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S’informer et agir !
Oser les toilettes sèches
Bien sûr, les “toilettes sèches” ne trouveront pas leur place dans tous les logements. Il faut
pourtant mettre fin à certains préjugés : il est possible de se passer de chasse d’eau, tout en
respectant l’hygiène.
La cuve des toilettes est le deuxième consommateur d’eau de la maison, après les bains et les douches : de 30
à 40 l par jour et par personne d’eau parfaitement potable, dont les paramètres sont les plus contrôlés de
l’industrie alimentaire. La chasse d’eau symbolise, mieux que tout autre poste, les imperfections de la gestion de
l’eau dans notre société. Les toilettes sèches sont une réponse pour ceux qui pratiquent le compostage. Une
approche qui demande de repenser notre attitude face aux déchets et de ranger au rayon des souvenirs l’image
du cabanon fétide au fond du jardin.
Comment ça marche ?
Et les microbes ?
Voici la description d’un modèle “à litière biomaîtrisée”.
L’une des réticences à traiter les
Ces toilettes sèches, de base, sont d’une grande simplicité : un siège et
excréments à domicile tient aux
un seau au-dessous, qui recueille matières fécales et urine.
organismes pathogènes. C’est
Après chaque utilisation, l’occupant déverse sur ses excréments 2
essentiellement le cas pour les
louches de litière, dont une réserve est installée dans les toilettes. Cette
matières fécales. Il faut savoir que le
litière (sciure, broyat végétal, carton déchiqueté…) est fondamentale : en
compostage les “pasteurise” : les
absorbant les liquides, elle bloque le développement des odeurs
micro-organismes du compost font
(produites par une fermentation en milieu aqueux) et amorce un
leur affaire des germes fécaux, si le
processus de compostage grâce à une forte teneur en carbone, qui
compost est bien mené.
tempère la dominante azotée de l’urine.
Quand le seau est plein, on le verse sur un tas de compost.
Ces toilettes peuvent être installées à l’intérieur de la maison, de préférence au rez-de-chaussée. N’oubliez
pas d’afficher le mode d’emploi pour les visiteurs !
Plus d’info…
Un petit coin pour soulager la planète.
Christophe Élain, éd. Goutte de sable, 2005,
288 pages, 10 euros.
La Pratique du compost et des
toilettes sèches. Éric Sabot, éd. La Maison
autonome, 2005, 12 euros. www.eautarcie.com
Une approche écologique des usages
de l’eau. www.eco-bio.info
Des témoignages de réalisations à
domicile.
www.eauvivante.net ; www.passerelleco.info
Une variante : les toilettes
scandinaves
D’autres types existent, notamment selon le principe de la séparation
des matières fécales et de l’urine (toilettes scandinaves), afin de
gérer à la source l’inconvénient d’excréments trop humides et trop
azotés. Plus sophistiqués, ces modèles disposent d’un petit
chauffage et d’une ventilation pour déshydrater les matières fécales,
dont le résidu final, d’un volume considérablement réduit, peut servir
d’amendement. L’urine peut aussi être déshydratée, ou collectée
pour épandage. Ce type de toilettes se prête bien aux zones publiques
(aires d’autoroutes, notamment) : leur fonctionnement est alors
autonome et automatisé, via des panneaux photovoltaïques, par
exemple.
www.defipourlaterre.org
Source : 60 millions de consommateurs / Patrick Piro
HSD Consommer Vert n°128 – oct.-nov. 2006