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Jeudi 15 décembre 2011
Une monnaie locale à Mûrs-Erigné en 2012
Giovanni Turco, défenseur d'une monnaie complémentaire et locale.
© Photo DR
La Muse ? Une monnaie à usage solidaire et écologique, qui doit favoriser les circuits courts et le développement
économique local.
« C'est le dysfonctionnement du système monétaire qui nous pousse à créer une monnaie locale et complémentaire »,
argumente Giovanni Turco, président de l'association Agir pour la transition et initiateur du projet Muse. « Notre association est
en train de créer un réseau composé de particuliers, de commerçants et de prestataires dont l'épicentre se situe à MûrsErigné. » Ce réseau devrait s'étendre à un rayon de 15 km autour de la ville. Et fonctionner dès l'an prochain.
Giovanni Turco fait sienne l'analogie développée par l'économiste belge Bernard Lietaer : « Quand il y a une crise, c'est comme
pour un accident de la circulation. On ne doit pas s'interroger sur la seule responsabilité du conducteur mais on doit
s'intéresser au véhicule en lui-même. » Et de poursuivre la métaphore : « Pour nous, le système monétaire actuel est une
voiture avec peu de frein, un volant qui tourne mal, et qui doit emprunter une route de montagne. »
Selon lui, il faut garder à l'esprit que seul 5 % de la monnaie existante sert à des échanges commerciaux de biens et de services.
Le reste est dévoyé : « Ce sont des flux financiers, de la spéculation. L'euro est une bonne chose, mais il faut introduire de
la diversité. » Une expérience à vivre d'abord localement et sous conditions. Les utilisateurs de la Muse doivent adhérer à une
charte solidaire, éthique et écologique. « Les enseignes de la grande distribution ne devraient donc pas intégrer le dispositif
», explique le représentant associatif.
Dans un premier temps, les particuliers changeront leurs euros en Muses à taux fixe (un euro pour une Muse), dans des comptoirs
listés par l'association. Ils pourront alors faire des achats avec la nouvelle monnaie. En revanche, l'association ne les autorisera
pas à convertir leur Muses en euros, un privilège réservé aux professionnels. De plus, « la monnaie subira chaque année une
dépréciation de 2 % pour inciter les gens à la faire circuler », explique Giovanni Turco. Les euros que son association va
récupérer seront placés à La Nef, société coopérative de finances solidaires. À terme, l'association pourrait financer des projets
éthiques avec ce fonds.
L'expérience prendra forme discrètement au premier trimestre 2012. « Avec une trentaine de prestataires dès le début, on va
confronter notre système au réel. »
Ouest-France
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