la circulation motorisee a paris et en ile de france

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la circulation motorisee a paris et en ile de france
LA CIRCULATION MOTORISEE A PARIS
ET EN ILE DE FRANCE
Le sujet est brûlant à cause de la saturation quasi permanente du
réseau routier parisien. Il pose d'autant plus de problèmes qu'il a des
répercussions
sociales
(temps
de
trajets
domicile-travail),
économiques (mécontentement des transporteurs routiers) et
écologiques (pollution). La mise en place de nouvelles infrastructures
routières pose de nombreux problèmes d'ordre financier et de tracé.
Elle est cependant impérative, et les projets sont généralement jugés
insuffisants.
Qu'en est il vraiment de l'évolution de la circulation?
La circulation stagne
à Paris...
A Paris, la circulation est relativement stationnaire depuis 1982 aussi
bien sur le tissu urbain que sur le réseau rapide (périphériques et
voies express). La voirie urbaine a connu une hausse de
fréquentation(mesurée par le débit de voitures) de mai 1983 à juin
1984 puis a régressé pour se stabiliser à partir de mars 1985. Depuis,
la tendance est parfaitement inchangée.
Paris intra muros
Voirie Urbaine
Jan-81 Jan-82 Jan-83
...et augmente en
banlieue
Jan-84 Jan-85 Jan-86 Jan-87
120
Jan-81 Jan-82 Jan-83 Jan-84 Jan-85 Jan-86 Jan-87
A l'opposé, en Ile de France (hors Paris), la circulation croît de façon
relativement importante, tant sur le réseau rapide que sur les routes
nationales. Sur le réseau rapide, la croissance est cependant moins
forte que sur l'ensemble de la France, notamment à partir du début
1986 où la circulation sur autoroutes françaises explose notamment
sous l'effet du transport routier international. Il serait ici important de
disposer de statistiques discernant le trafic de poids lourds et de
voitures particulières pour savoir à quelle composante est imputable
cette croissance -cf encadré-.
130
125
Base 100=janv1981
120
113
Indices de débit
base100en janv 1981
Autoroutes et voies rapides
111
109
Indices de débit
Base 100 en janv 1981
Routes Nationales
107
115
105
103
110
101
105 '
100
95
Jan-81 Jan-82 Jan-83
Ile de France
n.c. Paris
France
99
97
95
Jan-84 Jan-85 Jan-86 Jan-87
Jan-81 Jan-82 Jan-83
Jan-84 Jan-85 Jan-86 Jan-87
Observatoire Economique et Statistique des Transports - 55, rue Brillât-Savarin 75013 Paris - tel: 45 89 89 27.
Sur les routes nationales, par contre, la croissance a été plus forte en
Ile de France que sur l'ensemble du réseau national de 1982 jusqu'au
1er trimestre 1985. On a assisté ensuite à un important rattrapage de
la circulation sur le réseau national.Ceci est caractéristique d'une
élasticité de la circulation en province aux effets de prix plus
importante en province qu'en région parisienne.
Ceci s'explique par
révolution
démographique,...
1981
1982
1983
1984
...l'offre
d'infrastructures...
145
EVOLUTION DU NOMBRE Dl
VOYAGES
135
125
115
105
95
1980
1981
1982
1983
SNCF banlieue
...et les choix
politiques.
1984
R.E.R.
L'évolution démographique et de l'emploi: les populations
totale et active parisiennes et de la proche banlieue diminuent (en
moyenne annuelle -0,8% et -0,1% entre 1975 et 1982 pour la population totale; -0,5 et -0,2% pour la population active) alors
qu'elles augmentent dans l'ensemble de la région.
Parallèlement, si l'emploi progresse en grande couronne, il
diminue à Paris et dans la petite couronne. Cependant, la
capitale reste attractive puisque le taux d'emploi de la
population active- y est de 1,61 en 1984 contre moins de 1
dans le reste de la région.
Les infrastructures de transport en commun. Paris
est remarquablement équipé en transport collectif. Le
1985
1986
nombre de stations de métro-RER au km2 y est de 3,5
contre 0,4 sur l'ensemble de la zone de desserte de la
RATP. De plus, la politique active de développement des
transports en commun (ouverture de nouvelles stations,
prolongement de lignes, interconnexion de lignes du RER,
développement des couloirs à bus...) a permis un certain
essor de ce type de transport.
La politique visant à écarter l'automobile de la
capitale. Des études de la préfecture de Paris montrent
que les automobilistes parisiens utilisent de préférence la
"2ème voiture" à leur propre véhicule, et que sur les 100
000 véhicules circulant
quotidiennement dans la ville,
1985 1986
seulement 40 000 y sont immatriculés. Le parc de voitures
particulières diminue d'ailleurs à Paris tandis qu'il ne
cesse d'augmenter en grande banlieue sous l'impact de la
multi-motorisation.
Pour lutter contre l'envahissement de Paris et des périphériques par
des véhicules non parisiens, des actions conjointes de développement
des parkings proches des gares de banlieue ont été menées, et les
projets de la Francilienne et de I'A86 avancent. Par exemple, la
fréquentation des bus a augmenté de 2,1% à Paris et de 4,9% en
banlieue en 1983, année de l'instauration du remboursement de la
carte orange à hauteur de 50% par l'employeur sans que cela
n'entame significativement la progression de l'utilisation des réseaux
ferrés de banlieue.
Les séries concernant la circulation motorisée à Paris et en Ile de France ont été reconstituées par la cellule conjoncture de l'OEST à^
partir de données de la DRE Ile de France. Celles-ci représentent les indices du débit (mesuré en véhicules/jour) relevé sur les
infrastructures parisiennes et régionales par les services de la Ville de Paris et les DDE.
Il existe dans la constitution des séries une rupture méthodologique entre 1981 et les années suivantes.
Pour 1981, la série est reconstituée à réseau constant d'un mois sur l'autre; c'est à dire que les évolutions entre un mois et le mois
suivant sont calculées à partir des mêmes postes de comptage.
Depuis janvier 1982, les évolutions mensuelles ne sont plus à réseau constant, mais ce sont les évolutions entre le mois et son
homologue de l'année précédente qui le sont.
Au total, ce sont plus de 200 postes de comptages qui sont pris en considération, dont 60 à Paris.
Malheureusement, on ne dispose pas de la distinction entre véhicules légers et poids lourds bien que ce soit techniquement réalisable
\fcf Rapport du CETE-Normandie Centre du 24.09.1985).
j
\ ( Novembre 1987 )
Observatoire Economique et Statistique des Transports - 55, rue Brillât-Savarin 75013 Paris - tel: 45 89 89 27.