Fiche : l`expression de la possession (manuel p. 57-60)

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Fiche : l`expression de la possession (manuel p. 57-60)
A.-C. Baudoin
cours in absentia 13 janvier 2014
Fiche : l’expression de la possession (manuel p. 57-60)
Vous avez dû apprendre seuls les adjectifs possessifs.
Ils se comportent comme des adjectifs, enclavés entre l’article et le nom (ou sous
l’article répété).
ἐµός, ή, όν
σός, ή, όν
ἡµέτερος, ἡµετέρα, ἡµέτερον
ὑµέτερος, α, ον
Vous avez bien noté le déplacement d’accent au féminin pour les premières et deuxièmes
personnes du pluriel, dû au α long des féminins du 1er type de la 1ère déclinaison.
Pour exprimer la possession, on accorde cet adjectif en cas, en genre et en nombre :
οἱ ἐµοὶ ἵπποι.
Pour les troisièmes personnes (singulier et pluriel), il n’y a pas d’adjectif possessif :
l’expression de la possession se fait grâce au génitif du pronom personnel, qui est
- soit non réfléchi et non enclavé,
- soit réfléchi et enclavé.
Il va falloir faire une distinction entre les pronoms réfléchis (je me regarde dans le miroir ; je
regarde la maison « de moi ») et non réfléchis (il me regarde ; il regarde la maison « de
moi »). En grec, on utilise des formes différentes du pronom pour exprimer l’un ou l’autre.
Nous verrons d’abord les pronoms non réfléchis.
1. Tout d’abord, le pronom personnel non réfléchi
Faites-vous un tableau avec la première colonne
- du 1er tableau de la p. 57 (ἐγώ, µε ou ἐµέ…),
- du 1er tableau de la p. 58 (σύ, σε ou σέ…),
- du 2e tableau de la p. 58 (ἡµεῖς, ἡµᾶς…),
- du 1er tableau de la p. 59 (ὑµεῖς, ὑµᾶς…).
Vous notez qu’il n’est pas difficile de les apprendre. Vous remarquez que certaines
formes sont enclitiques (sans accent) : normalement, le pronom au singulier est enclitique (1ère
et 2e personne).
Mais c’est une forme tonique, c’est-à-dire avec un accent (avec dans le cas de la 1ère
personne, un ἐ- supplémentaire) s’il est en position emphatique, c’est-à-dire
- en début de phrase, avec un effet d’insistance : ἐµὲ φιλεῖ, c’est moi qu’il aime
- après une préposition : ὑπὸ ἐµοῦ (généralement élidé : ὑπ’ἐµοῦ)
- et au nominatif : ἐγὼ λέγω, je dis, moi, …
Il n’y a pas de forme enclitique du nominatif parce qu’il n’y a pas de forme « non
emphatique » du pronom sujet : comme le verbe grec inclut le sujet, le pronom sujet n’est
jamais nécessaire, il est donc normal qu’il soit toujours accentué. En d’autres termes, on n’est
pas obligé de le mettre, donc par définition si on le met c’est qu’on insiste. Il s’emploie pour
mettre en valeur le sujet ou pour exprimer une opposition avec une autre personne
οὗτος ἀεὶ λέγει, ἐγὼ δ’ἀεὶ σιγῶ, lui, il parle toujours, moi, je me tais toujours.
Pour la 3e personne, il n’y a pas de pronom personnel : on utilise le pronom de rappel
(parce qu’il rappelle quelqu’un dont on a déjà parlé) αὐτόν, ήν, ό. Au nominatif, on peut
utiliser les démonstratifs que vous avez vus dans la leçon 9. Reportez-vous au 2e tableau de la
p. 59, points 1) et 2) (1er tableau).
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2. Ensuite, le pronom personnel réfléchi
Attention, il n’existe pas en français. Il est utilisé pour les pronoms qui renvoient au
sujet.
ex : je t’admire. t’ = pronom personnel non réfléchi.
je m’admire. m’ = pronom personnel réfléchi.
On forme le pronom réfléchi par la fusion du thème du pronom personnel non réfléchi et du
pronom intensif αὐτόν, qui seul est décliné. L’accent est celui de αὐτόν. Au pluriel, les deux
pronoms sont juxtaposés et se déclinent.
θαυµάζετε ὑµᾶς αὐτούς / αὐτάς.
Pour la 3e personne du singulier, on utilise le vieux pronom de 3e personne, ἑ.
Attention, il a un esprit rude : l’évolution en latin du même pronom a donné se (alors que le s
grec de 2e personne a donné t).
Ce pronom ἑ est très souvent contracté, et ne laisse de lui que l’esprit rude. Ne perdez
pas vos esprits ! Ils sont fondamentaux pour distinguer αὐτῶν de ἑαυτῶν :
Ils regardent leurs chevaux à eux-mêmes, τοὺς ἑαυτῶν ἵππους.
Ils regardent les chevaux de leurs amis, τοὺς ἵππους αὐτῶν.
Notez que le pronom réfléchi en fonction de possessif est toujours sous l’article. S’il
est évident, on s’en passe.
ἀποκτείνει τὸν ἑαυτοῦ φίλον. ἀποκτείνει τὸν φίλον τὸν ἑαυτοῦ.
Il tue son propre ami.
[ici c’est le paradoxe de la situation qui conduit à exprimer le possessif]
Rappel : s’il n’est pas réfléchi, le complément ne renvoie pas au sujet.
Ὁρᾷς τὴν οἰκίαν µου. Θαυµάζω τοὺς λόγους σου. Οἱ λόγοι ὑµῶν οὐκ ἀρέσκουσί µοι.
Tu regardes ma maison. J’admire tes paroles. Vos paroles ne me plaisent pas.
Le pronom non réfléchi en fonction de possessif n’est jamais sous l’article.
Attention à l’expression de la possession réfléchie avec possessif pluriel (nous regardons
notre ami) : il faut employer l’adjectif possessif + αὐτῶν. Cf. manuel.
Pour le 20 janvier
-
apprendre ce cours qui va avec la leçon du manuel p. 57-60
faire les exercices de la leçon 10 (1, 2, 3, 5 [pas l’extrait de Protagoras, n°4]
faire les exercices d’application.
Le 20 janvier nous corrigerons tout cela et ce que vous aviez à faire pendant les
vacances. L’examen de fin de semestre aura lieu le 27 janvier.
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