avec de bonnes machines

Transcription

avec de bonnes machines
TÉMOIGNAGE
Des motos comme on les veut
avec de bonnes machines
Cet article est dû à un témoignage de Haas Automation
Des motos customisées pour tous
L’équipe de direction travaille d’arrachepied pour faire d’Orange County Choppers
(OCC) un fabricant de motos de renommée
mondiale.
Fig. 1 Exemple de la
spécialisation des
motos sortant des
ateliers de
ORANGE
COUNTY
CHOPPERS OCC.
www.trametal.com, code
FFU92
De saison
en saison, le public
nord-américain a vu évoluer en direct la taille
de l’entreprise, l’habileté des mécaniciens
comme la sophistication des incroyables
machines qui sortent de l’atelier. Ce n’est
pourtant que le début de l’aventure : le scénario se complique alors que la petite entreprise
se transforme progressivement en fabricant
industriel.
Sous la houlette du patron Paul Teutul
Senior, alias “Senior” tout court, les commerciaux, les concepteurs, les opérateurs et les
mécaniciens s’apprêtent à lancer la production
d’une ligne de motos de série, destinées au
nombre croissant de distributeurs OCC.
Jusqu’ici, chaque moto était fabriquée sur
mesure selon les spécifications du client. Cette
nouvelle voie représente donc un bouleversement des méthodes de travail de chacun chez
OCC. Mais c’est peut-être pour Jim Quinn, le
responsable de l’atelier d’usinage, que s’annonce le plus grand défi.
“C’est un challenge, sans aucun doute”,
reconnaît-il. “Ça va rendre une partie de notre
travail plus facile mais, dans l’ensemble, ça va
TÉMOIGNAGE
Fig. 2 - Parti de la personnalisation des motos de sa
fabrication, l’entreprise OCC en est venu
à la fabrication en série.
surtout compliquer les choses. Tel que nous avons organisé nos machines, une fois la pièce fabriquée selon les
spécifications, il suffit de charger le programme pour la
reproduire à l’identique.”
Mais mobiliser des machines pour la production de
série, tout en continuant de fabriquer des modèles
uniques en respectant le calendrier de la série télé, n’est
pas une mince affaire. “C’est précisément là que ça se
complique”, poursuit Jim Quinn avec un sourire. “Ça
ne rate jamais : dès que je règle une machine pour usiner des roues de série toute la journée, paf! il faut tout
interrompre pour fabriquer un modèle spécial pour
l’émission.”
Pour s’adapter à cette soudaine diversification de
ses activités, l’équipe d’OCC à dû amorcer son expansion dès l’année dernière: la taille de l’atelier d’usinage
a presque doublé. Paul, le père et Mikey, le fils, escortés d’une équipe vidéo complète, ont donc fait leur
apparition dans les 93 000 mètres carrés de l’usine HAAS
AUTOMATION en Californie du Sud. Jamais à court d’une
www.trametal.com, code
WJD75
Fig. 3 - L’atelier comporte un bon nombre de machines du
constructeur américain HAAS AUTOMATION, fraiseuses, tours
ou centres d’usinage, comme cette dernière acquisition un
centre à broche horizontale EC-500, devant lequel se tient le
patron d’OCC Paul Teutul, dit “Senior”
22 - Novembre 2007 - TRAMETAL
farce, ils ont jugé bon d’écrire leur nom sur les machines
de leur choix. Jim Quinn et ses collaborateurs avaient
évidemment coordonné l’expansion et suggéré les
machines à acquérir plusieurs semaines avant le voyage
vers la Côte Ouest des stars de l’émission. Mais le
patron, gribouillant “Celle-là est à moi !” à l’impromptu
lors de la visite de l’usine, voilà qui passe bien mieux à
l’écran.
C’est ainsi que l’atelier d’OCC a commencé de s’étendre, quitte à annexer ce qui fut la zone d’entreposage
dans les 2 800 mètres carrés de l’usine. Dans ce nouvel
espace dédié à l’usinage viennent d’être installés une
fraiseuse Haas Mini Mill, un tour d’atelier TL-1 et un centre d’usinage à broche horizontale EC-500 – en complément des machines Haas qui tournaient déjà à plein
régime, à savoir des centres d’usinage à broche verticale VF-5/50, VM-3 et VF-2SS et tour SL-20.
En temps réel
“L’un des points forts, c’est la compatibilité parfaite
entre toutes mes Haas”, affirme Jim Quinn. “Un même
programme fonctionne sur n’importe quelle machine. Je peux aussi utiliser les mêmes bibliothèques d’outils d’une machine à l’autre : l’outil deux est toujours pour
le perçage, l’outil sept est une fraise en bout d’un quart
de pouce, etc. Avec une telle interchangeabilité, on peut
faire des merveilles.”
“American Chopper” relate le
quotidien d’une entreprise familiale de
fabrication de motos personnalisées,
ORANGE COUNTY CHOPPERS. Cette série
de téléréalité américaine est en passe de
devenir un véritable phénomène
www.trametal.com, code
“L’autre jour, il y a un ou deux mois, j’ai pu usiner
simultanément des roues sur quatre de mes cinq fraiseuses, même sur la VF-2” (modèle plus petit, ndlr), poursuit
Jim. Les motos “à l’ancienne” du patron prennent souvent une roue arrière de 16 pouces, au lieu des roues 18
ou 21 pouces que nous mettons sur la plupart des nouveaux choppers. C’est là que j’ai eu une idée de génie :
“On va essayer sur celle-là!” Il ne m’était jamais venu à
l’idée d’usiner des roues sur la VF-2, mais comme j’en
avais quatre à fabriquer impérativement ce jour-là…
Heureusement, la VF-2 offrait une capacité d’usinage
suffisante pour la roue de 16 pouces, et même un peu
plus. Je n’ai rien eu à changer dans le programme.
Pouvoir monter les pièces comme ça et usiner toutes
ces roues en même temps, c’est vraiment incroyable”
Toutes les machines Haas installées chez OCC sont
en réseau, et chacune comprend un disque dur de 20 ou
40 Go auquel Jim Quinn peut accéder depuis son
bureau. “J’envoie les programmes depuis mon poste de
travail via Mastercam®”, explique-t-il. “Ensuite, je génère
le code de commande numérique et je le distribue aux
machines-outils.”
JCT54
planétaire.
TRAMETAL - Novembre 2007 - 23
TÉMOIGNAGE
programmes étant trop gros pour tenir en
mémoire, je crée la plus grande partie de
mes programmes de roue et de surfaçage
par DNC. Nos chromeurs et polisseurs sont
vraiment contents du fini qui sort des machines
Haas.”
Une nouvelle étape
Fig. 4 Vue approchée de
l’usinage d’une
jante.
Fig. 5 - Ce centre
d’usinage à broche
verticale, modèle
VF5 usine une
jante.
Précision et pas de perte de temps
La finition impeccable des pièces qu’on
voit à l’écran, OCC la doit au savoir-faire de Jim
Quinn autant qu’à la souplesse de sa configu-
ration réseau. “Les tolérances de chaînage que
j’utilise dans MASTERCAM progressent constamment. J’en suis aux alentours de cinq
millions d’opérations. Du coup, les programmes deviennent extrêmement volumineux.
Mais on ne pourrait rêver d’un meilleur fini. Les
Alors qu’OCC évolue vers la production de
série tout en continuant la fabrication de
modèles sur mesure pour la télévision, tout
le monde doit multiplier les casquettes, y
compris Jim Quinn : opérateur, concepteur,
fabricant, ingénieur, assembleur et, bien sûr,
vedette de la télé. Chacun fait un peu de tout.
“Eh oui, on a tous dû s’y mettre, confie Jim
Quinn. Mais il y a un avantage: chacun connaît
le produit bien mieux que lorsque nous étions
spécialisés, toujours à faire le même boulot.”
Selon lui, cette évolution était absolument
nécessaire pour permettre à OCC de franchir la
nouvelle étape. “Vu le genre de délais que
nous devons tenir, il est évident que nous ne
pouvons nous permettre les conflits du genre
opérateur contre concepteur”, explique Jim
Quinn. “Tout le monde doit travailler en équipe
pour fabriquer les motos ; et nos systèmes
aussi doivent être performants. Il faut donner à
Paulie [Paul Teutul Junior, ndlr] ce qu’il lui faut
quand il le faut, et à Senior ce qu’il veut, tout
de suite!”
Le père et le fils à la tête d’OCC, inutile de le
préciser, doivent eux aussi faire face aux sévères exigences de la production quotidienne.
Il faut savoir ce qui se passe en coulisses
pour apprécier à sa juste valeur l’approche très
exigeante de Paul senior et comprendre pourquoi rien ne l’exaspère autant que la perte de
temps. Par-dessus tout, OCC est une réunion
de personnalités talentueuses, emmenées par
l’esprit créatif de Paulie et Mikey Teutul. Et
lorsqu’il leur arrive d’avoir un peu de temps à
eux, ces deux-là se montrent tout aussi créatifs… dans le registre potache.
Ainsi, lorsque Senior reçoit sa commande
de homards, protégés par de la glace carbonique, il a tôt fait de concocter une minibombe en mélangeant dans une bouteille hermétiquement fermée de l’eau et des cristaux
de carboglace, pour la jeter à travers la porte
de son bureau. Lorsque la bouteille atteint sa
pression maximale, elle explose… tandis que
Senior… explose de rire (sans dommage). Et
voilà le prolifique atelier d’OCC redevenu, pour
le plus grand plaisir des téléspectateurs, semblable à un champ de bataille. “The show
must go on !”
❑
Fig. 6 - Pour réaliser ses programmes et ses
conceptions, OCC fait appel aux logiciels de
l’éditeur MASTERCAM. La plus grande partie des
programmes de roue et de surfaçage est créée
par DNC.
24 - Novembre 2007 - TRAMETAL

Documents pareils