cinq générations d`amphitryons* de st

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ÉVASION GOURMANDES I PORTRAIT D’AFFAIRES
Oscar Lacoursière
Jean Lacoursière
Gisèle L., Raymond
Bélanger
Hélène, Michel
Bélanger
Michaël,
Anike, Gregory
CINQ GÉNÉRATIONS D’AMPHITRYONS*
DE ST-CASIMIR À DUBAÏ VIA QUÉBEC
PAR PIERRE CHAMPAGNE (ANCIEN DE ST-CASIMIR)
Amphitryons de père en fils, en fille,
en fils et en fille et fils depuis cinq
générations. Depuis plus d’un siècle,
les Lacoursière-Bélanger ont le
plaisir de recevoir des gens à leur
table. L’histoire a débuté au début
du siècle dernier devant la superbe
église paroissiale de Saint-Casimir,
dans le Comté de Portneuf.
Aujourd’hui, ces générations essaiment partout dans le monde : à
Québec, à Montréal, à Sydney en
Australie et à Dubaï aux Émirats
Arabes Unis. Voici leur histoire ! Une
très belle histoire familiale.
DE PÈRE EN FILS, EN FILLE,
EN FILS ET EN FILLE ET FILS
De père en fils, en fille, en fils et en fille et fils.
On ne saurait mieux dire. Mais apportons
des précisions pour donner créance à cette
histoire. Le premier des pères fut Oscar
Lacoursière de Saint-Casimir, dans le Comté
de Portneuf, un des plus beaux villages de la
province, même s’il n’est pas reconnu comme
tel. Enfin, pas encore! Oscar Lacoursière, un
enfant de souche de la paroisse, fut le premier
à se faire amphitryon, un mot que l’on ne
connaissait pas dans le temps, en ouvrant,
juste devant la superbe église paroissiale,
une épicerie qui était aussi un cassecroûte, un restaurant, une confiserie et
un comptoir d’alimentation. À cette
lointaine époque, les genres étaient
mélangés, une façon de faire que nos
grandes épiceries d’aujourd’hui ont
copiée et améliorée. C’était juste avant la
Première Guerre mondiale qui dura,
comme tout le monde le sait, de 1914 à 1918.
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C’est son fils, Jean Lacoursière, dit Ti-Jean, qui reprit le flambeau entre
les deux guerres, en 1930. Il inaugura ce qui était à la fois un salon de barbier, un casse-croûte, un restaurant, un game bar (une salle d’amusement
avec table de billard, machine à boules flipper et juke-box) et une terrasse
sur la galerie d’en avant durant les beaux jours de l’été. Le tout dans un
immeuble de bon goût, à l’architecture d’inspiration art déco, qu’il avait
construit lui-même. Le commerce était toujours situé à Saint-Casimir,
mais plus loin de l’église, sur la rue Tessier, face à la rivière Sainte-Anne.
Ti-Jean avait le sens des affaires et de la promotion. S’il fallait faire venir
un ours devant le restaurant pour attirer la clientèle, il le faisait. Des
poneys aussi, à l’occasion, pour faire faire des tours aux enfants. Sa
meilleure idée ? Une machine qui moussait des barbes à papa sur
demande, comme à l’exposition de Québec. Elle fit malheur pendant au
moins une décennie, un peu comme la crème glacée molle.
DE LACOURSIÈRE À BÉLANGER...
Quelques années plus tard, en 1970, sa fille, Gisèle Lacoursière, prit l’affaire en main. Elle travaillait avec son père depuis déjà 30 ans puisqu’elle
était tombée dans la soupe quand elle était toute petite. Avant même
d’être adolescente, à 12 ans, elle travaillait derrière le comptoir chez TiJean. Elle se maria à Raymond Bélanger et c’est donc elle qui, en quelque
sorte, apporta le changement de nom de la lignée, en prenant le nom de
son mari comme était la coutume à l’époque. Lorsqu’il prit sa retraite,
Raymond vint l’aider au restaurant. Pendant ce temps-là, Gisèle
« Bélanger » avait su prendre des cours spécialisés « pour les pros de la
resto » à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ). Sous
sa gouverne, le restaurant s’agrandit, le menu du jour devint plus inspiré
et la carte des vins plus gouleyante. Dorénavant, la descendance s’appellerait Bélanger et il faut mentionner que Gisèle est toujours impliquée
dans l’entreprise familiale de fils à mère...
Chez Oscar
Chez Ti-Jean
Restaurant Lacoursière
Château
Bonne Entente
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St-Casimir, Qc
E. Dusablon
E. Dusablon
ÉVASION GOURMANDES I PORTRAIT D’AFFAIRES
Québec, Qc
Berthierville, Qc
Michel, fils de Gisèle, petit-fils de Jean et arrière-petit-fils
d’Oscar, impliqué tout jeune dans l’entreprise familiale,
obtint son diplôme de gestion hôtelière à l’Institut de
tourisme et d’hôtellerie de Montréal – dont il fut issu de la
première cuvée. Il vint s’établir à Québec, plus particulièrement au Château Bonne Entente où il débuta comme
plongeur, enfin presque, et accéda à la direction générale.
La renommée contemporaine de « L’Autre Château », c’est
lui qui a su la lancer, au début des années 1970 par, entreautres, la promotion de repas gastronomiques qui firent
alors la manchette des journaux.
www.gestiondhotel.com
À 30 ans, Michel Bélanger avait déjà des ailes internationales. En plus, d’être directeur du Château Bonne
Entente à Québec, il supervisait l’administration de trois
autres hôtels de la famille Jones, deux dans les provinces
maritimes et un autre du Vermont, aux États-Unis.
Lorsque la famille Pomerleau se porta acquéreur du
Château Bonne Entente, Michel supervisait les hôtels que
cette famille beauceronne possédait. En 1993, il décida de
se spécialiser dans la gestion d’hôtels et il lança sa propre
compagnie, Gestion Hôtelière M.B.A. inc., dont le siège
social est à Saint-Augustin-de-Desmaures, près de
Québec. M.B.A. inc. signifie «Michel Bélanger et associée»,
c’est-à-dire son épouse, Hélène, née Delisle qui l’a toujours
secondé dans ses aventures, et leurs enfants Anike, Michaël
et Grégory. Michel a été nommé, par ses pairs, hôtelier de
l’année de la province de Québec en 1985 et 1997.
Anike Bélanger, l’aînée, est, elle aussi, diplômée en gestion
hôtelière de l’ITHQ. Elle a également été plongée dans le
milieu dès son très jeune âge et a su faire ses preuves dans
l’entreprise familiale à Berthierville, dans Charlevoix et à
Montréal, Qc
Sydney, Aus
Dubaï, E.A.U.
Québec, avant de compléter son stage de fin d’études au
Château Bonne Entente, à l’endroit même où elle avait
touché à l’hôtellerie pour la première fois. Ensuite, elle s’est
dirigée en Australie, à l’hôtel Four Seasons de Sydney et au
centre de villégiature Dunk Island à Cairns, à proximité de
la grande barrière de corail. Depuis son retour au Canada,
elle cumule les postes de directrice générale du Days Inn de
Berthierville, le meilleur Days Inn d’Amérique du Nord
depuis près d’une décennie, et de directrice du marketing
pour Gestion Hôtelière M.B.A. inc.
Son frère, Puiné Michaël, diplômé de l’ITHQ comme sa
grand-mère, son père et sa sœur, a travaillé lui aussi dans l’entreprise familiale et, pendant six ans, à tous les niveaux de
l’hôtel InterContinental de Montréal. Il y a entre autres été
responsable du Challenge de tennis et de la formule 1. La
chaîne a ensuite retenu ses services pour un poste cadre au
département des revenus des trois nouveaux hôtels de 1 028
chambres et suites d’InterContinental à Dubaï, Festival City,
aux Émirats Arabes Unis.
Enfin, le plus jeune, Grégory Bélanger, est évidemment à
l’emploi de l’entreprise familiale, mais dans une toute autre
branche. Sans doute influencé par le métier de son grandpère Raymond, il a préféré se spécialiser en menuiseriecharpenterie et, à ce titre, il participe aux travaux d’entretien
et de rénovation qui doivent être exécutés dans les bâtiments et les chambres dont la gestion relève de M.B.A. inc.
Et c’est ainsi que de père en fils, en fille, en fils et en fille
et fils, le flambeau de la famille Lacoursière-Bélanger a
fait le tour du monde pour confirmer l’excellente réputation de cinq générations dans l’accueil, la convivialité et
l’hospitalité. ■
*Amphitryon, selon le Larousse : « Personne chez qui l’on mange, hôte (restaurateur, hôtelier). »
Days Inn
Berthierville
Intercontinental
Montréal
Four Seasons
Sydney
Intercontionental
Dubaï
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