et l’acceptabilité. Il faut que les ouvrages soient Alain Lempereur, essec iréné 10 Parallèle entre styles professoral et dirigeant. Nouvelle querelle des Anciens et des Modernes disponibles en traductions (Fisher et alii, 1982 ; Lax et Sebenius, 1995) ou que des synthèses soient produites (Dupont, 1994 ; Rojot, 1994). Mais l’accessibilité des ouvrages ne les rend pas nécessairement acceptables. Ainsi les ouvrages de Fisher et Ury, s’ils sont en général bien considérés par des publics d’entreprise qui n’ont jamais suivi de formation à la négociation, sont plus mal reçus en gestion publique ou par des négociateurs chevronnés. On trouve les méthodes trop simplistes, matérialistes ou individualistes. En tout état de cause, ces théories ont intérêt à être adaptées, plutôt qu’adoptées, en France en particulier. Ainsi faut-il travailler intensément pour créer de nouveaux cas et de nouvelles méthodes (de Carlo et Lempereur, 1999 ; Lempereur 2002a), avec lesquels les participants aux formations peuvent se familiariser plus aisément. Ainsi il est possible de combiner un squelette conceptuel largement inspiré de méthodes nord-américaines, avec une peau de surface bien française. Pour reprendre Descartes : Larvatus prodeo (J’avance masqué). Si compte tenu de leur foisonnement l’on est obligé d’emprunter en abondance aux théories américaines (Lempereur, 2001a), c’est que l’intérêt théorique pour la négociation est resté très limité en France, en tant que tel. De nos jours, certains ouvrages traitent de domaines particuliers, comme la négociation sociale, internationale (Plantey, 1980 ; Rubin et Faure, 1993), juridique, etc. Plus prometteuse est la recherche sur des documents anciens traitant de négociation diplomatique, qu’ils émanent de théoriciens, comme au XVIIème siècle (Hotman, Lancelot, Wicquefort, Rousseau de Chamoy) et au XVIIIème siècle (Callières, Pecquet, L'Escalopier, Mably, Felice) ou de praticiens (Choisnin, Jeannin, Ossat, Béthune, Bassompierre, Richelieu, Mazarin, Lionne, Servien et d'Avaux, Vautorte, Estrades, etc.). Pour reprendre la réédition de Callières (2002), émergent comme thèmes à l’époque moderne l’importance de la négociation pour les affaires de l’état, la nécessité de constituer une discipline de la négociation et de l’enseigner, avec un équilibre conceptuel entre intérêts, passions et moralité, la préservation de la réputation, de son rang et des formes, le respect pour la culture de l’autre et le jeu des alliances en présence de négociateurs multiples. Que peuvent apporter ces théories classiques de la négociation aux Français et à leurs dirigeants en particulier ? Elles permettent de renouer avec une tradition oubliée, ancrée dans un passé glorieux. Les élites peuvent analyser leurs pratiques, les changer éventuellement et réellement apprendre de leur expérience, regagner une certaine légitimité en France et à l’étranger, découvrir un instrument de plus grande efficacité comme dirigeant, tout en approfondissant une nouvelle forme de démocratie, pédagogique et entrepreneuriale. Alain Lempereur, essec iréné 11 Parallèle entre styles professoral et dirigeant. Nouvelle querelle des Anciens et des Modernes Une pédagogie sous forme d’atelier pratique Sur le modèle du Program on Negotiation à l’université d’Harvard, la négociation s’enseigne dans plusieurs grandes écoles françaises, dont l’ESSEC, l’Ecole nationale des Ponts et Chaussées, l’Ecole centrale de Paris ou l’ENA, suivant les trois méthodes pédagogiques successives suivantes (Lempereur, 2002b), qui sont possibles dans des groupes d’une vingtaine de participants au maximum : 1. Impliquer les élèves (savoir-faire) : 50% du temps en classe Dès le début d’une séance de cours, les étudiants sont mis dans le bain, simulent entre eux la réalité de négociations en participant à des jeux de rôle, aussi proches que possible de la réalité. Ils accumulent ainsi des données brutes qu’il s’agira dans les étapes suivantes de faire affleurer durant la discussion et ensuite de conceptualiser. 2. Montrer aux élèves (savoir-faire et savoir-être) : 40% du temps en classe Durant la discussion (debriefing), les professeurs se comportent comme des facilitateurs. A distance de leur tour d’ivoire, ils montrent en direct la théorie en action, à travers les interactions avec les participants (congruence). Ils laissent chacun des élèves s’exprimer sur leur vécu durant les simulations, utilisent l’écoute active pour la reformulation des expériences multiples et achemine les opinions divergentes éventuelles vers des solutions de synthèse, qui se veulent plus sophistiquées intellectuellement que les opinions individuelles du départ. 3. Dire aux élèves (savoir) : 10% du temps en classe En fin de session, les professeurs résument les concepts essentiels qui sont ressortis de la discussion et les structurent de manière à permettre aux participants de les mobiliser ensuite dans leurs pratiques futures. Les principes saillants dans cette démarche pédagogique tripartite semblent les suivants : 1. Instauration d’une forme d’équilibre des pouvoirs entre professeurs et participants. Désormais, le professeur n’est plus seul en scène et même s’il garde son pouvoir ultime sur la note finale de l’élève, pendant tout le cours, il tente d’impliquer ses élèves dans la recherche de concepts et d’outils pertinents, par la maïeutique et les transforme en acteurs de leur apprentissage, plutôt qu’en spectateurs des théories. Alain Lempereur, essec iréné 12 Parallèle entre styles professoral et dirigeant. Nouvelle querelle des Anciens et des Modernes 2. Méthode inductive. Sur la base des données émanant de l’expérience des étudiants, ces étudiants découvrent les concepts par eux-mêmes. A chaque fois, le professeur peut intervenir pour valider les découvertes quand c’est nécessaire, ou les nuancer, ou les amender. Même ces données d’expérience et les interactions entre étudiants sont souvent une possibilité idéale pour le professeur de vérifier lui-même la pertinence les concepts induits d’expériences antérieures et de les affiner progressivement. 3. Appropriation personnelle des méthodes de négociation par les participants. Si on a découvert soi-même des concepts, plutôt que de se les voir imposer de l’extérieur par une autorité supérieure, il y a une bonne probabilité que l’on intègre comme siens de tels concepts, dont on voit mieux la pertinence et l’applicabilité. Ils ne sont pas plaqués sur soi, mais s’imposent comme résultat de sa propre expérience. 4. Méthode participative et interactive. La mise en puissance des participants et leur implication dans les simulations et les discussions indiquent une supériorité du travail en équipe, une possibilité de construire des concepts par capitalisation avec les autres. 5. Rôle du professeur, comme facilitateur et communicateur. Par une performance dans l’écoute et dans la parole actives vis-à-vis de toutes les parties (Salzer et Romano, 1990), le professeur recherche sans cesse les moyens d’impliquer les participants et de les aider à trouver eux-mêmes des solutions intégratives. Autant que possible, les contenus conceptuels émanent du dialogue avec les participants et non d’un monologue du professeur. 6. Méthode articulée autour du vécu et visant la pratique future. Les concepts ne tombent pas du ciel. Les simulations et jeux de rôle sont utilisés pour susciter leur nécessité et pour indiquer l’utilité qu’il y a à en disposer pour l’analyse des situations professionnelles et pour les pratiques futures (Lempereur, 1998, 2001a). 7. Préparatifs au leadership, vu comme une expérience de vie et non seulement comme un recueil de principes. Le plus souvent, les cours deviennent des micro-univers où ce ne sont pas simplement des techniques qui apparaissent comme indispensables pour réussir. Une éthique personnelle que le professeur est censé incarner maximum se construit dans l’esprit de l’étudiant et sert de modèle pour son métier futur de dirigeant. Alain Lempereur, essec iréné 13 Parallèle entre styles professoral et dirigeant. Nouvelle querelle des Anciens et des Modernes Opportunités tirées d’enseignements participatifs comme ceux des ateliers de négociation Des enseignements, comme ceux des ateliers de négociation, semblent utiles aux futurs dirigeants, à la fois pour leur suggérer des techniques, pour les aider à se construire eux-mêmes par la focalisation sur des qualités humaines essentielles au leadership et enfin pour établir un meilleur équilibre au sein du corps social et une meilleure intégration de ses élites. En termes de nouvelles techniques, l’accent est mis sur l’utilisation d’un processus de résolution conjointe de problèmes, en situation de contrat ou de conflit. La préparation y est essentielle et accompagnée par des grilles standardisées. Durant le processus, les participants sont appelés à recherche les intérêts des diverses parties pour construire des solutions intégratives en phase de création de valeur et à se servir du levier des critères de légitimité en phase de répartition de la valeur. Ils sont rendus attentifs à une gestion efficace de la divulgation et de l’échange d’informations, à la fois nécessaire pour la création de valeur, mais à manier judicieusement pour éviter l’exploitation. Ils développent le réflexe de dresser une cartographie des relations impliquées dans une situation complexe, tout en reconnaissant le rôle souvent central et positif d’un bon usage des passions. Ils peuvent faire la différence entre différents types d’écoute et de parole, et exceller aussi bien dans la prise d’écoute active et que de parole active, avec une capacité accrue de mise en puissance et de constitution d’alliances avec les personnes concernées par la négociation, y compris leurs supérieurs ou subordonnés hiérarchiques, qui ne sont pas nécessairement à la table. Ils veillent à approfondir la définition du mandat, en amont et en aval des interactions avec l’autre partie. Au-delà des techniques, c’est bien une nouvelle façon de vivre le leadership qui se fait jour. parmi les qualités émergentes figurent : l’exemplarité d’un esprit constructif unilatéral ; la coopération, la souplesse sur la forme et la fermeté sur le fond ; la reconnaissance spontanées de ses propres erreurs et le pardon des erreurs des autres ; l’humilité, l’acceptation des asymétries et le sens du service ; l’intelligence relationnelle et émotionnelle, vis-à-vis de tous ; la recherche incessante de confiance ; l’empathie et l’affirmation de soi, la prise de distance et de perspective ; la démarche intégrative et la créativité dans l’imagination d’expédients ; le calme dans la recherche de légitimité ; une transparence maximale ; le partage du pouvoir pour l’exercer plus efficacement, dans une démarche large de consultation ; l’acceptation du rôle de facilitateur dans la prise de décision ; la recherche du consensus le plus large ; le respect de la parole donnée, la fiabilité et la responsabilité dans l’exécution. Alain Lempereur, essec iréné 14 Parallèle entre styles professoral et dirigeant. Nouvelle querelle des Anciens et des Modernes Enfin, la combinaison d’un savoir-faire et d’un savoir-être vise à établir un meilleur équilibre au sein de la société. Des changements progressifs s’y marquent par une évolution négociée, plutôt que par des révolutions radicales imposées. L’idée est de réconcilier la société avec ses élites et de réconcilier les élites avec la société ; de suggérer des moyens pour construire ensemble une conception adulte de la société ; de rechercher un dialogue plus large et plus fructueux entre le gouvernement et les administrés, entre le gouvernement et le monde des affaires, entre dirigeants et leaders syndicaux, entre professions (ingénieurs et managers), entre professeurs et étudiants ; d’élargir en somme l’assise démocratique. Risques et limites d’enseignements participatifs Voici quelques problèmes qui subsistent suite à ce type de formation (Lempereur, 1998a) : Exogène (1) : Les patrons des élites. Ceux qui excellent dans l’ancien modèle et n’ont pas été formés aux techniques nouvelles sont peu enclins à les valoriser ou à les mettre en œuvre. Ils exercent le pouvoir et veulent continuer à en profiter à l’ancienne mode. Ils peuvent ne pas voir le besoin de changement structurel, au-delà des effets d’affichage, d’une rhétorique superficielle de convivialité. Exogène (2): "La France d'en bas". Ces changements arrivent-ils trop tard aux yeux de la plupart d’entre nous ? Comment y croire ? Seront-ils jamais suffisants ? N’y a-t-il pas un risque de rejet, quoi que les élites professorales et dirigeants fassent et quelle que soit l’ampleur de l’évolution ? La « France d’en bas », peu participante – parce que peu impliquée – dans les choix qui la concernent, fait tout autant partie des vieilles façons de faire. Ses membres peuvent-ils et veulent-ils changer ? Assumeront-ils les responsabilités qui accompagnent ce bouleversement où ils sont appelés à devenir des acteurs plus sollicités à l’école ou en entreprise ?Peuvent-ils même voir le changement chez les autres, quand il s’opère ? Pourra-t-on jamais éviter l’objection selon laquelle nos élites sont si mauvaises, si indignes de nous diriger, quelque performantes et attentives à nos besoins qu’elles deviennent ou soient ? Endogène (1): L’écoulement du temps. Si j’ai été formé il y a quelque temps, je risque de me retrouver esseulé dans un environnement où personne ne se comporte comme moi, n’utilise les mêmes méthodes que moi, alors à quoi bon ? N’aurai-je pas tendance à oublier ce que l’on m’a dit, de revenir à mes anciennes manières de faire, que je connais bien ? Que faire contre la force des habitudes ? Alain Lempereur, essec iréné 15 Parallèle entre styles professoral et dirigeant. Nouvelle querelle des Anciens et des Modernes Endogène (2) : Les lacunes. La théorie est claire pour les cas évidents et simples, mais quid de cas auquel je suis confronté et qui, complexe, n’entre pas dans les catégories enseignées ? Soit la théorie peut y répondre, mais je ne le saurai jamais. Soit la théorie ne peut pas encore répondre, mais comme je ne demanderai pas au théoricien, je n’en saurai pas davantage et le théoricien ignorera les limites de telle ou telle théorie et ne pourra la développer qu’avec difficulté (Lempereur, 2001a). CONCLUSION : L’ANCIEN OU LE NOUVEAU ? Quand je rencontre un(e) enseignant(e) ou un(e) dirigeant(e), comment pourrais-je reconnaître qu’il (ou elle) a été formé(e) ou non à ces méthodes participatives ? Cela restera toujours difficile à discerner avec certitude, mais se mesurera en grande partie à son efficacité relationnelle et au plaisir des autres d’interagir avec lui ou elle. François de Callières (1717) nous aide en dépeignant le ministre ou négociateur idéal à construire : "Esprit accord, liant et insinuant, maître de son humeur et de ses mouvements, qui sache régler sa conduite sur le caractère d'esprit et sur les différentes humeurs des hommes avec qui il est en commerce." Cette définition pourrait tout aussi bien s’appliquer au professeur idéal ou au gestionnaire idéal, mais il semble qu’elle soit loin de désigner l’enseignant ou le dirigeant que l’on croise dans la plupart de nos écoles ou de nos entreprises. Mais dans ces lieux, comme dans beaucoup d’autres, l’important est de participer… Alain Lempereur, essec iréné 16 Parallèle entre styles professoral et dirigeant. Nouvelle querelle des Anciens et des Modernes Bibliographie ARROW (Kenneth), MNOOKIN (Robert) & Alii (dir.). Barriers to Conflict Resolution. New York: Norton, 1995. BOURDIEU (Pierre). La Distinction. Paris : Minuit, 1979. CALLIERES (François de -). 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Hirsch BP 105 F - 95 021 Cergy Cédex, France Bureau: 33 1 34 43 30 65 Fax: 33 1 34 43 30 01 Email: [email protected] Alain Lempereur, essec iréné 18 ESSEC CE NTRE DE RECHERCHE LISTE DES DOCUMENTS DE RECHERCHE DU CENTRE DE RECHERCHE DE L’ESSEC (Pour se procurer ces documents, s’adresser au CENTRE DE RECHERCHE DE L’ESSEC) LISTE OF ESSEC RESEARCH CENTER WORKING PAPERS (Contact the ESSEC RESEARCH CENTER for information on how to obtain copies of these papers) [email protected] 1997 97001 BESANCENOT D., VRANCEANU Radu Reputation in a Model of Economy-wide Privatization. 97002 GURVIEZ P. The Trust Concept in the Brand-consumers Relationship. 97003 POTULNY S. L’utilitarisme cognitif de John Stuart Mill. 97004 LONGIN François From Value at Risk to Stress Testing: The Extreme Value Approach. 97005 BIBARD Laurent, PRORIOL G. Machiavel : entre pensée du pouvoir et philosophie de la modernité. 97006 LONGIN François Value at Risk: une nouvelle méthode fondée sur la théorie des valeurs extrêmes. 97007 CONTENSOU François, VRANCEANU Radu Effects of Working Time Constraints on Employment: A Two-sector Model. 97008 BESANCENOT D., VRANCEANU Radu Reputation in a Model of Exchange Rate Policy with Incomplete Information. 97009 AKOKA Jacky, BRIOLAT Dominique, WATTIAU Isabelle La reconfiguration des processus inter-organisationnels. 97010 NGUYEN. P Bank Regulation by Capital Adequacy and Cash Reserves Requirements. 97011 LONGIN François Beyond the VaR. 97012 LONGIN François Optimal Margin Level in Futures Markets: A Method Based on Extreme Price Movements. 97013 GROUT DE BEAUFORT Viviane Maastricth II ou la copie à réviser. 97014 ALBIGOT J.G., GROUT DE BEAUFORT V., BONFILLON P.O., RIEGER B . 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Une revue internationale des recherches. 98032 DEMEESTERE René La comptabilité de gestion dans le secteur public en France. 98033 LIOUI A., PONCET Patrice The Minimum Variance Hedge Ratio Revisited with Stochastic Interest Rates. 98034 LIOUI A., PONCET Patrice Is the Bernoulli Speculator always Myobic in a Complete Information Economy? 98035 LIOUI A., PONCET Patrice More on the Optimal Portfolio Choice under Stochastic Interest Rates. 98036 FAUCHER Hubert The Value of Dependency is Plant Breeding: A Game Theoretic Analysis. 98037 BOUCHIKHI Hamid, ROND (de) Mark., LEROUX V. Alliances as Social Facts: A Constructivist of Inter-Organizational Collaboration. 98038 BOUCHIKHI Hamid, KIMBERLY John R. In Search of Substance: Content and Dynamics of Organizational Identity. Page 4 98039 BRIOLAT Dominique, AKOKA Jacky, COMYN-WATTIAU Isabelle Electronic Commerce on the Internet in France. 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LANTZ F., PHILIPPE F. La pénétration du Diesel en France : tendances et ruptures. 01020 BARONI Michel, BARTHELEMY Fabrice, MOKRANE Mahdi Physical Real Estates: Risk Factors and Investor Behaviour. 01021 01022 BESANCENOT Damien, VRANCEANU Radu Quality Leaps and Price Distribution in an Equilibrium Search model 01023 BIBARD Laurent Gestion et Politique 01024 BESANCENOT Damien, VRANCEANU Radu Technological Change, Acquisition of Skills and Wages in a search Economy 01025 BESANCENOT Damien, VRANCEANU Radu Quality Uncertainty and Welfare in a search Economy 01026 MOTTIS N. , PONSARD J.P., L’impact des FIE sur le pilotage de l’entreprise Page 9 01027 TAPIERO Charles, VALOIS Pierre The inverse Range Process in a Random Volatibility Random Walk 01028 ZARLOWSKI Ph., MOTTIS N. Making Managers into Owners An Experimental Research on the impact of Incentive Schemes on Shareolder Value Creation 01029 BESANCENOT Damien, VRANCEANU Radu Incertitude, bien-être et distribution des salaires dans un modèle de recherche d’emploi 01030 BOUCHICKHI HAMID De l’entrepreneur au gestionnaire et du gestionnaire à l’entrepreneur. 01031 TAPIERO Charles, SULEM Agnes Inventory Control with suppply delays, on going orders and emergency supplies 01032 ROND (de) Mark, Miller Alan N. THE PLAYGROUND OF ACADEME : THE RHETORIC AND REALITY OF TENURE AND TERROR 01033 BIBARD LAURENT Décision et écoute 01035 NAPPI-CHOULET Ingrid The Recent Emergence of Real Estate Education in Frenche Business Schools : The Paradox of The French Experience 2002 02001 ROND (de) Mark The Evolution of Cooperation in Strategic AlliancesThe legitimy of messiness. 02002 CARLO (de) Laurence Reducing violence in Cergy or implementing mediation procession Neighborhoops near Paris 02003 CARLO (de) Laurence The TGV (Very High Speed Train) Mediterranée Decision Process 02004 CARLO (de) Laurence May 1968 : The Role of a Special Event in the Evolution of Management Education in France 02005 BEMMAOR Albert Market Segmentation Research : Beyon Within and Across Group differences 02006 BOURGUIGNON Annick The Perception of Performance Evaluation Criteres 02007 ALFANDARI Laurent A Path Retinteing Algorithm For the Generalized Assignment Problem. 02008 FOURCANS André, VRANCEANU Radu ECB Monetary Policy Rule : Some Theory and Empirical Evidence. 02010 EL KAROUI Nicole, JEANBLANC Monique, LACOSTE Vincent. Optimal Portfolio Management with American Capital Guarantee. 02011 DECLERCK Francis, CLOUTIER Martin L.. The Champagne Wine Industry : An Economic Dynamic Model of Production and Consumption. 02012 MOTTIS Nicolas, PONSSARD Jean-Pierre. L’influence des investisseurs institutionnels sur le pilotage des entreprises. 02013 DECLERCK Francis Valuation of Mergers & Acquisitions Involving at least One French Food Company during the 1996-2001 Wave. Page 10 02014 EL OUARDIGHI Fouad, PASIN Frederico Advertising And Quality Decisions Over Time. . Page 11