Le mohair se récolte à l`automne

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Le mohair se récolte à l`automne
Maine-et-Loire
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f Initiative
« Pascal le grand frère »
à Angers aujourd’hui
« Pascal le grand frère » de la télévision est attendu aujourd’hui
à Angers, quartier La Roseraie,
pour une conférence-débat
sur les valeurs du sport. « Les
valeurs éducatives de la pratique sportive » : c’est le titre
de la conférence-débat organisée de 17 à 19 heures par la
Ligue des Pays de la Loire de
karaté, en partenariat avec la
Ville d’Angers.
Les vins au naturel
réunis dans un livre
NOVEMBRE
Sylvie Augereau, la journaliste ligérienne spécialisée dans les vins naturels, vient de réunir 250 vignerons
dans « Soif d’aujourd’hui, la compil
des vins au naturel », un bel ouvrage
consacré aux vins au naturel.
Toutes les régions de France y ont
leur chapitre et leur lot de producteurs soucieux d’une viticulture « préservée d’une pharmacopée œnologique
castratrice ».
La Loire y trouve une place « un peu
exagérée » mais complètement assumée. Les 46 vignerons qui la représentent portent déjà loin la réputation du terroir local.
11 12 13
-0,52 -0,35 -0,20
-0,28 -0,20 -0,20
-0,22 -0,10 -0,00
-1,01 -1,00 -0,80
-2,28 -2,10 -2,00
+ 0,18
Le mohair se récolte à l’automne
f Économie
Les ventes de voitures
neuves marquent
une pause en octobre
Les chèvres angora du troupeau de Marie-France Brilhault, à Saint-Rémy-la-Varenne, ont subi
leur coupe d’automne. 40 kilos de laine mohair, qui seront transformés, ont été récoltés.
En octobre, 10 847 véhicules
neufs ont été immatriculés
dans les Pays de la Loire, en
repli de 4,6 % par rapport à octobre 2015. Il s’agit seulement
du second recul au cours des
douze derniers mois, qui ont
vu les immatriculations augmenter de 5,7 % au total. Les
voitures particulières et commerciales, qui représentent
62 % de l’ensemble, sont en
recul de 3,9 % dans la région,
et de 4,1 % au niveau national.
Le Maine-et-Loire accuse une
moindre baisse, à -3 %, avec
2 119 immatriculations le mois
dernier. Selon la direction régionale de l’environnement, de
l’aménagement et du logement
(DREAL), cette diminution des
ventes s’explique par « un attentisme des ménages, dont les prises
de commandes ont été retardées
en raison de la tenue du Mondial
de l’automobile », mais aussi par
« un nombre de jours d’ouverture
des concessions automobiles inférieur à octobre 2015 ». Les Angevins ont particulièrement évité
le gazole (-8 %), tandis que
l’essence reste stable (+1 %) et
que l’hybride gagne du terrain
(+4 %).
De 17 à 19 heures
au centre Jean-Vilar
Pascal Soetens.
f Internet
Haut débit : la Région
met 3,4 M€ au pot
La commission permanente
du Conseil régional des Pays
de la Loire a voté une aide de
3,4 millions d’euros pour accompagner le Département
dans le financement de la montée de l’internet haut débit. Le
programme soutenu par la région bénéficiera à 37 000 logements, situés pour l’essentiel
en zone rurale. Le programme
départemental très haut débit
vise 85 000 prises connectées
d’ici 2020. Chiffré à 109 millions d’euros, il bénéficie aussi
du soutien financier de l’État.
f Éducation
2,7 millions d’euros
pour l’université
La commission permanente
du conseil régional a voté la
contractualisation 2016-2017
entre la Région et les universités de Nantes, d’Angers et du
Maine, et l’école Centrale de
Nantes. Une réflexion sera lancée en fin d’année en vue de
proposer une refonte du dispositif pour 2017-2018 et l’adapter aux nouvelles orientations
régionales et inter-régionales :
mise en place de l’Université
Bretagne Loire, négociation
des contrats quinquennaux
des trois universités pour la
période 2017-2021. En fonctionnement, la contractualisation permettra d’accompagner
la démocratisation de l’enseignement supérieur, de concourir à sa professionnalisation
ainsi qu’à l’attractivité des établissements et à l’amélioration
des conditions de vie des étudiants. Ce soutien s’élève près
d’un million d’euros pour 20162017. La Région finance aussi
des investissements à hauteur
de 1,7 million d’euros.
Archives CO
Saint-Rémy-la-Varenne, le 8 novembre. Une chèvre angora de Marie-France Brilhault (à gauche) avant la tonte et une autre après son passage
entre les mains d’Alain Belliard (à droite), l’un des rares tondeurs professionnels de moutons et chèvres du grand Ouest. Photo CO - Laurent COMBET.
François LaCroiX
[email protected]
G
aston, il ne sent pas bon et il
a horreur qu’on lui tonde la
laine sur le dos. Pas que sur le
dos d’ailleurs… Alors il le fait sentir
à sa manière en résistant et en se
cabrant dans tous les sens.
Mis à terre, il a encore fallu que son
tondeur lui bloque les deux cornes
qu’il a en spirale pour enfin pouvoir
jouer de la tondeuse.
« Il cherche un peu la bagarre. Le bouc,
c’est du sport », confie en riant Alain
Belliard, l’un des rares tondeurs professionnels de moutons et chèvres
du grand Ouest. Gaston, c’est le bouc
reproducteur en chef du troupeau
de vingt chèvres angora de MarieFrance Brilhault. Il a sept ans et est
désormais secondé par Jazz, un bouc
beaucoup plus docile et beaucoup
moins odorant. Mardi, c’était jour de
tonte pour les biquettes et les deux
boucs de Marie-France Brilhault.
Photo CO - Laurent COMBET
Une vingtaine de chèvres angora qui
n’ont pas de vocation laitière mais
que l’agricultrice élève depuis cinq
ans pour récolter leur laine.
La toison pousse
de 2,5 cm par mois
De la laine mohair et non de la
laine angora qui provient du lapin.
Les chèvres angora sont tondues
deux fois par an dès qu’elles ont six
mois. Chaque chèvre, dont la toison
pousse environ de 2,5 cm par mois,
donne environ deux kilos de mohair.
« Le mohair le plus fin est celui des chevreaux. C’est une laine qui a plus de
lustre et plus de brillance que la laine
de mouton », explique Marie-France
Brilhault en triant les tas de « poils »
passés sous la tondeuse.
Chèvre après chèvre, chaque toison
blanche est mise en sac. « Un sac par
chèvre, on ne mélange pas les toisons »,
indique Madame Brilhault. L’éleveuse les adressera ensuite à SICA
département avec le couple Durand
à Torfou. Ils sont une petite centaine
en France à faire revivre cette production d’autrefois alors que la laine
classique de mouton paye à peine le
coût de la tonte.
Il connaît son affaire. Près de quarante ans qu’il tond moutons et
chèvres à la demande à travers tout
le grand Ouest. « Après avoir tendu des
pelouses durant trois ans », rigole le
bien nommé Alain Belliard.
« Comme un bélier avec deux l »,
ajoute-t-il. Fils d’un agriculteur en
polyculture à Saint-Germain-desPrés, où son frère fait aujourd’hui de
l’élevage de vaches laitières, le tondeur de moutons a d’abord suivi une
formation de paysagiste au lycée de
Pouillé, près des Ponts-de-Cé, ce qui
l’a amené effectivement à tondre
des pelouses. Mais ce n’était pas
forcément son truc. Après une formation à l’association des tondeurs
de moutons, Alain Belliard a délaissé
le monde du végétal pour le monde
animal. Chaussé de chaussons pour
ne pas heurter les animaux quand
il les maintient au sol, le tondeur
est lui-même maintenu par un soutien dos fixé à une potence. Et c’est
penché sur le mouton et la chèvre
qu’il les tond. A chaque espèce sa
tondeuse différente. « Il faut faire très
attention à ne pas blesser les bêtes, à ne
Samedi 12 novembre 2016
En octobre, 10 847 véhicules
neufs ont été immatriculés
dans les Pays de la Loire.
f Insolite
Un Bac Pro à 64 ans
Un tondeur de moutons nommé Belliard…
Originaire de Saint-Germain-desPrés, Alain Belliard est tondeur de
moutons depuis 37 ans.
Alain Belliard est arrimé à une potence.
Mohair, la coopérative d’éleveurs
français de chèvres angora située à
Castres, chargée de transformer la
laine mohair.
La coopérative a également créé
un label - le mohair des fermes de
France - afin de valoriser la filière.
Le fruit de l’élevage Brilhault et de
la transformation par SICA Mohair
reviendra à la ferme de Saint-Rémyla-Varenne sous la forme de plaids,
pulls, chaussettes, pelotes de laine,
écharpes… Pas forcément issus de la
laine des bords de Loire. L’éleveuse
vendra ensuite ses produits finis sur
le marché Lafayette, à Angers, mais
également sur des marchés artisanaux et de Noël.
« C’est assez tendance. Il y a un vrai
retour aux sources des consommateurs,
un retour vers les produits vrais », ditelle. Marie-France Brilhault, qui propose également des balades découvertes à dos-d’âne via sa société Gog’Ânes, est l’une des deux
éleveuses de chèvres angora du
pas les stresser ni à abîmer la toison »,
explique Alain Belliard.
Rasmi Dabbagh a obtenu son
bac pro électrotechnique énergies équipements communicants (EELEC), via le Greta, dans
sa 65e année. Le nouveau diplômé est né à Alep en Syrie en
mai 1952. Après avoir réussi un
bac scientifique, il est arrivé en
France à Angers. Le Franco-Syrien conserve un excellent souvenir de son année de formation avec de jeunes collègues.
Ses formateurs ne tarissent pas
d’éloges à son sujet. « Son dynamisme, sa volonté de réussir et
sa gentillesse naturelle ont marqué le groupe de stagiaires et les
formateurs », confie Richard Lebeau, l’un des formateurs.
FL
A SAvOIr
La race de chèvre angora est une
race très ancienne, dont les premiers
témoignages datent de 2000 ans av.
J.-C. au Tibet. Vers le XIe siècle, cette
race arrive en Turquie, dans la région d’Angora, devenue depuis Ankara, qui lui a par la suite donnée son
nom. La chèvre angora est présente
sur un peu tout le territoire français,
une légère prédominance dans le
sud du pays.
Rasmi Dabbagh.