Gonfleurs d`hélices ». - Accueil
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Amicale Est Aquitaine Les « Gonfleurs d’hélices ». Cette expression est connue de tous, mais combien en connaissent l’origine ! A tout hasard, je vais en commenter la provenance. La semaine de Noël, je visitais le Musée RATIER à FIGEAC. Ce musée situé au centre ville, dans une petite ruelle, vaut malgré tout le déplacement. L’usine RATIER, est une entreprise française, située à FIGEAC (46), elle est, parmi d’autres activités, sous-traitante d’AIRBUS. Elle fabrique notamment les hélices de l’A 400M, mais également des pièces pour les hélicoptères de l’ALAT, comme le NH 90. Cette entreprise créée par Paulin RATIER, (menuisier de formation) en 1910, fabriquait des hélices en bois. Pendant la guerre de 1914-1918, ses ateliers fournissaient des hélices, des voilures pour Louis BREGUET. Mais lors des périodes de moindre activité, l’usine a fabriqué des vélos HERA, des voiturettes pour enfant, des voitures de tourisme et de course, des motos RATIER qui ont été choisies par le Général de GAULLE comme motos d’escorte lors des cérémonies, comme le 14 juillet par exemple. Dans les années 1920, Paulin RATIER fait breveter des hélices en métal dont les pales sont orientables, d’abord au sol, puis en vol. Les hélices en bois de type RAPID, pour les avions BREGUET XIV utilisés par l’Aéropostale, jusqu’en 1923, ont ensuite été remplacées par les hélices métalliques, la série 580 datant de 1927, diamètre de 3 mètres, réglable au sol. Ensuite, l’invention de la rampe à billes a permis de mettre au point une hélice à pas variable en vol. Les « Gonfleurs d’hélices ». Les premières hélices RATIER, à pas variable étaient mises au « Petit pas » au sol avant la mise en route, par le mécanicien (à l’aide d’une pompe à vélo adaptée) branchée sur une valve en bout du cône d’hélice. La pression déplaçait un piston à l’aide d’une vessie située à l’intérieur, jusqu’à la position « Petit pas ». Après le décollage, le pilote déclenchait le déblocage par une manette et le piston, poussé par un ressort revenait à la position « Grand-pas », grâce à une fuite calibrée dans le cylindre. Ainsi, le mécanicien gonflait réellement l’hélice ! Les premiers gonfleurs d’hélices opérèrent sur le Caudron SIMOUN GOELAND. Par contre ce système ne permettait pas la remise de gaz à l’atterrissage, l’hélice restant au « Grand pas ». Par ailleurs, il arrivait que la vessie éclate !! Par la suite, il fut possible de passer de « Petit pas » au « Grand pas » en prenant de la vitesse. La pression de l’air actionnant une valve et permettant à la vessie de se dégonfler. La démonstration est visible au musée RATIER à FIGEAC. Après 10 ans d’efforts, RATIER mis au point l’hélice standard qui réalisait : - La commande manuelle « Petit pas, drapeau, réversible » - La commande automatique (à régime constant par régulateur) Certains connaissaient peut-être la signification de cette expression de « Gonfleurs d’hélices », mais j’espère que d’autres l’auront découverte. Bonne année 2016. A. FARRUGIA