L`Isel forme - WK Transport Logistique

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CARRIÈRES
ET FORMATIONS
Avec un premier salaire annuel moyen de 32 542 euros brut,
les étudiants de l’Isel figurent parmi les élèves d’écoles
d’ingénieurs les mieux rémunérés de France.
L’Isel forme
des ingénieurs en logistique
Douze ans après sa création, l’Institut Supérieur d’Études Logistiques du Havre (Isel) a réussi à se forger
une bonne réputation tant dans le secteur industriel que dans la distribution.
attaché à l’Université du
Havre, l’Institut supérieur d’études logistiques
(Isel) est la seule école
française habilitée à délivrer un
diplôme d’ingénieur en logistique. “Il y a beaucoup de formations en logistique, beaucoup
d’écoles d’ingénieurs. L’originalité de l’Isel, c’est de combiner les
R
deux!”, souligne Alain Portron,
directeur de l’Institut.
252 heures de logistique
Coût de la scolarité : 477
euros par an.
D’une durée de cinq ans, le cursus des étudiants se calque sur le
modèle d’une école d’ingénieurs
traditionnelle. Deux années de
classes préparatoires sont consacrées aux enseignements généraux: matières scientifiques d’une
part, (maths, informatique, physique-chimie, sciences de l’ingénieur), droit, sciences humaines
et langues, de l’autre. Suivent
ensuite trois années de cycle spécialisé.A ce stade de la formation,
les techniques de l’ingénieur et
de management sont passées en
revue et une place centrale est
accordée à la logistique. Ce chapitre est divisé en cinq modules:
implantations et aménagement,
opérations logistiques (gestion
des points nodaux, achats/distribution,audit,supply chain management), transport, génie industriel, (gestion des stocks et des
approvisionnements, gestion de
production, planification avancée), système d’informations et
de gestion. Plus les élèves avancent dans la formation, plus la
logistique occupe une place importante. En cinquième année, la
matière remplit la quasi-totalité
du programme, avec 252 heures
de cours, contre seulement 192
en quatrième année et 108 en
troisième.
Directeur : Alain Portron.
Sciences de gestion
Tel. : 02 32 74 49 00.
Dans son programme,Alain Portron tient à maintenir l’équilibre
entre les matières scientifiques et
les sciences de gestion.“Le management, la gestion et les langues
représentent un tiers des enseigne-
REPÈRES
Nom : Diplôme d’ingénieur de
l’Institut Supérieur d’Études
Logistiques (Isel).
Niveau : Bac +5.
Date de création : 1 994.
Lieu : Le Havre
D u r é e : 5 ans (2 ans de
cl a s s e s p r é p a r a t o i r e s ) + 3
ans de cy cle d’ingénieur.
Admission possible en
troisième ou quatrième
année.
Public :
> Bacheliers S et ES ;
> Élèves de classes
préparatoires mathématiques
spéciales ou économiques et
commerciales, o p t i o n
scientifique ;
> DEUG de sciences, o u d ’ A E S
(Administration Économique
et Sociale) ;
>Titulaires d’un DUT ou d’un
BTS scientifiques ou
logistiques.
Effectif par promotion : 48.
e-mail : [email protected]
Web : www.univlehavre.fr
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LOGISTIQUES MAGAZINE • JUIN 2006 • N°208
ments de notre cursus, contre seulement 20% dans une école d’ingénieurs classique”. Cette spécificité est liée à l’évolution du
métier de logisticien. “La logistique est passée d’une fonction opérationnelle à une fonction transversale. Le rôle du logisticien n’est
plus de savoir comment stocker un
produit mais de réfléchir sur son
cycle de vie. C’est un généraliste
qui doit avoir suffisamment de
connaissances spécialisées pour
parler indifféremment avec des
informaticiens, des chimistes ou
des financiers”, explique le directeur.
Georgia Tech Atlanta
Soucieux d’adapter ses enseignements aux attentes des entreprises, l’Isel a mis l’accent, ces
dernières années, sur la dimension linguistique de son diplôme.
“S’il est faux de dire qu’il n’y a pas
de carrière en dehors de l’international, il est, en revanche, impératif d’être opérationnel dans un
contexte mondialisé, de savoir
décrocher son téléphone en anglais,
de présenter un document devant
une assemblée de professionnels
venus des quatre coins de la planète…”, précise Alain Portron.
Un score de 750 points minimum au TOEIC (Test Of English
International Communication)
est obligatoire pour valider son
diplôme. Pour mieux entraîner
les étudiants, les cours d’anglais
ont été renforcés. En outre, grâce
au programme IBIS (Institut
Bilingue Inter-Universitaire de
la Seine) lancé, au début des
années 2000, par le conseil régional de Haute Normandie,les étudiants bénéficient de cours délivrés en anglais par des spécialistes
logistiques européens. En parallèle, l’Isel multiplie les partenariats avec une bonne quinzaine
d’écoles étrangères, dont les très
prestigieux Georgia Tech à Atlanta,
aux Etats-Unis, ou Royal Melbourne Institute of Technology,
en Australie. Grâce à ces accords,
les étudiants de quatrième année
ont la possibilité de passer un
semestre dans l’une des écoles
de leur choix. L’opération rencontre un succès croissant: cette
année, deux étudiants sur trois
ont décidé de partir!
Grandes entreprises
En plus d’offrir à ses étudiants
un solide bagage de culture générale, l’Isel s’attache à apporter
aux étudiants une connaissance
approfondie de l’entreprise.A la
fin de la troisième année,ils effectuent un “stage ouvrier” d’un
“Le management, la gestion
et les langues représentent
un tiers des enseignements
de notre cursus, c o n t r e
seulement 20 % dans
une école d’ingénieurs
cl a s s i q u e ” ,
A LAIN PORTRON, DIRECTEUR DE L’ ISEL
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mois et demi. C’est l’occasion,
pour eux, de découvrir les réalités de l’usine, avec, notamment,
le travail à la chaîne. Le stage
“technique”de deux mois constitue une première approche du
métier d’ingénieur. “Ils apprennent à identifier des problèmes et
à trouver des solutions aux côtés
des ingénieurs”,précise Alain Portron. C’est en cinquième année,
dans le cadre d’un stage de 18
semaines, qu’ils revêtent définitivement leurs costumes d’ingénieur. Selon une enquête menée
en 2004 par l’Isel, l’industrie
constitue le principal débouché
des étudiants, suivie de la prestation logistique et du consulting. Par ailleurs, ce sont les
grandes et les moyennes entreprises qui sont les plus nombreuses à embaucher les jeunes
diplômés de l’Isel. “34% de nos
anciens étudiants travaillent au
sein de grands groupes de plus de
5000 salariés, 30% dans des firmes
dont l’effectif est compris entre
500 et 4999 collaborateurs, 31%
dans des PME et 5 % seulement
dans des TPE de moins de 20 salariés”, détaille Alain Portron.
Pôle de compétitivité
Si l’industrie reste donc le débouché naturel de l’Isel, la grande
distribution émerge comme un
nouveau créneau d’avenir pour
les étudiants. “Les distributeurs
comprennent l’intérêt d’intégrer
des ingénieurs dans une fonction
qui, par le passé, était plutôt réservée, à des gestionnaires”, explique
Alain Portron. Par ailleurs, le
dynamisme logistique du Havre
et de ses alentours a des répercussions positives sur l’Isel. C’est
en effet dans les locaux de l’école
d’ingénieur que siège “Haute Normandie Filière Logistique”,le porteur de projet de Logistique Seine
Normandie, le seul pôle de compétitivité logistique en France.
Les chercheurs de l’Isel sont donc
tout naturellement impliqués
dans tous les projets initiés par
le groupe de travail. Ils sont au
nombre de trois.Le premier,baptisé Doli (Développement d’une
organisation logistique innovante), vise à transposer les processus en vigueur dans l’auto-
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Emmanuel Boucly,
responsable des projets logistiques de Carrefour Belgique
“L’Isel inculque une façon
de réfléchir et de gérer un projet”
Emmanuel Boucly cherchait une
formation d’ingénieur débouchant sur un métier concret et
intégrant un cursus à l’étranger.
Ses vœux ont été exaucés. En
plus de lui donner une solide
formation technique ainsi que
les outils méthodologiques
indispensables, l’Isel est
parvenu à assouvir sa soif de
découvrir le monde. Après avoir
effectué son stage ouvrier aux
Etats-Unis, dans une usine
chimique, il enchaîne sur une
longue série d’expériences à l’international. En quatrième année,
le programme d’échanges européens Socrates lui permet, en
effet, d’étudier durant un
semestre au Satakunta Polytechnic, une école d’ingénieur
finlandaise. Cette mission sera
suivie d’un stage de 17
semaines, à Varsovie, au sein du
département logistique de
Carrefour Pologne.
Œil neuf
CV EXPRESS
Âge : 26 ans
Salaire : 4 400 euros bruts
mensuels sur 14 mois
+ véhicule de fonction
Juin 2004 : Diplôme d’ingénieur
en logistique de l’Institut
supérieur d’études logistiques
(Isel) du Havre
troisième année, il s’implique
donc dans le projet européen
“Neptune”. L’objectif est de
réaliser un nouveau terminal de
croisière au Port du Havre pour
faire face à l’augmentation du
trafic. Mais ce que l’étudiant
retient surtout, c’est le côté
multiculturel de l’expérience.
“Nous étions une équipe d’étuProjet européen
diants originaires de six pays
De retour sur le campus univer- – Pays-Bas, Royaume-Uni,
sitaire du Havre, en France, tous Suède, Hongrie et France – et
les moyens sont bons pour ferti- issus de formations logistiques
liser ces expériences. “L’Isel
différentes. Cela nous a permis
permet aux étudiants qui en ont de confronter des points de vue
la volonté de s’impliquer dans
et d’enrichir le projet de nos
des projets extra scolaires”,
savoir-faire respectifs”, se
confie Emmanuel Boucly. En
souvient l’ancien étudiant.
mobile, dans l’industrie aéronautique et notamment chez
Aircelle,filiale du groupe Snecma
spécialisée dans la fabrication de
nacelles et d’inverseurs de poussée pour les A 380. Le second,
SéFaCil, a pour objectif de sécuriser et de faciliter la chaîne internationale logistique. Enfin, le
dernier consiste à la création
d’une bourse de transport en
ligne. Ces projets constituent
autant de nouvelles pistes de
stages, voire d’emplois, pour les
élèves-ingénieurs de l’Isel.
Amélioration continue
Depuis sa création en 1994,l’école
d’ingénieurs en logistique a saisi
toutes les opportunités possibles
pour offrir à ses étudiants un
brillant avenir professionnel.
L’équipe pédagogique est en
réflexion constante pour améliorer la formation et l’adapter
au mieux aux attentes des entreprises. “Très souvent, les entreprises nous appellent pour nous
demander si on forme des ingénieurs en alternance. C’est donc
le prochain chantier que l’on
Cette curiosité d’esprit est également cultivée dans le
programme pédagogique de
l’Isel. “On nous inculque une
façon de réfléchir, de gérer un
projet en gardant un œil neuf et
sans préjugés sur le sujet. En
clair, on nous donne une base
suffisante pour être polyvalents
et intégrer diverses problématiques d’entreprises”. Emmanuel
Boucly sait de quoi il parle puisqu’il vient d’en faire lui-même
l’expérience. Embauché en
janvier dernier chez Carrefour
Belgique, au poste de responsable des projets logistiques, sa
formation d’ingénieur généraliste
en logistique lui a permis de
s’accommoder très vite à un
environnement de travail a priori
délicat. Le jeune homme de 26
ans s’est en effet retrouvé, du
jour au lendemain, à piloter une
douzaine de cadres confirmés
dont la moyenne d’âge est de…
45 ans! Un challenge qui devrait
élargir encore ses horizons
professionnels et constituer un
bon tremplin pour réaliser son
ambition de décrocher un poste
de logisticien dans un pays
“exotique”, comme la Chine ou
la Thaïlande.
M.-N. F
ouvrira dans les années à venir”,
lance Alain Portron. L’équipe
pédagogique est également relayée
par les élèves qui ne rechignent
pas à se faire les ambassadeurs
d’une formation qui gagne à être
connue. Ces démarches volontaristes commencent à porter
leurs fruits. Avec un premier salaire
annuel moyen de 32 542 euros
brut, les étudiants de l’Isel figurent, en effet, parmi les élèves
d’écoles d’ingénieurs les mieux
rémunérés de France.
Marie-Noëlle Frison
N°208 • JUIN 2006 • LOGISTIQUES MAGAZINE
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