Revue belge de numismatique et de sigillographie

Transcription

Revue belge de numismatique et de sigillographie
,
REVUE
NUMISMATIQUE
BELGE,
PUBLIÉE
SOLS
PAR MM.
ALSPICES
LES
R.
CHALOX,
4 e SÉRIE.
L.
DE
LA
SOCIÉTÉ
DE COSTER ET
—
TOME
C.
î*t
MISMATIQl
PICQIÉ.
IV.
BRUXELLES,
LIBRAIRIE POLYTECHNIQUE BELGE D'AUG. DECO
9
,
RIE DE LA M \DELEINE.
1866
E,
—
557
—
NOTE
LES MONNAIES CELTIBÉRIENNES
!
( ).
Planche XIII.
L'élude des monnaies celtibériennes est une des plus
ciles et
diffi-
des moins avancées delà numismatique de l'ancienne
Europe; depuis déjà
trois siècles,
le
monde
savant
occupe, mais ce n'est que depuis ces dernières années
qu'on
peu près certain de marcher sur un terrain
est à
solide.
Nous n'avons pas
l'intention de
dans cette
raconter,
note, les différentes phases de la question depuis Fulvius
l rsinus, qui écrivait en 1577, jusqu'aux récents travaux de
MM.
de Humboldt, de Grolefend, de de Saulcy
dard; nous désirons simplement, en cherchant
clair et aussi bref
ont reçu
le
de Bou-
à èlre aussi
que possible, dire pourquoi ces monnaies
nom de
bables
commença
langue
il
(')
et
celtibériennes, à quelles époques pro-
et cessa
leur
monnayage
et
à
quelle
faut attribuer leurs légendes.
Cette intéressante causerie, qui résume parfaitement
la
question
des monnaies celtibériennes, a été faite dans une des réunions de
Société française d'archéologie
du mois de mai dernier.
[Note de la rédaction.)
4 e série.
—
Tome IV.
24
la
—
358
—
I
Les historiens
el les
que longtemps avant
géographes anciens nous apprennent
la
venue des Phéniciens
et
des Grecs
en Espagne, cette contrée se trouvait habitée par deux
peuples de races différentes
les
:
veux touffus,
uns, qu'on suppose être
les
premiers occupants, avaient
c'étaient les Ibères
basané
le teint
les autres,
;
et les
che-
le teint
plus
pâle et les cheveux flottants, c'étaient les Celtes.
Les peuplades ibériennes habitaient plus particulière-
ment
nord-est,
le
s'étaient
était
l'est et le
répandus dans
le
sud de
nord
la
et
Péninsule;
dans
les
Celtes
l'ouest; le centre
occupé par un mélange des deux races.
Les cheveux touffus accusant une origine africaine, on a
prétendu que
tandis
que
nord, où
les Ibères étaient passés
les Celtes
d'Afrique en Espagne,
y auraient pénétré plus lard par
auraient réussi à se fixer ainsi que dans
ils
Plus tard,
les
Phéniciens
et les
le
l'ouest.
Grecs fondèrent des colo-
nies ou établirent des comptoirs sur le littoral, les Phéni-
ciens au sud et au sud-est, les Grecs sur les côtes de la Médi-
terranée, depuis
Cet
état
Ampurias jusqu'aux environs de Valence.
de choses
Numancc, époque
dura
jusqu'à
la
destruction
dé
à laquelle l'Espagne fut déclarée pro-
vince romaine.
Les monnaies nommées celtibériennes se trouvent surtout dans le nord-est et
quantité dans
dans
A
le
le
Portugal
l'est
de l'Espagne, en moins grande
centre, rarement dans le sud,
et
jamais
et les Asluries.
cause du caractère particulier de leur fabrique, de
leur type et de leurs légendes, ces
monnaies ne sauraient
—
confondues avec
être
et
nous avons
—
559
celles des Phéniciens
ou des Grecs,
preuve qu'elles ont été frappées
la
à l'époque
où ces peuples dominaient encore dans certaines parties de
l'Espagne.
En
effet,
nous possédons une pièce d'argent de
Marseille (voir le n° 2 de la planche) émise deux siècles
avant 1ère chrétienne, une obole, sur laquelle existe une
n'est pas
légende qui
la
même
que
celle qui se
celtibériennes (n
deux
formée de caractères grecs
0J
pièces, est
et
qui est
sur une des monnaies dites
lit
o, 6 et 7). Cette
même
légende, sur les
une preuve de leur contemporanéité,
nous sommes, par ce
en droit d'aflirmer que
fait,
et
les
légendes que nous appelons celtibériennes appartiennent à
des peuples qui vivaient en Espagne au temps où les Grecs
frappaient encore à Marseille des monnaies au type d'Apollon et de
Or,
la
comme
roue, c'est-à-dire avant
n'y avait alors en
il
la
conquête romaine.
Espagne que des Phéni-
ciens, des Grecs, des Ibériens et des Celtes,
et
légendes ne sont ni grecques ni phéniciennes,
il
les attribuer
aux Ibères ou aux Celles dont
séminés sur
la
peuples dis-
surface de l'antique Espagne avaient reçu
des anciens le
nom
les
que ces
faut bien
nom
générique de Cellibériens
:
de
là le
de celtibériennes donné à leurs monnaies.
II
On
et
ne connaît de monnaies celtibériennes qu'en arcent
en cuivre,
nayage
était
et
nous avons
lieu
imité de celui de
On remarque pour
la
les pièces
de croire que leur monrépublique romaine.
d'argent
une
logue à celle des deniers et des quinaires
division ana-
(n"' \ et 5); ces
—
espèces ont respectivement
et les quinaires
le
—
même
poids que les deniers
romains du temps de
D'après M. Cohen,
laires est
360
le
poids
la
république.
moyen des
deniers consu-
de 393 centigrammes; celui qui nous
a été fourni
par une centaine de deniers cellibériens a été de 585 cen-
tigrammes;
le
qui
écart
faible
existe
entre
deux
les
moyennes provient sans aucun doute de ce que nous
n'avons pu opérer sur cent pièces cellibériennes de conservation irréprochable,
tandis
que M. Cohen
avait à sa
Du
disposition des deniers consulaires à fleur de coin.
reste,
le
du
loin
poids de chacune des pièces cellibériennes était
chiffre
tigrammes
et
moyen,
puisqu'il oscillait entre
310 centigrammes.
470 cen-
Cette inégalité dans les
poids existe également dans les monnaies d'argent de
république romaine,
qu'en
fait
de poids
et
M. Cohen en
légal, les
Romains
tire
la
la
conclusion
se contentaient
de
trouver dans un poids donné (soit une livre, soit deux
livres) toujours le
C'est
les
donc
là
même nombre
un nouveau
de pièces.
point de ressemblance entre
deux monnayages.
Les quinaires celtibériens que nous avons pesés,
et ils
ne sont qu'au nombre de deux (on n'en connaît pas d'autres),
nous ont
donné,
190 centigrammes,
ce qui
est
soit
exactement
l'un
2 grammes juste,
l'autre
en moyenne 195 centigrammes,
la
moitié
du poids des deniers
consulaires et celtibériens.
Enfin, on trouve autant de pièces fourrées parmi les
monnaies d'argent celtibériennes que parmi
les
deniers
consulaires, ce qui ne semble pas indiquer pour ces contrefaçons cellibériennes, qui ne sont que
des
imitations
—
—
361
romaines, une antiquité bien reculée, puisque nous savons
que
plupart des deniers consulaires fourrés n'ont été
la
émis que dans
Rome
dernières années du vn
les vingt
e
siècle
de
(de 173 à 153 avant Jésus-Christ).
Nous ajouterons que
fabrique des pièces fourrées cel-
la
tibériennes n'est pas inférieure à celle des monnaies de
bon
de sorte que
aloi,
peu près de
la
même
unes
les
et les autres
doivent être à
époque.
L'étude des monnaies de cuivre celtibériennes rend plus
flagrante encore
les
du monnayage
l'imitation
bronzes cellibériens
subdivisions de l'unité
comme
italique
sur ceux de
sur
;
l'Italie,
les
monétaire sont indiquées par des
points ou globules, et nous ferons observer que les dia-
mètres
et les
poids de ces pièces de bronze sont presque les
mêmes que celles
fin
de
la
et
monétaire
celtibérien
conséquence rigoureuse.
comme
de Saulcy
II.
système monétaire italique,
Or,
classe de la
du commencement de l'empire.
Nous dirons donc avec
tème
même
des pièces romaines de
république
lui
Puisque
qu'une
le sys-
imitation
du
est postérieur, c'est
une
n'est
il
«
:
»
les deniers les plus
romaine ne remontent pas
à
anciens de
plus de
la
république
259 avant Jésus-
Christ, on ne peut reculer au delà de cette date l'émission
des monnaies à légende celtibériennc, el
considération
le
si
l'on
prend en
peu de poids des monnaies de bronze
grande quantité de pièces d'argent fourrées, on sera
à assigner
le
et la
amené
pour limite inférieure du monnayage celtibérien
second
siècle
Quant
à l'époque
avant notre ère.
où
il
disparait,
nous croyons qu'elle
peut être fixée aux environs de l'an 39 avant Jésus-Christ,
—
—
362
date à laquelle l'Espagne fut définitivement soumise; c'est
même
en commémoration de celte soumission
en Espagne
instituée
er
1
le
remplacée
fut
le
royaume de Valence,
1393 en
seulement de 1415 à 14-23 en Portugal.
Castille et
Nous pensons, disons-nous, que
rien atteint les premières années
ne
fut
chrétienne qu'en 1180 en Catalogne, 1550 en
l'ère
Aragon, 1358 dans
qu'il
que
de Saphar qui commence
38 avant Jésus-Christ, ère qui ne
janvier
par
l'ère
dépasse point,
les
le
monnayage
celtibé-
du règne d'Auguste, mais
parce que nous trouvons des
d'Auguste sur
légendes latines et
la
monnaies de
d'Espagne dont nous connaissons
villes
tète
plupart des
la
les
émissions celtibériennes antérieures, et que quelques-unes
comme
d'entre elles
Ségovia
latines,
le
mun
est
09
les
les pièces
l'as
qu'il n'est
complet sur
les
bronzes
qui étaient l'unité monétaire, c'est-à-dire
ou du moyen bronze chez
semis, le cheval est libre,
sur les autres fractions
le
légendes
leurs
curieux de remarquer à propos de ce type com-
l'analogue de
Sur
malgré
Ségobriga,
10, 12, 15, 14, 15 et 16).
aux deux métaux,
que sur
Osca,
type ibérien, du cavalier au galop, clans toute
sa pureté (n
Il
Clunia,
encore,
offrent
etc.,
,
Bilbilis,
comme
le
les
Romains.
chevalier a disparu;
le Iriens,
lequadrans,
etc.,
revers des pièces ne représente plus qu'une moitié de
cheval, ou
un pégase, ou un hyppocampe, ou
dauphin sur
les
plus petits bronzes
;
même un
mais ces modifications
de type sont presque toujours accompagnées des globules
indicateurs de la valeur des pièces.
Ainsi, nous admettons
du monnayage
comme
celtibérien
le
limite inférieure probable
second
siècle
avant Jésus-
—
Christ, et
comme
363
—
limite supérieure les premières années
du
règne d'Auguste vers Tan 59 ou 58 avant Jésus-Christ, au
commencement de 1ère de Saphar ou d'Espagne.
D'après ces hypothèses,
le
monnayage celtibérien
n'aurait
peut-être pas duré deux siècles entiers.
III
Avant
tout
le
de
villes
phénicien ou
la
de
territoire
nombre de
le
romaine,
sa réduction en province
dont
le
péninsule
la
les
noms
exislait
il
sur
un grand
Ibérique
n'ayant aucun rapport
mo\en
grec s'expliquent aisément au
langue basque actuelle; ainsi
le
nom
antique d'Elvir»
près de Grenade, IliLeri, signifie en basque la ville neuve,
Romains Graccurris, aujourd'hui Agréda,
Ilttrcis,
sous
dans
province de Soria et Ilurrjis dont on retrouve
la
les
noms
ruines près de Grenade, sont deux
en basque
ville
du peuple de
nord-ouest près du .Minho,
la rivière;
la
nom
sud
de rivière
temps l'ancien
troupeau, et
et
de
nom
ville
dans
Burbida,
le
du centre de l'Espagne,
mot lbérie lui-même
nom
signilie la
est
fleuve. Toutes ces villes
est le
basque
et
l'est,
rivière
la
de beaucoup de
citer se trou-
au centre de
noms par
cette langue a du, à
plus ou moins reculée, être parlée dans toute
le
par pays du
ei se traduit
à l'ouest et
du
villes
grande plaine; enfin
l'Espagne, et la traduction de leurs
basque prouve bien que
la
même
qui fut en
que nous \enons de
vent au nord, au sud, à
du
baie bonne; Salduba,
de Saragosse, veut dire
Aranda, qui
ville
chemin de
traduit par
.-e
montagne, Bayonne en France par
les
qui veulent dire
la
langue
une époque
la
Péni.isule.
—
MM.
—
564
de Humboldt, de Saulcy, Boudard
Larramendi
et avant
Erro, en ont conclu que pour arriver à
et
déchiffrer les légendes des monnaies celtihériennes,
lait
eux
il
fal-
avoir recours à la langue basque. C'est le procédé qui
employé depuis par plusieurs savants.
a été
Le
travail
de M. de Saulcy
est sans contredit
remarquable de tous ceux qui ont
le plus
été publiés. Si ce savant
avait toujours
eu à sa disposition des légendes dont
thenticité n'eût
pu
être
mise en doute,
nous posséderions actuellement un
est
il
l'au-
probable que
complet sur
traité
la
numismatique celtibérienne.
Le
livre
de M. Boudard
est excellent
cause du grand nombre de documents
bonne
mais
foi et le zèle
comme
il
à
n'a
toujours connu
pas
il
il
dire
ici
lui
il
une peuplade de TOuest,
des monnaies qui ne se rencontrent que dans
Nous ne pouvons
provenance
la
interprète les légendes,
arrive quelquefois d'attribuer à
bets ibériens
La
qu'il contient.
de l'auteur apparaissent à chaque page;
précise des pièces dont
sien;
consulter, à
l'Est,
que peu de chose des alpha-
ou cellibériens
:
chaque savant
a
donné
inédits, et
ils
sont tous différents.
Seul, celui de M. de Saulcy laisse fort peu à désirer, et
ce savant n'eût été induit en erreur par
fiée
le
en existe peut-être une cinquantaine, ou publiés ou
venue d'Espagne, son alphabet
incontestable,
ce
qui
est
d'autant
M. de Saulcy, pages 29, loo
et
une légende
serait
plus
si
falsi-
de tous points
regrettable
137 de son
que
essai, avait,
non pas soupçonné, mais parfaitement indiqué
la
valeur
de l'unique signe erroné de son alphabet.
Ce qui rend
fort difficile la
formation des alphabets cel-
—
—
565
très-scabreuses les interpré-
libériens, et par conséquent,
tations des légendes, c'est qu'elles appartiennent,
la
fait
remarquer un savant espagnol, D. Antonio Delgado,
membre de
où
villes
comme
l'Académie royale de
l'on a parlé différentes
l'histoire à
Madrid, à des
langues ou dialectes, qu'il
doit exister plusieurs alphabets, les uns d'origine phéni-
du grec
cienne, les autres inspirés
et
du
latin, et
eux-mêmes ont dû subir dans chaque
dialectes
que
les
localité des
altérations suivant les époques.
Quoi
que
en
qu'il
soit
de ces alphabets,
De
à
soit la
1°
la
langue des
langue basque.
ce qui précède, trois points importants restent acquis
numismatique celtibérienne
la
demeure évident
pour que
toutes les probabilités sont
légendes cellibériennes
il
Que
:
monnaies désignées sous
les
le
nom
de cellibé-
riennes ne peuvent avoir élé émises que par les Celtibères
des anciens géographes
2°
Que
;
monnayage
le
des
les
romaine,
et qu'il cessa à
l'époque de
de l'Espagne sous Auguste
5°
Que
la
la
ne commença
les
les
la
république
soumission entière
:
langue des légendes nous
grande partie dans
jours dans
Celtibères
rapports de ces peuples avec
qu'après
a été
conservée en
différents dialectes parlés de nos
provinces basques.
IV
.Nous croyons qu'il n'est pas inutile de faire remarquer
qu'on n'arriverait pas encore à classer géographiquement
les
monnaies celtibériennes,
même
en parvenant
à
recon-
—
slitucr
366
—
langue des anciens Celtibériens,
la
grande partie des noms de ces
parce qu'une
nous sont quant
villes
à
présent totalement inconnus, et qu'en outre beaucoup de
ceux qui nous sont parvenus sont impossibles à reconnaître sous leur enveloppe grecque
Un
ou
latine.
travail préliminaire indispensable serait la confection
d'une carte des anciennes localités celtibériennes. Celle des
grands chemins de l'Espagne antique, publiée en 1862 par
D. Aureliano Fernandez Guerra, membre de l'Académie
royale de l'histoire à Madrid, est déjà d'un grand secours
elle a été
;
dressée avec autant de science que de sagacité,
d'après les itinéraires d'Antorsin Caracalla et d'après ceux
qui sont gravés sur
en 1852 à Vicarello; mais
restitution
vases en argent découverts
les trois
la
des emplacements
partie la plus difficile, la
est
,
entièrement due aux
recherches particulières de D. Aureliano.
Il
carte
serait à désirer
villes
les
itinéraires, soit
les
géographes
latines qui
qu'on entreprît de placer sur cette
non comprises dans
celtibériennes
en utilisant
et
les
les
moyen d'une
dont
nom
documents que fourniraient
historiens anciens, les inscriptions
abondent sur tous
aussi au
les points
de l'Espagne,
soit
investigation minutieuse des villes
ancien
peut être
moderne, en étudiant
la position
le
ces
renfermé dans
ou
la
le
nom
dénomination d'un
cours d'eau, d'une chaussée, d'une ruine, d'un tertre ou
d'une dépression de terrain,
même
d'une pierre debout ou
couchée, sculptée ou non, toutes choses qui livrent souvent
la
solution d'un
problème géographique longtemps
cherchée.
Nous terminerons en
disant qu'ayant passé de longues
—
années au milieu des pays où
abondent
nous
plus,
le
ont
la
une
localité,
ainsi
série de
retrouver plusieurs
fait
avons
en
un
recueilli
à
former, suivant
grand
plus
le
ou
trouvées dans une
à légendes identiques
moins de pièces
même
monnaies celtibëricnnes
les
classées par lieux de provenance.
nombre que nous avons
Nous sommes parvenu
—
567
groupes géographiques qui nous
fois le
nom
de
la ville
à laquelle,
majorité de chaque groupe appartenait.
C'est par cette
titué à
Turiaso
méthode que D. Antonio Delgado
les
monnaies d'argent
à^l^^h^
légende
-
et à
ville est
construite sur
Turiaso
et est située
Nous
non
se voit
ou dans
loin
ville
la
et
TvRIASO,
les
mon-
environs. Cette
de Saragosse.
en suppléant
la
TRIPSA
et
qui devait être située dans
le
la
traduit par
voisinage de Luao, c'est-à-dire dans
dentale de
que sur
les
de l'Ebre
M. de Saulcy
Turuptiana,
l'attribue à
la
offraient
remplacement du municipe romain
lisons cette légende
première voyelle.
-
et 4).
\
La première de ces légendes ne
naies recueillies à Tarazona
i«
de cuivre portant
et
Ercavica celles qui
Ê^AIV^A K*
cette autre
a
région
la
la
plus occi-
Péninsule, où nous pouvons assurer qu'on ne
trouve aucune de ces monnaies.
M. Boudard
la
même
légende
AOIBiST
donne aux Aobricnses, peuplades du Portugal
entre le
Tamega
n'est sortie
Nous
la
interprète cette
et le
à
établies
Duéro, dans une contrée d'où jamais
une monnaie eeliibérienne.
lisons la
seconde légende
dernière voyelle et
buons
et
ERCAICa
en suppléant
ainsi que M. de Saulcy. nous
l'attri-
Ercavica du Conventus Caesar Augustanus.
M. Boudard, en
lisant
EOATIA,
suppose qu'elle appar-
—
tient à
une
indéterminée du Conventus Cartaginensis.
ville
Nous avons
de préférence ces deux légendes parce
cité
que toutes deux contiennent
M. de Saulcy
finit
caractère celtibérien
le
par placer dans son alphabet
un T, après
représentant
—
568
avoir donné
lui
une valeur intermédiaire entre
admet
cette
même signification
;
l'o
de ces deux savants ne s'appuie que
refaite qu'ils ont
comme
plusieurs fois
M. Boudard
et l'a.
mais, je
^ que
le répète, l'opinion
une légende
sur
reçue d'Espagne sans en soupçonner
la
falsification.
Pour nous,
le
vav phénicien
la
même
^
caractère
le
;
nous
a
beaucoup d'analogie avec
retrouvons avec cette figure
le
et
valeur sur une inscription phénicienne rapportée
par Gésénius.
Nous croyons
que l'alphabet
d'ailleurs
celti-
bérien est en grande partie dérivé du phénicien et que peu
d'éléments grecs
Nous pourrions
et
latins
ont contribué à
offrir à notre tour
sa
formation.
un nouvel alphabet basé
sur ce que nous venons d'indiquer et en rapport constant
avec
les
moyen
légendes que nous croyons avoir déchiffrées au
des groupes dont nous avons parlé; mais ce n'est
pas dans une simple note que ce sujet, qui est le point
capital de la question, peut être
convenablement développé.
partie d'un travail dont
nous nous occupons en ce
Il
fait
moment,
et
que nous espérons pouvoir
offrir
un jour
à la
Société française de numismatique et d'archéologie, dont
nous avons l'honneur de
faire partie.
•
Aloïss Heiss.