Mission d`évaluation externe du quartier de Bonne

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Mission d`évaluation externe du quartier de Bonne
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Mission d’évaluation externe du
quartier de Bonne – Année 2
Juillet 2013
2
Sommaire
I.
L’actualisation régulière de la connaissance du quartier ________________________________________ 3
II.
Vers une certaine « normalisation » du quartier ______________________________________________ 6
A.
Une intégration progressive dans les logements _____________________________________________ 6
B.
La mixité vécue par les habitants aux différentes échelles de vie collective _______________________ 11
C.
Un quartier plutôt inséré dans son environnement proche ____________________________________ 19
D.
Conclusion : un quartier à la fois différent et comme les autres au sein de la ville __________________ 29
III.
Présentation du baromètre ____________________________________________________________ 30
IV.
Annexes ____________________________________________________________________________ 32
Cabinet ARGOS – Ville de Grenoble – Evaluation externe du quartier De Bonne année 2
Janvier 2013
3
I. L’actualisation
quartier
régulière
de
la
connaissance
du
 Une démarche inscrite dans la durée
La ville de Grenoble a souhaité, en 2011, une évaluation externe du quartier De Bonne afin de mettre
en avant ses forces et faiblesses, et ainsi permettre un suivi de son évolution pour en tirer des
enseignements pour de nouvelles opérations. Cette initiative visait, ainsi, à contribuer à l’objectif de
faire de ce quartier un espace s’inscrivant dans la durabilité. Au regard de cette volonté de
connaissance régulièrement actualisée, les responsables locaux ont souhaité que le travail d’évaluation
s’articule sur trois temps forts, répartis sur trois années de « vie » du quartier.
Les premiers travaux réalisés, entre juin 2011 et janvier 2012, ont ainsi permis de dresser un profil
précis des habitants. Ils ont également permis de poser les principales modalités d’usage, des espaces
publics et privés, par les différents usagers de ce nouveau territoire (habitants, passants, commerçants,
touristes, …). Enfin, ces travaux ont permis une première compréhension de l’émergence d’une vie de
quartier, en apportant une visibilité sur la mixité sociale, les relations de voisinages, etc.
Les travaux réalisés dans le cadre du deuxième temps de l’évaluation (octobre 2012 à janvier 2013) ont
eu pour principale finalité d’actualiser ces connaissances, tant en matière de profil des habitants que de
modalités d’usage des différents espaces du quartier. A travers ces travaux, il s’agissait également de
réinterroger des problématiques transversales telles que la mixité sociale, le sentiment de sécurité, etc.
Le présent rapport vient ainsi présenter cette actualisation qui sera prolongée dans un troisième temps,
entre octobre 2013 et janvier 2014. Dans ce sens et pour finaliser cette approche inscrite dans la durée,
il sera question de mettre en place un outil de suivi facilitant un suivi objectivé et régulier du quartier.
 Le cadre de l’actualisation
Pour encadrer les travaux de ce deuxième temps de l’évaluation, des questions évaluatives ont été
identifiées, émanant de la première série de questions formalisées en 2011 (Cf. rapport évaluatif année
1, p. 8-9). Ces questions sont la déclinaison concrète des objectifs assignés à la démarche d’évaluation
et visent à l’organiser et à l’orienter vers la recherche d’informations et de réponses portant sur des
enjeux entourant ce projet de quartier durable :

Quel est le profil des habitants du quartier De Bonne ?
o Comment évolue le profil des habitants du quartier ?
o Quelles sont les principales raisons de ces mutations ?

Quel est le vécu et la perception des habitants du quartier sur les différents espaces ?
o Comment les habitants vivent-ils dans leur nouveau quartier ?
o Comment jugent-ils le quartier ?
o Existe-t-il une dynamique sur cet espace et quelle forme prend-elle ?
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
Comment le quartier vit-il et se développe-t-il ?
o Est-il en interaction avec son environnement immédiat ?
o Comment sont appropriés les différents espaces (publics et privés) ?
 Les techniques mobilisées pour l’actualisation
La méthode d’évaluation choisie repose sur le pluralisme des sources d’information et le croisement de
ces dernières pour permettre de répondre aux questions posées. Aussi l’actualisation s’est-elle basée
sur une approche qualitative, quantitative et participative. Une telle démarche a permis de prendre en
compte les avis d’une diversité de parties prenantes : habitants, responsables locaux, passants,
riverains, commerçants (Cf. liste en annexe).

Le recueil et l’analyse de données documentaires. Grâce aux données collectées auprès de
partenaires (bailleurs notamment) et aux informations glanées lors de temps de veille, nous
présentons une vision de l’évolution du quartier, tant en matière sociale que d’usage ou encore de
relation avec le quartier Championnet.

Un questionnaire aux commerçants de l’Union commerciale de Championnet. Une enquête
par questionnaire s’est avérée intéressante dans le cadre de cette actualisation afin d’avoir une
certaine connaissance de la vision des commerçants riverains du quartier. L’objectif de ce
questionnaire, à l’initiative de Monsieur TROUILLON (responsable de l’union des commerçants de
Championnet), était de recueillir de l’information sur la perception du quartier par les commerçants
voisins, mais également sur leurs attentes et besoins en termes de relations. Concrètement, un
questionnaire en ligne (Cf. trame en annexe) a été mis à la disposition des commerçants pendant
quelques semaines. 21 commerçants ont répondu sur les 50 commerçants ciblés, soit un taux de
retour de 42%.

Entretiens auprès d’acteurs locaux. Pour obtenir une vision de l’évolution du quartier et pour
cibler ses forces et faiblesses, des entretiens avec les principaux acteurs locaux ont été réalisés
(Cf. liste en annexe). Cette vingtaine de rencontres a permis d’approfondir les usages du quartier
mais aussi des aspects plus ténus tels que le sentiment de sécurité, la perception de la mixité
sociale ou encore l’émergence d’une vie, d’une dynamique de quartier.

Observations de terrain et questionnaire aux passants. Pour aller plus loin dans la
compréhension des usages des espaces publics du quartier, des temps d’observation sur site ont
été organisés. Ils ont permis d’identifier les lieux les plus utilisés ainsi que ceux qui sont les plus
délaissés. Ils ont également permis de traiter la question de la fréquentation ou encore des profils
des utilisateurs de l’espace public.
Lors de ces temps sur site, 4 questions été posées aux passants choisis au hasard (raison de la
présence sur le quartier, habitude de fréquentation, origine du trajet et note d’appréciation du
quartier). Cette enquête a permis d’interroger 250 passants et d’actualiser les données obtenues
de façon similaire lors de la première tranche évaluative.
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
Échanges en pieds d’immeubles. Enfin, pour recueillir plus précisément l’opinion des habitants
sur le quartier et ses évolutions, des discussions en pieds d’immeuble ont été réalisées à des
jours, heures et lieux différents (Cf. modalités en annexe). Lors de ces temps sur site, une
trentaine d’habitants des parcs privés et publics ont été approchés et questionnés sur leur
logement, leur immeuble et le quartier. Lors de ces entretiens informels, il s’agissait aussi
d’aborder des dimensions plus subjectives telles que la perception de la mixité sociale, le
sentiment de sécurité, l’animation et la vie de quartier, etc.
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II. Vers
quartier
une
certaine
«
normalisation
»
du
A. Une intégration progressive dans les logements
 La relative stabilité des habitants du quartier
Grâce aux travaux réalisés dans la première tranche de l’évaluation, le profil des habitants du quartier a
pu être mis en lumière. Ainsi, ces habitants ont un profil qui se singularise quelque peu du profil type de
l’habitant grenoblois. En 2011, les ménages enquêtés sur De Bonne étaient plus diplômés,
financièrement plus aisés, un peu plus jeunes et plus souvent propriétaires, que ce qui est constatable
au niveau grenoblois. De plus, les familles apparaissaient plus nombreuses sur ce quartier et la mixité
sociale y était avant tout révélée par le fait que 40% des logements disponibles sur le quartier sont de
nature sociale.
Le profil de l’habitant de De Bonne a donc été posé lors de la 1ère phase d’évaluation. Le peu de temps
écoulé entre les premières investigations réalisées et cette phase d’actualisation permettaient de
préjuger d’un profil assez proche des actuels habitants. Pour autant, il s’est avéré intéressant de
chercher à conforter cet a priori pour, en particulier, en tirer des hypothèses sur la qualité de vie sur le
quartier. La mise à jour des données bailleurs publics, à partir des mouvements locatifs, permet
d’apprécier la mutation des profils des habitants du parc social. La mise à jour des données du parc
privé s’est avérée, quant à elle, impossible du fait de l’inexistence d’un dispositif de suivi.
Le tableau suivant présente la mise à jour des mouvements sur le parc public représentant, sur le
quartier, 345 logements soit 40% des logements, 7 bailleurs, 11 immeubles.
Mouvements des habitants sur le parc social
Nombre de logements Nombre de mouvements
sur immeuble
entre 2011 et 2012
Bailleurs
Immeubles
SCIC
les Alpins
le Compagnon
le Partisan
le Pallium
33
40
32
52
2
2
3
5
Ilot M
la Vigie
Ilot H2
le Concerto
24
16
22
46
0
0
3
4
le Sully
le Graphyte
24
30
0
0
Ilot L (Bois d’Artas)
26
0
11
345
ACTIS
OPAC 38
Grenoble Habitat
SNI
SDH
PLURALIS
7
(100% des bailleurs)
19
(5.51% des habitants)
Taux de rotation1
6,06%
5,00%
9,38%
9,62%
0,00%
0,00%
13,64%
8,70%
0,00%
0,00%
0,00%
4.76 %
(moyenne)
Le taux de rotation est le ratio du nombre total de départs de locataires au cours de l'exercice sur l'ensemble du patrimoine locatif de
l'organisme en fin d'exercice. Ici, c’est le nombre de mouvements 2011/2012 sur le nombre de logements présents dans l’immeuble.
1
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Source : Données bailleurs, novembre 2012
Ainsi, il apparait que sur le parc social du quartier, le taux moyen de rotation est faible puisqu’il s’établit
à 4.76 % (moyenne sur l’ensemble du parc social) alors que pour ACTIS il était, sur l’exercice 2011, de
9,51 % (ensemble du parc du bailleur) et pour Grenoble Habitat il était, sur ce même exercice, de
8,29% (ensemble du parc également).
De plus et pour rappel, les habitants du parc social ont, via le questionnaire 2011, déclaré en grande
majorité (59%) vouloir rester sur le quartier plus de 5 ans, sachant que 31% avait dit vouloir y rester
entre 2 et 5 ans et que seulement 10% avait déclaré vouloir le quitter avant 2 ans (en réalité, il
semblerait que seul 5.51 % des habitants ont déménagé sur la période, voir tableau).
On peut déduire de ces éléments que le quartier n’est pas un simple lieu de passage pour une
majorité d'habitants du parc social puisque très peu d’entre eux l’ont quitté, en conformité avec
leurs prévisions. Les entretiens avec les bailleurs publics ainsi que les échanges en pieds d’immeubles
ont d’ailleurs confirmé cette analyse : les résidents apprécient le quartier et les espaces de vie qu’il
propose et quand ils souhaitent partir, c’est plus fréquemment en raison de situations spécifiques
(besoin de surface lié à l’arrivée d’un enfant par exemple) que parce qu’ils n’apprécient pas les espaces
mis à leur disposition.
Dans ce contexte, les départs volontaires ou forcés de locataires sont rares. Une part de ces départs
sont à l’initiative des locataires qui souhaitent partir à cause de problèmes de voisinage (irrespect des
espaces communs par certains, bruit, …) ou d’inadaptation au quartier (par exemple, un couple a
souhaité partir ne s’accommodant pas à la vie en ville). L’autre partie des départs est due aux bailleurs
qui tentent de limiter au maximum les nuisances. Par exemple, une famille a été relogée dans un autre
quartier car elle était source de trop nombreux désagréments pour le voisinage.
La visibilité sur les mouvements du parc privé est, quant à elle, plus limitée, voire impossible à
appréhender, si ce n’est ériger le comptage des panneaux annonçant des ventes ou des locations
comme une méthode d’observation. Néanmoins, il est intéressant de rappeler les enseignements tirés
du questionnaire aux habitants de 2011 :
 84% des propriétaires (répondants) ont déclaré vouloir occuper leur logement plus de 5 ans,
 70% des locataires du parc privé ont déclaré vouloir rester dans leur logement plus de 2 ans
mais moins de 5 ans,
 Près de la moitié des répondants du quartier sont des propriétaires (48%).
Les propriétaires rencontrés, malgré des plaintes (malfaçons, dégradations, …), se disent en majorité
confiants dans leur investissement et heureux de vivre sur le quartier. Cet intérêt affiché peut cependant
être nuancé par la contrainte que représente le statut de propriétaire : un prêt immobilier n’est
financièrement intéressant qu’après un minimum d’années de remboursement (premières années,
remboursement des intérêts, puis remboursement du capital). Aussi, il faudra veiller au mouvement des
propriétaires dans les années à venir (premières livraisons de logements en 2008), et notamment après
2017 et la fin des « obligations » qu’imposent les achats de logement sous la loi Robien pour
l'investissement locatif.
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Les locataires du parc privé, de façon générale, se disent également satisfaits de leur environnement
de vie mais ils savent que leur statut leur permet une certaine liberté de mouvement, notamment si
leurs motifs de plaintes (cherté des loyers, des charges, …) deviennent trop prégnants. Les
observations ont d’ailleurs permis de confirmer le fait que les déménagements ne sont pas rares sur le
quartier, dans le parc privé (par exemple, 4 déménagements sur La Cour des Loges en moins d’un an
selon les observations).
Pour autant, que peut-on déduire de l’impact de ces mouvements sur le profil des habitants ? Il est sans
doute relatif au regard de la stabilité habituellement observée des profils de résidents dans les parcs
privés des quartiers de centre-ville. En effet, c’est la taille du logement qui influe le plus sur le profil des
locataires, notamment au regard du coût des loyers. En d’autre termes, un logement comptant 3
chambres a de grandes chances d’être reloué à une famille avec enfants ayant des revenus assez
proches des locataires précédents et non pas à un célibataire ou un couple sans enfant.
La relative méconnaissance du mouvement locatif ou d’achat sur le parc privé limite donc l’analyse qu’il
est possible de faire sur l’attrait du quartier pour les résidents de cette catégorie de logement. Pour
autant, il est possible d’estimer, au regard des informations collectées, que les mouvements ne sont
pas « quotidiens » et qu’une certaine stabilité des habitants du parc privé existe (notamment des
propriétaires).
Ainsi, il ressort de ces premières analyses que les habitants du quartier De Bonne sont sensibles, pour
la plupart, à l’attrait de cet espace urbain et à la qualité de vie qu’il leur offre. Dans ce contexte, peu
souhaitent quitter ce quartier et moins encore le font concrètement, ce qui entraine une stabilité
certaine des habitants et, par là-même, de leurs profils.
 Des logements appréciés, malgré certains défauts originels
Les travaux réalisés dans le cadre de cette phase d’actualisation ont permis de constater que les
habitants quittent le quartier essentiellement à cause de leur logement. Cet espace de vie étant le
plus intime, il est fortement dépendant des besoins et attentes des habitants. Aussi, il s’est avéré
nécessaire de mieux comprendre la relation qu’entretiennent les habitants avec ce lieu de vie si
personnel. Les échanges menés en pieds d’immeubles, auprès des habitants du quartier, ont permis de
mieux appréhender leurs satisfactions par rapport à cet espace de vie. Il ressort de ces temps sur site
les éléments suivants :
+
Parc public
-
Isolation thermique intérieure et extérieure
-
Parc privé
-
Isolation thermique de qualité
Problèmes de malfaçon (chauffages,
finitions, …)
Agencement des logements
-
Problèmes de malfaçons
Charges importantes
Source : pieds d’immeubles
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A la lecture de ce tableau, il ressort clairement des similitudes entre les perceptions qu’ont les habitants
du parc privé et ceux du parc public. Effectivement, les deux types d’habitants mettent en avant un
même point fort et un même point faible.
Ainsi, sur l’aspect négatif, il apparait que les problématiques de malfaçons perdurent dans les deux
types de parc et qu’elles continuent à impacter fortement la vie quotidienne des habitants. Le premier
rapport évaluatif a pointé ces défauts de fabrication, identifiés sur un grand nombre de bâtiments du
quartier et a mis en lumière leur impact sur la vie quotidienne des habitants.
Les responsables de ces déficiences se sont, depuis un certain temps, engagés à les régler
définitivement. Par exemple, les malfaçons de l’immeuble « Le Connestable » sont connues depuis 5
ans puisque ce bâtiment a été livré en 2008 et de nombreux travaux ont depuis été initiés pour régler
les différents problèmes constatés. Pour autant, on trouve aujourd’hui encore des malfaçons qui
s’inscrivent comme un des éléments le plus dommageable, voire le plus dommageable, pour les
habitants.
Il est vrai que les malfaçons ne sont pas propres aux immeubles de De Bonne puisque nombre de
nouvelles constructions ont leur part de défauts de construction ; mais il semblerait que les innovations
technologiques (nombreuses sur le quartier) soient à l’origine d’un nombre important de défaillances. En
effet, la dimension « expérimentation » des constructions a fait qu’un grand nombre de dispositifs ont
été mis en place sans que les constructeurs aient une vision de leurs évolutions dans le temps. A ces
erreurs dues à un manque de connaissances, il faut ajouter les malfaçons plus classiques imputables à
des soucis d’économies, à des délais trop serrés, etc.
Quel que soit les origines de ces défauts de fabrication, il s’avère qu’ils touchent indistinctement les
deux types de parc et qu’ils entrainent un grand nombre de mécontentements. Par exemple, des
habitants pointent des finitions bâclées, voire oubliées. D’autres constatent des moisissures dues à des
infiltrations2. Mais les plus importantes malfaçons sont clairement en lien avec le chauffage des
habitations. Dans un certain nombre d’immeubles, il apparait que le chauffage ne fonctionne pas ou
mal. Par exemple, sur « Les Villages d’Or », le chauffage s’est mis à fonctionner en été, lors des fortes
chaleurs grenobloises. Enfin il faut noter que sur certains immeubles, le chauffage a été volontairement
bridé à 19°C pour les chaudières collectives du parc public (dans le parc privé, les habitants ont leurs
propres thermostats), ce qui pose problème pour les personnes sensibles aux températures, les
personnes âgées notamment.
Toutes ces défaillances sont compréhensibles pour un grand nombre d’habitants, mais leurs durées et
le manque de réponses adaptées font qu’elles commencent à poser problème. D’autant plus que
d’autres contraintes pèsent sur les épaules des habitants, notamment celle des charges qui s’avèrent
être importantes (à compléter à la lumière des travaux de M. BRAOUDAKIS disponibles en mars 2013).
Néanmoins, les logements de De Bonne recouvrent aussi un certain nombre d’éléments positifs qui
compensent ces difficultés. En effet, les habitants mettent en avant la qualité des appartements sur des
dimensions très concrètes telles que l’isolation thermique ou phonique avec l’extérieur. Ils apprécient
2
http://alpes.france3.fr/info/caserne-de-bonne--habitat-pas-tres-durable--72644892.html
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ainsi la tranquillité perceptible dans les logements puisque les bruits sont fortement réduits, même en
extérieur (les voitures roulent au pas sur les rues du quartier donc peu de nuisances sonores). Les
jardins en cœur d’ilot favorisent d’ailleurs cette quiétude. De plus, l’isolation thermique de qualité limite
les effets, décrits précédemment, du mauvais fonctionnement du chauffage et permettent aux résidents
de percevoir des retours de charges (l’isolation fonctionnant bien, les besoins en chauffage sont moins
importants et donc les trop-perçus sont restitués aux foyers).
Les habitants rencontrés sont ainsi une majorité à se déclarer satisfaits de leur appartement, ce qui
conforte les retours au questionnaire de 2011. En effet, via cet outil, il a pu être posé que l’immense
majorité des habitants (87 %) disent se sentir bien ou très bien dans leur logement (seul 2% des
répondants ont dit se sentir mal).
Cependant, les échanges en pieds d’immeuble ont permis de revenir sur un point qui fait débat depuis
longtemps sur le quartier et plus précisément par rapport aux logements. Il s’agit des évolutions
technologiques en lien avec le développement durable. Beaucoup d’innovations technologiques ont
été mises en place dans les logements du quartier pour limiter leur impact sur leur environnement. Dans
beaucoup de cas, il s’est agi de réaliser des tests grandeur nature car les technologies étant novatrices,
elles n’avaient pas, ou peu, été expérimentées ailleurs. Il s’agit par exemple des ventilations double
flux. Les travaux réalisés dans le cadre de la première évaluation ont permis de pointer le fait que ces
innovations n’étaient pas comprises et donc pas, ou mal, utilisées par un certain nombre d’habitants.
Pour remédier à cet écueil, les bailleurs ont mis en place des (in)formations sous forme de livrets ou
encore de temps sur site permettant d’aller à la rencontre des habitants.
Les enquêtes réalisées lors de cette phase d’actualisation ont permis de mettre en exergue que ces
innovations sont un peu mieux gérées par les habitants qui commencent à bien en comprendre le
fonctionnement (d’autant que les habitants sont stables et que donc les habitudes d’usages
apparaissent) mais qu’ils n’en perçoivent toujours pas forcément tout l’intérêt et la portée. En effet, il
ressort des échanges que les gains financiers permis par ces innovations sont amputés, voire annulés,
par l’entretien qu’ils représentent. Par exemple, l’économie que peuvent entrainer les panneaux
photovoltaïques est limitée par le coût de l’entretien de ces derniers.
 En résumé
Questions
Réponses
Le profil des habitants du quartier a-t-il évolué en un an ?
Il y a eu peu de mouvements sur le parc social et la visibilité sur
le parc privé est assez limitée ; cependant, il ressort des
observations et enquêtes une certaine stabilité des habitants
sur le quartier et, par conséquent, une stabilité du profil établi
précédemment.
Comment les habitants apprécient-ils leur logement ?
Les logements du parc privé et public souffrent des mêmes
maux originels (malfaçons notamment) et des mêmes forces
(isolations). Néanmoins, les appartements sont appréciés par
un grand nombre d’habitants et ce malgré une compréhension
encore limitée de l’usage de certaines technologies (ventilation
double flux par exemple).
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B. La mixité vécue par les habitants aux différentes échelles de vie collective
Selon les enseignements tirés des travaux réalisés dans le cadre de la première phase de l’évaluation,
les habitants de De Bonne sont satisfaits des équipements et, de manière plus générale, de l’offre de
service accessible sur ce quartier (services publics, offre privée dans le quartier et aux alentours). En
effet, mis à part quelques points délicats (le stationnement notamment), les habitants ont, pour une
grande majorité, plébiscité leur nouveau lieu de vie (le quartier est jugé très positivement par ses
habitants puisque 85 % s’y sentent bien voire très bien et que 89 % le recommanderaient même à leurs
proches pour y vivre3).
Dans ce cadre, nombreux sont ceux qui ont également mis en avant les relations de voisinage positives
qui pouvaient exister dans les différents immeubles. Les habitants ayant répondu au questionnaire
étaient ainsi 83% à décrire ces relations comme chaleureuses, polies et courtoises. Cependant, et
malgré ces relations cordiales, il est ressorti des travaux menés que la vigueur de la vie locale à
l’échelle du quartier était assez faible.
Au regard de l’effet « nouveauté » du quartier de Bonne, il est apparu intéressant de se questionner sur
l’évolution, en un an, de ces relations de voisinage et, au-delà, de l’émergence d’une vie et d’une
dynamique de quartier, dans les immeubles et au-delà sur les espaces publics. Pour apporter des
réponses à ces interrogations, nous nous sommes appuyés sur des échanges avec les habitants
réalisés lors des rencontres en pieds d’immeuble et sur des temps d’observation in situ.
 Une cohabitation apaisée, malgré une diversité d’appropriations
Lors des temps d’échanges en pieds d’immeuble (Cf. liste en annexe), les habitants rencontrés ont été
questionnés sur les différents espaces de vie que sont leur logement, leur immeuble et le quartier.
L’objectif était, au travers d’échanges informels, de recueillir leurs visions sur ces espaces, les difficultés
qu’ils y rencontraient ou encore les éléments positifs qu’ils y ressentaient. En ce qui concerne les
espaces de vie que sont les immeubles, on peut résumer ainsi leurs points de vue :
+
-
-
Parc public
-
Entente cordiale entre habitants d’un même
immeuble
Bonne cohabitation entre habitants des parcs
publics et privés
-
-
-
Parc privé
-
-
3
Bonne entente entre voisins d’un même
immeuble
Perception positive de l’usage des cœurs
d’ilots
Impression de mixité sociale dans l’immeuble
-
Des jardins en cœur d’ilot peu exploités et
incompris dans leur finalité
Quelques locataires irrespectueux des
règles de vie en communauté et des
espaces collectifs (poubelles)
Des bailleurs perçus comme n’étant pas
toujours assez réactifs
Pour certains, un sentiment d’insécurité qui
point à cause d’incivilités (ex. : squats)
Des malfaçons dans les espaces collectifs
Pas de vie d’immeuble, immeubles dortoirs
où les habitants se côtoient
Rapport évaluatif année 1, page 79
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Les immeubles sont, au regard de ces éléments, appréhendés et appréciés de façon nuancée par les
habitants, et notamment par ceux du parc social.

Sur le parc privé, les immeubles rassemblent des populations de profils variés
(locataires/propriétaires, jeunes/personnes âgées, célibataires/familles, etc.) qui cohabitent
sans difficultés particulières ; aucun des immeubles enquêtés n’a fait l’objet de problèmes de
voisinage autres que ponctuels (quelques soirées trop bruyantes par exemple). Les habitants
de ce parc « voisinent » (Sic Yves CHALAS), ce qui n’entraine pas de problèmes particuliers
mais n’amène pas, non plus, de dynamique ou de vie collective. Certains habitants mettent en
place des actions qui visent à permettre la communication entre habitants (par exemple, un
résident édite une newsletter sur le quartier et les évènements marquants qui s’y passent) mais
de façon générale les habitants « se contentent d’amicales salutations » lorsqu’ils se croisent.
L’absence d’espaces communs pour favoriser les échanges (pas de lieux de vie aménagés
pour la rencontre dans les différents immeubles) contribue pour une part à cette absence de vie
collective. Les immeubles sont ainsi perçus comme des « immeubles dortoirs », ou chacun
mène sa vie de son côté.

Dans les immeubles du parc public, on constate, plus ou moins, les mêmes modalités
d’appropriation de l’espace collectif. De façon générale, les habitants cohabitent de façon calme
et paisible, même s’il faut noter que la vie collective semble y être un peu plus marquée. En
effet, les habitants se connaissent un peu plus, rapprochés notamment par les actions liées à
certains désagréments. Dans un certain nombre d’immeubles, il s’avère que des habitants sont
irrespectueux du voisinage (jets de détritus par les fenêtres, dépôts d’encombrants dans les
espaces collectifs, nuisances sonores, …), ce qui entraine des mécontentements. Cette
situation est aggravée par les malfaçons qui perdurent également dans les espaces collectifs
(inondations de garages ou portes mal entretenues par exemple). Les bailleurs connaissent ces
difficultés et essayent d’y apporter des réponses circonstanciées (relogement des familles
perturbatrices, travaux, etc.), les choses évoluant progressivement. Comme bien souvent, c’est
autour des difficultés que des liens se tissent, des relations se nouent et quelques fois des
actions collectives naissent. C’est notamment le cas sur l’immeuble Les Alpins sur des
questions de malfaçons, inondations des garages ou encore problèmes de voisinage ; une
association de locataires s’est ainsi constituée pour défendre les droits des locataires :
Consommation, Logement et Cadre de Vie (CLCV). Ceci dit, en règle générale, la cohabitation
se déroule bien dans ce parc ; les habitants se côtoient pour la plupart sans difficulté aucune.

Les ilots comme espaces collectifs ? Dans une grande majorité, ils sont peu utilisés. Ces
jardins, pensés pour la contemplation mais également pour favoriser les échanges, sont plutôt
des lieux de passage, notamment l’hiver. En effet, l’appropriation qui est faite de ces espaces
est très dépendante de la saison mais aussi des immeubles et donc des habitants concernés.
Cet usage irrégulier ne pose cependant pas particulièrement problème, il ne semble pas y avoir
de conflit latent ou effectif entre habitants des différents immeubles (et parcs), essentiellement
parce que le quartier propose suffisamment d’espaces publics, apportant ainsi une solution à ce
désagrément (jardins des vallons par exemple). Cependant, cet usage limité ne favorise pas la
rencontre entre les habitants des différents parcs, ce qui freine d’autant le développement d’une
mixité sociale vécue et génératrice de liens sociaux nouveaux.
Cabinet ARGOS – Ville de Grenoble – Evaluation externe du quartier De Bonne année 2
Janvier 2013
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Il ressort en conséquence que les immeubles du quartier apparaissent, de loin, comme étant vécus et
utilisés de façon similaire. Ainsi, et de façon générale, la bonne cohabitation semble être la règle, les
habitants se côtoient sans difficultés et aucun conflit majeur ne semble éclore sur les différents
ilots.
Pour autant, ces ressemblances de comportements ne doivent pas cacher la diversité des
situations identifiable sur chaque immeuble. Les échanges en pieds d’immeuble ou encore les
travaux de la mission évaluation des politiques publiques4, permettent en effet de mettre en exergue
cette hétérogénéité. Pour exemple, certains immeubles du parc privé rassemblent une majorité de
locataires (Le Connestable, la Cour des Loges, le Sully) alors que d’autres sont fortement peuplés de
propriétaires occupants (Le Patio lumière, le Carré d’Or, le Vendôme, le Henri IV, les Loggias, le Carré
Mansard). Dans d’autres cas, la diversité des situations porte sur les malfaçons, certains immeubles en
pâtissant fortement alors que dans d’autres elles sont limitées, voire inexistantes.
En résumé, on dira que la vie dans les immeubles du quartier est, de façon générale, assez paisible, les
habitants cohabitant bien dans un même bâtiment mais également au sein des ilots (qui mélangent
habitat privé et public). Cependant, il ne faut pas avoir une lecture trop englobante de l’usage qui est fait
des immeubles du quartier, chaque montée ayant sa part d’originalité et ses spécificités. Cette diversité
des appropriations et des usages, par les habitants, des espaces collectifs se retrouve d’ailleurs à
l’échelle du quartier.
 Un quartier apprécié et en mouvement
Le quartier semble satisfaire un grand nombre d’habitants, quel que soit leurs profils, habitants du parc
public ou privé. Cependant, certaines inquiétudes se font jour, notamment en matière de dégradations
et d’entretien de l’espace public comme le souligne le tableau suivant :
+
-
Parc public
-
Parc privé
-
-
Quartier agréable à vivre, surtout pour les
enfants
Géolocalisation idéale
Proximité des commerces (en nombre et
en qualité)
Proximité et diversité des services publics
Impression ressentie de mixité sociale
Proximité de l’offre commerciale et de
service
Une offre commerciale de qualité
Une nouvelle offre (cinéma et Décathlon)
attendue
Des espaces publics agréables
Un sentiment de sécurité
-
-
Quelques dégradations qui commencent à
être perçues (ex. tags)
Pas encore de ressenti de vie de quartier
Manque de commerces de proximité
(commerce alimentaire)
Des dégradations qui se multiplient,
Un entretien des espaces publics pas assez
réactif
Des difficultés de stationnement
Des espaces commerciaux vides qui posent
problèmes
Source : pieds d’immeuble
Travaux complémentaires réalisés par Hélène MILET sur la répartition des propriétaires occupants et propriétaires bailleurs et sur
l’analyse d’entretiens auprès d’habitants du quartier.
4
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En ce qui concerne les aspects négatifs, les habitants des deux parcs se retrouvent sur deux
dimensions, dont l’une d’elles avait déjà été pointée lors de la première phase évaluative : l’offre
commerciale du quartier. En effet, les habitants avaient déjà pointés le manque de diversité de l’offre
par rapport à ce qui se trouve en centre-ville et avaient, par là-même, pointé le fait que l’offre ne
correspondait pas forcément aux attentes des usagers locaux. Les habitants, notamment ceux du parc
social, avaient mis en évidence le manque de commerces dits de proximité. En conséquence,
nombreux étaient ceux qui se rendaient dans les commerces des quartiers voisins (et notamment
Championnet) pour trouver une offre plus adaptée à leurs attentes.
Néanmoins, il faut garder à l’esprit que ce point de vue, propre aux habitants, est en relative
contradiction avec l’idée qu’avaient les concepteurs du centre commercial qui visaient, notamment, à ne
pas concurrencer l’offre commerciale de proximité des quartiers avoisinants (cf. point de vue des
commerçants du quartier Championnet ci-dessous). Les souhaits des habitants semblent donc en
relative opposition avec l’identité du centre commercial. Cependant, ce dernier a pris en compte
certaines de ces attentes ; une réflexion est en cours pour l’installation d’un bureau de tabac/presse sur
le quartier.
Les habitants ne sont donc toujours pas totalement satisfaits de l’offre, d’autant qu’ils notent la
présence de locaux commerciaux disponibles sur le quartier. C’est d’ailleurs cette disponibilité de
locaux commerciaux qui donne, pour certains, le sentiment d’un certain abandon. C’est le cas
notamment des résidents vivant au-dessus de ces espaces (Immeuble Le Connestable).
Locaux commerciaux vides sous l’immeuble Le Connestable
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Les habitants des deux parcs se rejoignent également sur l’entretien qui est fait des espaces publics et
incidemment sur les dégradations qui se développent sur le quartier. En effet, le respect des espaces
publics et du mobilier urbain ne semble pas être partagé par tous les usagers du quartier comme le
montrent les photos suivantes :
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Janvier 2013
16
Cette dégradation des espaces est mise en avant par un grand nombre d’habitants et elle est associée
au niveau de propreté du quartier, qui n’apparait pas toujours optimum. Selon les services de la Ville en
charge de l’entretien de ces espaces, leur présence sur le quartier est régulière mais leurs moyens
n’ont pas évolué alors que le nombre et la taille des espaces publics du quartier sont très importants (3
espaces verts se succédant, avec des plantations chronophages en terme d’entretien). Selon le
responsable de cette équipe : « L’équipe espaces verts est restée à effectif constant malgré un territoire
d’intervention fortement agrandi, […], il lui est difficile de répondre à toutes les demandes et besoins en
entretien ». A ce manque de moyens, qui devrait être partiellement réglé dans les mois à venir grâce à
l’arrivée d’un nouvel agent, il faut ajouter l’effet « nouveauté » des bâtiments du quartier sur la
perception des dégradations. En effet, un tag sur un mur blanc dans un quartier récent ressort
beaucoup plus, et est beaucoup plus visible que dans un quartier plus ancien.
Enfin, il ressort des nombreux échanges réalisés qu’une vie de quartier n’a pas encore émergé. Les
habitants des deux parcs ont conscience de cette faiblesse des relations sociales au sein des
immeubles ; elle semble cependant plus impacter les habitants du parc social. Néanmoins, une vie de
quartier tente d’éclore progressivement, en s’appuyant sur la bonne volonté de certains habitants et sur
les associations ou institutions présentes sur le secteur telles que l’Union de quartier ou encore la
Maison des habitants. L’Union de quartier Championnet-Bonne-Condorcet et Hoche a ainsi très tôt
intégré les habitants de De Bonne à son périmètre et a cherché à organiser des évènements sur le
quartier pour initier cette vie locale. Cela a été notamment un des objectifs de la fête de quartier du 29
septembre 2012 (Cf. affiche ci-après), qui n’est que l’une des nombreuses animations que le collectif a
mis en place sur le quartier ces dernières années.
Affiche de la fête inter-quartiers organisée par l’Union de quartier
Source : http://www.ruelakanal.com/
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Malgré ces tentatives, une vraie vie de quartier n’a pas encore émergé. Ceci n’est cependant pas
forcément étonnant et peut même apparaitre comme normal, ou au moins compréhensible, pour
plusieurs raisons :
 au regard du profil des habitants ayant des intérêts différents du fait de leur diversité
(propriétaires/locataires, jeunes/âgés, familles/célibataires, etc.),
 la nouveauté du quartier (premières livraisons en 2008 et les dernières en 2012).
Une vie de quartier est difficile et longue à mettre en place, cela ne peut se faire en quelques années.
Cette vie locale mettra sans doute un certain temps à éclore car les équipements prévus pour la
développer viennent à peine d’être livrés. Par exemple, l’espace Convivi’âges, appelé à offrir aux
habitants un lieu de rencontre et d’échange, n’a été ouvert qu’en novembre 2012, sans être tout à fait
terminé encore (cuisine encore en travaux). Au regard de ces équipements, il sera donc intéressant de
suivre l’essor de la vie de quartier dans le temps et au grès des évolutions des usages des espaces
publics et privés.
Néanmoins, des aspects positifs ressortent fortement lorsqu’on interroge les habitants sur leur
quartier. En effet, ces derniers ont conscience de vivre dans un lieu privilégié, aux nombreuses
commodités (proximité des services et des commerces par exemple). Les habitants des deux parcs se
rejoignent d’ailleurs sur la qualité des espaces publics du quartier qui sont propices à la flânerie, à la
promenade mais également aux distractions, et notamment pour les enfants (Jardin des vallons par
exemple). Chacun « trouve son compte sur le quartier », les séniors peuvent profiter des espaces verts,
les enfants des jeux, les parents des terrasses, etc. La dimension ludique sur le quartier profite au plus
grand nombre.
Cette dimension de bien-être est accentuée par un sentiment de sécurité qu’éprouvent les usagers du
quartier. Malgré, ou grâce à, de nombreux stationnements de policiers en raison du plan VIGIPIRATE
(le quartier rassemble des locaux dédiés aux religions musulmane et juive), les habitants se sentent en
sécurité pour la plupart. Même s’il faut les relativiser, puisqu’ils ne prennent en compte que le nombre
de patrouilles (auto-saisine pour une part), les chiffres de la police municipale reflètent d’ailleurs ce
phénomène (-9% de patrouilles en un an) même s’il faut noter une forte progression des vols (passés
de 7 à 22 entre 2011 et 2012) et des regroupements de jeunes.
Nombre de patrouilles
Motifs
Groupes de jeunes
Nuisances sonores
Perturbateurs indésirables
Stationnement Gênant
Tags/Graffitis
Vol
Total
2011
2012
Taux d'évolution
Total
1
5
17
5
1600%
0%
18
10
18
11
-39%
29
34
3
7
6
1
22
-82%
-67%
214%
40
4
29
68
62
-9 %
130
Source : Police Municipale
Le responsable de la police municipale confirme d’ailleurs ce ressenti positif par rapport à la sécurité sur
le quartier. Au début, les policiers municipaux craignaient l’arrivée de ce nouveau quartier situé près du
Cabinet ARGOS – Ville de Grenoble – Evaluation externe du quartier De Bonne année 2
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Centre-Ville et du quartier Hoche. Le quartier allait-il être touché par les phénomènes propres à ces
deux territoires ? L’appropriation par un groupe de jeunes du jardin du Bois d’Artas a d’ailleurs conforté
cette interrogation. Cependant, grâce à une présence renforcée sur le terrain et via un travail partenarial
avec les acteurs du quartier (vigiles de la caserne, agents de sécurité des magasins, …), il s’avère que
le quartier reste relativement préservé des phénomènes de délinquance relevés dans les quartiers
alentours (trafic de drogue notamment).
Il n’en est pas moins vrai qu’il existe des formes de perturbation de la tranquillité publique sur le quartier
De Bonne, même si elles sont moins présentes ou visibles que dans d’autres quartiers et qu’elles
revêtent, parfois, des formes inattendues. Ces manifestations se distinguent ainsi de ce qui est
constatable dans les quartiers riverains et trouvent leur origine dans les caractéristiques mêmes du
quartier (ouvert vers l’extérieur, aéré, poreux, …). A titre d’exemple, des jeunes sont entrés en scooter
dans la galerie commerciale, profitant de son accès aisé.
Cette particularité est également liée à la nature même du quartier (écoquartier) qui génère des formes
d’actions quelque peu atypiques. L’opération conduite lors des illuminations de Noel par un groupe
d’écologistes en est un exemple ; des personnes ont cherché à débrancher les guirlandes LED sous
prétexte qu’elles consommaient de l’énergie.
Enfin, il faut noter que les habitants apprécient également la fonction commerciale du quartier. Bien
qu’ils regrettent le manque de diversité des commerces ou encore leur manque de proximité, les
habitants des deux parcs sont cependant conscients de la chance d’avoir de tels espaces « sous leurs
fenêtres ». L’attractivité que représente ces commerces et la vie qu’ils amènent (Cf. partie C), sont
jugés positivement par les habitants du quartier. C’est d’autant plus vrai que l’offre est en évolution
constante avec le départ de commerces mais surtout l’arrivée de nouveaux magasins : Décathlon,
Punto Gusto, magasin éphémère Chronostock,… De plus, et en parallèle, l’offre de service s’étend
également, avec l’ouverture du cinéma Le Méliès.
Pour les habitants, le quartier est donc un espace de vie apprécié parce que « ouvert et cosy à la
fois » et multidimensionnel (offre ludique, offre commerciale,…) tout en étant sécurisé. C’est donc un
espace propice à la diversité où les mixités (sociale, d’usage, etc.) peuvent se développer et prospérer
autour de ces différents niveaux de vie (logement, immeuble, quartier), ce qui en fait l’actuelle richesse.
 En résumé
Questions
Réponses
Comment les habitants vivent-ils dans leur immeuble ?
La vie dans les immeubles est paisible, les habitants cohabitent
bien dans un même bâtiment mais également au sein des ilots.
Il ne faut cependant pas avoir une lecture trop globale de
l’usage qui est fait des immeubles du quartier, chaque montée
ayant sa part d’originalité et ses spécificités.
Comment vivent-ils et utilisent-ils les espaces publics du
quartier ?
Pour les habitants, le quartier est un espace de vie apprécié
parce que ouvert et multidimensionnel (offre ludique,
commerciale,…) tout en étant sécurisé. C’est donc un espace
propice à la diversité où les mixités (sociale, d’usage, etc.)
peuvent se développer et prospérer autour de différents
espaces de vie (logement, immeuble, quartier).
Cabinet ARGOS – Ville de Grenoble – Evaluation externe du quartier De Bonne année 2
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C. Un quartier plutôt inséré dans son environnement proche
Le premier temps de l’évaluation a permis de préciser que le quartier De Bonne s’est intégré à la ville et
aux quartiers environnants, « grâce notamment à sa dimension multifonctionnelle mais aussi à son
organisation »5. En effet, le traitement urbain qui a été réalisé (porosité du quartier due à ses
nombreuses ouvertures, inscription dans la trame viaire environnante, …) a permis que les riverains,
mais aussi les Grenoblois en général, s’approprient ce quartier attrayant du fait notamment des
aménagements des espaces publics (jeux pour enfants, pelouse pour se reposer, important espace
piétonnier, etc.).
Ainsi, ce nouvel espace est attractif pour les voisins immédiats du quartier et beaucoup se déplacent
sur le quartier, essentiellement pour profiter des espaces publics, les commerces ne les attirant que de
façon secondaire. Lors de cette première phase de travail, la principale exception à cette intégration
réussie s’est avérée être le jardin Hoche, séparé du reste du quartier par le boulevard Gambetta et la
frontière physique et « mentale » qu’il entretenait.
Au regard de ces connaissances sur l’appropriation du quartier par les habitants de la ville, la question
qui se posera à l’avenir porte sur l’évolution de ses modalités de fréquentation. En effet, il apparait
intéressant de se questionner sur la pérennité des comportements observés et/ou sur leurs évolutions.
Les modalités d’appropriation du quartier se pérennisent-elles ou, au contraire, d’autres types d’usages
apparaissent-ils ? Si tel est le cas, quelles sont les raisons de ces évolutions et quels en sont les
effets ?
Pour répondre à cette question, il est possible de s’appuyer sur les différentes investigations réalisées
dans le cadre de cette phase d’actualisation et notamment sur les retours aux questionnaires aux
commerçants riverains et aux passants rencontrés sur le quartier, lors des différents temps
d’observation, ou encore sur les apports des entretiens avec les acteurs œuvrant quotidiennement sur
le quartier (Cf. liste en annexe).
 La vision partagée des acteurs locaux sur le quartier
Lors des échanges avec la diversité des acteurs intervenants sur le quartier De Bonne, il est apparu
qu’ils ont, dans l’ensemble, une perception assez proche des forces et faiblesses détectables sur ce
nouvel espace. Les analyses concernent les différentes fonctions du quartier (habitat, commerce,
ludique) et les différents profils d’usagers de l’espace (habitants, passants, riverains, chalands) mais se
recoupent et se complètent. Le tableau ci-après présente de façon synthétique ces visions du quartier.
5
Rapport évaluatif année 1
Cabinet ARGOS – Ville de Grenoble – Evaluation externe du quartier De Bonne année 2
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Atouts
-
Les habitants ont conscience de vivre dans un endroit
privilégié car bien intégré, bien placé géographiquement
et relié au reste de la ville
-
Des partenariats locaux se créent (bailleurs et acteurs
sociaux, police municipale et agents de sécurité) pour
favoriser un développement positif et paisible du
quartier
-
La mixité sociale ne pose pas de problème particulier,
tant sur l’espace public que sur l’espace privé (cœur
d’ilot), ce qui est d’autant plus intéressant au regard de
la diversité de la population (enfants-jeunes-personnesâgées-personnes handicapées, revenus importantsrevenus modestes, religions différentes, …)
Limites
-
Le coût de la vie sur le quartier est important,
notamment pour les personnes en difficultés sociales
(charges importantes, offre commerciale pas adaptée
aux petits revenus,…)
-
Le quartier souffre de quelques zones d’ombres
incomprises par les habitants : jardins en cœur d’ilot
non compris et peu appropriés, vocation de
l‘Esplanade Alain Le Ray
-
La différence de perception de l’apport des
technologies entre les concepteurs et les habitants :
les systèmes de régulation du chauffage en particulier
et leurs coûts de maintenance sont mal acceptés.
-
Une offre de services (commerciaux ou pas) encore
trop peu diversifiée et ne répondant pas à tous les
besoins locaux (manque de commerce de proximité,
mêmes commerces que ceux du centre-ville, manque
d’offre sociale telle qu’une halte-garderie, …)
-
Des acteurs locaux qui ne sont pas encore bien
identifiés et qui n’ont pas encore trouvé leur place sur
le quartier (l’Union de quartier est peu identifiée
malgré d’importants efforts, des partenariats existent
mais ils restent limités, etc.)
Une offre commerciale de qualité, qui attire un public
diversifié, et qui se développe progressivement, en
diversifiant de plus en plus les publics cibles.
Opportunités
-
Un géolocalisation du quartier qui favorise une
utilisation apaisée de l’espace public (marche à pieds
par exemple) et qui attire un public atypique : les
touristes.
-
Une partie des habitants et des acteurs locaux
volontaires et proactifs pour faire évoluer positivement
le quartier (responsables commerciaux en relations, des
actions à l’initiative des habitants telles que le compost)
Une offre locale en perpétuelle évolution, ce qui initie et
entretient une dynamique constructive (nouveau
cinéma, construction de l’hôtel, mise en place d’un
espace de rencontres, …) dont une partie des habitants
sont demandeurs
Points de vigilance
-
Une intégration pas finalisée au reste de la ville (Bd
Gambetta, rue Berthe de Boissieux, … représentent
des limites dans l’unité souhaitée)
-
Une offre de services en évolution rapide, que la
population n’a pas forcément eu le temps d’intégrer
(convivi’âge, services sociaux du Conseil Général, …)
mais qui n’est pas forcément en adéquation avec les
attentes et besoins ressentis (école surchargée, petite
enfance)
-
Des espaces publics ou privés insuffisamment
entretenus, voire dégradés, ou pas utilisés (locaux
commerciaux inoccupés notamment) qui peuvent
impacter à terme l’image du quartier
Cabinet ARGOS – Ville de Grenoble – Evaluation externe du quartier De Bonne année 2
Janvier 2013
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 Une attractivité multidimensionnelle
250 passants ont été abordés, de façon aléatoire, lors de plusieurs temps de présence sur site et 4
questions très rapides leur ont été posées portant sur la raison de leur venue sur le quartier, leur
Raisons de fréquentation du quartier de Bonne 2012
fréquence de passage, leur origine et enfin leur appréciation de l’espace. Les graphiques suivants font
3%
apparaitre les résultats ainsi obtenus
8%et sont mis en miroir avec les réponses obtenues, selon la même
méthodologie, un an plus tôt.
2%
31%
Raison de la fréquentation de Bonne 2011
Raisons de fréquentation du quartier de Bonne 2012
8%
15%
26%
3%
2%
31%
21%
8%
Acheter
Flâner, me promener
1%
Habiter
21%
Passer
Profiter des jeux
Travailler
Voir des amis, de la famille
17%
19%
14%
14%
21%
14%
Acheter
Flâner, me promener
21%
Habiter
Passer
Profiter des jeux
Travailler
Voir des amis, de la famille
Source : questionnaire passants
Le principal moteur de visite sur le quartier reste le commerce (acheter : 31%) même s’il faut noter
que la dimension ouverte et poreuse du quartier se confirme puisque le nombre de personnes se
déclarant en transit se maintient (19 contre 21%). Par contre, la dimension promenade, flânerie semble
en diminution au profit d’une présence plus marquée des habitants (passé de 14 à 21%). Sans
doute, l’effet « nouveauté » du quartier commence-t-il à s’estomper expliquant en partie cette évolution.
Au regard de l’évolution des « profils » des passants rencontrés (plus d’habitants du quartier), il apparait
compréhensible que les fréquences de passages aient, elles aussi, évolué (cf. graphiques suivants).
Cabinet ARGOS – Ville de Grenoble – Evaluation externe du quartier De Bonne année 2
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Fréquentation du quartier 2011
fréquentation du quartier 2012
17%
fréquentation du quartier 2012
16%
16%
23%
35%
35%
Tous les jours
Plusieurs fois par semaine
24%
24%
Une fois par semaine
Une à deux fois par mois
22%
Jamais
22%
16%
Tous les jours
12% 13%
12%
Plusieurs fois par semaine
Une fois par semaine
Une à deux fois par mois
13%
Jamais
Source : questionnaire passants
La fréquentation journalière s’est largement accentuée au détriment de la fréquentation
hebdomadaire. Pour autant, les visites ponctuelles représentent toujours une part importante des
raisons de passage sur le quartier (17 contre 16%), cela recouvre pour une grande part les visiteurs
extérieurs à l’agglomération.
Cette présence accrue des habitants sur les espaces publics de leur quartier est confirmée par les
origines des personnes questionnées, les habitants étant passés d’un sixième des passants à un tiers.
Il faut noter que les habitants de l’agglomération attirés par les commerces apparaissent également
plus nombreux sur le quartier, au détriment des habitants des quartiers riverains qui seraient beaucoup
moins nombreux à profiter des espaces publics du quartier.
Origine des individus interrogés 2012
Origine des individus interrogés 2011
Origine des individus interrogés 2012
14%
16%
21%
21%
31%
31%
Du quartier de Bonne
D'un quartier voisin
21%
De l'agglomération
D'une ville hors agglomération
27%
27%
21%
49%
Du quartier de Bonne
D'un quartier voisin
De l'agglomération
Cabinet ARGOS – Ville de Grenoble – Evaluation externe du quartier De Bonne année 2
21%
D'une ville hors agglomération
Janvier 2013
23
Enfin, il faut noter que ces évolutions dans le profil des usagers du quartier De Bonne n’ont pas influé
sur l’appréciation générale puisque la note d’appréciation en 2012 est de : 7,3 (pour 7,4 en 2011).
Les observations sur site (11 en tout, à des heures et jours différents ; Cf. liste en annexe) ont permis
de confirmer cet intérêt des usagers et surtout des habitants pour le quartier et d’avoir une meilleure
connaissance des espaces attractifs et de ceux considérés comme étant moins « vivants » :
6

L’esplanade Alain Le Ray apparait peu fréquentée dès que l’ensoleillement commence à décliner
(octobre à mars), ce n’est clairement plus qu’un espace de passage pour une grande part des
usagers. Cet espace est plus approprié en été, aux beaux jours (attrait des jets d’eau notamment).
Outre cette dépendance au climat, il faut noter que la vie de l’esplanade est également
dépendante des animations qui y sont faites. L’hiver, s’il n’y a pas d’animation particulière (comme
fin 2011 avec le village de Noël) alors l’espace est clairement délaissé.

Le jardin des vallons, lui, connaît toujours une fréquentation, qui tend à augmenter de façon
exponentielle lorsque le beau temps arrive. Les parents apprécient les jeux pour enfants et le
traitement architectural fait qu’il y fait bon s’y promener et flâner, même en hiver (personnes âgées
notamment). Ce jardin s’impose clairement comme l’espace attractif du quartier, d’autant qu’il est
au carrefour des différentes fonctions du projet : espaces commerciaux, espaces verts, espaces de
logements, espaces ludiques, etc.

L’intersection entre la rue Lazare Carnot et la rue commerciale intérieure apparait comme
l’épicentre de la vie du quartier De Bonne. A toute heure de la journée le passage y est quasiment
ininterrompu. La typologie des magasins (snacks, ouverture tardive, offre variée, …) mais
également la géolocalisation de cet espace (point de convergence, carrefour) expliquent ce niveau
de fréquentation qui connait des pics, notamment aux heures de repas. Cet espace est d’ailleurs
très apprécié des passants, si ce n’est le revêtement du sol qui est très glissant en cas de pluie.

Le centre commercial connait, d’après les chiffres fournis, une hausse en matière de
fréquentation (+ 20% en 1 an6), même si cela n’apparait pas évident lors des visites. Ce paradoxe
est confirmé par la perception des usagers du quartier qui trouvent qu’il manque de dynamisme.
L’ouverture du centre commercial vers l’extérieur et sa porosité peuvent expliquer cette impression
de « vide » lorsqu’on arpente la galerie ; les sorties et les entrées étant réparties tout au long du
centre, il est facile d’y rentrer et d’en sortir entrainant une utilisation un peu particulière par rapport
aux galeries classiques. Par ailleurs, il faut noter que le niveau de fréquentation de cette dernière
est très dépendant du climat. S’il fait beau les usagers profitent au maximum des espaces
extérieurs (jardin des Vallons notamment), par contre, dès qu’il fait mauvais, la galerie est
réinvestie pour profiter de la couverture qu’elle propose. Les magasins en son sein sont souvent
jugés comme étant peu attractifs, les locomotives commerciales étant localisées à chaque
extrémité de l’espace commercial (Le vieux campeur à l’Ouest de la galerie et H&M à l’Est).
Cependant, l’arrivée d’une nouvelle offre (Décathlon et Le Méliès) peut avoir un impact à terme sur
la fréquentation et les modes d’appropriation de l’espace, qu’il sera intéressant d’aborder lors de la
prochaine actualisation de l’évaluation.
Selon les chiffres fournis par le directeur du centre commercial
Cabinet ARGOS – Ville de Grenoble – Evaluation externe du quartier De Bonne année 2
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24

Les ilots d’habitation et les rues qui les irriguent ne connaissent pas d’activités particulières,
autre que le passage quotidien des habitants. Ce sont des espaces qui s’animent le matin pour le
départ au travail des habitants et le soir, lors de leurs retours. Aucune animation spécifique est à
noter sur ces espaces le reste de la journée, d’autant qu’ils n’ont pas vocation à être appropriés
pour autre chose que la fonction habitat.
Enfin, il faut noter que les observations ont permis de constater qu’aucun public particulier apparait
s’approprier l’espace public, même si le profil des passants semble très dépendant de l’heure (à midi,
les travailleurs des alentours viennent manger ; entre 16h et 17h, les mamans et leurs enfants sont plus
nombreux ; etc.), du jour (le mercredi les enfants sont plus visibles) ou encore de la saison.
De plus, il ressort de ces observations qu’aucun conflit d’appropriation ne s’est fait jour entre ces
différents publics ; la cohabitation apparait bonne, même s’il faut noter que, selon la police municipale,
les interventions vis-à-vis de groupes de jeunes ont été plus nombreuses en 2012 qu’en 2011 : 1
intervention en 2011 contre 17 en 2012.
Ces éléments objectifs et subjectifs tendent à démontrer que le quartier se « normalise » dans son
utilisation par les Grenoblois en général et les habitants de De Bonne en particulier. Des
premières années où la nouveauté semblait attirer les passants de toute la ville et notamment des
quartiers voisins, il semblerait qu’on soit passé à une utilisation plus ordinaire mais toujours apaisée de
l’espace public, qui semble de plus en plus approprié et utilisé par les habitants.
Pour autant, le quartier reste ouvert sur le reste de la ville et ces échanges/flux semblent tirés par l’offre
commerciale de la Caserne De Bonne. Cette dernière, malgré une offre peu attractive pour les habitants
et les riverains, ramène des usagers ; c’est un moteur d’attractivité pour le quartier. Et on peut penser
que l’arrivée de nouvelles offres sur le quartier (commerciale, cinéma et hôtel notamment) peut faire
évoluer, voire bousculer, l’usage des espaces publics du quartier, hypothèse à confirmer lors de la
prochaine actualisation de l’évaluation.
 Un quartier à la fois ouvert et complémentaire vis-à-vis des quartiers voisins
Le quartier apparait bien intégré dans la ville et particulièrement aux quartiers voisins. Au plan
commercial, et en contradiction avec l’appréciation des habitants qui regrettent le manque de commerce
de proximité sur De Bonne, il serait complémentaire, dans son offre, à celle des espaces avoisinants.
Le questionnaire proposé aux commerçants de l’Union commerciale de Championnet apporte ainsi une
vision des commerçants de ce quartier sur les liens inter-quartiers au plan commercial.
Cabinet ARGOS – Ville de Grenoble – Evaluation externe du quartier De Bonne année 2
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Constatez-vous, ressentez-vous un impact du quartier De
Bonne sur le fonctionnement de votre commerce ?
35,0%
33,3%
30,0%
33,3%
25,0%
23,8%
20,0%
15,0%
10,0%
5,0%
4,8%
4,8%
0,0%
Oui, très positif
Oui, positif
Ne sais pas
Non, aucun effet
oui, négatif
Source : questionnaire aux commerçants membres de l’union commerciale Championnet
Après plusieurs années de cohabitation (5 ans pour les plus anciens habitants), les commerçants de
Championnet ont un ressenti plutôt positif (38% contre 5%) de l’impact du quartier De Bonne sur leurs
commerces. Cependant, il faut aussi relever qu’il existe une importante méconnaissance (33%) des
relations pouvant exister entre ces deux espaces pourtant si proches. Certains commerçants précisent
cependant cet impact (cf. graphique ci-dessous).
Pourriez-vous préciser la nature de cet impact ?
60,0%
55,6%
50,0%
40,0%
30,0%
33,3%
20,0%
10,0%
11,1%
0,0%
Sur la fréquentation du magasin, Sur le chiffre d’affaire du magasin, Sur la fréquentation de votre rue,
Source : questionnaire aux commerçants membres de l’union commerciale Championnet
Cabinet ARGOS – Ville de Grenoble – Evaluation externe du quartier De Bonne année 2
Janvier 2013
26
Pour une majorité de commerçants, l’impact de l’arrivée de ce nouveau quartier se traduit
principalement par une hausse de la fréquentation des rues et incidemment de celle des magasins.
Cependant, l’impact sur le chiffre d’affaire n’apparait pas considérable, ce que confirme la perception de
la fréquentation.
Selon vous, beaucoup d’habitants de De Bonne
fréquentent-ils votre commerce ?
40,0%
40,0%
35,0%
30,0%
25,0%
30,0%
20,0%
20,0%
15,0%
10,0%
5,0%
5,0%
5,0%
0,0%
Fréquentation
très faible (moins
de 10%)
Fréquentation
faible (entre 10 et
20 %)
Fréquentation
moyenne (entre
30 et 50 %)
Fréquentation
forte (entre 50 et
70%)
Ne sais pas
Source : questionnaire aux commerçants membres de l’union commerciale Championnet
Selon la perception des commerçants de Championnet, la fréquentation des habitants du nouveau
quartier apparait faible ou très faible (50%). Une évolution sensible de la fréquentation n’est perçue que
dans 10% des commerces alors même qu’il faut nuancer cette analyse par un nombre important de
commerçants (40%) ne pouvant pas se prononcer sur ce niveau de fréquentation.
Outre cet impact faible de la clientèle de De Bonne sur les commerces du quartier, la fréquence de
fréquentation des commerces de Championnet par les habitants de De Bonne apparait limitée mais
bien effective.
La clientèle du quartier De Bonne vient-elle
fréquemment dans votre commerce ?
80,0%
80,0%
70,0%
60,0%
50,0%
40,0%
30,0%
20,0%
6,7%
6,7%
6,7%
10,0%
0,0%
Tous les jours
Une à deux fois par
semaine
Plusieurs fois par
mois
De façon ponctuelle
Source : questionnaire aux commerçants membres de l’union commerciale Championnet
Cabinet ARGOS – Ville de Grenoble – Evaluation externe du quartier De Bonne année 2
Janvier 2013
27
Par ailleurs, les commerçants ont une vision plutôt positive de l’offre commerciale présente sur De
Bonne. Pour une majorité de commerçants, les offres commerciales présentes sur les 2 quartiers sont
complémentaires malgré une diversité limitée. La concurrence entre les deux quartiers n’est ainsi
crainte que par 16% des commerçants.
Que pensez-vous de l’offre commerciale présente sur le quartier de Bonne ?
10,5%
Ne sais pas
15,8%
Elle fait concurrence à celle de Championnet,
52,6%
Elle est complémentaire à celle de Championnet,
31,6%
Elle est réduite, limitée
Elle est riche, diversifiée,
0,0%
Source : questionnaire aux commerçants membres de l’union commerciale Championnet
Au regard de ces enseignements sur la perception qu’ont les commerçants du quartier Championnet
sur l’impact du quartier De Bonne, il est intéressant de noter qu’une immense majorité d’entre eux
(79%) trouvent que ce nouvel espace urbain s’intègre bien ou moyennement à leur quartier (dont un
tiers le trouve bien intégré).
Comment le quartier de Bonne vous semble-t-il intégré visà-vis du quartier Championnet ?
50,0%
45,0%
47,4%
40,0%
35,0%
30,0%
31,6%
25,0%
20,0%
15,0%
10,0%
10,5%
5,0%
5,3%
5,3%
Mal intégré
Très mal intégré
0,0%
Bien intégré
Moyennement
intégré
Ne se prononce
pas
Source : questionnaire aux commerçants membres de l’union commerciale Championnet
Cabinet ARGOS – Ville de Grenoble – Evaluation externe du quartier De Bonne année 2
Janvier 2013
28
De façon globale, il apparait cependant que les commerçants du quartier Championnet restent
dubitatifs, quelque peu perplexes quant aux effets du nouveau quartier sur leurs commerces.
L’une des principales raisons de ces doutes semblerait être leur méconnaissance de l’impact précis
sur la fréquentation de leur commerce et plus précisément sur leur chiffre d’affaires.
Il semble par ailleurs persister de l’a priori qui n’encourage pas les relations entre les acteurs
économiques des deux quartiers. Cet a priori se traduise notamment dans l’existence de « peurs » ;
peur de la concurrence (chez 16% des répondants), peur également de la « force de frappe » que
représentent les commerces de De Bonne (« Nous sommes de petits commerces pour la grande
majorité, et nous ne pouvons pas rivaliser avec la caserne de Bonne ou les grandes enseignes ont un
budget publicitaire hebdomadaire comparable au notre sur une année », « Que tous les gros acteurs ne
bouffent pas tous les petits »).
Cependant, ces points de vigilance ne doivent pas cacher les perceptions positives de nombreux
commerçants de Championnet qui jugent que l’intégration des deux quartiers est plutôt réussie
(notamment au niveau architectural) et se déclarent intéressés à lier encore plus les deux quartiers
et favoriser un certain rapprochement (« l'aspect convivial de la Caserne doit être relié au quartier
Championnet », « […] coordination des actions commerciales »). Dans ce contexte, il est intéressant de
préciser que le responsable du centre commercial « La caserne De Bonne » et le président de l’Union
Commerciale de Championnet collaborent étroitement pour favoriser les synergies entre les deux
quartiers et permettre ainsi l’essor d’une vie commerciale forte et prospère (dans sa diversité, dans sa
complémentarité, dans son animation, …) sur le secteur. Pour preuve de ce travail de rapprochement,
un projet de vide-grenier commun est à l’étude.
 En résumé
Questions
Quelle vision ont les acteurs locaux sur le quartier De
Bonne ?
Qu’est ce qui attire les usagers du quartier ?
Quelles visions des commerçants de Championnet sur
l’offre commerciale du quartier De Bonne ?
Réponses
Les acteurs rencontrés ont une vision et une perception assez
similaires des forces et faiblesses du quartier. Des limites et
menaces (incompréhensions, méconnaissances de l’offre, …)
sont à encadrer pour éviter une évolution négative du quartier
dans le temps. Heureusement, il existe des opportunités et
ressources (reconnaissance de la qualité de l’espace, une
envie de bien faire d’habitants, …) sur lesquelles s’appuyer
pour permettre à cet espace urbain de rester un exemple.
L’offre présente sur le quartier est multidimensionnelle, elle
recouvre des dimensions ludique, commerciale, d’habitat, etc.
qui font de cet espace un carrefour, qui tend à se banaliser
dans son appropriation et donc son utilisation.
Les commerçants de Championnet semblent peu connaisseurs
de l’offre du quartier, ce qui est source d’inquiétudes. Pour
autant, des liens peuvent être tissés entre les deux offres qui
apparaissent complémentaires.
Cabinet ARGOS – Ville de Grenoble – Evaluation externe du quartier De Bonne année 2
Janvier 2013
29
D. Conclusion : un quartier à la fois différent et comme les autres au sein de la ville
L’évaluation confiée au cabinet ARGOS s’inscrit dans une volonté de produire une connaissance
régulière de l’évolution du quartier De Bonne et de ses habitants.
Les travaux ainsi menés fin 2012 et début 2013 ont permis de compléter ceux réalisés dans la tranche
précédente, en apportant des réponses construites aux questions suivantes :
 Quel est le profil des habitants du quartier De Bonne ?
 Quel est le vécu et la perception des habitants du quartier sur les différents espaces ?
 Comment le quartier vit-il et se développe-t-il ?
Il en ressort que le profil des habitants reste, somme toute, assez stable. Cette constance s’explique
par une appréciation forte, de la part des habitants, des espaces de vie proposés sur le quartier. Les
logements, les immeubles et le quartier sont appréhendés et appropriés, de façon générale,
positivement par leurs usagers.
Les limites pointées et leur perception par les habitants et usagers du quartier lors de la phase
d’évaluation précédente : malfaçons pour les logements, cohabitations pas toujours aisées dans les
immeubles, quelques dégradations des équipements publics dans le quartier, évoluent de manières
différentes. Tout d’abord, les résidents s’adaptent à leur nouveau cadre de vie, d’autant que les
dysfonctionnements de départ ont trouvé, pour la plupart, des solutions. La cohabitation dans les
immeubles évolue quant à elle très peu, du fait de sa dépendance à une multitude de facteurs (stabilité
des résidents, calme dans les logements, etc.) qui évolue peu elle-même. Cette situation est d’ailleurs
plutôt bien vécue par les résidents du quartier qui s’accommodent bien de cette cohabitation paisible et
un tant soit peu anonyme. Les dégradations des espaces publics sont, par contre, le point qui évolue et
est perçu le plus négativement. C’est un ressenti assez partagé par les habitants, constatable sur les
équipements publics du quartier, source de désagréments mais également signe d’un quartier qui vit.
Pour autant, les aspects positifs (multi-dimensionnalité de l’espace public, attractivité du quartier,
accessibilité, etc.) sont assez nombreux et importants pour limiter ces perceptions négatives et les
rendre, au final, secondaires ; faisant de ce quartier un espace plaisant pour les habitants mais aussi
pour les riverains et les potentiels usagers des espaces publics et commerciaux.
Le quartier, aujourd’hui terminé, est ainsi en interaction avec son environnement interne (habitants) et
externe (riverains, habitants de la ville). Ces liens et la vie qu’ils amènent sur cet espace urbain le font
progressivement évoluer. Les perceptions en sont à la fois positives (nouvelle offre commerciale ou
encore nouvelle offre culturelle) mais aussi négatives (dégradations, délinquance, etc.). Il semble donc
important de rester en veille sur les évolutions à venir et de chercher à les comprendre pour les
prévenir. Ce sera tout l’intérêt d’un dispositif d’observation qui permettra de constituer une
connaissance actualisée du quartier et de son évolution dans le temps.
Cabinet ARGOS – Ville de Grenoble – Evaluation externe du quartier De Bonne année 2
Janvier 2013
30
III. Présentation du baromètre
Le quartier De Bonne est un nouvel espace urbain à enjeux pour la ville de Grenoble, du fait de son
originalité mais surtout de l’innovation qu’il représente. C’est une expérience à ciel ouvert. Dans ce
sens, il apparait intéressant, voire nécessaire, de mettre en place un dispositif de suivi qui favorise
une actualisation régulière des connaissances en lien avec cet espace. Cette perception fine du
territoire permettra d’alimenter la réflexion autour de projets similaires mais favorisera surtout une
compréhension accrue de l’évolution du quartier et de ses habitants.
Au regard de ce besoin de connaissances mais également de la multiplicité des domaines interrogés
(sociaux, économiques, environnementaux notamment), il s’avère constructif de chercher à compiler
des données quantitatives, qualitatives et participatives. Dans ce cadre, trois dispositifs
complémentaires pourraient être déployés concomitamment, apportant ainsi des informations sur les
modalités d’évolution de cet écoquartier exemplaire :

Un baromètre s’appuyant sur une diversité d’indicateurs : pour objectiver la connaissance
du développement du quartier sur des dimensions aussi variées que la mixité sociale, la
dynamique de quartier, l’offre commerciale, etc. une liste d’indicateurs ont été identifiés (Cf.
page 25). Le renseignement régulier de ces derniers apportera une vision claire et précise des
mutations en progression sur De Bonne.

Groupe d’experts : pour compléter les apports du baromètre, il semble intéressant de former
un groupe d’experts locaux qui, réuni une fois par an, aura pour rôle de se prononcer sur les
évolutions mises à jour par les indicateurs. Ce groupe, rassemblant des acteurs ayant une
vision sur les différentes dimensions qu’englobe le quartier (sociale, économique,
environnementale), cherchera à approfondir les enseignements tirés de l’analyse des
indicateurs en leurs donnant de la profondeur (via des exemples concrets notamment).

Groupe de suivi : du fait de la dimension participative de cette mission, un groupe de suivi
composé d’habitants a été mis en place pour enrichir les analyses réalisées dans le cadre de
l’évaluation externe. Ce dispositif permet de recueillir une vision et une opinion
complémentaires à celles qui pourront être obtenues via le baromètre et le groupe d’experts.
Aussi, il apparait intéressant de pérenniser ce dispositif et donc de continuer à rassembler,
une fois par an, des habitants volontaires voulant se prononcer sur leur quartier et son
évolution dans le temps.
Cabinet ARGOS – Ville de Grenoble – Evaluation externe du quartier De Bonne année 2
Janvier 2013
Le baromètre de suivi de l’évolution du quartier De Bonne
Thématique
Caractère écologique du quartier
Usage/état du bâti
Espace public - espace vert
Mixité sociale
Relations sociales et dynamique
du quartier
Indicateurs
Périmètre
Sources
Fréquence de
mise à jour
Consommation énergétique moyenne des bâtiments
Production photovoltaïque moyenne
Taux indésirables dans les poubelles de tri du quartier
Consommation eau moyenne par habitant du quartier
Nombre d'interventions de maintenance sur l'ensemble du parc
Nombre de dysfonctionnements sur l'ensemble du parc
Total budget dépensé en intervention sur le bâti
Evaluation du groupe d'experts
quartier
quartier
quartier
habitant
quartier
quartier
quartier
quartier
ALEC
ALEC
Métro
Régie des eaux de Grenoble
Bailleurs privés et publics
Bailleurs privés et publics
Bailleurs privés et publics
Groupe experts
an
an
an
an
an
an
an
an
Evaluation de l'usage des espaces verts par groupe expert
Catégories Socioprofessionnelles des habitants
Age des habitants
Niveau de revenu
Retours des référents présents dans chaque conseil syndical
Nombre d'interventions pour gestion de "conflits" de voisinage
Nombre de demandes de place pour des déménagements
Chiffres sur les interventions de la PM sur le quartier
Nombre habitants adhérant à certaines structures du quartier
Taux de fréquentation de la maison des habitants
Nombre d'associations créées sur le quartier
quartier
quartier
quartier
quartier
quartier
quartier
Quartier
quartier
quartier
quartier
quartier
quartier
quartier
quartier
centre commercial
quartier
quartier
quartier
quartier
Groupe experts
Bailleurs privés et publics
Bailleurs privés et publics
Bailleurs privés et publics
référents conseils syndicaux
Bailleurs privés et publics
Service voirie ville
Police Municipale
Union de quartier
maison des habitants
Mairie annexe
Mairie annexe
Groupe experts
service économie ville
Mercalys
service économie ville
service économie ville
Métro
SMTC
an
an
an
an
an
an
an
an
an
an
an
an
an
an
an
an
an
an
an
Nombre d'évènements sur l'espace public du quartier
Offre commerciale
Mobilité
Evaluation du groupe d'expert
Nombre de locaux commerciaux libres
Fréquentation du centre commercial
Taux de turn-over des commerces
Filières/nature des magasins
Nombre abonnés Métrovélo habitants du quartier
Nombre abonnés SMTC habitants du quartier
IV. Annexes
En annexe, on pourra trouver :

La liste des personnes rencontrées en entretiens,

Le récapitulatif des observations in situ,

Le récapitulatif des entretiens en pieds d’immeuble,

Le profil des répondants au questionnaire commerçant.
33
 Liste des acteurs entendus en entretiens
Personne sollicitée
Personne entretenue
Laurent RICHIERO, ACTIS,
Katy SAOUT, SCIC habitat
Christian REGNIER, SDH
Michèle RICHARD, Grenoble habitat
Patrick ROLLAND, responsable du centre-commercial
Alain AUDRAS, NEXITY
Mauricette BUCCO, VILLES ET VILLAGES
Vérane RAVIL, BRUNO BLAIN
Michel BAVU, Responsable des espaces verts et de l’entretien sur le quartier de Bonne
Alain PILAUD, 6ème adjoint – élu Secteur 2
Frédéric CACCIALI, SPLA-SAGES,
Responsable de l’école Lucie Aubrac
Représentant de la police municipale,
Antenne mairie
Bernard GIACOMETTI, SA Les Villages d’Or,
Philippe BOFELLI, Responsable de l’EHPAD,
Denise BERNADAC et Rachel BEAUBOIS, Union de quartier
Nicolas TROUILLON, Président union commerciale
Jérôme BUFFIERE, représentant de l’ALEC
Judith COMBE, Maison des habitants
Anne VON DEN BRUGGE, espace Convivi’âges
Marie-Noëlle CARDET, directrice de l’EAJE La Chrysalide
Jocelyne MANGARETTO, Assistante sociale, Service social du Conseil général
Responsable du cinéma le Méliès
OUI
OUI
NON
OUI
OUI
OUI
NON
OUI
OUI
NON
OUI
OUI
OUI
OUI
OUI
NON
OUI
OUI
OUI
OUI
OUI
OUI
OUI
NON
24 acteurs de terrain sollicités
Cabinet ARGOS – Ville de Grenoble – Evaluation externe du quartier De Bonne année 2
19 rencontrés
Janvier 2013
34

Le récapitulatif des observations in situ
Date de l’observation
Heures des observations
22/09/2012
26/09/2012
26/09/2012
18/10/2012
06/11/2012
27/11/2012
29/11/2012
4/01/2013
9/01/2013
16/01/2013
18/01/2013
11h à 13h
11h à 13h
18h30 à 20h
11h30 à 14h30
17h à 18h
13h30 à 15h30
10h30 à 12h30
14h à 15h45
13h à 14h30 et 17h à 19h
13h à 16h
11h à 13h
Il est à noter que lors de ces déplacements sur site, 250 passants ont été interrogés au hasard autour
de 4 questions :
 Quelle est la raison de votre venue sur le quartier ?
 A quelle fréquence moyenne, vous rendez-vous sur le quartier ?
 D’où venez-vous ?
 Quelle note d’appréciation (sur 10) donneriez-vous au quartier ?
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Janvier 2013
35

Le récapitulatif des entretiens en pieds d’immeubles
Date de l’observation
Heures des observations
Bâtiment(s)
06/11/2012
27/11/2012
28/11/2012
30/11/2012
10/01/2013
14/01/2013
15/01/2013
17/01/2013
18h à 19h
17h à 18h
17h à 18h
17h à 18h
17h à 18h
18h à 19h
17h à 18h
18h à 19h
Les Alpins et le Graphite
Logement social sur ilots
Logement privé sur ilots
Logement privé caserne
Logement social sur ilots
Logement social sur ilots
Le partisan (logement social)
La vigie (logement social)
Il est à noter qu’au cours de ces entretiens, une trentaine d’habitants ont été entretenus.
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Janvier 2013
36
 Le profil des répondants au questionnaire commerçants
Nature des commerces des répondants
Quelle est la nature de votre commerce ?
0%
7%
7%
20%
Alimentation
Équipement de la personne
Équipement de la maison
Santé esthétique
20%
Culture loisirs et cadeaux
20%
Café - hôtel - Restaurant
Services
Artisans
20%
6%
Durée de la présence sur le quartier
Depuis combien de temps êtes-vous installés
sur le quartier Championnet ?
11%
26%
5%
Moins d’un an,
Entre un et deux ans,
Entre trois et cinq ans,
32%
Entre cinq et dix ans,
Plus de dix ans
26%
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Janvier 2013
37
Rue dans laquelle est installé le commerce
Dans quelle rue se situe votre commerce ?
24%
29%
Rue Génissieu
Rue des bains
Rue Lakanal
Rue Aubert Dubayet
6%
Rue lazare Carnot
6%
6%
Place Championnet
29%
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Janvier 2013