recueil de poèmes blog
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Recueil de poèmes Mon rêve familier Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime, Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend. Car elle me comprend, et mon coeur transparent Pour elle seule, hélas! cesse d'être un problème Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême, Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant. Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l'ignore. Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore, Comme ceux des aimés que la vie exila. Son regard est pareil au regard des statues, Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a L'inflexion des voix chères qui se sont tues. Paul Verlaine (Poèmes saturniens) Elaeudanla Teïtéïa Sur ma remington portative J'ai écrit ton nom Laetitia Elaeudanla Teïtéïa Laetitia les jours qui se suivent Hélas ne se ressemblent pas Elaeudanla Teïtéïa C'est ma douleur que je cultive En frappant ces huit lettres-là Elaeudanla Teïtéïa C'est une fleur bien maladive Je la touche du bout des doigts Elaeudanla Teïtéïa S'il faut aller à la dérive Je veux bien y aller pour toi Elaeudanla Teïtéïa Ma raison en définitive Se perd dans ces huit lettres là Elaeudanla Teïtéïa Sur ma remington portative J'ai écrit ton nom Laetitia Elaeudanla Teïtéïa Serge Gainsbourg Pourquoi la vieille femme boite Sais-tu pourquoi la vieille femme chante ? Elle a soixante ans et six petits-enfants à nourrir Ses fils et leurs femmes sont dans le Sud à la mine d’or Chaque jour elle trait la chèvre et vend le lait Pour acheter du savon et laver les enfants Elle leur donne à manger et attache la chèvre Le soir auprès du feu elle leur conte les histoires d’autrefois Je sais pourquoi la vieille femme chante Sais-tu pourquoi la vieille femme s’endort ? Elle se repose dans l’ombre, la nuit elle pense Au lendemain : donner à manger aux enfants et faire paître la chèvre Sarcler le jardin et arroser les plants de fève Réparer le chaume du toit et préparer la grange Piler le mil et le maïs, vanner, allumer le feu… Je ne sais pas quand la vielle femme s’endort Sais-tu pourquoi la vieille femme boite ? Elle va chercher l’eau le matin au puits qui est si loin Chercher le bois avec sa hache à la forêt qui est si loin Elle va au champ chercher des feuilles de courge laissant la chèvre à l’attache près du puits Elle rentre vite à la maison préparer le repas des enfants Je sais pourquoi la vieille femme boite. Lupenga Mphande Bangui Elle est là Yarné Seule devant le fleuve Toute une saison l’Oubangui s’est gorgé de pluie Il coule vite Yarné reste sur le rive Elle voudrait bien aller de l’autre côté des vagues Et se perdre dans leurs miroirs Elle voudrait découvrir le bout du monde De cette planète toute ronde Elle est là Yarné seule devant le fleuve Elle rit Elle devine qu’ici comme ailleurs Le monde n’est pas fini. Yves Pinguilly Extrait de… • Femmes à la fontaine En ce temps là, point de machine à laver le linge, Point non plus d’essoreuse, ni point de sèche linge, Cette activité se résumait à simplement deux bras. […] L’humidité froide, s’est refermée à jamais sur les cris et les rires De ces femmes courages, cassées, fourbues par la pénibilité. Une page inscrite de l’histoire d’autrefois, parfois transpire, Dans ces petits lavoirs, qui se sont fait avoir par la modernité. Jean Schweitzer • La maîtresse d’école Avant elle, nous étions tous des paresseux, Des lève-nez, des cancres, des crétins crasseux. En travaillant exclusivement que pour nous, Les marchands d'bonnets d'âne étaient sur les genoux, Etaient sur les genoux. Georges Brassens • Comme une évidence En fait, ça fait un moment que se croisent dans ma tête Des mots et des douceurs qui pourraient faire un texte Un truc un peu différent, je crois que ça parlerait d'elle Faut avouer que dans mon quotidien, elle a mis un beau bordel […] Elle mérite pas un texte moyen, j'ai la pression, ça craint Fini de faire l'intéressant, avec mes voyages en train Là c'est loin d'être évident, moi je sais pas comment on fait Pour décrire ses sentiments, quand on vit avec une fée Il faut avouer qu'elle a des yeux, ils sont même pas homologués Des fois ils sont verts, des fois jaunes, je crois même que la nuit ils sont violets Quand je m'enfonce dans son regard, je perds le la je n'touche plus le sol Je me perds profondément, et j'oublie exprès ma boussole Grand Corps Malade Maintenant, à vos plumes ! Bon courage…