UN SUJET POUR L`ANTHROPOLOGUE
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UN SUJET POUR L`ANTHROPOLOGUE
UN SUJET POUR L’ANTHROPOLOGUE : Les sépultures de Cumes par Stephan Naji L’anthropologue, en complétant le travail de l’archéologue, permet une lecture instantanée des sépultures et des restes humains. Ceci permet d’orienter les fouilles afin de maximiser le temps, l’information et l’analyse sur le terrain. L’apport de l’anthropologie de terrain est donc indispensable dans un projet archéologique incluant des zones funéraires. Son travail permet aussi d’apporter les détails nécessaires lors des études complémentaires post-fouille, sur le contexte archéologique et sur les os détruits par le prélèvements pendant la fouille. Le rôle de l’anthropologue «de terrain» Le rôle de l’anthropologue « de terrain » est de compléter les compétences des archéologues lors de la fouille par : 1/ la fouille des restes humains ; 2/ l’identification des ossements humains ; 3/ l’analyse sur le terrain des données biologiques du squelette (sexe, âge, pathologies, métrique…) ; 4/ un premier reconditionnement des ossements accompagné d’une première analyse anthropologique plus fine. Tombes à cappucina SP 194 et SP 229 pendant la fouille Une fois la fouille terminée, l’anthropologue écrit un rapport synthétisant l’ensemble de ses analyses qui pourra être inclus dans le rapport archéologique final. Exemple de fiche de terrain La fouille des sépultures Afin de maximiser les informations recueillies, une fouille fine des sépultures, basée sur des observations taphonomiques* développées par Henry Duday, a été utilisé la plupart du temps à Cumes. La fouille d’une sépulture se fait en passes successives : Décapage de surface SP 133 Enlèvement des tuiles SP 133 Localisation du squelette SP 133 Fouille du squelette SP 133 * Taphonomie: discipline de paléontologie qui étudie tous les processus qui interviennent après la mort de l’organisme jusqu’à sa fossilisation. L’identification des ossements humains Une fois le squelette bien dégagé, une première analyse est effectuée afin de comprendre la disposition du corps (Voir fiche de terrain ci-dessus). Ensuite, vient le démontage des os où des photos et un dessin sont réalisés à chaque niveau (voir dessin ci-joint à droite). Chaque pièce osseuse est identifiée et localisée sur le dessin du squelette. Une première estimation de l’âge et du sexe est réalisée, ainsi que certaines mesures des os, et l’identification de pathologies osseuses, surtout si les os sont en mauvais état. Dessin de 3 niveaux de fouilles et reconstitution finale de SP 166 Un exemple d’analyse des données biologiques : Les tombes de l’antiquité tardive et du haut Moyen-Âge de la nécropole de Cumes La tombe à cappucina Les fouilles conduites dans les zones 100 et 39 (jusqu’en Avril 2005) ont révélé 24 inhumations, dont 11 adultes et 12 enfants . Dans la zone 100, 3 modes principaux d’inhumations sont présents : Une inhumation en amphore La fosse en pleine terre - Les tombes à cappucina (avec une couverture de tuiles à batière) - Les amphores - Les fosses en pleine terre En replaçant les ages des individus inhumés sur le plan, on voit se dégager l’ébauche d’un schéma de gestion des sépultures : On constate à l’est une zone pour adultes dans des tombes à cappucina (avec une couverture de tuiles à batière). A l’ouest une zone pour les enfants. De plus, le type de tombe pour les enfants pourrait dépendre de l’âge où ils sont morts. 1/ les adolescents sont enterrés dans des tombes semi construites ; 2/ les enfants de 3-5 ans sont inhumés en amphores ; 3/ les plus petits (< 3ans) sont dans des fosses en pleine terre. Plan de la zone 100 de la nécropole romaine