Le Bulletin des Pyrénées Atlantiques
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Le Bulletin des Pyrénées Atlantiques
Le Bulletin des Pyrénées Atlantiques Union Nationale des Familles et Amis de Personnes Malades et/ou Handicapées Psychiques N°12 - Octobre 2013 - REUNION DES ADHERENTS rentrée 2013 Chers amis adhérents, La réunion annuelle des adhérents des Pyrénées Atlantiques a eu lieu le 7 septembre dans la ferme Larraldéa à Saint Pée sur Nivelle. Nous nous sommes retrouvés une soixantaine dans ce cadre magnifique pour une conférence instructive que nous relatons en page 2 et 3 de ce bulletin, suivie d'un déjeuner convivial et riche d'échanges. Ce fut l'occasion pour notre président, Alain Rogez, de faire un bilan des activités de notre association dans notre département depuis l'année dernière : Accueil : 50 nouvelles familles ont été accueillies, 35 à Anglet, 15 à Pau. On peut remarquer à ce sujet que l'Unafam est moins sollicité dans le Béarn, n'hésitez pas à en parler autour de vous. Une de nos missions est d'accueillir encore plus d'adhérents parmi nous. Nouveauté : à partir d'octobre 2013, deux points d'accueil supplémentaire seront organisés à Salies de Béarn et à la MDPH de Pau (rue Pierre Bonnard). Groupes de paroles : 65 personnes y ont participé en 2012. Il reste encore quelques places pour 2013/2014. Ateliers Prospect : une session est en cours à Salies de Béarn. Une autre sera mise en place en 2014. L'expérience collective des participants est considérablement bénéfique. Un atelier thérapeutique, ARSIMED, fonctionne au CHP de Pau : il forme les patients et leurs familles à mieux connaître les maladies psychiques. Il démarrera début 2014, nous vous tiendrons informés dans le prochain bulletin. Autre nouveauté : un site internet que vous pouvez consulter sur la section 64 du site national : www.unafam.org/ Le travail des bénévoles dans notre département représente 3.500 heures en 2012, soit 2,3 temps plein de salariés en entreprise. Qu'ils en soient remerciés ! La première de leur tache est d'aider individuellement ou collectivement d'autres familles touchées pas la maladie. Mais nous avons besoin d'être plus nombreux encore pour assurer l'accueil, l'entraide inter-familiale, les représentations, la communication, la liaison avec les partenaires du milieu médico-social. Pourquoi devenir bénévole ? Pour rejoindre une équipe soudée, pour se rendre utile après avoir été soi-même aidé. N'hésitez pas à proposer vos services, même quelques heures par mois, c'est ouvert à tous et vous recevrez beaucoup. Toutes ces informations peuvent être consultées sur notre site internet, ou vous pouvez contacter notre délégation départementale au 05 40 39 59 07; Nouvelles structures dont se réjouit l’Unafam : Ouverture d'un Foyer Médicalisé (FAM) pour les plus de 40 ans à Sauveterre de Béarn Inauguration d'un ESAT Suerte, ALANVIE, à Biarritz , le 14 septembre. Financement du projet d'une résidence accueil à Labenne, dans les Landes (ouverture en sept 2014). UNAFAM 64 - 18 bis, rue de Chassin -64600 - ANGLET Adresse e-mail : [email protected] - Téléphone : 05 40 39 59 07 (Pays Basque) 05 59 30 31 69 (Béarn) Sites Web : www.unafam.org— unafam.64 UNAFAM 64 Bulletin n° 12- octobre 2013 Page n° 1 COMMENT STIMULER ET ACCOMPAGNER NOS PROCHES POUR DES ACTIVITES ? Le handicap psychique se traduit globalement par un déficit d’adaptabilité à la vie en milieu ordinaire, par une difficulté à entrer en relation avec autrui, par une diminution ou une disparition des activités sociales ; du fait de l'organisation du travail dans notre société, pour nombre de personnes en situation de handicap psychique, travailler est impossible (momentanément ou durablement), car elles ont du mal à se mobiliser toute la journée. Et pourtant, leur état de santé quand il est "stabilisé" leur permet de vivre en dehors de l'hôpital et, "faire quelque chose de ses journées", ne peut pas se limiter à une simple occupation à l'intérêt vite limité. Ils ont besoin de s'épanouir, au sein d'un cadre rassurant et suffisamment accueillant, dans des activités gratifiantes et socialement valorisées, placées sous le signe de la mise en mouvement, de la créativité, du lien social et de la possibilité de structurer son temps. OUI, mais comment faire ? 4 professionnels sont venus nous parler de leur expérience : Corinne Mengual, basée à l'APSP de Biarritz, est éducatrice spécialisée. Elle travaille à ESPOIR 64 et accompagne environ 80 personnes dans des projets de vie divers. Il s'agit tout d'abord de déchiffrer la demande implicite ou explicite, et de voir ce qui est possible. On doit faire face à des difficultés d'adaptation sur un plan individuel et social et les projets peuvent être porteurs d'angoisse. Un inventaire est fait pour rechercher des activités capables de neutraliser en partie leurs angoisses, pour trouver celle qui est le plus appropriée : - activité de bénévolat - activité salariale - activité de loisirs Ce parcours d'accompagnement peut être long, il faut d'abord régler la problématique du soin, savoir travailler dans la durée, et se fixer un but pour la personne concernée : qu'elle puisse retrouver une capacité d'autonomie et l'estime de soi dans une activité valorisante. Fabienne Bagaud est animatrice depuis 2006 dans trois GEM (Groupes d'Entraide Mutuelle) à Biarritz, Saint Vincent de Tyrosse et Dax. Les personnes qui intègrent le GEM sont en souffrance psychique mais stabilisées et stabilisées dans le soin. Le GEM propose des activités de loisirs, sportives ou culturelles. Le but : reprendre confiance en soi, se resocialiser, devenir plus autonome. Les adhérents s'impliquent complètement dans l'organisation (budget, choix et gestion des activités), se fortifient dans une vie associative. La vie quotidienne est dynamisée par des activités variées : esthétique, coiffure, pala, cuisine, marche hebdomadaires, randonnées, chant, percussion (petit concert annuel au Colisée), arts plastiques, créations numériques (expo/vente le 20 décembre au Colisée..). Beaucoup d'écoute, de convivialité, de sourires caractérisent l'ambiance de ces trois GEM. Le premier entretien est très important. Il faut que la personne adhère, à l'admission, à la fréquence (on commence par une activité à la fois) et au contenu. C’EST LA VIE CONTRE LA MALADIE L'objectif n'est pas de trouver un travail à tout prix mais de reprendre confiance sur un plan individuel et se surprendre à réussir sur un plan social. UNAFAM 64 Bulletin n° 12 - octobre 2013 Une activité permet un travail psychique d'ouverture qui va dans le sens de la vie, donne au sujet sens et espace, donc accroit l'autonomie. Page n° 2 ETRE ACTIF, CE N'EST PAS FORCEMENT ETRE ACTIF PROFESSIONNELLEMENT Céline Detcheverry est chargée d'insertion à l'APSP (Association pour la Promotion Sociale et Professionnelle) de Biarritz. Elle reçoit des personnes qui lui sont envoyées par Cap Emploi, Pole Emploi ou des missions locales pour une orientation professionnelle dans le cadre de "prestations ponctuelles spécifiques". La porte d'entrée c'est une psychologue qui évalue leur Q.I. , leur stabilité et leur capacité à reprendre une activité professionnelle. Ensuite il faut considérer que la relation sera longue, on a besoin de temps. Comment déterminer la bonne orientation ? Cela se fait au cas par cas. On se sert beaucoup de stages pour tester les capacités. On s'aperçoit par exemple que la personne n'a pas forcément la capacité de se lever tous les matins. Quelquefois, on trouve de grandes capacités mais trop d'angoisses à cause de la rapidité, du rendement exigé.... Il faut aussi tenir compte de la conjoncture économique et "faire avec". On peut aussi les orienter vers un ESAT où on tient compte de tous ces facteurs. L'orientation se fait en coordination avec la MDPH. Mais il faut toujours garder en tête que l'emploi n'est pas une finalité. Le travail n'est pas la seule manière de trouver sa place dans la société. Dominique Driollet est directeur de l'ESAT SUERTE à Biarritz et il nous explique la spécificité de sa structure, une petite unité à taille humaine, qui accueille 24 usagers en souffrance psychique. La personne arrive avec une reconnaissance de la maladie et un suivi régulier de soins. On lui propose ici un accompagnement collectif mais en travaillant sur la singularité de chacun. Car on sait qu'on est confronté à des données extrêmement variables d'une personne à l'autre, d'une période à l'autre. La démarche, complémentaire aux soins, a trois objectifs : retrouver un rythme de vie : personne n'arrive en retard. retrouver une vie sociale (il y a des collègues et des clients) percevoir qu'on possède des capacités et reprendre confiance par le "faire". UNAFAM 64 Bulletin n° 12 - octobre 2013 On a ici un retour immédiat de ce qui se fait, sans besoin de discours (par exemple au restaurant, les assiettes qui reviennent vides sont sources de gratification instantanées). Le bénéfice qu'on peut en tirer dépend de chacun. Il y a trois possibilités : soit on s'aperçoit que ce n'est pas possible et on part pour chercher d'autres activités, sachant que être actif ce n'est pas forcément être actif professionnellement. soit on reste autant qu'on le souhaite peut-on aller travailler en milieu ordinaire ? Les personnes en parlent très peu. Mais on garde toujours en tête que avoir une activité, c'est déjà une grande victoire. Roger Sonnet, délégué régional Unafam/Aquitaine, fait partie d'un groupe de réflexion « activité et emploi » à l’Unafam National ; il a clôturé la réunion en nous faisant part de quelques observations : Surtout pas de précipitation vers l'autonomie. Le travail passe après l'équilibre et le respect du sujet en souffrance psychique. Il n'y a rien de prédictif dans le parcours d'un malade psychique. La réussite repose beaucoup sur la volonté de ceux qui accompagnent. Il n'existe pas de règle pour trancher entre milieu protégé et milieu ordinaire. En entreprise, souvent les médecins du travail ne sont pas au courant de la situation. Propos recueillis par Dominique Letamendia et Marie-Claude Rouquet Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. Sénèque Page n° 3 L’UNAFAM PRES DE CHEZ VOUS FAISONS CONNAISSANCE LA DÉLÉGATION DE L’UNAFAM 64 Président : Alain Rogez - Trésorier : Jean Michel - Secrétaire : Marie-Dominique Hochedez Membres du bureau : Marie-Christine Iturrioz, Dominique Letamendia, Evelyne Darmana , Geneviève Garyga La section UNAFAM 64 est animée par 20 bénévoles Accueil à Anglet : 05 40 39 59 07 - Accueil à Pau : 05 59 30 31 69 x Des groupes de paroles et des ateliers prospects x Des rencontres avec des professionnels x Des représentations auprès de nombreuses instances médicales et sociales. x Un bulletin d’information LU POUR VOUS par Marie-Claude Rouquet L'INTRANQUILLE Gérard Garouste, avec Judith Perrignon Editions L'iconoclaste, 2009. Autoportrait d' un fils, d'un peintre, d'un fou. Gérard Garouste est un peintre contemporain célèbre dont les tableaux sont exposés dans les musées et les galeries du monde entier. Mais, c'est aussi un " intranquille" . C'est de cette intranquillité dont il témoigne dans ce livre autoportrait. Autoportrait d'un fils dont les relations avec un père fasciste et antisémite sont conflictuelles « Mais, longtemps j'ai attendu de lui une image forte, il s'est toujours soucié de moi et j'avais besoin de le croire solide" . Le succès arrive rapidement . Gérard Garouste est soutenu par sa femme Elisabeth et un galériste Léo Castille. Car sa carrière est souvent interrompue par des crises de délire et des séjours à l'hôpital psychiatrique. « Je suis fragile vingt quatre heures sur vingt quatre. J'ai peur d'être fou. Peur de ces grands accès de fatigue où je devine les assauts d'une dépression étouffée par la chimie ». La peinture et l'amour des siens lui permettent de surmonter les épreuves. G.Garouste nous livre ainsi quelques clés de lecture de son œuvre. Un témoignage émouvant et réconfortant. Aujourd'hui Gérard Garouste a envie d’aller vers une peinture plus gaie. Comme on le comprend. BRÈVES … BREVES… BREVES SISM 2014 - Semaine de la Santé Mentale Cette année, la semaine de la santé mentale se transforme en deux semaines d’information. Elles auront lieu du 10 au 23 mars 2014. Beaucoup de manifestations seront organisées L’Unafam travaille actuellement avec d’autres organisations à faire de la santé mentale et des troubles psychiques la grande cause 2014. Un rassemblement aura lieu à Paris le 29 novembre 2013 de 17 h à 19 h. Responsable de la publication : Alain Rogez Ont participé à ce numéro : Dominique Letamendia, Marie-Christine Iturrioz, Marie-Dominique Hochedez, Evelyne Darmana, Marie Claude Rouquet. Ce bulletin doit être un lieu d’échanges. Faites-nous part de vos réflexions en nous écrivant : Par mail : [email protected] ou par courrier : 18 bis, rue de Chassin 64500 - ANGLET UNAFAM 64 Bulletin n° 12 - octobre 2013 Page n° 4