Mars Attacks !
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Mars Attacks !
Mars Attacks ! Réalisation : Tim Burton Scénario : Jonathan Gems Production : Tim Burton, Larry J. Franco, Laurie Parker, Paul Deason et Mark S. Miller Musique : Danny Elfman Photographie : Peter Suschitzky Interprétation : Jack Nicholson (Le Président américain, le directeur du casino), Glenn Close (La femme du président), Annette Bening (Barbara Land), Danny DeVito (Rude Gambler), Rod Steiger (Le Général Decker) Synopsis Des milliers de soucoupes volantes en provenance de la planète Mars se dirigent vers la Terre. L’événement provoque les réactions les plus diverses sur la population mondiale : alors que certains les pensent pacifiques (allant même croire qu’ils sont venus pour les sauver) d’autres pensent qu’ils sont hostiles et qu’ils représentent un danger pour l’humanité. Le président des États-Unis, quant à lui, suivant les conseils de ses collaborateurs, décide d’accueillir les Martiens avec un tapis rouge pensant qu’ils sont venus en paix. Mais lorsque ceux-ci débarquent sur notre planète les choses ne se passent pas comme prévu… Pistes de travail 1 – L’invasion martienne : signification d’un type traditionnel du film apocalyptique La référence la plus immédiate reste «Les Soucoupes volantes attaquent» de Fred F. Sears (1956), dont Burton a toujours apprécié les effets spéciaux. Mais «La Guerre des mondes» de Byron Haskin (1953) ou, de manière plus explicite, «Les Envahisseurs de la planète rouge» (1953) participent du même esprit : la menace extraterrestre y est une manière d’exorciser la peur de l’atome. Les histoires sont souvent bâties de la même façon : surprise par l’attaque (qui pourrait aussi bien venir d’un pays communiste que d’une planète lointaine), l’Amérique met du temps à trouver des ressources, essentiellement militaires, pour vaincre l’ennemi. Mais si on peut battre l’alien, on ne fera qu’une bouchée de l’armée rouge (ou jaune, selon les époques) ! 2 – Une parodie humoristique et satirique de film-catastrophe Le film est une parodie de plusieurs autres films du genre science-fiction remplie d’humour noir et de clins d’œil aux films des années 1950 (par exemple La Mort aux trousses). Les armes des martiens ressemblent plus à des jouets pour enfants qu’à de vraies armes. En effet, dans ce film les Terriens sont assez primaires et les extra-terrestres puissants et sans pitié. C’est une satire sociale qui fait un grand pied de nez à nos valeurs: d’une part à l’armée puisque la seule chose tuant les martiens est la musique, mais également à la science puisque l’expert, convaincu de la gentillesse des martiens, fait totalement fausse route et devient lui-même le cobaye d’expériences étranges. La maison blanche est également moquée: l’attaché de presse introduit des prostituées dans le bâtiment, Jack Nicholson joue le rôle du président et celui d’un directeur de casino de Las Vegas. Ce film peut être perçu comme le parfait antidote à l’insupportable et fascisant Independence Day. Bien que non conçu à cet effet (les deux films furent tournés en même temps), il semble en reprendre la trame de A à Z et la dynamiter dans une joyeuse et folle parodie. Mars Attacks ! explose tout par l’humour. 3 – Un pur divertissement Tim Burton a situé son film dans un contexte extra-temporel, empruntant à la fois aux années 50 et à notre propre époque. Il n’y a pas dans Mars Attacks ! de «morale» contrairement à Independence Day ni de sous-texte, à l’inverse des films de bon nombre de films de S-F des années de la guerre froide et du McCarthysme, où les Martiens et autres monstres envahisseurs illustraient très nettement la paranoïa «anti-Rouges». Mars Attacks ! n’est qu’un film de pur divertissement, même s’il n’oublie pas en chemin une belle charge contre la bêtise, d’où qu’elle vienne. La satire du peuple américain lui-même, le refus de montrer des héros sauveurs de la planète (le noir ancien champion de boxe, joué par Jim Brown, ou Tom Jones dans son propre rôle, ne sauvent qu’eux-mêmes), à l’inverse, là encore, des films du genre et de Independence Day, explique plus que toute autre chose le cinglant échec du film aux USA. Le spectateur états-unien moyen, l’esprit formaté par les produits hollywoodiens très manichéens, ne supporte pas de ne pas se voir en sauveur universel à l’écran. (Fiche réalisée à l’aide de « Tim Burton », d’Aurélien Férenczi » et de la critique de http://cine-passion.voila.net)