circuit 15 - Les randonnées Normandes

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circuit 15 - Les randonnées Normandes
La chevauchée de la paix
Circuit n° 15
1
Bernières sur Mer
A voir : L’Église Notre Dame MH 1840 - La Maison Queen’s Own Rifles du
Canada - Le monument signal place du 6 juin - Le cheminement photographique
mis en place par « Bernières Optique Nouvelle » (dépliant disponible à l’Office
de Tourisme)
Situé sur le secteur de « Juno Beach », Bernières-sur-mer était le quartier
général du Régiment de la Chaudière qui a débarqué sur cette plage. C’est à
8h05 le 6 juin 1944 qu’ont débarqué les Régiments Queen’s Own Riffles et
North Shore. Les points fortifiés ayant peu souffert des bombardements alliés,
l’infanterie ne pourra les prendre qu’en s’infiltrant lentement. Dans les ruines, le
Winnipeg, le Regina, le Canadian Scottish et le Régiment de la Chaudière
commencèrent à avancer. La population était restée dans les caves mais des
civils seront tués. Entre Bernières et Courseulles se trouvaient des champs de
mines dans lesquels les chars à fléau alliés durent ouvrir des passages. La
maison Queen’s Own Riffles est la seule demeure du XXème épargnée par les
obus alliés. Une plaque commémorative montre qu’une partie de la villa est
dédiée au corps Queen’s Own Rifles of Canada ayant libéré la ville aux côtés
des Anglais du Royal Berkshire Regiment.
Monument signal à Bernières-sur-mer
Reviers
A voir : Le menhir « Pierre Debout » MH 1934 - Le confluent de la Thue, la Mue
et la Seulles - Le château
Pendant 4 ans, des formations S.S occuperont le village. C’est le Regina Rifles
Regiment qui libèrera Reviers. Dès la première semaine de la bataille les
Canadiens installent une antenne chirurgicale dans la propriété de Mme Bastard
qui exploite une laiterie industrielle. Mme Bastard deviendra maire de Reviers
l’année suivante.
Cimetière canadien à Reviers
Secqueville-en-Bessin
A voir : Le cimetière militaire anglais - la fontaine Saint-Sulpice
Les Canadiens débarquent en Normandie sur Juno Beach le 6 juin 1944. La 7e
Brigade, commandée par le Brigadier Foster, a pour objectifs Courseulles-surMer et Graye-sur-Mer. Le secteur est fortifié et occupé par une compagnie du
736e Régiment de la 716e Divisioin d’infanterie allemande. Sur Nan Green, face
à Courseulles-sur-Mer, le Regina Rifle Regiment fait appel aux chars lanceflammes pour neutraliser la dernière résistance vers 13 heures. Sur Mike Red, le
Royal Winnipeg Rifles s’empare de Graye-sur-Mer vers midi. Les Canadiens
avancent vers l’intérieur dans l’après-midi ; Reviers, Fontaine-Henri, Pierrepont
sont libérées. Le lendemain 7 juin, le Royal Winnipeg Rifles entre dans
Secqueville-en-Bessin et Putot-en-Bessin sans opposition et franchit la route
nationale 13 qui relie Caen à Bayeux.
Cimetière militaire britannique entre Bray
et Secqueville-en-Bessin
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La chevauchée de la paix
Circuit n° 15
2
Lasson / Rosel
A voir : Le château de Rosel - Le Colombier
Au début du mois de juin 1944, les combats sont très durs pendant plusieurs
jours, à l’ouest de Caen. Les Canadiens de la 3e Division d’infanterie y
affrontent les Grenadiers de la 12e Division Blindée SS Hitlerjugend arrivée
depuis quelques jours en Normandie. Les Alliés ne réussissent pas à prendre
Caen de front et mènent des attaques sur les flancs. Le 11 juin, les Anglocanadiens lancent une offensive visant à occuper la vallée de la Mue, une
petite vallée boisée où coule une rivière que les Allemands empruntent pour
infiltrer les lignes canadiennes. Toute la journée, le 46th Royal Marine
Commando, appuyé par les blindés du Fort Garry Horse, combat les chars et
les grenadiers SS. Au soir, les Commandos occupent solidement Rots, libérant
au passage Cairon, Lasson et Rosel.
Monument aux soldats canadiens Lasson
Authie
A voir : L’Eglise Saint-Vigor (XIIème) - la « Malardière » (XVIIème) : cette
demeure tient probablement son nom d’une ancienne mare aux malards (canard
mâle). Le monument aux canadiens
Le 7 juin 1944, le North Nova Scotia Highlanders tente de s’emparer du village.
C’est un échec et 84 soldats sont tués. Le même jour, 29 soldats canadiens
sont faits prisonniers à Buron. Les Allemands les ramènent à Authie où ils
seront exécutés.
Monument North Nova Scotia Higlanders à Authie
Kurt Meyer (1910-1961) Dit Panzermeyer
Le 6 juin il établit son QG à l’Abbaye d’Ardenne. Il commande le 25 e régiment de chars de la 12e
division Panzer SS (Hitler Jugend). Dans la journée du 7 juin, sont amenés des prisonniers
canadiens. Meyer aurait dit : « l’armée allemande n’a pas de nourriture à gaspiller pour des
prisonniers». Ils seront abattus un à un.
En avril 1945, M. Jean-Marie Vico et son frère s’aperçoivent que les fleurs blanches d’une platebande poussent comme d’habitude à une extrémité mais à d’autres endroits elles poussent sans
ordre. Ils creusent le sol et trouvent les corps de prisonniers canadiens.
Kurt Meyer est arrêté à Spontin par des résistants belges le 6.09.1944 ; il sera jugé devant une
cour martiale canadienne et condamné à mort le 28.12.1945. Sa peine sera commuée en
détention à perpétuité car il fut évoqué un « faisceau de soupçons » plutôt que des preuves
tangibles. Il sera libéré pour bonne conduite en septembre 1954 et rentrera en Allemagne. Il
décède le 23.12.1961 d’une crise cardiaque.
Jacques Vico
Né le 16 avril 1923 à Saint-Germain-la-Blanche-Herbe, Jacques Vico s’est illustré dans la
Résistance. En 1942, il suivra une formation militaire et reviendra à Caen fin novembre. Le
Colonel Kaskoreff lui confie alors des missions de liaison et de renseignement sur le trafic de
Carpiquet. A partir de 1943, il constitue, dans la ferme familiale, un important dépôt d’armes
parachutées pour les groupes de résistants du Calvados. Il participera également à l’instruction
militaire des responsables départementaux de la Résistance. Son père, Roland Vico était résitant
lui aussi. Il fabriquait des faux papiers pour permettre aux jeunes de fuir le STO. Il fut arrêté le 16
décembre 1943 et déporté à Mauthausen. Immédiatement, Jacques Vico aidé de son frère JeanMarie, déménagea le stock d’armes et prit la fuite.
Après le Débarquement, il intégrera la Compagnie FFI Scamaroni et combattra sous les ordres
de Léonard Gille. Après la libération de Paris, il participera également aux campagnes d’Alsace
puis d’Allemagne. Aujourd’hui, Jaques Vico poursuit sa tâche et témoigne sans relâche de son
extraordinaire histoire.
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L’abbaye d’Ardenne
A voir : Dans l'enceinte de cette abbaye, dans un petit jardin, un monument a
été édifié avec des pierres tombées de l'église lors des combats de l'été 1944 ; il
est dédié aux 27 soldats canadiens, prisonniers de guerre, qui ont été exécutés
par l'ennemi en juin 1944. Une plaque sur le mur d'entrée rappelle l'exécution
des soldats canadiens dans les murs de l'Abbaye d'Ardenne en juin 1944.
Le 7 juin 1944, le poste de commandement du Régiment 25 de la division SS
Hitlerjugend s'installe à l'abbaye d'Ardenne, un observatoire idéal. Le SS
Standartenführer Kurt Meyer prépare une contre-attaque, face aux Canadiens
qui progressent dans Buron et Authie. L'effet de surprise est total, Sherman du
Sherbrooke Fusiliers, fantassins des Camerons et du North Nova Scotia
Regiment sont bousculés et se retranchent dans Buron. Les SS font de
nombreux prisonniers, qui sont fouillés, interrogés puis évacués. Mais du 8 au
17 juin, 27 canadiens sont exécutés à l'abbaye d’Ardenne. Le front se stabilise
jusqu'au 8 juillet lorsque le général Montgomery lance l'offensive Charnwood.
L'abbaye est bombardée, les combats sont féroces et les SS sont décidés à
tenir jusqu'au dernier homme. Mais Kurt Meyer donne l'ordre du repli. Les
Allemands évacuent dans la nuit du 8 au 9 juillet, et les Canadiens du Regina
Rifles Regiment entrent dans l'abbaye d'Ardenne déserte et silencieuse.
L’Abbaye d’Ardenne
Saint-Germain-la-Blanche-Herbe
Caen
A voir : Le Mémorial - le château XIe siècle et dans son enceinte le Musée des
Beaux Arts et le Musée de Normandie - L’Abbaye aux Hommes et son église St
Etienne - L’Abbaye aux Dames et son église de la Trinité - Les églises Saint
Pierre et Saint Jean - Le Port de plaisance au coeur de la ville
Début juillet 1944, Caen, la grande cité normande et l’un des objectifs du jour
J, n’est toujours pas libérée. Le 7 juillet, les alliés lancent l’opération
Charnwood qui doit délivrer la ville. L’offensive débute par un bombardement
massif des faubourgs nord de Caen. Le 9 juillet, tôt le matin, des éléments du
2nd Battalion The Royal Ulster Rifles entrent dans Caen par le nord. Avec
l’aide de la Résistance, ils atteignent l’Orne en début d’après-midi. À l’ouest, ce
sont les Stormont, Dundas and Glengarry Highlanders de la 3e Division
d’infanterie qui entrent dans la ville, harcelés par des groupes isolés de SS.
Mais les Alliés ne peuvent franchir l’Orne. C’est l’opération Goodwood, à l’est
de Caen, qui libérera entièrement la ville. Deux jours de durs combats, du 18
au 19 juillet, seront nécessaires pour mettre fin aux souffrances de la
population caennaise.
Mémorial de Caen
Bibliographie :
• Sur les Traces de la Bataille de Normandie, Philippe Corvé, Heimdal, 2005
• www.normandie44lamemoire.com
• Le Patrimoine des communes du Calvados, Flohic
• La Normandie en Flammes, Jacques Henry, Charles Corlet.
• Les promenades du Patrimoine, Côte de Nacre Tourisme, 2003
• Évrecy, mutations d’un bourg rural, collège P. Verlaine d’Évrecy, Les cahiers du Temps
• Wikipédia
Crédits photos
Philippe Corvé, Nicole Bouet, Gregory Wait pour Côte de NacreTourisme, Florence Droval, Wikipédia.
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