INTERVIEW MICRO16
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INTERVIEW MICRO16
INTERVIEW MICRO16 FREDERIQUE DE WARESQUIEL En bref Frédérique de Waresquiel, Project Manager Connected Technology chez TAG Heuer, a accepté de s’exprimer à micro16 sur la thématique des montres connectées. Quelles sont leurs particularités ou encore leurs applications possibles aujourd’hui et demain, la montre mécanique vs. la montre connectée… Ces thèmes seront abordés lors de sa conférence, le 9 septembre à 14h15. Le focus Pouvez-vous nous expliquer comment fonctionne une montre connectée ? C’est un objet connecté soit directement à Internet soit à un smartphone. La connexion peut s’effectuer par différentes technologies comme par exemple le wifi ou le Bluetooth. Le tout fonctionne grâce à un ordinateur intégré, qui permet de récolter et de synthétiser les données pour les restituer à l’utilisateur de manière pratique et simple. Actuellement les montres connectées dépendent majoritairement d’une interface tel qu’un téléphone. Elles ne sont donc pas encore totalement indépendantes, elles naissent seulement… À qui s’adressent les montres connectées ? À tout le monde, tout dépend de l’usage que vous voulez en faire, pour le travail, pour le sport, les possibilités sont multiples et variées. De plus, les options de configurations des montres permettent à chaque utilisateur de personnaliser sa montre et de la rendre unique. Est-ce pour tenir tête à des concurrents tels qu’Apple et son Apple Watch ou Google et son système Android Wear que TAG Heuer a décidé de développer également ses montres connectées ? Tout d’abord, il faut savoir que ni Apple ou Google ne sont des concurrents de TAG Heuer puisque le premier n’est pas positionné sur le même segment, le second est un partenaire. Notre montre connectée a été développée en collaboration avec Intel et Google, c’est un mariage de raison à trois. Dans quelles mesures ce développement production chez Tag Heuer ? va-t-il modifier les dynamiques de Cela ne va rien changer pour notre stratégie sur les montres traditionnelles. Il s’agit ici d’un business additionnel généré par ce nouveau segment, qui nous oblige à investir dans un outil industriel inédit pour TAG Heuer, comme par exemple pour l’assemblage de tout ce qui touche à l’intégration électronique dans une montre. Considérez-vous que la montre traditionnelle laissera peu à peu place aux montres multigadgets des films d’espionnage ? Interview micro16 p. 2 La montre connectée est tout sauf un gadget, elle est avant tout un véritable outil qui permet par exemple de lire ses mails ou encore ses messages en réunion. Mais pour faire une comparaison, prenons le cas des GPS que l’on voyait dans certaines voitures des films des années 80. Cela paraissait extraordinaire à l’époque, et aujourd’hui c’est quelque chose de banal. Il y a tellement de fonctionnalités avec les montres connectées qu’il est possible que les clients de demain, entre une montre aux multiples fonctionnalités et une montre qui ne donne “que” l’heure, choisissent la montre connectée. Cependant, il est certain qu’il y aura toujours des amateurs de montres mécaniques traditionnelles. Il faut sur ce dernier point noter que les montres « traditionnelles » représentent une toute petite proportion des montres fabriquées dans le monde et encore plus petite au regard des objets portés au poignet. La vraie question est de savoir si la génération des 20 à 30 ans éduquée aux objets connectés aura de l’intérêt pour les montres traditionnelles demain. Que pensaient les gens de l’argentique il y a 20 ans ? Où sont-ils aujourd’hui… ? 31.08.2016 | par Arnaud Chappuis & Maëlle Jacot-Descombes ©micro16.ch