L`expérience de Pentecôte

Fiche de Formation n° 7
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Pour aller plus loin
LA GRÂCE DE PENTECÔTE 7em par tie
Questions pour une relecture personnelle
ou mieux, pour un partage en petits groupes.
PIERRE CHIEUX
7. L’expérience de Pentecôte
•
Quelles sont les assemblées, sessions ou rencontres où j’ai
vécu ou ai perçu une grâce de Pentecôte, où j’ai reçu le feu de
l’Esprit ?
•
Ai-je perçu ou été touché par les diversités, complémentarités
de personnes, groupes, cultures qui y étaient présentes en
collaborant toutes au bien de tous ?
•
Ai-je vécu des situations où il m’a fallu prendre sur moi pour
participer à certaines rencontres ou dialogues et où,
cependant, j’ai trouvé une grande bénédiction (pour moi ou
pour d’autres) ?
Qu’en ai-je appris ?
•
•
Propager le feu de Pentecôte
Comment propager le feu de Pentecôte, communiquer cette expérience qui touche à
notre être le plus profond, sinon en nous laissant saisir totalement par ce feu divin ? Il s’agit
d’une œuvre de longue haleine, car multiples sont les forces, les argumentations, les
combats, qui veulent atténuer en nous cette flamme. Il nous faut toujours lever les yeux vers
Jésus Vivant à la droite du Père et méditer l’immensité du mystère de sa naissance, de sa
vie, de sa prédication, de sa mort crucifié et du fleuve d’eau vive qui en jaillit.
L’action de l’Esprit Saint à Pentecôte est très concrètement la réponse du Père à la
prière du Christ :
En quelles situations nouvelles le Seigneur m’interpelle-t-il
aujourd’hui (moi ou mon groupe) ?
Vis à vis de quelles personnes ou groupes ou situations, me
faut-il faire un pas dans la foi et m’engager dans la
fraternité et le service?
Dans l’intercession ?
Quels sont les signes de l’Esprit qui me guident ?
« Que tous soient un, comme toi Père tu es en moi et comme je suis en toi, afin
qu'eux aussi soient un en nous afin que le monde croie que tu m'as envoyé. Je leur
ai donné la Gloire que tu m'as donnée afin qu'ils soient un comme nous sommes
un.... » (Jean 17,21).
Il y a en Pentecôte un feu, une gloire, une onction, qui font tomber toutes les
barrières, qui ouvrent tous les enfermements et dévoilent toutes ténèbres. Toutes les œuvres
du diviseur sont détruites par le don du Christ aux hommes, jusqu’au sang, et le don de
l’Esprit de Dieu à tous ceux qui en ont soif.
Qu’est-ce qui me pousse à avancer dans la connaissance de la
Sainteté de Dieu et de la grandeur de son mystère, à prier pour
recevoir le feu de l’Esprit ?
Comment m’est-il (nous est-il en groupe) donné de
communiquer à d’autres ce feu et à le recevoir d’eux ?
En accueillant ce don, nos yeux s’ouvrent au Dieu trois fois Saint, humble,
miséricordieux et juste. C’est en Lui et par Lui que se réalise notre unité intérieure, car il
nous délivre de tous liens, esclavages et duplicités et il nous fait entrer en fraternité avec
tous les hommes et peuples par la guérison des peurs mutuelles, des jugements
collectivement entretenus, surtout ceux vis à vis des plus petits et des plus exclus.
Par la grâce de Pentecôte nous passons littéralement dans un monde nouveau, nous
découvrons le royaume de Dieu. Cela nous conduit aussitôt à des bouleversements radicaux
tant intérieurs qu’extérieurs, car nul ne sait où souffle l’Esprit de Dieu et c’est souvent là
même où nous résistons le plus à sa venue. Il met en lumière nos péchés cachés, il change
le cœur de nos pires ennemis, il nous pousse à témoigner du Christ sur la place publique, au
milieu de tous les trafics du monde.
Fraternité Pentecôte
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Fiche de Formation n° 7
L’Église naît et renait sans cesse là où on ne l’attend pas. Mais pour cela il est
toujours nécessaire que quelques-uns, saisis par le Seigneur dans toute la variété de la
diversité humaine, acceptent d’être formés comme disciples du Christ au point d’être un
témoignage vivant d’unité pour les hommes qui se croisent sans se voir et pour qui cette
unité et fraternité paraît impossible.
Ne réduisons pas Pentecôte à une image fusionnelle : les douze apôtres serrés en
groupe, autour de Marie, tous ravis en contemplation. Au jour de Pentecôte, il s’agissait de
l’assemblée des 120 venant des douze tribus avec toutes tendances religieuses, hommes et
femmes, sortis des ténèbres par Jésus et piliers du judaïsme, de tous âges, disciples et
membres de la famille de Jésus (en particulier sa mère Marie), riches et pauvres. C’était un
témoignage vivant de l’impossible unité des juifs, du peuple de Dieu, réalisée en Christ
mort et ressuscité. Et cela immédiatement eut un impact universel.
Dès la première génération les extrémités du monde furent atteintes, au prix de
grandes douleurs. Puis le feu s’est attiédi, la racine juive de l’Église a été reniée, des
schismes sont apparus et les empires avec leur fausse puissance d’unification nous ont
séduit. Si nous avons survécu c’est bien par d’incessants retours à la source, au feu de
l’origine, et par de nouveaux élans missionnaires et champs d’évangélisation allumés par
l’Esprit.
Le christianisme a touché toutes les nations de la terre, mais au cours de son histoire,
le corps du Christ a accumulé de grandes blessures et divisions. Même à l’échelon le plus
local, même dans nos groupes de prière, l’amour de Dieu et l’amour fraternel s’est souvent
refroidi et nous résistons à reconnaître notre responsabilité et à demander pardon pour notre
volonté de nous en sortir tout seuls, sans Dieu. Notre civilisation technique et scientifique,
n’a pas résolu les tensions et conflits entre peuples et groupes humains dus à la culture et la
langue, à la couleur de peau, à la façon de vivre la religion, aux différences entre
générations, aux choix éthiques et politiques, à l’accès aux ressources naturelles, soins et
richesses. La prise de conscience universelle de ces inégalités et de scandaleuses
exploitations et injustices s’est accentuée. Face au mal sous toutes ses formes, la parole et le
témoignage de chrétiens n’ont guère de poids s’ils ne sont faits dans l’Esprit d’amour et de
vérité, de justice et de miséricorde.
Fiche de Formation n° 7
L’évènement de Pentecôte est depuis deux mille ans associé au feu qui
transforme le cœur des disciples du Christ et leur permet de parler dans les langues de
toutes les nations, de parler au cœur de tout humain et de bâtir la fraternité entre les
hommes. Or nous sommes toujours tentés de penser et d’agir sans ce feu ou de vouloir
maîtriser ce feu et les charismes qui en découlent pour réaliser nos propres visées, sans voir
la misère du monde qui meurt de manque de chaleur, même dans notre environnement le
plus proche. D’où l’urgence de nous laisser embraser au cœur, là où notre unification
intérieure se reçoit du Père et s’ouvre à tous les hommes. C'est un appel, c'est un combat,
c'est un abandon total à vivre. Le feu de Esprit nous fait découvrir qu’en Christ notre
relation à Dieu et notre relation aux plus petits ne peuvent plus jamais être séparées.
Aujourd’hui il nous faut entendre les signes des temps. Le peuple juif, si longtemps
persécuté, exclu, dispersé et mis à l’écart, est revenu en Israël et nous, l’olivier franc greffé
sur lui, (Cf Romains 11), nous commençons à reconnaître notre racine. C’est le signal d’un
temps nouveau d’évangélisation du monde, dont l’urgence se fait sentir de tous côtés, mais
qui ne peut se faire que dans le feu de l’Esprit. C’est ce même feu qui œuvre à la
purification et à la préparation de l’épouse à la Venue du Seigneur en gloire. Joie à tous
ceux qui gardent leurs lampes allumées et de l’huile en réserve pour les noces de l’Agneau.
L’Esprit prépare le cœur de son épouse à dire : Viens !
« Convertissez vous et croyez à la Bonne Nouvelle »
disait Jean-Baptiste en mettant le doigt sur le péché de ses compatriotes. Cette même
parole nous appelle à nous reconnaître tels que nous sommes, en difficulté de relation, en
état de séparation, d’ignorance mutuelle ou de conflit ouvert et d’implorer le Christ de
répandre en nous son Esprit.
Nous avons besoin de personnes, représentant toute la diversité et les clivages du
monde, qui se laissent éduquer par le Christ et enflammer par son Esprit pour devenir des
fraternités d’intercesseurs et de témoins de l’unité inaccessible aux hommes ne comptant
que sur leurs forces propres. De telles fraternités (même temporaires) de personnes réunies
en Christ et par l’Esprit, au delà de leurs divisions, sont des lieux de Lumière face aux
pressions collectives et forces d’asservissement des hommes qui ne cessent de s’amplifier.
Si nous relisons notre propre parcours, nous pouvons reconnaître de tels lieux de vie qui
nous ont ouvert le cœur et nourri l’intelligence. Et nous voyons aussi à quel point l’Esprit
ne cesse de nous conduire, au-delà des limites que nous nous étions définies, à nous
engager en de nouvelles fraternités et à ancrer en Christ celles qui existent. Car la
Seigneurie du Christ vise tout l’univers et l’Esprit de Dieu ne cesse de rassembler tous les
hommes, les plus démunis en premier, en un seul peuple où chacun et chaque culture est
respecté et trouve l’accomplissement de son identité la plus profonde.
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