4ème Amédée Gordini Critérium de la Vallée de la Bruche 26 mars

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4ème Amédée Gordini Critérium de la Vallée de la Bruche 26 mars
4ème Amédée Gordini Critérium de la Vallée de la Bruche
26 mars 2011
Ceux qui ont participé aux éditions précédentes du Critérium espéraient avoir tout vu... Mais
c'était sans compter sur les ressources intarissables de Dimitri Fluck assisté de papa Jean-Marc
et du frangin Gaël. Ils avaient promis une épreuve d'anthologie tracée, rappelons-le, dans le plus
pur esprit des années 70. Force est de constater que le "Fluck Flucks Klan" (appelons ça le FFK,
c'est plus facile à prononcer !) a bien tenu parole. Comme toujours, le plateau avait fière allure
avec quelques berlinettes Alpine, R5 turbo, Austin Mini, R8 Gordini ou Porsche de toutes
époques, ainsi que des voitures plus rares tels qu'une Sovam 11OO, une Matra Djet V, une Audi
Quattro ex-usine ou encore un buggy APAL Multimaco Renault. La plupart des ténors de la
spécialité émargeaient au départ avec l'intention ferme d'en découdre à travers les nombreux
pièges du Critérium. Les néophytes quand à eux trouvaient là l'occasion d'affiner leurs
connaissances en prévision d'épreuves futures.
En fait, tout le monde fut cueilli à froid dès la ligne de départ. Les "débutants" se sont trouvés
confrontés à un fléché non métré déroutant tandis que les experts ont eu à décrypter d'entrée
une arête de poisson - ou fléché allemand - dans le dédale des ruelles de Saales. Bientôt, le petit
bourg semblait revenu quarante ans en arrière avec des voitures d'un autre âge circulant dans
tous les sens et hésitant aux intersection sous le regard hilare des villageois ravis du spectacle.
Seul un triste plaisantin a cru bon de s'illustrer en dissimulant certains contrôles, ce qui n'a pas
contrarié outre mesure le bon fonctionnement de la manifestation. Les plus aguerris se sortent
assez rapidement de ce dédale, mais la suite ne leur laisse pas le moindre répit ; chaque
kilomètre parcouru révèle une ou plusieurs astuces démoniaques jusqu'à un contrôle de passage
où le sourire commercial des préposés ramène un peu d'humanité. Malheureusement, ceux qui
se précipitent de manière irréfléchie pour faire tamponner leur feuille de route s'aperçoivent trop
tard qu'il convenait auparavant de faire le détour par une petite ruelle invisible ! Les "fluckeries"
succèdent ainsi aux "fluckeries" sur près de 140 kilomètres parmi lesquels des tronçons de la
célèbre spéciale du Salm disputée dans le cadre du Rallye WRC de France Alsace.
A la pause du Col du Welschbruch où un casse-croûte copieux attend les rescapés, une
hiérarchie très provisoire se dessine dans les deux catégories. Mais la navigation classique qui
suit jette un nouveau trouble dans les esprits avant un féroce puzzle cartographique ou même les
meilleurs spécialistes finissent par perdre le nord. A la nuit tombante, dans le pittoresque village
vigneron de Mittelbergheim, les hésitations et tergiversations des équipages sont observées d'un
œil bienveillant par la maréchaussée consciente qu'elle n'aura pas à intervenir sur ces clients là...
Lorsqu'enfin les premières voitures reviennent à Saales, les débats entre équipages sont
animés : certains ont perdu toute illusion, tandis que les mieux placés redoutent à juste titre
l'étape de nuit qui reste encore à couvrir. Tracée pour l'essentiel en navigation classique, elle
comporte une série de VO "hors carte" non repris sur les documents fournis dans le road-book.
Le parcours idéal est à tracer par déduction, ce qui nécessite une expérience certaine... que tout
le monde n'a pas ! Le Pays d'Ormont, d'ordinaire si accueillant, prend un aspect sinistre et hostile
dans l'obscurité, la pluie et le brouillard. Seule une lumière blafarde confirme aux égarés livrés à
eux-mêmes qu'il y subsiste encore de temps à autre âme qui vive au fond de cette immense
forêt. Les plus affutés et les plus persévérants - ce sont souvent les mêmes ! - parviennent à
rejoindre Moyenmoutiers par l'itinéraire prescrit, tandis que les autres rejoignent l'ultime contrôle
par un accès plus direct mais fortement pénalisant. La fin du parcours est cette fois dédiée aux
seuls conducteurs avec une petite route sinueuse à souhait où la pression accumulée durant des
heures peut être évacuée par le simple bonheur de conduire. A l'arrivée, personne ne se hasarde
à émettre le moindre pronostic, tant les parties de jardinage ont été intenses pour tout le monde.
Finalement, dans chacune des catégories, un quatrième vainqueur différent en autant d'éditions
suffit à démontrer que la routine n'est pas de mise dans cette terrible classique que constitue
l'Amédée Gordini Critérium de la Vallée de la Bruche.
Classement Expert:
Classement débutants: