Denis DIDEROT, Jacques le Fataliste et son maître, préface, notes

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Denis DIDEROT, Jacques le Fataliste et son maître, préface, notes
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Denis DIDEROT, Jacques le Fataliste et son maître, préface, notes et annexes par
Pierre CHARTIER, L.G.F., Le Livre de Poche classique, 2000, 416 p. [8 ill.].
Les spécialistes de Diderot savent bien ce qu’il en est de la difficulté à éditer
Diderot. Les lecteurs de Jacques le Fataliste et son maître connaissent sa
profondeur, qui vaut bien celles de Don Quichotte ou du second Faust et, sur les
questions du déterminisme ou de l’optimisme, certaines œuvres majeures de
Hume, Kant ou Nietzsche. Un texte que le grand-père de Jacques aurait nettement
préféré à la Bible, qu’il trouvait mal composée et truffée de redites (défaut d’auteur
ou d’éditeur ?).
Désormais, lycéens, étudiants et lecteurs bénévoles découvriront Jacques le
Fataliste dans l’édition de Pierre Chartier, sans conteste la meilleure, une édition de
maître à la portée de tous les Jacques. La meilleure édition, de poche et peut-être
tout format confondu. Ceci n’est pas une fable, et pour deux raisons. D’une part,
Pierre Chartier utilise tous les acquis des recherches et éditions précédentes, en
rendant les travaux les plus érudits à la fois accessibles et passionnants. D’autre
part, il propose une lecture personnelle de Jacques le Fataliste, en quoi cette édition
vaut aussi comme interprétation, invitation au dialogue, ce qui n’étonne guère de la
part d’un lecteur-auteur en sympathie avec l’art diderotien de l’entretien, de la
(dé)mystification, du rire et du désir de savoir, du jeu incessant entre lecture et écriture.
Autour du texte, une préface de 35 pages, quatre annexes de 36 pages, une
chronologie et une bibliographie, sans compter un beau choix de huit illustrations
des éditions de 1797 et 1884. Première raison, donc, d’apprécier cette édition : la
reprise et la publication, dans un style à la fois très pédagogique et exceptionnellement alerte, des acquis les plus savants de la recherche.
Par son choix éditorial, Chartier incite tout lecteur à interpréter les effets de
lecture induits par l’histoire complexe de la publication de ce texte1. Car il rend
clairement lisible la publication de ce « roman-feuilleton » auprès de quelques
1. La version choisie est évidemment celle du manuscrit de Léningrad, déjà adoptée
par l’édition critique de S. Lecointre et J. Le Galliot (Droz, 1976), P. Vernière (Imprimerie
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princes européens dans la Correspondance littéraire, entre 1778 et 1780, les
additions publiées en 1780, les suppressions de 20 lacunes restituées en 1786 (un
quart du roman), et l’ensemble enfin imprimé en 1796, mais correctement édité
depuis quelques dizaines d’années seulement. Il est rare qu’une édition de poche
propose une lecture si aisée des différents états d’un texte, en livrant ainsi à tout
public les acquis des travaux philologiques passés, notamment l’édition critique de
S. Lecointre et J. Le Galliot, et celle de J. Proust2.
D’une très grande richesse, les notes en bas de page reprennent, et
complètent si nécessaire, l’important travail des précurseurs, principalement les
notes de J. Proust, et les notes et le lexique données par A.-M. et J. Chouillet dans
la précédente édition en « Livre de Poche » que celle-ci remplace. C’est cette
édition de 1983 qui fournit aussi la chronologie, ici enrichie.
Les quatre annexes font écho à la préface. La première, « Genèse et
publication de Jacques le Fataliste », restitue le savoir des éditions critiques,
« elles-mêmes tributaires des travaux de nombreux chercheurs ». Avec la préface,
elle invite les lecteurs à décrypter le texte, à retrouver ou à construire le sens de
l’histoire du texte. Le statut des livraisons mensuelles manuscrites est éclairé par le
contexte culturel et politique. Leurs lacunes sont parlantes : suppression des
passages les plus rabelaisiens, élimination des intrusions de la vie quotidienne de
l’aubergiste-narratrice dans son récit de la vengeance de Mme de la Pommeraye
(récit qui a été lu, traduit et adapté dans la version lacunaire, au profit du désir de
croire aux fictions, aux dépens de la critique ironique du genre noble et de tout
désir d’histoire d’amour). P. Chartier fait voir en quoi le jeu entre discontinuité et
continuité dans le texte concerne à la fois la genèse du texte, sa publication et ses
interprétations, prises entre impression de pot-pourri et sentiment d’une unité
secrète, critique de la « rhapsodie » et perception d’une forte cohérence.
La seconde annexe, « Réception de Jacques le Fataliste : de la polémique la
reconnaissance », restitue l’enquête de J. de Booy et A. Freer sur les journaux entre
1796 et 1800 et la découverte par P. Pellerin d’une adaptation théâtrale de 1798
malheureusement perdue3 ; l’étude de R. Mortier sur la réception allemande au
tournant du siècle ; le travail de J. Proust pour le XIXe siècle, riche en lectures
polémiques et jugements péremptoires d’universitaires et de réactionnaires. Pour le
XXe siècle, P. Chartier renvoie aux Lectures de Diderot (1974) de J. Proust et
conclut qu’« alors que Jacques connaît le succès que l’on sait, Diderot, cet
écrivain-philosophe, est encore pour une bonne part un auteur à découvrir ». Il me
semble que la seule réception de Jacques le Fataliste depuis vingt-cinq ans est
aussi un monde à parcourir, à pied ou à cheval, du côté des critiques ou des
lecteurs, comme je l’ai par exemple tenté dans une étude publiée dans RDE. De
même, il faudrait travailler davantage sur le très grand nombre de réécritures et
adaptations de Jacques4 (c’est peut-être l’unique « lacune » de la bibliographie qui
n’évoque que trois célèbres réécritures).
nationale, 1978) et, en poche, par P. Vernière (GF, 1970), A.-M. et J. Chouillet (Livre de
Poche, 1983), M.-T. Ligot (Presses Pocket, 1989).
2. L’édition de J. Proust (Œuvres complètes, t. XXIII, Hermann, 1981) a fait le choix
intéressant du meilleur manuscrit de la Correspondance, comparé bien sûr aux autres
manuscrits connus.
3. P. Pellerin, Lectures et images de Diderot de l’Encyclopédie à la Révolution, thèse
de l’Université de Tours, 1998 ; « La place du théâtre de Diderot sous la Révolution », RDE,
27, 1999, pp. 89-103.
4. L. Loty, « Enquête sur la réception de Jacques le fataliste et son maître en 1988 :
un éclairage statistique sur l’effet des lumières paradoxales », RDE, 5, 1988, pp. 126-151.
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La troisième annexe, « Fatalisme », restitue mes travaux sur « une question
parmi les plus explosives » du temps de Diderot, avant de réfléchir, en écho avec
la préface, sur la vraie question que pose le texte, qui ne consiste pas à hésiter entre
déterminisme et liberté (Jacques, Diderot et Jacques sont décidément déterministes)
mais porte sur les conséquences morales et politiques, existentielles (sémiologiques
et esthétiques aussi), du déterminisme qu’on nomme alors « fatalisme ».
Enfin, la dernière et judicieuse annexe, « Harmoniques », cite de nombreux
textes de Diderot, principalement empruntés aux « Harmoniques » de la postface
de J. Proust à son édition en Livre de Poche de 1972 et au florilège donné par
B. Didier dans son commentaire de Jacques en Foliothèque (1998), incitations à
découvrir d’autres œuvres, extraits portant sur le fatalisme, sur ses implications
psychologiques et morales, que P. Chartier complète par des passages sur la
cohérence des fous, la complicité de la vérité et du mensonge, la pantomime des
gueux et de chacun.
Deuxième qualité de cet ouvrage : un nouvel éclairage du texte, puisque ce
texte « engagé » engage tout lecteur et l’invite à faire des contes et des gloses et à
en parler ensemble, dans la fatale gaîté de « notre claire “nuit” peuplée d’énigmes,
réduits que nous sommes à des gestes suspendus, à nous-mêmes inintelligibles,
esquissant nos gloses incertaines ».
La préface, après avoir introduit aux avatars de la pré-publication, met en
place quelques jalons indispensables à la compréhension du texte, puis dresse des
lignes de force interprétatives qui sont autant d’incitations au dialogue. L’auteur
souligne d’abord le fait que ce texte est un « manuel de gai savoir ». La chose
pourrait paraître secondaire. Elle me semble d’autant plus importante que Diderot
déplace la joie spinoziste vers une philosophie de la gaîté autrement plus physique,
et précède Nietzsche dans la valorisation d’une philosophie du rire (en proposant
d’ailleurs une réflexion sur la croyance probablement plus athée encore) : et les
dieux ont dû bien rire et relire Jacques le Fataliste en apprenant que l’on annonçait
au XIXe siècle, quelque part en Allemagne, cet événement inédit qu’aurait été la
mort de Dieu.
Toute lecture subtile de Jacques suppose un choix quant à la manière
d’articuler les thèmes et les aspects formels que Diderot relie lui-même dans un
Tout, et offre à la pluralité des lectures, puisqu’« il réunit sans ligoter, il rassemble
sans étouffer » (il est de nombreuses formules de P. Chartier que je ferais bien
miennes, si je ne risquais d’être accusé de plagiat, à moins que ce compte rendu
ne soit antérieur à l’entretien de l’éditeur avec Jacques le Fataliste, ce que je ne
crois pas). En virtuose de cette « marqueterie de précision » repérée chez Diderot,
P. Chartier procède à peu près ainsi : rappelant les nombreuses recherches sur la
cohérence et l’unité du texte (« on voit l’intérêt et les excès possibles de tels efforts
interprétatifs »), il préfère « une analyse plus ouverte à l’ironie philosophique [...],
plus sensible aux ressources proprement littéraires » du texte. D’où l’évocation
(avec un esprit de synthèse difficile à égaler) du fonctionnement de ce « roman-
Pour les seules adaptations théâtrales, Léna Garandel, au regard de la Bibliographie de
Diderot de F.A. Spear et des archives de la SACD, dénombre 27 réécritures de Jacques,
parfois représentées plusieurs fois, dont 7 dans les années 60 et 70, et 15 entre 1981 et 1995 :
« Jacques le Fataliste et son maître » revisité par le théâtre contemporain. Étude de quatre
adaptations d’un dialogue philosophique et politique (1968-1988), mémoire de maîtrise,
Université Rennes 2, 1999, 207 p. Au passage, on peut regretter que le superbe Dictionnaire
de Diderot (Champion, 1999) ne consacre, sauf erreur, aucun article aux réécritures,
textuelles, théâtrales ou cinématographiques.
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entretien »5, du « dégradé énonciatif », des procédures de « délégation » de la
parole et de la narration, et de représentation du « lecteur ». Peu à peu, on
comprend que l’une des questions d’abord en suspens, et qui parcourt toute la
préface de P. Chartier, est celle du statut de la « modernité » du texte. L’auteur
analyse l’art diderotien de la mystification, et de la démystification de l’illusion
romanesque et des lecteurs. Il passe à l’étude du fatalisme, complétée dans
l’annexe. Jacques et son maître Diderot sont fatalistes, sans apathie ni désenchantement. Ils sont nos frères contemporains, témoignant des contradictions
humaines, « accordés, pour les reconnaître et au besoin les combattre, aux
angoisses, aux illusions et aux entêtements de notre siècle ». Suite de la préface
rhapsodique et profondément une : invitation « une sorte de sémiologie
généralisée » du « bégaiement social », le texte est d’abord représentation du
lecteur et de son désir de roman, « persiflage supérieur des Lumières »,
mystification dont le lecteur « serait à la fois le complice, la dupe et le garant ». Or,
si la modernité de Jacques est aujourd’hui unanimement célébrée, c’est sur fond de
quiproquo. Si ce texte est moderne, « c’est comme exercice antithéologique
classique, [...] contre-écriture de la Providence », l’apparente liberté de l’auteur
n’étant que l’envers ironique du fatalisme.
D’où certains des paradoxe ultimes de P. Chartier, que je restituerai ainsi : la
puissance philosophique de Jacques tient à son écriture littéraire, sa modernité à
son inscription dans la tradition de Cervantès, à son regard critique sur le monde
tel qu’il est et sur les mondes possibles de la fiction. Associant légèreté ironique et
rigueur historienne, P. Chartier joue sur un apparent anachronisme pour souligner,
implicitement mais si clairement, en quoi cette modernité de Jacques s’écarte de
cette pseudo-modernité qu’on appelle « post-modernité ». Expression qui est au
paradoxe historique de P. Chartier ce que la croyance en la liberté du maître est au
fatalisme joyeusement philosophique de Jacques.
Une question pour finir en ouvrant le dialogue, question tout à la fois
adressée à Jacques le Fataliste, P. Chartier, à tous les maîtres et les Jacques que
nous sommes, et à notre présent.
En ces temps modernes où l’on distingue ou même oppose éthique et
politique, où l’on conjugue trop souvent lucidité et fatalisme, au sens moderne du
terme, où certains écrivains modernes sont attirés par un véritable engagement,
mais purement esthétique, comment interprétons-nous le lien entre esthétique,
éthique et politique dans Jacques le Fataliste et son maître ? P. Chartier en fait un
« texte “engagé” », entre autres raisons, parce qu’il engage ses lecteurs et met en
cause « le réel ». Son unité est critique, et la maîtrise qu’il affirme, « discutée en
termes de métaphysique, de morale et de poétique, se fait politique au niveau le
plus haut : donc esthétique » (p. 39). L’évaluation de l’engagement du texte me
paraît relever des conséquences qu’il tire et que nous tirons de la philosophie
fataliste (paradoxal athéisme actif ou sage résignation), et des effets ambivalents de
l’art de la mystification démystifiante (entre plaisir ludique et joyeux combat).
« Déchiffrer les codes qui règlent notre vie, pour les comprendre ou les redresser,
5. Il faudrait un jour faire un sort à la sainte trilogie générique et anhistorique du
roman, du théâtre et de la poésie (sans compter la distinction prétendument intemporelle
entre littérature et philosophie, et j’en passe), et affirmer haut et fort, dans les manuels et
concours d’enseignement par exemple, l’existence et l’histoire d’un grand nombre d’autres
formes (d’ailleurs corrélées à d’autres contenus et effets), dont le « dialogue ». Jacques le
Fataliste et son maître : d’abord un dialogue. Pour préciser, un dialogue fictif et
philosophique intégrant des dialogues et des contes enchâssés.
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voilà la tâche “philosophique” par excellence », commente P. Chartier. Mais de
cette tâche « ardue, souvent dangereuse », à la fois grave et comique, des préjugés,
« Qu’en penser, que faire ? – après en avoir ri, bien sûr, ce qui est le commencement
de la sagesse ? ». Car, ajoute P. Chartier, « le non-sens pointe, non comme loi de
ce monde (l’absurde généralisé), mais comme limite à nos pouvoirs, ou comme
révélation des limites de notre représentation. L’exercice de ces limites ou à ces
limites (le conte) est une forme de réponse et sans doute une manière de maîtrise,
mais ironique, sans garantie » (pp. 389-390).
Il y a, me semble-t-il, encore à réfléchir et à débattre sur les ambivalences de
l’engagement de Jacques le Fataliste et son maître : met-il joyeusement en cause,
« mieux encore qu’ailleurs dans l’œuvre de Diderot, [...] les autorités (ici-bas et làhaut) », ou déplace-t-il en même temps la question de la maîtrise, de la politique
vers l’éthique et l’esthétique ? (Et dans quelle mesure peut-on ou faut-il distinguer
ces dimensions ?) Ou bien les analyses du fatalisme et de la mystification
constituent-elles des prolégomènes à toute (éthico)-politique future, ce qui serait
déjà plus éclairé que le projet de l’auteur de Qu’est-ce que les lumières ?, loin
d’éclairer la diversité des lumières possibles.
Cette question, que je crois moderne, reprend et renouvelle le tiraillement de
Diderot entre libertinage érudit et philosophie engagée, entre l’auteur d’un texte
destiné aux grands, aux lecteurs-princes de la Correspondance littéraire et l’auteur
du même (?) texte destiné à la postérité et au grand public. Mais à propos, à qui
donc et à quoi une édition en poche de Jacques est-elle destinée ? Une seule
certitude, qui achève la préface de P. Chartier : « La rencontre de Jacques le
Fataliste et de son public ne fait que commencer ».
Laurent LOTY
DIDEROT, Lettre sur les aveugles, par Éliane MARTIN-HAAG, Paris, Ellipses, coll.
« Texte et commentaire », 1999, 96 p.
Ce livre présente en première partie le texte de la Lettre sur les aveugles, dans
une édition presque dépourvue de notes. Son intérêt est ailleurs, dans sa deuxième
partie (p. 55-91) consacrée à un commentaire des principaux enjeux du texte, qui
vient compléter les diverses analyses de la Lettre sur les aveugles proposées dans
le n° 28 de RDE, de façon d’autant plus intéressante qu’E. Martin-Haag développe
en plusieurs points une interprétation sensiblement différente. C’est la théorie de la
sensation qui fait le fil directeur de l’analyse d’E. Martin-Haag, qui privilégie plus
particulièrement la confrontation explicite et implicite de Diderot et de Berkeley.
La thèse qu’elle soutient est qu’on a tort d’affirmer que Diderot admet, à l’instar
de Berkeley, la définition de la sensation comme signe qui ne ressemblerait pas à
l’extériorité matérielle (Pour une interprétation différente, on pourra confronter
l’analyse d’A. Charrak dans RDE 28, qui rappelle que cette assimilation est
d’abord cartésienne avant d’être chez Berkeley puis Diderot et que Diderot ajoute
la dimension essentielle de l’apprentissage). Après avoir rappelé les thèmes
principaux de l’immatérialisme, l’auteur montre comment Diderot le combat,
d’abord en restaurant l’idée d’extériorité et en refusant sa théorie de la sensation,
puis en formulant une théorie de l’abstraction qui justifie l’hypothèse d’un sens
commun par le dépassement d’un idéalisme où le savoir mathématique se dévoie.
La figure de Saunderson prend alors une dimension essentielle : E. Martin-Haag y
voit la figure d’une compréhension des limites d’une physique purement
mathématique et de la nécessité d’un retour au canon d’Épicure, qui restaure un