Vers le Pérou et ses légendes
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Vers le Pérou et ses légendes
DNA du 24 oaût 2010-08-24 Riedheim / Coralie part un an avec l'association La Runa de Steinbourg Vers le Pérou et ses légendes Étudiante à l'Institut d'études politiques de Strasbourg, Coralie Athanase, originaire de Riedheim, s'apprête à partir un an au Pérou. Elle s'associera là-bas à différents projets de La Runa, l'association humanitaire basée à Steinbourg, et collectera les contes et légendes des communautés indiennes afin d'en laisser une trace écrite. C'est une première pour Coralie. Elle ne connaît pas ce sous-continent mais en s'apprêtant à rejoindre l'Amérique du Sud pour mener à bien son projet personnel et contribuer à l'action de l'association La Runa de Steinbourg (lire l'encadré), la jeune femme de 21 ans se lance dans une aventure unique. « L'occasion de donner de moi-même sur une longue durée » L'étudiante en troisième année à Sciences po n'est pas novice en matière de voyage et a déjà posé le pied de l'autre côté de l'Atlantique, en Martinique notamment d'où son père est originaire. « Je n'aime pas rester en place, relève Coralie, j'aime bien bouger. » « T'inquiète pas, là, tu vas bouger », lui sourit Fabienne Montoya, présidente de La Runa (qui se traduit « les gens » en langue quechua), qu'elle a fondée avec son mari Michel il y a un peu plus d'un an. La rencontre entre Coralie et l'association s'est faite par l'intermédiaire d'Erwann Fest, du service animation jeunesse du pays de Hanau. « Je suis animatrice et je connais Erwann, qui connaît La Runa », glisse la jeune femme. « Il me l'a envoyée », se rappelle Fabienne. Le projet s'est ensuite concrétisé entre Coralie qui souhaite « travailler en espagnol » et l'association toujours prompte à accueillir des bonnes volontés. Mi septembre, l'étudiante s'envolera donc pour le Pérou. Un voyage d'un an, « huit mois de stage puis du temps pour moi sur place ». Le temps de s'acclimater, elle restera à Lima, la capitale, avant de rejoindre des communautés indiennes à plus de 3 000 mètres d'altitude du côté de Cusco et du lac Titicaca. En lien avec les chefs de communautés suivies par La Runa, elle s'investira dans un projet éducatif et culturel de l'association. A Cachiccata par exemple, elle s'occupera de la mise en place d'une salle d'interprétation pour les écoliers. Le but est d'amener les enfants à faire découvrir aux touristes leur histoire et leurs coutumes. Mais Coralie va aussi mener un projet plus personnel auprès des Indiens : avec l'aide d'un traducteur, elle collectera les contes et légendes des différentes communautés, en langue quechua et aymara, afin de les retranscrire. « On aimerait aussi faire un petit ouvrage en français, dont les bénéfices retourneront là-bas. » Cette idée de collecter les légendes, « c'est quelqu'un qui était chef d'un regroupement de communautés qui a émis l'idée », souligne Michel Montoya. Coralie a été « séduite » par ce projet. Elle partira armée de son grand sourire, heureuse d'avoir « l'occasion de donner de moi-même sur une longue durée ». « Faire la troisième année à l'étranger, c'est obligatoire à Sciences po ; je ne voulais pas aller dans une université, mais plutôt prendre du temps pour un projet humanitaire. C'est une expérience humaine, à la rencontre des gens d'un pays. J'ai la curiosité de l'autre, et je vais voir aussi comment les Indiens des communautés nous perçoivent. » Coralie va suivre les traces d'une autre jeune femme du coin partie avec La Runa en février et mars. Cécile Jermann, de Marmoutier, étudiante ingénieur agronome, a notamment aidé les agriculteurs après de graves inondations en janvier. « Dans les communautés, elle a laissé un bon souvenir », note Fabienne. A son tour, Coralie devrait être la bienvenue, mais Michel lui dispense tout de même un conseil d'habitué : « Fais attention, les lamas crachent à plus de trois mètres ! » Julien Eynard Pour les enfants Depuis 2009, La Runa est en contact avec cinq communautés indiennes du Pérou et finance des projets de développement éducatifs, sociaux, écologiques et culturels. Après par exemple la distribution de matériel scolaire et d'ordinateurs, la mise en place de cantines pour offrir aux enfants un petit déjeuner ou l'aide aux artisans, l'association a lancé un programme d'hygiène bucco-dentaire auprès de 550 enfants et s'est associée à l'ONG Suyay pour la construction de maisons de vie pour mères adolescentes. Michel et Fabienne Montoya, les fondateurs de La Runa, sont aussi à l'origine de l'agence de tourisme durable AlpaWasi qui « amène des gens dans des communautés indiennes où d'habitude on ne va pas ». www.laruna.fr