Dis-moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es…
Transcription
Dis-moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es…
éditorial Dis-moi ce que tu manges et je te dirai qui tu es… O uvrez votre poste de télévision et quelle que soit la chaîne que vous capterez, vous risquez fort de tomber sur un programme parlant d’alimentation ou de recettes culinaires. Ouvrez internet et vous aurez accès à des milliers de sites parlant de l’alimentation et proposant des recettes de cuisine. En 2011, l’alimentation est devenue une des préoccupations principales de tout un chacun en Europe occidentale. Dans les pays du Tiers-Monde et pour nos ancêtres, alimentation signifiait survie et il fallait bien chercher de quoi se nourrir : il fallait manger ce que l’on avait trouvé. La richesse du monde occidental permet maintenant de sélectionner la nourriture avec beaucoup plus de précision, en tenant compte des facteurs de risque cardiovasculaire et en choisissant des aliments favorisant la santé à long terme. Que de mal n’a-t-on pas dit des graisses ? Que de mal n’a-t-on pas dit du cholestérol ? Plus tard, on a compris que le problème n’était pas si simple et qu’il y avait graisses et graisses et cholestérol et cholestérol. Quel mal n’a-t-on pas dit de l’alcool ? Puis, soudain, sont apparues des études indiquant qu’une consommation modérée de vin rouge serait un facteur protecteur. Une partie du monde actuel recherche donc l’alimentation idéale permettant de maintenir une bonne santé à très long terme. Parallèlement, pour des raisons économiques et culturelles, on «… produire toujours à meil a vu se multiplier des aliments riches en graisses, riches en calories, avec imleur marché et ne pas tenir plantation de chaînes alimentaires pro posant frites, coca-cola et autres bombes compte de la qualité …» caloriques. De ce mouvement est probablement née une explosion de l’obésité dans les pays occidentaux, aussi bien chez l’adulte que chez l’enfant. Notre richesse induit donc de multiples problèmes de santé. Comme disait la chanson : «Allons-nous donc mourir étouffés sous des tonnes de bouffe ?». Mais rien n’est simple car parallèlement à cette explosion de l’obésité, les canons de la beauté que l’on veut nous imposer sont plutôt ceux de l’anorexie mentale avec les dégâts que cela peut produire dans notre population féminine particulièrement, suivant l’exemple des mannequins. De plus, l’alimentation étant une source incommensurable de bénéfices, on assiste à une guerre des industriels pour produire toujours à meilleur marché et ne pas tenir compte de la qualité des aliments. Inutile de rappeler les scandales du poulet à la dioxine, des huiles frelatées, des légumes riches en pesticides, de l’accumulation de DDT dans la chaîne alimentaire. En plus apparaissent maintenant des organismes génétiquement modifiés qui font l’objet de multiples guerres économiques et idéologiques. Dans cette incertitude s’engouffrent de multiples charlatans qui viennent vous proposer, qui des oligoéléments, qui des huiles essentielles, qui des produits miracles tels que gelée royale, propolis et autres… De plus, moult spécialistes proposent des régimes très raffinés plus ou moins sévères mais dont l’utilité n’a que très rarement été prouvée. Certains vous imposent une véritable dictature de l’alimentation. Dans ce mélange d’idées, il est difficile de voir clair, raison pour laquelle Quadrimed a décidé d’organiser son Congrès sur le sujet de l’alimentation car finalement, «nous sommes ce que nous mangeons». Nous espérons qu’en sortant de ce Congrès, les participants auront une idée beaucoup plus claire de ce que nous savons et de ce que nous ignorons sur me Le Comité d’organisation (de gauche à droite) : M Elvire le problème fondamental et quotidien d’une alimentation Crettol, Drs Jean-Georges Frey, Claude Vaney, Werner Karrer, Isabelle Rittmeyer, Pr Jean-Marie Tschopp, Dr Olivier Berclaz, saine. Mme Mady Michel, Drs Helena Shang Meier et Stephan Eberhard. Absents sur la photo : Drs Christian Eggs, Romeo Providoli et Jean-Marie Schnyder Dr Jean-Georges Frey Président du Congrès 2011 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 26 janvier 2011 05_35446.indd 1 181 20.01.11 06:57