Curage des lagunes

Transcription

Curage des lagunes
AMÉNAGEMENT
CÔTES D’ARMOR
A
Service d’Assistance Technique
aux Exploitants de Stations d’Épuration
Curage des lagunes
Guide méthodologique
DIRECTION
ENVIRONNEMENT
Côtes d’Armor
l’aménagement, structurer le territoire
Sommaire
Le contexte de l’assainissement
en Côtes d’Armor
4
Historique de l’épuration en Côtes d’Armor
4
L’évolution des dispositifs d’épuration
en Côtes d’Armor
4
La situation actuelle
5
Réalisation du curage
10
Aspects administratifs
10
Aspects techniques
12
Aspects financiers
13
Déroulement du curage
13
L’après-curage
Le fonctionnement du lagunage
6
Principes de fonctionnement
6
Le curage
6
L’avant-curage
7
Déclenchement de la bathymétrie
7
Réalisation de la bathymétrie
8
14
D’un point de vue administratif
14
D’un point de vue technique
14
Annexe
Remerciements
Ce document a été réalisé à l’initiative du service
SATESE du Conseil général des Côtes d’Armor
et élaboré avec la participation de différents
organismes lors de contacts et de réunions
de travail.
Nous remercions les personnes suivantes pour leur
contribution et leur participation au groupe
de travail :
❱ Agence de l’Eau Loire Bretagne (M. Jean-Pierre Rouault)
❱ AQUASOL (M. Thierry Brasset)
❱ DDTM-SEEFR – Unité Eaux et Milieux Aquatiques
(M. Daniel Soulabaille)
❱ DDTM – Service Ingénierie (M. Jean-Michel Bellotte)
❱ Le Vidangeur Breton (M. Francis Lejeune)
❱ SAFEGE (M. Julien Laouenan)
❱ SEDE (M. Julien Picard)
❱ SEEGT (M. Bernard Sautjeau)
❱ SESAER PE (M. Patrick Minot)
❱ Terralys (Mme Hélène Turlin)
❱ TPAE (M. Olivier Jaouen)
❱ VALBE (MM. Yann Chevert et Florent Péricot)
15
Curage des lagunes
Guide méthodologique
Édito
À travers son Service d’Assistance Technique aux Exploitants de Stations
d’Epuration (SATESE), créé au début des années 1970, le Département des
Côtes d’Armor apporte un appui technique aux collectivités locales pour le suivi
des installations de traitement des eaux usées. Aujourd’hui, il intervient sur
près de 360 ouvrages costarmoricains.
En Côtes d’Armor, de nombreuses unités de lagunage naturel ont été implantées
à partir des années 1980. Cette filière rustique de traitement des eaux usées,
particulièrement adaptée au contexte rural, nécessite tous les 10 à 15 ans une
opération d’entretien destinée à évacuer les boues accumulées : c’est le curage.
Cette opération est lourde pour les collectivités ou les syndicats concernés
(communes, communautés de communes, syndicats d’assainissement…),
généralement de taille modeste, car elle est particulièrement contraignante
sur les plans administratif, technique et financier. C’est pourquoi, afin d’aider
les maîtres d’ouvrage à aborder le curage des lagunes dans les meilleures
conditions, le Conseil général publie aujourd’hui ce guide méthodologique.
Conçu en collaboration avec les différents partenaires du secteur, il recense
toutes les procédures à mettre en œuvre pour garantir la performance des
ouvrages dans la durée, à moindre coût pour la collectivité gestionnaire
et dans le respect de l’environnement et des milieux récepteurs.
Avec cette initiative, le Département s’inscrit pleinement dans son rôle
de partenaire de proximité des collectivités, en mettant à leur disposition
son expertise en matière d’appui technique et de conseil.
Claudy Lebreton
Président du Conseil général des Côtes d’Armor
3
4
Le contexte de l’assainissement
en Côtes d’Armor
Le SATESE (Service d’Assistance Technique aux Exploitants de Stations d’Epuration),
service du Conseil général, a pour mission le conseil et l’appui technique pour
le fonctionnement des stations d’épuration. Créé en 1970, il a vu se développer différentes
technologies d’épuration qui s’adaptent généralement à la taille des collectivités à assainir.
1
Historique de l’épuration en Côtes d’Armor
Entre les années 1970 et les années 1980, les collectivités importantes et les industriels se sont équipés en outils épuratoires de type “boues activées”,
bien adaptés au traitement de grosse capacité. Par la
suite, du début des années 1980 au milieu des années
1990, les collectivités de moindre importance se sont
équipées en assainissement collectif avec des unités
de type “lagunage naturel”, filière rustique, moins
2
onéreuse et mieux adaptée au contexte rural. Enfin,
à partir du début des années 2000, les “grosses” collectivités et celles de taille plus modeste étant déjà
pourvues en équipements d’épuration, les filières par
“filtre à sable” et “filtres plantés” ont été proposées
aux bourgs et hameaux de taille limitée.
Ce document ne concerne que la filière “lagunage”.
L’évolution des dispositifs
d’épuration en Côtes d’Armor
❙ Évolution du nombre de dispositifs d’épuration en Côtes d’Armor de 1970 à 2010
Nombre
d’ouvrages
350
300
250
200
150
100
50
Année
1971 1972 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Nombre total de stations de collectivités suivies
Nombre de stations par lagunage
Nombre de stations par filtre à sable et filtre planté
Curage des lagunes
Guide méthodologique
❙ Évolution du nombre de lagunages naturels dans les Côtes d’Armor de 1980 à 2010
En ce qui concerne plus
précisément le lagunage,
la représentation
graphique ci-contre fait
bien apparaître qu’après
une croissance régulière
du nombre d’ouvrages
depuis le début des années
1980 jusqu’au milieu
des années 1990, la mise
en place des installations
de ce type n’évolue plus
qu’à quelques unités près.
Nombre
d’ouvrages
120
90
60
30
Année
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
Nombre de lagunes
3
La situation actuelle
Actuellement, le nombre d’ouvrages en service sur
le département est proche de 130 unités de capacité
installée comprise entre 50 et 5 000 équivalents habitants (EH). La grande majorité a une capacité épuratoire inférieure à 1 000 EH.
❙ Répartition des ouvrages par classes de capacité de traitement
Capacité installée
Nombre d’ouvrages
%
50 à 499 EH
69
53,5
500 à 999 EH
46
35,6
1000 EH et plus
14
10,9
❙ Répartition des ouvrages par classes d’âge
Âge
Nombre d’ouvrages
%
< 10 ans
17
14,3
De 10 à 20 ans
42
35,3
> 20 ans
60
50,4
2005
2006
2007
2008
2009
2010
5
6
Le fonctionnement du lagunage
Le lagunage est un procédé d’épuration biologique extensif.
Il permet un traitement naturel de la pollution organique.
1
Principes
de fonctionnement
De part sa conception, assurant la circulation de
l’effluent à traiter dans plusieurs bassins successifs
(généralement 3) en alliant un temps de séjour de
plusieurs semaines, le lagunage permet une séparation de la partie décantable organique et de la partie
dissoute traitée biologiquement. La partie décantable s’accumule au fil du temps dans les bassins,
principalement dans le premier.
❙ Bassins de lagunage
2
Le curage
Hormis les opérations habituelles et courantes d’exploitation et d’entretien, les bassins de lagunage
nécessitent un curage de la boue accumulée au bout
d’un certain temps et dans certaines conditions.
Le parc des lagunes du département, relativement
conséquent et vieillissant, appelle une réflexion sur
la mise en œuvre et la réalisation des curages de ces
bassins.
Dans la théorie, le volume des sédiments accumulés
en fond de bassin est variable d’un ouvrage à l’autre.
En moyenne, le premier curage intervient entre
10 et 15 ans d’exploitation. Cette donnée fréquemment diffusée doit cependant être considérée avec
précaution car plusieurs facteurs peuvent faire varier
cette échéance (charge entrante, qualité des effluents
et taux de raccordement par exemple).
Dans la pratique, le déclenchement de l’opération
de curage doit être précédé de certaines observations, mesures et diagnostics permettant de juger de
l’opportunité de la vidange.
Bassins naturels de configurations différentes
L’objectif de la première partie de ce document est
de présenter les étapes préalables aux curages (éléments déclencheurs, réalisation de la bathymétrie).
La deuxième partie présentera les différentes étapes
du curage (administratives, financières et techniques).
La dernière partie expliquera l’après-curage.
7
L’avant-curage
Avant de mettre en œuvre le curage, plusieurs éléments vont permettre
de décider de la nécessité ou non d’effectuer l’opération. La bathymétrie
va notamment permettre d’évaluer le volume de boues sédimentées.
❙ L’aspect des bassins
1
Déclenchement
de la bathymétrie
Les prétraitements
Plusieurs facteurs peuvent jouer un rôle dans le bon
fonctionnement et l’obtention de résultats satisfaisants au rejet :
❱ le dimensionnement de l’installation
❱ la configuration des bassins
❱ la position des bassins au vu de l’ensoleillement
et du vent
❱ le taux de charge reçue
❱ la quantité de boues accumulées au fond
des bassins.
Dans sa mission de suivi et d’accompagnement des
collectivités pour le bon fonctionnement de leurs
installations de traitement, le SATESE assure régulièrement la vérification des indicateurs de fonctionnement.
Hormis les résultats des bilans de pollution et les
analyses de la qualité du traitement, les observations
et mesures de terrain orientent déjà sur la nécessité de pousser les investigations en vue d’un curage
éventuel.
Par ailleurs, et pour conforter les résultats des mesures et observations, le SATESE a mis au point un
fichier informatique permettant une approche du
volume de boues présentes en fonction de l’âge de
l’ouvrage et du taux de pollution arrivant sur les stations.
À l’appui de ces éléments et avant de lancer une opération de curage, une étude bathymétrique est nécessaire. Cette étude consiste à déterminer les volumes
de boues présentes dans les différentes lagunes.
Accumulation normale de boues
Accumulation importante de boues
Accumulation
très importante de boues
La coloration des bassins
Coloration “marron/jaune”
L’apparition de boues en surface
Remontée de paquets de boues
Coloration “lie de vin”
8
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Guide méthodologique
2
Réalisation de la bathymétrie
La bathymétrie consiste à mesurer le niveau des
boues dans les bassins et à prélever un échantillon
représentatif en vue de l’analyse des matières sèches
(MS) et des éléments fertilisants.
Mesure des hauteurs
(hauteurs de boues et profondeurs des bassins)
Les différents points sont repérés à l’aide d’un équipement GPS. Les hauteurs de boues sont mesurées
à l’aide d’une perche graduée et d’un MES-mètre.
Elles sont obtenues par différence entre la mesure de
la hauteur d’eau claire et la profondeur totale de la
lagune. À partir de ces éléments, un logiciel permet
d’établir une cartographie des dépôts et de calculer
les volumes de boues.
À noter que si, lors des relevés, le 1er bassin apparaît
fortement chargé, des mesures seront également réalisées sur le 2e bassin, voire sur le 3e bassin.
Une bathymétrie doit comporter un nombre minimum de points de mesure. Dans le cadre de la
démarche qualité ISO 9001 mise en place au SATESE
depuis 2005 et après plusieurs séries d’essais comparatifs, un mode opératoire pour la réalisation de ces
opérations a été mis au point. Il a été fixé un nombre
de points de mesure, en fonction de la taille des bassins et de la quantité de boues sédimentées. Celui-ci
peut varier entre 50 et 150 points.
Prélèvements et échantillonnage des boues
Deux zones de prélèvements sont déterminées sur
la 1re lagune ; une première zone en tête de bassin
(boues à tendance organique) et une deuxième zone
en sortie de bassin (boues plus minéralisées qu’à l’entrée).
Il est réalisé, d’une part, un échantillon moyen par
zone afin de déterminer la siccité des boues (concentration des boues en matières sèches), convertie
ensuite en tonnes de matières sèches. D’autre part,
un nouvel échantillon moyen est réalisé à partir de
ces deux zones afin d’effectuer une analyse complète
(valeur agronomique, métaux lourds et composés
traces organiques pour vérification de la conformité
réglementaire des boues en vue d’une valorisation
agricole).
Cette analyse complète n’est à réaliser que lorsqu’il y
a nécessité d’un curage. Le curage d’un bassin devient
nécessaire lorsque le volume de sédiments atteint
25 à 35% du volume total de l’ouvrage. D’autres
critères sont également à prendre en compte pour
déclencher l’opération de curage (aspect visuel ou
odeurs des bassins, résultats d’analyses non conformes aux normes de rejet).
Dans le cas d’une nécessité de curage (taux de remplissage voisin de 25 à 35% et indicateurs négatifs),
le SATESE reprend contact avec la collectivité. Il
peut demander un devis au laboratoire accrédité du
département (LDA22) pour la réalisation de l’analyse complète de l’échantillon moyen prélevé lors
de la bathymétrie (600 à 700 € TTC), en respect de
l’arrêté du 8 janvier 1998. Ce coût est à la charge
de la collectivité. Après accord de celle-ci, le SATESE
transmet l’échantillon à des fins d’analyses au laboratoire.
Un rapport technique de synthèse de la bathymétrie
est adressé à la collectivité. Il est également proposé
une présentation des résultats aux élus.
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❙ Exemple de carte modelisée à partir du logiciel d’exploitation des données
SORTIE DU BASSIN
ENTRÉE DU BASSIN
Surface du bassin : 3 300 m2 ❘ Volume total : 2 800 m3 ❘ Volume de boues : 850 m3 ❘ Taux de remplissage = 30 %
Le logiciel d’exploitation va permettre :
> de vérifier et visualiser
> de visualiser la localisation
les surfaces et les
des boues et quantifier les
volumes des bassins
volumes de boues sédimentées.
❙ Mesure de la hauteur des boues
à l’aide d’un appareil spécifique
❙ Prélèvements de boues
à l’aide d’une canne
9
10
Réalisation du curage
Du fait des différentes règlementations (rejets, qualité des boues, plan d’épandage)
et du nombre d’organismes ou de prestataires concernés, l’opération de curage est une
opération lourde et complexe à monter, tant du point de vue administratif que technique.
L’impact financier de cette opération est également à prévoir dans le budget
assainissement du maître d’ouvrage.
1
Aspects administratifs
Les interventions sur les bassins devront se faire en
respect de la réglementation en vigueur, notamment
de l’arrêté du 22 juin 2007 relatif à la collecte, au
transport et au traitement des eaux usées des agglomérations d’assainissement. L’arrêté préfectoral relatif à cette opération sera également pris en compte.
4 > Consultation d’un bureau d’études
et/ou d’un prestataire de curage
Deux scénarios s’offrent à la collectivité pour mener
son projet :
Scénario n°1
Les différentes étapes administratives du projet
1 > Décision / validation du projet
par le conseil municipal
2 > Choix d’un Assistant à Maîtrise d’Ouvrage
Il est fortement conseillé que le maître d’ouvrage soit
accompagné par un Assistant à Maîtrise d’Ouvrage
(AMO). Cet AMO aura pour mission d’établir un
cahier des charges dans le cadre de la consultation
pour l’établissement d’un plan d’épandage, puis
pour choisir un prestataire pour le curage. Selon
ses compétences, il pourra évaluer l’impact du rejet
pendant les travaux et soumettre, pour le compte
du maître d’ouvrage, une proposition détaillée de
mesures envisagées pour atténuer l’effet sur le cours
d’eau.
3 > Étude de financement de l’opération
À ce jour, seuls l’étude d’épandage et les frais d’AMO
peuvent être aidés financièrement. Les financeurs
(Conseil général des Côtes d’Armor et Agence de
l’Eau Loire Bretagne) sont à consulter pour prendre
connaissance des conditions de financement.
L’opération de curage n’est pas finançable car elle
fait partie du fonctionnement de l’installation. Par
conséquent, il est recommandé de prévoir un provisionnement annuel sur le budget “fonctionnement”
du service d’assainissement.
L’AMO évalue l’impact du rejet pendant les travaux
et dépose une proposition détaillée au service de la
police de l’Eau pour limiter l’effet sur la vie piscicole.
Il faut se référer à l’article 4 de l’arrêté du 22/06/2007
qui concerne les opérations d’entretien et de maintenance des systèmes de collecte et des stations d’épuration des agglomérations produisant une charge
brute de pollution organique supérieure à 12 kg/j de
DBO5. Il convient de spécifier les aspects qualitatifs
et quantitatifs des rejets et les mesures prises pour en
réduire l’importance et les impacts sur les eaux réceptrices. L’article 4 précise également que le service de la
police de l’Eau peut prescrire d’autres mesures dans
les 15 jours ouvrés suivant la réception du dossier.
Si cette proposition est validée par la Préfecture, la
collectivité peut procéder à une seule consultation
avec deux lots :
❙ un lot n°1 pour l’élaboration
d’un plan d’épandage des boues
❙ un lot n°2 pour la prestation de curage.
Une ou plusieurs entreprises en sous-traitance
pourront répondre à cet appel à candidature.
Scénario n°2
La collectivité consulte d’abord des bureaux d’études
dont les missions sont :
❙ l’évaluation de l’impact du rejet pendant les travaux
(cf art. 4 de l’arrêté du 22/06/07)
❙ l’élaboration un plan d’épandage des boues.
À l’issue de ce travail, la collectivité déposera un
dossier “Loi sur l’Eau” à la Préfecture en vue d’être
autorisée à curer la lagune et valoriser le produit de
curage. Dès réception du récépissé de déclaration,
Curage des lagunes
Guide méthodologique
la collectivité, avec l’aide de son AMO, engage une
seconde consultation pour désigner un prestataire
pour l’opération de curage, qui prendra en compte
les contraintes réglementaires visées par le récépissé
de déclaration.
que de pompage retenue et ainsi chiffrer le coût de
son intervention. La prestation devra correspondre
en fin d’intervention, conformément à l’offre, à l’évacuation de la quantité de boues prévue.
Calendrier
5 > Établissement d’un plan d’épandage ou étude
d’une autre filière en cas de non conformité
des boues (qualités analytiques)
La réglementation encadre cette opération (décret
du 8 décembre 1997 ; arrêté du 8 janvier 1998). Les
boues doivent respecter une qualité définie pour être
épandues (éléments traces métalliques et composés
traces organiques). La valeur agronomique des boues
(azote et phosphore) permet de définir les surfaces
nécessaires (en moyenne 40 à 70 m3 de boues par ha,
d’après les retours d’expérience).
Les prélèvements effectués lors de la bathymétrie
sont analysés à cette fin.
Selon les scénarios évoqués ci-avant, un dossier de
déclaration ou de demande d’autorisation du plan
d’épandage est déposé en Préfecture dans un délai supérieur ou égal à 2 mois avant l’opération de curage :
❙ scénario n°1 : dépôt d’un dossier
de plan d’épandage
❙ scénario n°2 : dépôt d’un dossier de plan
d’épandage avec un volet sur l’impact du rejet sur
le milieu récepteur lors des travaux de curage.
Le maître d’ouvrage doit bien intégrer les contraintes réglementaires car celles-ci peuvent impacter les
choix des techniques et la mise en œuvre de l’opération, et par conséquent son coût. En conséquence,
le choix du scénario n°1 doit permettre d’assurer un
bon cheminement du dossier et un bon déroulement
de l’opération.
6 > Sélection de l’entreprise prestataire
pour l’opération de curage
La bathymétrie détermine un volume de boues
sédimentées dans chaque bassin. Les contraintes
réglementaires et techniques pour la réalisation du
curage sont des données à intégrer pour la rédaction
du cahier des charges, car elles peuvent faire varier
les volumes de boues à évacuer. Pour cette raison, il
apparaît indispensable que le prestataire précise dans
son offre la siccité sur laquelle il s’engage à pomper
les boues. Lors de la réalisation du curage, les siccités mesurées devront être au minimum conformes à
l’offre.
Selon la siccité prévue dans son offre, le prestataire
aura défini son volume de boues à évacuer suivant la
technique de curage appropriée ; il se sera conformé
au cahier des charges défini par l’AMO ou le maître d’ouvrage, qui précise les contraintes techniques,
réglementaires et locales. Il devra s’engager sur une
siccité des boues pompées en fonction de la techni-
Le calendrier devra suivre les principales étapes
suivantes (le calendrier complet est à consulter en
annexe ) :
❙ décision du maître d’ouvrage
❙ choix d’un Assistant à Maîtrise d’Ouvrage
❙ rédaction et validation d’un dossier de consultation
des entreprises (groupées ou distinctes, en fonction
du scénario retenu par le maître d’ouvrage)
❙ demande et accord des financeurs
❙ procédure de consultations des bureaux d’études
et / ou des entreprises
❙ rédaction du plan d’épandage
❙ dépôt, instruction et validation du plan d’épandage
Nota
en Préfecture
La liste des bureaux
❙ opération de curage
d’études et entre❙ visites de contrôle et bathymétrie de contrôle selon
prises de curage
le type de curage
est disponible sur
❙ transmission des résultats
simple demande
❙ solde de l’opération
auprès du SATESE.
Tél. 02 96 62 27 15
❙ Organisation du curage d’une lagune
d’épuration des eaux usées
Décision par délibération
du Conseil Municipal
Désignation d’un Assistant
à Maîtrise d’Ouvrage (AMO)
Scénario 1
Scénario 2
Dossier Impact du rejet
Proposition détaillée par AMO
Consultation pour l’étude
du plan d’épandage
Validation
état
Consultation pour l’étude
du plan d’épandage
+ Prestation de curage
Dossier
plan d’épandage
+ impact du rejet
Validation
état
Dossier
plan d’épandage
Consultation pour
la prestation de curage
Validation
état
Curage
Avec abaissement du plan d’eau
Sans abaissement du plan d’eau
Visite de contrôle
après abaissement
Bathymétrie de contrôle
après curage
Visite de contrôle
après pompage
Solde
11
12
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Guide méthodologique
2
Aspects techniques
Méthode 1
Sans abaissement de niveau
(pas de modification du circuit hydraulique)
❱ Aspiration des boues par une barge flottante
❱ Transfert des boues dans un caisson étanche, avant
pompage
Point important
à noter…
La méthode de curage sans abaissement
du niveau d’eau ne permet pas une
évacuation de la totalité des sédiments.
Il subsiste un résiduel de boues non
évacuées de l’ordre de 30 % .
Par conséquent, les opérations de curage
seront à renouveler plus fréquemment.
Pour les méthodes de curage sans abaissement de
niveau, il est nécessaire de réaliser une bathymétrie
de contrôle après curage pour quantifier le volume
de boues évacuées. Cette technique de curage est
mise en œuvre lorsque l’abaissement de niveau n’est
pas possible.
Méthode 2
Avec abaissement de niveau
❱ By-pass des effluents en entrée et vidange
partielle du bassin à curer
❱ Estimation visuelle des volumes
de boues sédimentées par un tiers indépendant
❱ Curage par un engin adapté à faible contrainte au
sol permettant l’envoi des boues vers le point bas
de l’ouvrage ou un puits de pompage réalisé pour
l’opération de curage
❱ Pompage des boues directement par tonne à lisier
ou transfert dans un caisson étanche intermédiaire
❱ Visite de contrôle en fin de chantier par un tiers
indépendant de l’entreprise de curage.
Les informations présentées par le prestataire (quantification des volumes de boues évacuées, réalisation
de prélèvements représentatifs et analyses des boues
curées) seront à vérifier lors de l’opération de curage
et à comparer avec les données indiquées dans la
bathymétrie.
Conseils
❙ Pour ne pas fragiliser la couche
de matériau (argile) réalisant l’étanchéité
des lagunes, il est admis de laisser une
couche de boues d’environ 5 centimètres.
❙ Un ouvrage équipé d’une géomembrane
nécessite l’utilisation de matériel adapté,
afin de ne pas dégrader l’étanchéité
de la lagune.
❙ Il est nécessaire de remettre en eau
rapidement les ouvrages lorsque
l’opération de curage est terminée.
Curage des lagunes
Guide méthodologique
❙ Tableau comparatif des méthodes
Curage avec abaissement
de niveau
Points positifs
Points négatifs
❱
❱
❱
Meilleure efficacité : si le curage est
bien réalisé, il ne subsiste que peu
de boues
Concentrations des boues évacuées
relativement élevées
❱
❱
❱
❱
❱
Curage sans abaissement
de niveau
❱
❱
❱
Mise en œuvre moins contraignante
❱
Efficacité moindre, il subsiste
de l’ordre de 30% de boues
non pompées
❱
Concentration des boues pompées
moindre
Rapporté à la quantité de matières
sèches évacuées, le coût est plus élevé
Bathymétrie de contrôle nécessaire
Peu de contraintes règlementaires
Contraintes techniques limitées
❱
❱
3
Aspects financiers
Ordre de grandeur des différents coûts
❱ Mission AMO : 2 000 à 3 000 € HT
❱ Étude, plan d’épandage et suivi agronomique :
2 000 à 4 000 € HT
❱ Installation de chantier : 2 000 à 4 000 € HT
❱ Curage, pompage, transport, épandage :
8 à 16 € HT/m3 (variable selon
les distances des surfaces épandables) ;
moyenne de 10 à 12 € HT/m3
❱ Chaulage (optionnel) – en général 1 tonne
de chaux / ha : 100 à 120 € HT/ha pour
de la chaux “classique” (54% de CaO);
185 € HT pour de la chaux vive magnésienne
❱ Enfouissement : 50 à 60 € HT / ha,
85 à 90 € HT /ha avec le labour
Le suivi analytique du milieu récepteur peut être
imposé par la police de l’Eau. Il n’est pas pris en
compte dans ces chiffres.
4
Mise en œuvre relativement
contraignante
Contraintes règlementaires
pour l’abaissement de niveau
Contraintes techniques
Risque de dégradation
de la couche d’argile
Méthode délicate à mettre en œuvre
pour des bassins
étanchés par géomembrane
Nécessité dans certains cas de creuser
une fosse pour le pompage de la boue
Déroulement du curage
❱ Le curage des boues est réalisé en fonction des
périodes d’épandage, à savoir au printemps ou à
l’automne.
Le maître d’ouvrage est accompagné par son assistant à maîtrise d’ouvrage, s’il en a fait le choix, ainsi
que par le bureau d’études.
Une vérification des volumes de boues à évacuer par
un tiers indépendant peut s’avérer nécessaire avant
et après l’opération de vidange des ouvrages, après
avoir abaissé le niveau d’eau.
Au cours du curage, des prélèvements de boues
homogènes seront effectués pour mesurer la siccité
et la valeur agronomique servant à la rédaction du
cahier d’épandage. Un protocole est à définir pour
connaître de manière précise la concentration des
boues évacuées. De manière générale, 3 prélèvements sont réalisés lors de l’évacuation des premiers
500 m3; il est ensuite réalisé un prélèvement tous
les 500 m3 supplémentaires (prélèvements représentatifs).
Le bureau d’étude fournit à la commune un compterendu de curage comprenant les volumes pompés,
la siccité des boues, les tonnages de matières sèches
évacuées.
13
14
L’après-curage
Après l’achèvement des travaux, quelques règles simples doivent
permettre de solder l’opération.
1
D’un point de vue
administratif
Trois éléments doivent être disponibles après
l’opération de curage :
❱ le cahier d’épandage où sont mentionnés
les parcelles concernées, les dates d’épandage
et les volumes de boues épandues
❱ le rapport de curage fourni par l’entreprise
ayant réalisé l’opération (une copie devra également être transmise au Satese). Ce rapport intègrera les observations constatées sur l’état des bassins.
❱ la facture à la collectivité relative à l’opération
globale.
2
D’un point de vue
technique
Une vérification de la bonne exécution du curage est
menée par un tiers indépendant selon la méthode de
curage effectué :
❱ curage à sec : contrôle visuel (ce contrôle est à réaliser rapidement après l’opération pour une remise
en eau rapide des installations)
❱ curage sans abaissement du niveau d’eau :
bathymétrie de contrôle réalisée environ un mois
après l’opération afin de permettre la stabilisation
des dépôts (ce point est à prévoir dans le budget
global lors du choix de la technique utilisée).
15
Annexe
Choix de l’Assistant
au Maître d’Ouvrage
Autorisation de la part de la Police
de l’Eau de réaliser l’opération
de curage (Art4 Arrêté du 22/6/07)
Rédaction et validation du CCTP pour
la consultation de l’Étude du plan
d’épandage et du curage
Demande et accord de financement
pour l’Étude de plan d’épandage
Consultation “Etude du plan
d’épandage” et “Curage” groupée
Procédure de consultation
des entreprises (étude de plan
d’épandage et curage)
Rédaction du plan d’épandage
Dépôt, instruction et validation
du Plan d’épandage en Préfecture
Opération de curage (1)
Transmission des résultats
de curage par l’entreprise
Bathymétrie de contrôle pour
le curage sans abaissement
du plan d’eau
Solde de l’opération
et des subventions
Rédaction et validation du CCTP
pour la consultation de l’étude
du plan d’épandage
Demande et accord de financement
pour l’Étude de plan d’épandage (1)
Procédure de consultation
des bureaux d’études
Rédaction du plan d’épandage
Consultations “Etude du plan
d’épandage” et “Curage” distinctes
Dépôt, instruction et validation
du Plan d’épandage en Préfecture
plus impact du rejet
Rédaction et validation du CCTP
pour la consultation des entreprises
de curage
Procédure de consultation
des entreprises (curage)
Opération de curage (2)
Transmission des résultats
de curage par l’entreprise
Bathymétrie de contrôle pour
le curage sans abaissement
du plan d’eau
Solde de l’opération
et des subventions
(1) une autorisation exceptionnelle peut être accordée, pour un lancement rapide de l’étude.
(2) réalisé sur deux périodes favorables aux bonnes pratiques agricoles : printemps ou automne
MOIs 15
MOIs 14
MOIs 13
MOIs 12
MOIs 11
MOIs 10
MOIs 09
MOIs 08
MOIs 07
MOIs 06
MOIs 05
MOIs 04
MOIs 03
MOIs 02
MOIs 01
Calendrier pour une opération complète de curage
Partenaires publics
AMÉNAGEMENT
ÉDUCATION
C ÔCÔTES
T E S DD’ARMOR
’ARMOR
A
E
Service Eau Environnement
Forêt et Risques (SEEFR)
Unité Eaux et Milieux
Aquatiques (SEEFR/EMA)
CS 52256 ❘ 1 rue du Parc
22023 Saint-Brieuc Cedex
Tél. 02 96 62 47 00
Fax 02 96 33 29 05
Conseil général
Direction de l’Environnement
SERVICE
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TARIFICATION
DES BP2375
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2, rue Jean Kuster
1,
rue du
Parc ❘ 22000
Saint-Brieuc
22023
Saint-Brieuc
cedex
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02 96
96 62
62 27
85 15
33
✆
02 96 61 70 71 01/11 Imprim’vert, imprimé dans le respect de l’environnement
[email protected]
Préfecture
des Côtes d’Armor
Direction Départementale
des Territoires et de la Mer
Service Ingénierie
5 rue Jules Vallès
22000 Saint-Brieuc
Tél. 02 96 75 66 22
Cyan
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Bretagne / Délégation
Armor Finistère
18 B Rue Sabot
22440 Ploufragan
Tél. 02 96 33 62 45
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