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Il y a un an déjà…
la mouette ivoire des musées thononais
s’envolait vers Genève
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ruit de la collaboration entre le musée du Chablais et le Muséum
d’histoire naturelle de Genève, une mouette blanche ou mouette
ivoire (Pagophila eburnea) a été mise en dépôt dans les collections
permanentes du muséum à Genève.
Les ornithologues du Muséum d’histoire naturelle, qui ont réalisé une
expertise dans le cadre du récolement de la collection ornithologique
du musée du Chablais en 2012, connaissaient bien ce spécimen pour l’avoir publié
dans l’ouvrage exhaustif Les oiseaux de Suisse1.
Laurent Valloton, adjoint scientifique aux départements mammalogie et ornithologie
du Muséum d’histoire naturelle de Genève, était d’ailleurs intervenu à Thonon-les-Bains
pour présenter cet oiseau dans le cadre d’un « hors-d’œuvre » organisé par le
musée du Chablais en juillet 2013.
Mouette dans les locaux du muséum avant congélation
Passation de la mouette ivoire entre
Amélie Beaujouan, responsable des
musées et Laurent Vallotton, ornithologue du
Muséum d’histoire naturelle de Genève
1
L. Maumary, L. Vallotton et P. Knaus, Les oiseaux de Suisse, éditions Station ornithologique suisse et Nos Oiseaux, 2007
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ette mouette ivoire n’avait pas sa place de manière permanente dans les
collections du musée du Chablais, au regard des sujets d’exposition, ni à
l’écomusée de la pêche et du lac pour des raisons de conservation. Or, elle
manquait encore au parcours permanent du Museum d’histoire naturelle de Genève
où elle a complété une vitrine consacrée aux laridés (famille d’oiseaux comprenant
les mouettes, goélands et sternes) déjà bien remplie.
Mouette présentée dans le parcours d’exposition permanente
du muséum d’histoire naturelle de Genève
Cet oiseau naturalisé juvénile, comme l’indique son plumage blanc tacheté de noir,
a été légué par le docteur Dépierre au musée du Chablais vers 1878. Il s’agit du seul
spécimen ornithologique du musée dont on connaisse les données scientifiques.
Notre mouette ivoire a en effet été tirée le 10 mars 1817 à Ouchy-Lausanne, ce qui
constitue la seule donnée authentifiée si loin à l’intérieur du continent européen.
Les trois seules références françaises (deux au XIXe siècle et une en 1984-85) se
trouvent dans le nord du pays.
Cette mouette s’est en effet perdue sur les rives lémaniques alors que ses congénères
ne quittent pratiquement jamais les régions polaires, même en hiver. Très peu farouches,
elles s’éloignent habituellement peu de la banquise et suivent aussi bien l’Homme
lors de la chasse que l’Ours blanc. La mouette ivoire se nourrit des restes de leurs
proies mais également de petits poissons, d’invertébrés marins, de charognes, de
déchets ainsi que d’excréments de mammifères marins et d’Ours blanc. Sa population
est évaluée entre 9 000 et 25 000 couples à travers le monde. Elle fait ainsi partie
d’une espèce rare et en fort déclin, notamment au Canada où un effondrement de
90% de sa population a été constaté au cours des vingt dernières années.
Contacts
Claire-Lise Chamot
Chargée de presse
04 50 81 63 61 / [email protected]
Service Culture et Patrimoine
04 50 70 69 49 / [email protected]