MENGIN Bastien (La Bresse Labellemontagne) et PETIN Baptiste
Transcription
MENGIN Bastien (La Bresse Labellemontagne) et PETIN Baptiste
MENGIN Bastien (La Bresse Labellemontagne) et PETIN Baptiste RAID AZUR , Mazaugues (VAR) 20 et 21 AVRIL 2013 : Massif de la Sainte Baume Nous nous retrouvons à Dole, chez Baptiste, le temps de faire les courses, de préparer nos sacs qui doivent contenir toute la nourriture et le bivouac pour 2 jours de course. Au total, les sacs font moins de 5 kilos. Comme à chaque fois, chaque gramme est compté, nous prenons les vêtements les plus légers en respectant le matériel imposé. C’est parti, direction le Sud. Après 6 heures de route, une bonne nuit et un bon plat de pâtes sera notre recette pour une forme optimale le lendemain. ETAPE 1 : Nous arrivons à Mazaugues au pied du massif de la Ste Baume dans le Var seulement 1h30 avant le départ. C’est un temps maussade avec 12° au thermomètre qui nous accueille. Nous avalons une dernière salade et affinons nos sacs, Bastien fait le choix « d’alourdir » son sac en emportant une polaire supplémentaire, Baptiste ne change rien, préférant partir léger au risque de passer une nuit fraîche. . Le départ est donné à 12h00, après 500m de course en masse, nous récupérons nos feuilles de routes. C’est Baptiste qui donne les coordonnées des postes à Bastien qui remplit la carte. Nous reportons seulement 4 postes avant de continuer notre course vers le premier point de controle. Nous reporterons les autres postes lors de montées ou les courses plus lentes nous facilitent la tâche. Pour cette 1ère étape, 27 postes nous attendent sur un parcours de 21km et 800m de dénivelé (distance « à vol d’oiseau », ce qui signifie environs 30 km de course). Bastien oriente, nous enchaînons les balises en naviguant dans une végétation dense avec un réseau complexe de ravines tel un labyrinthe. A mi course, Bastien ressent déjà quelques crampes. C’est surement la dureté du terrain qui le pénalise. Dans les Vosges le terrain est beaucoup plus souple et moins traumatisant pour le corps. Nous ralentissons notre allure et Baptiste sort « l’élastique » pour tirer et soulager Bastien dans toutes les côtes. Le rythme est légèrement plus lent, mais Bastien navigue toujours à merveille. Malgré ce handicap, nous terminons l’étape en 4 heures de course. Bastien espère que Baptiste na pas trop forcé pour le soulager et qu’il n’en souffrira pas le lendemain. On nous annonce que nous sommes en tête. Baptiste prépare le bivouac car la pluie arrive, Bastien lui se repose et soigne ses mollets. Le temps passe et nous ne voyons toujours pas nos concurrents boucler l’étape, les seconds arriveront 1h30 après nous…ce qui nous rassure malgré notre petite contre performance. Avec cette avance nous aborderons la seconde étape sereinement, « il va juste falloir assurer nos postes ». La température baisse vite, nous nous rassemblons au coin du feu de camp allumé par l’organisation pour manger et échanger avec les autres concurrents. Tradition oblige, l’organisation offre la soupe chaude aux concurrents à notre plus grand bonheur. C’est un fort moment de convivialité et de partage. Mais déjà la nuit frappe aux portes des tentes et nous pour une nuit en pleine nature, aux abords de la fabrique de glace des quatre chênes, c’est à dire dans la « Glacière ». ETAPE 2 : Que la nuit fut fraîche et courte ! La température négative nous a réveillé bien avant l’heure officielle. On annonce -3° au petit matin…. Glaglagla ! Notre départ est prévu à 7h30, il faut plier le bivouac et les affaires mouillées. Un bol de céréales, thé, vite…on va louper le départ. Nous arrivons pile à l’heure, même tactique que la veille, nous reportons 4 postes et nous filons. Même si nous savons que nous avons « course gagnée », nous faisons l’étape à fond, ce qui nous permet d’affiner nos automatismes et préparer le grand rendez vous de mai : l’OBivwak. 30 postes nous sont proposés sur un parcours au profil plus clément que la veille : 21km et 600 m de dénivelé. Physiquement on est bien, les douleurs de la veille sont a priori de vieilles sensations pour Bastien qui enchaîne à merveille les postes. A tel point, que nous serons retardés une vingtaine de minutes au poste 12. Les organisateurs n’ayant pas pensé nous voir arriver aussi tôt et n’avaient pas encore mis en place le poste ! Le soleil est de la partie ce matin, nous courons sur les crêtes de la Ste Baume et prenons tout juste le temps d’observer la mer au loin. Nous finissons cette seconde étape en moins de 4heures, éprouvés quand même tout les deux physiquement. Une belle victoire pour cette 1ère manche des championnats de France, même si la concurrence n’était pas forcément élevée. De plus c’était un bon bol d'air aux senteurs de thym et romarin sauvage ! A notre retour vers les Vosges, c’est débriefing à chaud : nous faisons le bilan de ce qui a marché, de ce que nous pouvons améliorer, de ce qui n’a pas bien fonctionné, en espérant être présent au grand rendez-vous de l’O’Bivwak. Les résultats : 1 2 3 MENGIN Bastien, PETIN Baptiste : étape 1 : 4:00:39 étape 2 : 3:56:55 TOTAL 7:57:34 VANDAMME Nicolas, VOLPE Maxence étape 1 : 5:35:14 étape 2 : 4:55:49 TOTAL : 10:31:03 MANOPOULOS Patrice, ROUXEL Mathieu étape 1 : 6:00:48 étape 2 : 6:23:32 TOTAL : 12:24:20 18 et 19 mai 2013 : Raid international O BIVWAK , VILLARD DE LANS (Isère) Plus de 2000 participants au départ / la neige présente sur les hauteurs… 18 mai 2013 : Arrivés la veille sur le site de course, repérage du départ et des zones de courses. Au petit matin, la météo ne s’est pas trompée, il fait froid, la neige est présente sur les hauteurs, les deux prochains jours vont être rudes, et surtout la nuit prochaine au bivouac. On discute stratégie, qu’emportons nous dans notre sac ? Le minimum pour être le plus léger comme nous en avons l’habitude ? Ou alors on la joue confort et on prend des habits de rechange,… ? Au final, nous décidons de faire un petit « mix », une polaire en plus ainsi qu’un coupe vent, bonnet léger, mais pas de rechange. En s’approchant du départ, nous nous apercevons que nous avons le plus petit sac… Va-t-on le payer ? Les résultats et surtout la nuit prochaine nous répondrons. Nous arrivons à nous faufiler entre les équipes pour nous rendre en première ligne. La météo est exécrable, nous seulement il pleut et il fait froid, mais un vent terrible s’y est ajouté. A tel point, que l’arche de départ tombe à quelques secondes du coup de pistolet… Ca y est nous sommes libérés, nous partons vite, derrière l’équipe favorite du team Lafuma. Nous prenons nos feuilles de routes et tentons de reporter nos premiers postes… Cartes et feuilles de définition s’envolent au vent, capes de pluies se dressent au-dessus des têtes des concurrents. Des équipes sont couchées à même le sol pour tenter de reporter les postes. Le vent est si fort que nous n’arrivons pas à tenir la carte correctement. Nous décidons de partir immédiatement, et de reporter nos postes en forêt où nous serons à l’abri de la tempête. Nous sommes en tête, mais Bastien perd la carte qui s’est arrachée au vent ! Nous courons après, la récupérons, mais 2 équipes nous ont dépassé. Baptiste annonce le programme : 26 postes nous attendent sur 25km et plus de 1500m de dénivelé, ça va être très dur ; les organisateurs nous ont pas loupé ! Arrivés en forêt, nous essayons de reporter quelques postes tout en suivant le rythme effréné imposé par le team Lafuma. Les 3 premiers postes nous amènent au sommet de la station. Plus de 800m de dénivelé la première heure de course. Le tout avec des conditions qui empirent au fil de notre ascension. Il neige maintenant, le vent souffle en rafales, les flocons tombent à l’horizontale, et nous brûlent le visage. C’est horrible. Bastien est devant, j’ai du mal à suivre. Arrivés au sommet, nous sommes transis de froid, nous attaquons la descente. Les jambes sont raides, les mains gelées et Bastien a du mal à tenir sa carte. Il réussit tout de même à nous mener jusqu’aux postes. Nous sommes 2e, le team Lafuma est maintenant loin devant. Nous travaillons ensemble, en utilisant notre complémentarité: Bastien excelle techniquement en orientation malgré le froid qui le paralyse, Baptiste, plus fort physiquement, va poinçonner les balises et vérifie les codes et encourage Bastien à se battre physiquement. Deux erreurs de navigation vont nous faire perdre une bonne demi-heure, et nous passons en 4e position. C’est le jeu, cela arrive de faire des erreurs, même au plus haut niveau, l’important et de savoir les accepter et restant unis, soudés, avec la volonté de rebondir, repartir de l’avant pour mieux réussir. La météo ne s’améliore pas, nous sommes trempés jusqu’aux os. Nos fautes commises, notre état physique, les conditions climatiques entament sérieusement notre moral. Nous sommes à deux doigts d’abandonner. Mais Baptiste encourage encor Bastien, « allez, on a fait plus de la moitié, on n’est pas loin des 3e, on va chercher le podium. Et c’est dur pour nous, mais c’est aussi dur pour les autres, il faut que l’on soit plus fort mentalement qu’eux ». C’est dans ces moments difficiles, des moments de souffrance et de doutes ou l’on voit la force de l’équipe, ne pas renoncer, s’encourager mutuellement. Ca y est les 3e sont en ligne de mire, nous les rattrapons, mais ils nous « sucent la roue ». Meilleurs techniquement qu’eux, ils nous suivent… A 4 postes de l’arrivée nous les laissons passer devant, et ils vont commettre une erreur qui va nous permettre de les lâcher. Nous terminons les derniers mètres main dans la main, après avoir passé une journée de galère. Même si nous n’avons pas gagné, finir cette étape est déjà une grande victoire. Nous pensons franchir la ligne en 3e position, mais nous sommes la 4e équipe à arriver… Déception !! Une équipe nous a doublés sans que nous l’ayons vue. Il pleut toujours, nous sommes trempés. Heureusement nous avons pris soin de mettre nos affaires dans un sac étanche. Nous apprenons que plus de 500 équipes ont abandonnées. Au final nous sommes 600 rescapés sur les 2000 au départ. Finalement nous apprenons que le team Lafuma est disqualifié pour avoir manqué une balise, nous sommes donc 3e. Il est 20h, il pleut toujours, il fait froid, nous sommes trempés sous notre tente. Mais bonne nouvelle : constatant que la météo ne s’améliore pas, les organisateurs prennent la décision d’évacuer le bivouac et de se replier vers le gymnase de Villard de Lans. Les médecins et le comité d’organiqation pensent que les risques d’hypothermie sont trop importants et ne veulent pas nous laisser passer la nuit au bivouac. Nous rangeons le bivouac et attendons les bus mis en place. Mais c’est seulement après les femmes et les enfants que nous pourrons aller à l’abri. C’est toujours le déluge et le village est à environ 3 kilomètres. Avec quelques autres concurrents nous décidons donc de rejoindre à pied. Plutôt que de se refroidir encore en attendant. Par chance, des voitures nous chargent et nous arrivons enfin dans le gymnase, au sec…, quel bonheur ! 19 mai : Les organisateurs annuleront la seconde étape pour des raisons de sécurités. Nous finissons donc 3e de cette édition. Nous ne sommes pas prêts d’oublier cette étape ! Notre première idée sera d’aller se faire un bon restaurant, à base de tartiflette, et autres produit bien caloriques pour se remettre de cette journée très épuisante ! Belle vidéo de l’Obivwak 2013 : https://vimeo.com/66742992 Nous sommes visible à la seconde 31. Les résultats : 1 KRIER Jean-Francois / VIS Stephan (Belgique) 4:56:01 2 BARTHELEMY Matthieu / CHANDEZON Jean Luc 4:59:23 3 MENGIN Bastien / 5:16:40 PETIN Baptiste Au classement général du championnat de France des Raids Orientation 2013, nous sommes toujours en tête. Le classement ne bougera pas, même si notre participation au 3e raid sera amputée par la blessure de Baptiste. Place 1er Equipier 2e Equipier TOTAL 1 2 MENGIN Bastien BARTHELEMY Matthieu CHATELON David PETIN Baptiste CHANDEZON Jean Luc OLIVIER Florian 313,12 158,88 3 151,88 Nous remercions Labellemontagne, pour nous avoir aidée dans l’accomplissement de cette saison 2013, et espérons à nouveau leur soutien pour l’année 2014. Crédit Photo : Vincent Mengin, Matthieu Barthelemy, Cyril Crespeau. 2013 - 2012