Sommaire - Ministère du Tourisme, de la Culture et du Sport
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Sommaire - Ministère du Tourisme, de la Culture et du Sport
Facteurs déterminants pour les visiteurs dans leur choix de destinations urbaines en Amérique du Nord Ministère du Tourisme et des Loisirs de l’Ontario Le 21 mai 2004 Étude préparée par Global Insight Inc. Rapport de synthèse A. Introduction L’étude avait pour objectif de mesurer les facteurs qui influencent les consommateurs dans leur choix des grandes destinations urbaines en Amérique du Nord. Les résultats de l’étude visent à aider les planificateurs à évaluer l’impact touristique des projets en cours d’étude. Au lieu de demander aux consommateurs ce qui les fait choisir telle ou telle ville d’Amérique du Nord (données relatives aux attitudes), l’étude utilise des données relatives au comportement pour mesurer, pour la première fois, l’impact de la mise en place de « facteurs d’attraction » supplémentaires dans un grand centre urbain, et pour définir et évaluer, pour la première fois également, ce que l’on entend par « l’importance de la qualité ». Les données sur le comportement ont été préférées aux données sur les attitudes parce que les premières renseignent sur le comportement réel plutôt que sur un comportement « souhaité ». Les données sur les attitudes ont un certain intérêt, mais ne peuvent servir de mesures quantitatives du comportement réel. Lors de l’Enquête sur les activités et les préférences en matière de voyages réalisée en 1999, par exemple, on a demandé aux participants quels étaient les activités et les types de voyages qu’ils comptaient faire au cours des deux prochaines années. D’après leurs réponses, on aurait dû constater en 2002 un doublement de tous les types de voyages et d’activités – ce qui ne s’est jamais produit. La « qualité » a été définie suivant le système d’étoiles établi par le Guide Michelin, un système qui a été choisi pour deux raisons : d’une part, il s’agit d’un guide populaire que les consommateurs consultent pour choisir leurs destinations et découvrir les activités intéressantes dans chaque ville visitée. Il y avait donc là un lien direct avec l’objectif de l’étude. D’autre part, c’est une méthode cohérente qui permet de comparer les villes d’Amérique du Nord couvertes par l’étude. Les données sur l’ensemble des visites d’agrément proviennent de D. K. Shifflet et de l’Office of Travel and Tourism Industries pour les 40 villes américaines, et de Statistics Canada pour les 10 villes canadiennes. Voici la liste des villes étudiées : Canada (10) Toronto Montréal Vancouver Ottawa-Hull Calgary Orlando Las Vegas Austin New York San Diego États-Unis (40) Los Angeles Milwaukee Seattle Tampa St. Louis Washington Portland Boston Indianapolis Columbus Fort Lauderale Oklahoma Minneapolis Cleveland Sacramento 1 Edmonton Québec Winnipeg Victoria Halifax Chicago San Antonio Atlanta Kansas San Francisco Houston Dallas New Orleans Salt Lake Nashville Detroit Philadelphie Miami Baltimore Cincinnati Denver Pittsburg Charlotte Phoenix Memphis Les données sur les « facteurs d’attraction » de chaque ville ont été réunies à partir du Guide Michelin et complétées par les guides Frommer’s et Fodor’s. Pour évaluer la qualité des activités, Michelin utilise la notation suivante : 3 étoiles *** Fortement recommandé / Vaut le voyage 2 étoiles ** Recommandé / Vaut le détour 1 étoile * Intéressant / Intéressant Tous les « facteurs d’attraction » ont été classés dans les catégories suivantes : Arts et culture Musées Musées d’histoire Sites historiques Autres Arts plastiques Galeries d’art Événements et festivals artistiques Environnement et constructions Environnement naturel Bords de l’eau et plages Autres attraits géographiques Aménagements urbains Parcs et espaces verts Zones commerciales Quartiers d’affaires Constructions Architecture globale Édifices d’un intérêt particulier Divertissement et spectacles Divertissement populaire Parcs d’attractions et parcs à thèmes Spectacles sportifs Casinos Participation à des activités sportives Événements et festivals Boîtes de nuit Spectacles culturels Opéra Théâtre Ballet Concerts Hébergement et restauration Hébergement Gamme d’hôtels Chambres d’hôtels de luxe Restauration Restaurants haut de gamme Événements et festivals relatifs à la nourriture Gamme de restaurants L’annexe A du rapport final présente des exemples spécifiques de « facteurs d’attraction ». Un modèle économétrique a ensuite été construit à partir des données annuelles sur les visiteurs des 50 villes d’Amérique du Nord couvertes par l’étude. Le modèle tente d’établir comment la différence entre le nombre de visites d’agrément d’une ville à l’autre peut s’expliquer par la différence des « facteurs d’attraction », en nombre et en qualité, d’une ville à l’autre. Toutefois, comme d’autres éléments – la facilité d’accès par exemple – ont un impact sur le nombre de personnes qui visitent une ville, le modèle intègre aussi les variables suivantes : 2 • • • • • • • • • évaluation globale de la ville (fondée sur le Guide Michelin); population de l’État ou de la province; nombre de chambres et d’hôtels; évaluation des transports en commun (à partir de Places Rated Almanac, un guide qui note les transports en commun de 354 zones urbaines d’Amérique du Nord. La notation est basée sur trois facteurs pondérés : la durée des trajets (30 %), les correspondances (60 %) et la situation centrale (10 %); présence d’un aéroport international; présence d’un grand aéroport principal; densité de la population; proximité des grandes zones urbaines (New York pour l’Est et Santa Barbara pour l’Ouest); budgets de promotion ville par ville (pour un échantillon de 33 villes); De tous les éléments relatifs à la population mentionnés ci-dessus, la densité apparaît comme le facteur le plus significatif. Si ces éléments n’avaient pas été intégrés au modèle, les « facteurs d’attraction » auraient pesé trop lourd dans l’explication des variations du nombre de visites d’agrément. B. Résultats L’étude fait ressortir un lien direct et statistiquement significatif entre le nombre total de visites d’agrément et les « facteurs d’attraction » suivants (seules les catégories globales ou spécifiques qui font état d’un tel rapport sont incluses ici) : • • • Arts plastiques trois-étoiles o Galeries d’art trois-étoiles Environnement et constructions trois-étoiles o Aménagements urbains trois-étoiles Zones commerciales trois-étoiles Quartiers d’affaires trois-étoiles o Constructions trois-étoiles Architecture globale trois-étoiles Édifices d’un intérêt particulier trois-étoiles Divertissement trois-étoiles o Divertissement populaire trois-étoiles Parcs d’attractions et parcs à thèmes trois-étoiles Casinos Des liens directs et statistiquement significatifs sont également apparus entre les visites d’agrément et les « facteurs d’attraction » deux-étoiles suivants : • Environnement et constructions deux-étoiles Quartiers d’affaires deux-étoiles o Constructions deux-étoiles 3 • • Architecture globale deux-étoiles Édifices d’un intérêt particulier deux-étoiles Divertissement deux-étoiles o Divertissement populaire deux-étoiles o Spectacles culturels deux-étoiles Restauration deux-étoiles o Restaurants haut de gamme deux-étoiles Certains « facteurs d’attraction », comme les théâtres et l’opéra, ne semblent pas avoir de rapport significatif avec le nombre global de visites. Bien qu’ils répondent à la demande de certains marchés touristiques de niche, ils ne font pas partie des facteurs clés qui contribuent au marché global, dans le contexte du marché de masse d’un grand centre urbain. Par exemple, les 43 spectacles annuels donnés par la Canadian Opera Company au Hummingbird Centre de Toronto, qui peut accueillir 3 167 amateurs d’opéra, ne peuvent attirer au total que 136 200 personnes par an. Même si un tiers de ces amateurs étaient des touristes, ceci représentait moins d’un pour cent (0,6 %) du nombre total de touristes en visite d’agrément à Toronto (soit 7,2 millions en 2001). Le tableau ci-dessous indique l’impact que peut avoir l’ajout d’un facteur d’attraction sur le nombre de visites d’agrément. Cet impact varierait selon les villes en fonction du nombre de « facteurs d’attraction » qui existent déjà dans la ville. Ainsi, l’ajout d’un facteur d’attraction représenterait une augmentation de 25 % dans une ville qui compte quatre facteurs du même type, mais une augmentation de 100 % dans une ville qui n’en possède qu’un. Facteur d’attraction Divertissement populaire trois-étoiles Zone commerciale trois-étoiles Édifice d’un intérêt particulier trois-étoiles Parc d’attractions trois-étoiles Casino Chambre d’hôtel Hôtel Amélioration de 1 % du système de transports en commun Augmentation de 1 million de $ du budget de promotion Impact sur le nombre de visites d’agrément (moyenne) + 520 000 à 600 000 + 610 000 à 1 150 000 + 1 020 000 à 2 870 000 + 4 520 000 à 7 090 000 + 390 000 à 430 000 + 79 à 104 + 5 000 + 70 000 + 100 000 Le tableau suivant indique les coefficients d’« élasticité » dans le cas de Toronto et d’Ottawa. L’« élasticité » est un nombre qui traduit le pourcentage de variation du nombre de visiteurs d’agrément en fonction du pourcentage de variation des « facteurs d’attraction ».Ainsi, on constate sur le tableau que, pour une augmentation de 10 % des parcs d’attractions trois-étoiles de Toronto, le nombre de visites d’agrément pourrait augmenter de 3,3 % à 5,2 % (10 %*0,52= 5,2 %). Autrement dit, si l’on se base sur le nombre moyen de visites d’agrément à 4 Toronto entre 1996 et 2002 (soit 6,8 millions), une augmentation de 10 % des parcs d’attractions trois-étoiles de la ville pourrait attirer de 224 400 à 353 600 visites d’agrément supplémentaires. Type d’attrait Parc d’attractions trois-étoiles Zone commerciale trois-étoiles Édifice d’un intérêt particulier trois-étoiles Casino Divertissement populaire une-étoile Zone commerciale une-étoile Divertissement populaire deux-étoiles Élasticité Toronto 0,33 à 0,52 0,05 à 0,06 0,22 à 0,63 0,03 0,04 0,04 0,08 Ottawa 0,94 à 1,48 0,13 à 0,17 0,21 à 0,60 0,08 à 0,09 0,11 0,13 0,24 Les coefficients d’élasticité pour Ottawa sont plus importants que ceux de Toronto, car Toronto reçoit beaucoup plus de visiteurs. En 2001 par exemple, Toronto a reçu 7,2 millions de visites d’agrément, contre 2,7 millions pour Ottawa. Par conséquent, l’ajout de « facteurs d’attraction » aurait un impact plus important sur Ottawa que sur Toronto par rapport au nombre respectif de visiteurs de chaque ville. Toutefois, en chiffres absolus, l’impact serait identique dans les deux villes, comme le montre le tableau ci-dessous. Puisque les « facteurs d’attraction » ne peuvent prendre que des valeurs entières – on ajoute un musée ou un parc d’attractions, et non pas 10 % d’un musée ou d’un parc d’attractions – le tableau suivant indique l’impact qu’aurait sur les visites d’agrément à Toronto et à Ottawa l’ajout d’une « unité » de facteur d’attraction à leurs produits existants. Il faut noter que ces chiffres comprennent les visites de plus de 24 heures et les visites d’une journée. Type d’attraction à mettre en place Un parc d’attractions trois-étoiles (p. ex. Nombre de visiteurs d’agrément supplémentaires par an Toronto Ottawa Universal 4,5 à 7,0 millions 4,5 à 7,0 millions Une zone commerciale trois-étoiles (p. ex. Macy’s World, Chinatown à New York) 0,6 à 0,8 million 0,6 à 0,8 million 1,0 à 2,9 millions 1,0 à 2,9 millions 0,39 à 0,43 million 0,39 à 0,43 million 0,6 million 0,6 million 1,15 million 1,15 million Seaworld Adventure Studios à Orlando) Park, Un édifice d’un intérêt particulier troisétoiles (p. ex. la statue de la Liberté, la Tour CN) Un casino Un divertissement populaire une-étoile (p. ex. Grant Park, Yankee Stadium) Une zone commerciale une-étoile (p. ex. North Michigan Avenue, Élysées”) à Chicago les “Champs 5 Un divertissement populaire deuxétoiles (p. ex. la Rose Parade à Los 0,52 million 0,52 million Angeles, SeaWorld à San Antonio) Les coefficients d’élasticité et l’impact sur le nombre de visiteurs relatifs aux zones commerciales une-étoile sont plus élevés que les mêmes chiffres relatifs aux zones commerciales trois-étoiles, car les premières sont en général des zones beaucoup plus vastes, et qui attirent un nombre beaucoup plus important de visiteurs. C. Recommandations Les résultats de l’étude indiquent que les villes de Toronto et d’Ottawa, pour gagner le plus grand nombre possible de visiteurs supplémentaires, devraient concentrer leurs efforts de développement de nouvelles attractions sur les types d’attractions de qualité suivants : • • • • parcs d’attractions trois-étoiles, zones commerciales trois-étoiles et une-étoile, édifices d’un intérêt particulier trois étoiles (p. ex. la Tour CN ou Sky Dome). Les deux villes bénéficieraient aussi de l’instauration d’attractions uneétoile et deux-étoiles relevant de la catégorie « divertissement populaire » (parcs d’attractions et parcs à thèmes, casinos). En outre, la stratégie devrait également mettre l’accent sur les aspects suivants : • Comme il a été indiqué plus haut, l’augmentation de 1 million de dollars du budget de promotion d’une ville rapporte en moyenne 100 000 visites d’agrément supplémentaires dans la ville. Une étude de la documentation révèle aussi que les renseignements dont disposent les voyageurs avant leur départ, ainsi que la présentation de ces renseignements, ont une importance déterminante sur le choix de destination pour de nombreux voyageurs. Toronto et Ottawa pourraient donc bénéficier fortement d’une augmentation de leurs budgets de promotion. • La forte densité de la population aux Etats-Unis est un atout, et constitue un bon argument en faveur d’un accroissement des efforts de promotion sur les marchés américains et de l’élaboration de plans spécifiques pour encourager les Américains à voyager vers le Nord. À cet effet, on peut imaginer des forfaits spéciaux comprenant le voyage en avion, l’hébergement hôtelier et des primes incitatives, comme des billets d’entrée réduits ou des bons pour des repas et des boissons. • La mise en place de nouvelles attractions doit être conçue en étudiant soigneusement les besoins en infrastructures de soutien, comme les 6 transports en commun et les chambres d’hôtel, afin d’optimiser l’expérience touristique globale des visiteurs attirés par la nouvelle attraction. • D. La complémentarité ou l’interaction des multiples sites d’une même destination est capitale. Les deux villes doivent veiller à maintenir un équilibre entre les divers types d’attractions qu’elles proposent avant d’en choisir de nouvelles. Prochaines étapes L’étude a utilisé le nombre total de visites d’agrément comme variable à expliquer par la présence des « facteurs d’attraction ». Une étude complémentaire pourrait exclure les visites d’une seule journée et analyser l’impact des « facteurs d’attraction » sur les touristes qui restent plus d’une nuit. Puisque ces touristes dépensent beaucoup plus que les visiteurs d’une journée, il pourrait se révéler utile de mieux comprendre ce qui les attire dans les centres urbains. 7