ZEADM au Moyen-Orient : l`ombre et la lumière
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ZEADM au Moyen-Orient : l`ombre et la lumière
La chronique de l’Observatoire de la non-prolifération, mai 2014 The Non-Proliferation Monthly’s Editorial, May 2014 ZEADM au Moyen-Orient : l’ombre et The Middle East WMDFZ: hopes and la lumière fears Par Benjamin Hautecouverture, Chargé de By Benjamin Hautecouverture, Research recherche, CESIM, FRS Fellow, CESIM, FRS Le 3ème Comité préparatoire (PrepCom) de la Conférence d’examen du Traité de nonprolifération nucléaire (TNP) s’est tenu à NewYork du 28 avril au 9 mai 2014. En dépit de l’impossibilité d’organiser en 2013, faute de consensus entre Etats, une conférence à Helsinki sur une zone exempte d’armes de destruction massive et de leurs vecteurs (ZEADM) au MoyenOrient, la question moyen-orientale n’a pas perturbé outre mesure la tenue des débats cette année. L’on se souvient que la décision prise par la délégation égyptienne de quitter avant son terme la deuxième session du PrepCom à Genève au printemps 2013 avait mis un premier frein à l’élan généré par l’adoption du plan d’action de 2010. Argument avancé : le manque de progrès réalisés dans la mise en œuvre d’un engagement inscrit dans ce document, qui consistait en effet à réunir en 2012 tous les Etats de la région au sein d’une conférence sur un projet de ZEADM au Moyen-Orient avec le concours d’un facilitateur. The 3rd Preparatory Committee (PrepCom) for the 2015 Nuclear Non-Proliferation Treaty (NPT) Review Conference took place in New York between the 28th April and the 9th May 2014. Despite the failure to hold a conference in Helsinki in 2013 on a zone free of weapons of mass destruction and their delivery systems (WMDFZ) in the Middle East, due to a lack of consensus among States, the issue of the Middle East did not unduly disrupt this year’s round of debates. This is in contrast to the Geneva PrepCom in the spring of 2013, where the Egyptian delegation’s decision to leave the second session before the close first checked the momentum generated by the adoption of the 2010 Action Plan. The argument put forward by the Egyptian delegation was the lack of progress on the implementation of a commitment in the document to bring together all of the States in the region at a conference in 2012 on the Middle East WMDFZ project with the support of a facilitator. Alors que les négociations progressent dans l’ombre sous l’égide de l’Ambassadeur Laajava de manière bilatérale et multilatérale (processus de Glion) à la fois sur l’ordre du jour d’une future conférence, sur son issue, ainsi que sur les aspects procéduraux de l’exercice, qui est aujourd’hui capable d’affirmer qu’une conférence réunissant tous les Etats de la région se tiendra à Helsinki avant la Conférence d’examen du TNP Although bilateral and multilateral (the Glion process) negotiations are in progress out of the spotlight under the auspices of Ambassador Laajava on both the agenda and outcome of a future conference, as well as on its procedural aspects, it is impossible to say with any certainty that a conference in Helsinki bringing together all of the States in the region will take place before the 2015 NPT Review Conference. en 2015 ? Question pendante : faut-il que l’événement ait lieu ? L’on serait presque tenté d’y répondre négativement et de se faire, pour quelques lignes, l’avocat du diable. L’une des principales faiblesses du projet de ZEADM au Moyen-Orient est d’avoir été inscrit voici bientôt vingt ans dans l’enceinte du TNP (résolution dite « sur le Moyen -Orient » de la Conférence d’examen et d’extension du Traité en 1995). Qu’un Etat clé de la région, Israël, en ait été absent à l’époque et en soit toujours absent aujourd’hui a naturellement empêché la progression de ce dossier de conférence d’examen en conférence d’examen. Au fond, échouer à réunir à Helsinki les Etats de la région dans les douze mois à venir pourrait aider à convaincre les Etats parties au TNP que décidément, cette enceinte est inappropriée au traitement des multiples questions de sécurité régionale que porte le projet. A contrario, une approche plus mesurée conduit à appeler à la tenue de la conférence d’Helsinki dans les délais les plus brefs pour au moins trois raisons : d’abord, pour ne pas risquer de tenir encore et toujours les Etats parties au TNP en otages de ce processus de sécurité régionale depuis 1990. Le TNP est fragilisé par son incapacité à accompagner efficacement le mouvement depuis vingt ans. Ensuite, parce qu’un nouveau jalon doit être posé dans le processus diplomatique, qui permette à ce dernier de ne pas être réputé moribond. A cet égard, l’action de l’UE doit être reconnue, qui accompagne à sa mesure le travail du facilitateur depuis 2011. Enfin, parce que la tenue de la conférence d’Helsinki est le gage d’une préservation des canaux diplomatiques ouverts par le document final de 2010, ainsi que des négociations menées à l’écart de la « public diplomacy » depuis la fin de l’année 2011. Le cadre du TNP continue d’offrir un aiguillon à l’action diplomatique. Il ne faut pas le négliger quelle que soit la maigreur apparente des résultats à ce jour. Retrouvez chaque mois l’Observatoire de la nonprolifération sur www.cesim.fr One of the principal weaknesses of the Middle East WMDFZ project is its inscription almost twenty years ago in the framework of the NPT (with the resolution “on the Middle East” of the 1995 Review and Extension Conference). The fact that Israel, a key State in the region, was absent at that time and is still absent today has naturally hindered the progress of this issue from review conference to review conference. The NPT forum is clearly inappropriate for dealing with the multiple regional security issues involved in the project. Yet, no alternative to the NPT currently exists, despite the fact that the real substance of the Middle East WMDFZ project is a regional forum for dialogue, and potentially at some point in the future, negotiation. It is nonetheless imperative to call for the Helsinki Conference to take place as soon as possible for at least three reasons: firstly, to avoid continuing to hold, potentially indefinitely, the States parties to the NPT hostage to this regional security process, as has been the case since 1995. The NPT has been weakened by its inability to effectively accompany the process over the past twenty years. Next, because a new milestone must be put down in the diplomatic process, which will allow it to avoid being labelled moribund. In this regard, the EU’s action, which has supported the facilitator’s work since 2011 on its level, should be recognised. Finally, due to the fact that the Helsinki Conference is the guarantee of the preservation of the diplomatic channels created by the 2010 Final Document, and of the negotiations carried out away from public diplomacy since the end of 2011. The NPT framework continues to offer a stimulus to diplomatic action; it is essential not to ignore it however meagre the results may currently appear to be. Read the Non-Proliferation Monthly at www.cesim.fr