closer - presse

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closer - presse
CLOSER
Exposition au Carré – Bayonne
24 septembre – 27 octobre 2013
GRETA ALFARO
BLEDA Y ROSA
JOHN CORNU
EUGENIO ORTIZ
TAYSIR BATNIJI
BENOIT BROISAT
ANDONI MAILLARD
Des fortifications, des tours de guets, des châteaux forts, des citadelles, des bunkers, des
redoutes, des enceintes, des casemates, des champs de batailles. Notre proche
environnement est ponctué des traces d’un passé guerrier, comme un rappel de la place
toujours importante des conflits dans l’histoire de nos civilisations.
L’exposition Closer est présentée à Bayonne, ville où cette présence du patrimoine fortifié
est évidente, des tours gallo-romaines aux bastions de Vauban. Le terme Closer (« plus
proche ») peut évoquer la proximité paradoxale qui existe sur les lignes de front, ou le long
d’un rempart. Ce sont des lieux de contact entre deux parties opposées. Et potentiellement
des lieux de relations, de face-à-face avec l’autre.
Aujourd’hui les zones de conflits se développent loin de nous, mais sollicitent toujours
l’attention par l’intermédiaire des médias. Les images de violence peuvent apparaître comme
des filtres par lesquels se développe une vision déformée du fonctionnement du monde, par
lesquels apparaissent des modes particuliers d’appréhension de l’autre. Closer aborde cette
étroite relation, cette proche présence des notions de rivalités qui s’immiscent dans le
quotidien, dans les pensées, dans l’espace alentour.
Les artistes de l’exposition utilisent des éléments de conflit et les emmènent dans le champ
de la création contemporaine, dans un rapport renouvelé au passé. En reprenant les formes
de systèmes fortifiés, en s’intéressant à la mémoire des lieux, en révélant des comportements,
ils sollicitent notre perception du monde, entre une prise en compte de la réalité et un
déplacement vers le sensible.
Commissaire d’exposition : François Loustau / La Maison . www.francoisloustau.com
Visuel : Andoni Maillard
Exposition réalisée avec le concours de la Direction Culture et Patrimoine de la Ville de Bayonne, dans le
cadre du label de Ville d’Art et d’Histoire et du programme FORTIUS.
Exposition ouverte du mardi au samedi . 13h-19h . Entrée libre
Informations au 05 59 46 61 59 ou au 06 80 68 80 38.
Carré . 9 rue Frédéric Bastiat . 64100 Bayonne
GRETA ALFARO
(née en 1977 à Pampelune ; vit à Londres)
« In ictu oculi », 2009, vidéo, 10’35’’.
La scène s’apparente à un tableau, comme une
sorte de paysage baroque accueillant un banquet.
Dans le calme initial déferle une horde de vautours.
La fête n’a pas lieu et laisse place au chaos.
Cependant, ce ne sont que de simples
comportements naturels. Les pulsions animales
dans un contexte humanisé, socialisé, peuvent ainsi
générer un certain trouble.
TAYSIR BATNIJI
(né en1966 en Palestine ; vit à Paris)
« Watchtowers », 2008, photographies, 50x40 cm.
« Sans titre », 2002, vidéo, 1’58’’.
Courtesy Galerie Eric Dupont, Paris
Des miradors d’observation en Cisjordanie sont
regroupés par type d’architecture. Le contexte
politique est appréhendé d’un point de vue
documentaire. Ce travail fait aussi référence aux
photographies des artistes allemands Bernd et Hilla
Becher qui ont réalisé de nombreuses archives sur
des édifices industriels en Europe, respectant un
protocole de cadrage strict. Mais dans l’urgence,
sur une zone de conflits, cette exigence artistique
subit l’influence des conditions d’insécurité.
BLEDA Y ROSA
(María Bleda, 1969 ; José Ma Rosa, 1970 ; vivent à
Valencia, Espagne)
« Campos de batalla », 1994-1996, 85x150 cm.
Courtesy Galería Fúcares, Madrid
Que reste-t-il des anciens champs de bataille ? Un
paysage vide, surface agricole, espace forestier ou
ruines éparses. Et aussi une date dans un livre
d’histoire. Le regard regroupe les deux, essaie
d’imaginer le combat, les guerriers, les armes. La
mémoire investit la réalité d’aujourd’hui.
BENOIT BROISAT
(né en 1980 ; vit à Paris)
« Diary », 2011, vidéo, 4’30’’.
Par les médias, par internet, les images de guerre perturbent le
quotidien. Benoit Broisat a décomposé de courtes vidéos en une
suite de photos. Pendant plusieurs jours, il conserve ces photos
sur lui et les superpose avec les lieux qu’il traverse, avec ses amis,
avec les personnes rencontrées. En remontant l’ensemble apparaît
alors un journal intime furtif, en arrière plan, partiellement
dissimulé par la permanence des images de violence.
JOHN CORNU
(né en 1976 ; vit à Rennes et à Paris)
« Assis sur l’obstacle », 2011. Bois, encre et cirage. « Fleur s », 2011. Tirs de flash-ball sur verre armé. 97x110 cm.
« Par la meurtrière » 2011. Marie-Louise, miroir, 80x60 cm.
Courtesy de l’artiste et Galerie Anne de Villepoix, Paris
« Assis sur l’obstacle » reprend les formes de
dispositifs anti-chars utilisés sur les plages du
Débarquement de Normandie, et évoque aussi des
Croix de Saint-André inversées. Par la rigueur du
dispositif et sa simplicité, cette pièce renvoie
paradoxalement à l’Art minimal.
Pour « Fleurs », c’est un geste agressif, d’attaque et
de défense, sur une vitre qui peut suggérer au final
des dessins de fleurs. Ainsi John Cornu déplace un
contexte violent dans le champ artistique. Une
ambiguïté s’installe. Un sentiment de trouble se
superpose à la simple contemplation.
ANDONI MAILLARD
(né en 1985, vit à Bayonne)
« Casemates », 2013, stylo-bille sur napperons, 20cm ; « Breizh », 2013, point de croix sur canevas, 39x70 cm.
« Pottok raptor », 2011, acrylique sur tissu à motif, 100x150cm. « Bunker », 2009, bois peint, 180x120x230 cm.
« Molotovs », 2010, bouteille vodka, tissu, lampe, bois.
Les images de guerre, comme autant d’icônes
médiatiques, entrent doucement dans l’univers
quotidien, dans la décoration d’intérieur, dans les
jeux de l’enfance. Avec des techniques minutieuses
propres à l’artisanat populaire, avec minutie,
Andoni Maillard ajoute des éléments de
perturbation qui s’insèrent dans un joli décor. C’est
comme si ces motifs liés aux conflits avaient
toujours été là, de façon naturelle, participant à
notre vie, comme un objet d’intime proximité.
EUGENIO ORTIZ
(né en 1956 ; vit à Hondarribia)
« Ateak zabal zabalik daude », 2013.
Cette installation, réalisée pour l’exposition, utilise
d’anciennes cartes postales des fortifications de
Fontarrabie. Ces documents d’archives sont
intégrés dans un dispositif plus large composé de
formes abstraites, d’éléments géométriques, de
matériaux soigneusement choisis, bois, soie,
aluminium, peinture.
Des relations, des recouvrements, des appuis, des
distances, des mises en tensions sont activés.
L’assemblage se déploie sur les murs et au sol, avec
précision, rigueur et recherche d’équilibre. Une
construction apparaît, comme un jeu où la
mémoire se trouve connectée à quelque chose qui
la transcende.