GEO PLEIN AIR, êtes vous bien équipé

Transcription

GEO PLEIN AIR, êtes vous bien équipé
ÊTES-VOUS
BIEN
ÉQUIPÉ?
PAR EMMANUEL DAIGLE
sommaire
Trouver chaussure à son pied
36 Choisir et ajuster son sac à dos 40 Les tendances de l’industrie 43 Les membranes imper-respirantes 47
géo plein air
automne 2005
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Renfort
de protection
en caoutchouc
Trouver chaussure à son pied : un art
Semelle
intercalaire
En randonnée, le pied est la partie du corps la plus importante. Choisir sa paire de bottes ou de souliers exige donc une grande attention. Voici un petit guide
technique qui vous aidera à vous chausser et à éviter
les faux pas.
1RE ÉTAPE
2E ÉTAPE
DÉTERMINER LA RIGIDITÉ
EN FLEXION ET EN TORSION
La semelle a une importance capitale au moment de l’achat d’une nouvelle
paire de chaussures de randonnée. Le marché propose différentes formes et
qualités de semelles, alors comment s’y retrouver ?
Au lieu de parler de la qualité du caoutchouc utilisé dans la fabrication
de la semelle, mieux vaut étudier le dessin de la semelle (voir photo). C’est
en grande partie le dessin de la semelle qui conditionne le contrôle qu’on en
a sur le terrain. Plus le dessin de la semelle est rapproché, voire complètement plat (comme les souliers d’escalade de rocher), meilleure est l’adhérence sur la roche, si elle est sèche.
Si l’on fait de la randonnée sur des surfaces variées – sable, boue, terre,
roche, etc. –, il est préférable de choisir une semelle tout-terrain. Cette semelle devrait avoir de bons crampons, un talon bien franc pour contrôler la
descente et, surtout, assez d’espace entre les crampons pour évacuer la boue.
Exemple de semelle
tout-ter rain
PHOTOS : YAN LASSALLE
PHOTO : YAN LASSALLE
Une chaussure rigide en torsion (voir photo) fait diminuer le risque d’entorses ; mieux vaut avoir une plateforme rigide en torsion
sur laquelle le pied repose.
Par contre, la rigidité de la chaussure en flexion dépend en grande partie du poids exercé sur la chaussure ainsi que du terrain sur
lequel on veut s’aventurer.
Le poids exercé sur la chaussure comprend celui de la personne
ET celui de son sac à dos. Ainsi, une personne plutôt légère portant
un sac à dos de fin de semaine n’a pas besoin d’une chaussure très
rigide en flexion.
En optant pour une chaussure plus souple en flexion, le randonneur améliore son déroulement de pied et optimise son confort. De
plus, une chaussure plus souple en flexion diminue la fatigue à la fin
d’une journée.
Pour sa part, la chaussure plus rigide en flexion donne un peu
l’impression de marcher avec des bottes de ski alpin. Elle offre en revanche un grand avantage dans les montées très abruptes, surtout
si le randonneur qui les chausse est très chargé.
CHOISIR LA SEMELLE
EN FONCTION DU TYPE DE TERRAIN
Semelle
Rigidité en flexion
Rigidité en torsion
Doit-on choisir
des semelles Vibram ?
L’entreprise italienne Vibram
est reconnue pour fabriquer
des semelles de très bonne
qualité. Or, il faut savoir que
Vibram conçoit plusieurs
centaines de modèles de semelles et qu’il est très difficile d’affirmer que toutes ces
semelles sont bonnes. Certaines sont faites en Chine et
d’autres, en Italie. Plutôt que
de vous attarder à la marque,
portez une attention particulière au dessin de la semelle par rapport au terrain
sur lequel vous marcherez.
Soulier d’escalade
de rocher
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géo plein air
automne 2005
géo plein air
automne 2005
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Fausse semelle ou
semelle de confort =
semelle sur
laquelle notre
pied se repose
(elle est amovible)
Cambrion =
structure non
visible donnant la
rigidité à la botte
Semelle
intercalaire =
mousse (PU ou
EVA) absorbant
les chocs
ILLUSTRATIONS : E. D.
Semelle =
caoutchouc en
contact avec le sol.
Une semelle intercalaire,
c’est quoi ?
La semelle intercalaire se trouve
généralement entre la semelle (en
contact avec le sol) et le cambrion
(partie qui assure la rigidité de la
chaussure). Cette partie de la
chaussure absorbe les chocs.
Deux matériaux sont principalement utilisés dans la fabrication
de la semelle intercalaire : le polyuréthane et l’EVA, soit l’éthylèneacétate de vinyle (voir encadré
ci-contre). Si vous recherchez la
durabilité, optez pour le polyuréthane, qui garde ses propriétés
d’absorption durant toute la vie de
la chaussure.
3E ÉTAPE
La Lowa Tibet, faite de matériaux mixtes
La Revo GCS GTX 2006,
100 % synthétique, de Salomon
38
POLYURÉTHANE: VA
- Un peu plus lourd que l’E
n
sio
rès résistant à l’abra
-T
- Durabilité et capacité
pour la
d’absorption des impacts
vie de la chaussure
ÉTAPE
ESSAYER VOS CHAUSSURES DE RANDONNÉE
Trois éléments de confort doivent être scrupuleusement observés lors de l’essayage :
1. L’ajustement de la chaussure à son pied
2. La fausse semelle
3. La chaussette
Si vous négligez l’un de ces trois éléments dont dépend votre confort, n’espérez pas avoir un rendement parfait de votre chaussure. L’ajustement de la chaussure à son pied se vérifie en trois temps.
EVA: souliers de
Souvent utilisé dans les
orption
course pour sa grande abs
rès léger
-T
brasion
rès peu résistant à l’a
-T
rs
cou
- Peu durable (environ 60
d’aérobie ou 6 à 8 mois)
1. Premièrement, on doit vérifier la longueur de la chaussure. Pour ce faire, une fois la chaussure délacée, mettez votre pied à l’intérieur, puis levez-vous. Poussez vos orteils jusqu’à ce qu’ils frôlent légèrement le bout de la chaussure. À ce moment, le conseiller devrait être capable de passer un doigt
entre votre talon et l’arrière de la chaussure. Vous ne pouvez faire ce test vous-même, car en vous
penchant pour mettre le doigt entre votre talon et la chaussure, vous changeriez la position de votre pied et fausseriez les résultats.
Deuxièmement, il faut vérifier la largeur de la chaussure. Une fois debout, le talon bien en place dans
la chaussure, vous devriez sentir votre pied bien cintré de chaque côté. Il ne faut pas avoir l’impression d’être dans un étau, mais il est important de ne pas pouvoir pivoter le pied de façon latérale.
Troisièmement, vous devrez déterminer si le volume général de la chaussure vous convient.
Pour ce faire, il est primordial d’essayer la chaussure avec la chaussette de randonnée que vous
portez habituellement et la fausse semelle que vous avez choisie. Une fois la chaussure bien lacée, mettez-vous debout et assurez-vous que vos orteils peuvent bouger. À présent, la chaussure
devrait être bien ajustée à votre pied et vous ne devriez pas ressentir de point de pression ou d’inconfort majeur.
OPTER POUR LE CUIR OU LES MATÉRIAUX SYNTHÉTIQUES
La traditionnelle botte de cuir à l’intérieur et à l’extérieur est de plus en plus difficile à trouver. Pourtant, le cuir
offre des avantages indéniables par rapport aux matériaux synthétiques.
Un cuir de bonne qualité est nettement plus résistant que les matériaux synthétiques. En plus, une chaussure de cuir finit par se mouler au pied. Par contre, le cuir est plus lourd que la plupart des matériaux synthétiques
et une fois mouillé ou humide, il sèche très lentement.
Certaines bottes sont en cuir à l’extérieur et en matière synthétique à l’intérieur. Cette combinaison allie les
avantages des deux matériaux : robustesse et résistance à l’abrasion à l’extérieur, et rapidité de séchage à l’intérieur. On obtient ainsi le meilleur des deux mondes.
Tout sur les membranes imper-respirantes
Si certaines personnes en sont très satisfaites, d’autres les trouvent trop chaudes et transpirent à l’excès dans des
chaussures avec membrane. Voici une explication.
Certains fabricants (en particulier ceux qui sous-traitent en Chine) collent complètement la membrane à
l’intérieur de la chaussure afin de s’assurer que celle-ci ne bougera pas. Ce procédé bouche tous les pores de la
membrane et annule l’effet respirant. Cela revient à mettre son pied dans un sac de plastique fermé hermétiquement.
Les fabricants de chaussures de qualité, comme Lowa, Meindl et HanWag utilisent une autre technique. Ils
collent la membrane à des endroits stratégiques afin de la maintenir en place sans toutefois limiter sa capacité à
« respirer ». Cette étape de fabrication exige une main-d’œuvre spécialisée et plus de temps.
En achetant une chaussure avec membrane fabriquée en Chine, vous avez la moitié des chances d’être satisfait. En achetant un produit fabriqué en Europe, vous tomberez en amour avec les membranes, qui seront collées d’intelligente façon.
L’efficacité de la membrane ne dépend pas seulement de la fabrication, mais aussi en grande partie de son
entretien. On doit laver ses chaussures fréquemment si l’on veut que celles-ci continuent à évacuer la transpiration. Voici comment les entretenir pour en obtenir un rendement optimal : immergez votre chaussure dans un
évier rempli d’eau tiède et frottez-la avec un savon à main ou un savon de marque Zéro. Rincez parfaitement,
puis laissez sécher votre chaussure dans un endroit bien aéré et surtout à l’abri des rayons du soleil.
géo plein air
automne 2005
PHOTOS : YAN LASSALLE
URE SOUS UNE
STRUCT
BOTTE DE MARCHE.
La Armond Aosta, en cuir
4
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EVA OU POLYURÉTHAN
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2. LA FAUSSE SEMELLE que l’on res de
Le conseiller doit pouvoir passer
un doigt entre l’arrière de la
chaussure et le talon.
Pour s’assurer que la chaussure est bien ajustée, il faut simuler une descente continue
sur un plan incliné et porter une attention particulière aux points de pression, en montée.
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3.
LA CHAUSSETTE de randonnée
est trop souvent négligée; elle est
pourtant un des éléments de
confort les plus importants.
Une bonne chaussette de randonnée
doit être très ajustée au pied.
Elle a comme fonction première de
garder le pied le plus sec possible.
Elle se doit de sécher relativement vite une fois humide ou mouillée
et, dans certains cas, elle doit
isoler ou garder le pied au frais.
Pour comprendre un peu mieux la
fonction des fibres qui composent les
chaussettes de randonnée, consultez
la chronique T
est portant sur les
chaussettes de randonnée dans le
numéro d’hiver 2004 de Géo Plein
Air (www.geopleinair.com).
Prenez garde : si la chaussure n’est pas bien ajustée à votre pied, il y aura friction et cela
entraînera inévitablement la formation d’ampoules. Pour vous assurer que la chaussure est
bien ajustée à votre pied, faites ces tests en marchant.
● Marchez en ligne droite (une fois la chaussure bien lacée). Vous ne devriez pas sentir votre talon frotter de façon excessive à l’arrière. Si c’est le cas, relacez votre chaussure. Si, à
la suite de ce réajustement, le talon frotte encore, optez pour un autre modèle.
● Montez sur un plan incliné et portez une attention particulière aux points de pression ou
à tout autre irritant. Parlez avec votre conseiller afin de trouver une solution le cas échéant.
● Descendez le plan incliné de façon continue afin de simuler une descente réelle sur une
pente. Si vos orteils ont tendance à se cogner au bout de la chaussure, refaites le laçage.
Si le phénomène se reproduit, essayez une autre pointure ou changez de modèle.
N’oubliez pas que le meilleur moment pour magasiner une nouvelle paire de chaussures est
le milieu de la journée ; le pied est alors à une dimension moyenne. Le soir, le pied est souvent
enflé ; tôt le matin, il est à son plus petit volume. En magasinant votre chaussure le soir, vous
risquez d’acheter une chaussure trop grande pour vous. Si vous avez une blessure récente à un
pied, mieux vaut attendre que celle-ci soit guérie avant de magasiner vos chaussures.
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automne 2005
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450
(Agrandissement de
l’angle formé par le
rappel de charge).
La sangle de rappel de charge doit
former un angle d’environ 45˚ et le
point d’attache supérieur de cette
sangle ne doit pas dépasser le
milieu de l’oreille. La sangle doit
arriver entre l’épaule et le milieu
de l’oreille, pas plus haut.
Environ
10 cm
Longueur
du dos*
Plus d’un tour dans son sac… à dos !
Choisir et ajuster son sac
Que l’on soit randonneur, cycliste, ornithologue ou alpiniste, on a tous besoin, un jour ou l’autre, d’un sac à
dos. Et quoi de plus désagréable que de terminer sa
journée avec des courbatures à l’échine ou des tensions
à la nuque ? Pour vous permettre de rentrer au bercail
sans en avoir plein le dos, nous vous proposons un inventaire des éléments à considérer avant l’achat de votre sac ainsi que les règles à suivre pour bien l’ajuster.
Le choix
Le point d’attache
du rappel de charge
et de la bretelle
doit être situé entre
la clavicule et le trapèze.
1RE ÉTAPE
DÉTERMINER LE VOLUME
Petit
Moyen
JUSQU’À 45 L
DE 45 À 60 L
65 À 120 L
(1 JOUR)
COURTE RANDONNÉE
(2-3 JOURS, LÉGER)
SORTIE TECHNIQUE (FIN DE SEMAINE)
(2-3 JOURS EN AUTONOMIE COMPLÈTE,
OU 4 JOURS ET PLUS)
LONGUE RANDONNÉE AVEC CAMPING.
EXPÉDITION DE LONGUE DURÉE OU VOYAGE.
Lunch, bouteille d’eau, imperméable,
jumelles, appareil photo, etc.
Vêtements, nourriture,
équipement technique pour escalade, etc.
Tente, sac de couchage, gamelle, réchaud,
vêtements, nourriture, etc.
2
E
ÉTAPE
Gros
AJUSTABLE
Seule la longueur
du dos de ce type
de sac s’ajuste.
DÉTERMINER LE TYPE
Sans armature ou avec armature*
Petit sac
Ajustable** ou sur mesure***
PHOTO : YAN LASSALLE
Sac moyen / Gros sac
40
* Longueur du dos optimale: une fois la
ceinture de taille bien ajustée,
il faut s’assurer que la bretelle dans
le dos arrive à 10 cm environ plus bas
que le dessus de l’épaule; ainsi,
la bretelle épouse la forme de l’épaule.
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automne 2005
géo plein air
Pour un même
litrage, ces sacs
sont offerts dans
différentes
longueurs de dos
pour convenir le mieux
possible à la taille
de son utilisateur.
Bretelles
offertes en
différentes
longueurs.
Règle de base pour un confort optimal : le sac devrait être choisi
en fonction de la longueur du dos. En cas de doute, demandez à
un conseiller.
Si vous hésitez entre le sac de voyage et le sac de randonnée,
sachez qu’un sac de randonnée peut très bien faire l’affaire pour
le voyage, mais que l’inverse n’est pas du tout recommandé.
*Avec armature : sac muni d’un support pour le dos qui permet une meilleure répartition
du poids et une protection du dos.
**Ajustable : sac qui permet l’ajustement selon la longueur du dos.
***Sur mesure : sac dont les bretelles, la ceinture et la longueur sont choisies selon le gabarit de la personne.
SUR MESURE
ILLUSTRATIONS : E. D.
Le sac doit épouser
le mieux possible la courbe
du dos lorsqu’on marche.
Bretelles et ceinture
de taille ne sont pas
interchangeables.
automne 2005
Ceinture de
taille offerte
en différentes
longueurs.
offertes en
outes ces composantese.sont
N.B.: T
Par exemple, vous
modèles pour homme et femm
homme avec
pour
de 80 l
pourriez choisir un sac
nne, des bretelles
une longueur de dos moye
ceinture moyenne pour
larges pour homme et une
: c’est du sur mesure!
ible
poss
est
out
T
e.
femm
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L’ajustement
La sangle de poitrine
doit être fixée audessus des seins.
PHOTO : YAN LASSALLE
La boucle d’ajustement de la bretelle
doit être située
au-dessous de l’aisselle et ne doit en
aucun cas causer un
frottement lors du
mouvement.
Les bretelles
doi vent laisser
toute liberté
aux mouvements,
sans créer de
friction.
En largeur, la
ceinture doit légèrement dépasser l’extrémité
de la crête iliaque (l’os qui ressort sur la
hanche).
S’AJUSTER À JUSTE TITRE
Quand vous serez prêt à enlever votre sac, relâchez tous les ajustements. Procédez en sens inverse : la sangle tyrolienne d’abord, puis
les rappels de charge sur les côtés de la ceinture de taille, les rappels de charge au-dessus des épaules, les bretelles et la ceinture de
taille. Cette façon de procéder vous permettra de bien réajuster votre sac lorsque vous serez prêt à repartir. En effet, tous les ajustements doivent être faits chaque fois que vous mettez votre sac sur votre dos. Ils sont essentiels afin que votre confort soit optimal
tout au long de votre randonnée.
Il est également très important de savoir remplir son sac à dos. Placez d’abord votre sac de couchage (ou quelque chose de gros
mais de léger) dans le fond du sac. Poursuivez avec des objets plus lourds (gamelles, réchaud, eau, nourriture) en les plaçant le plus
près possible de votre dos, dans la partie centrale. Terminez avec les vêtements (l’équipement le plus léger), qui devraient se retrouver
en périphérie, dans la partie la plus éloignée de votre dos. Enfin, compressez toujours les sangles sur les côtés de votre sac pour
rapprocher la charge de votre dos afin de rééquilibrer le centre de gravité et de stabiliser le sac.
D’autres ajustements sont possibles : la longueur de dos du sac, les bretelles et la ceinture de taille. Certains modèles de sacs comportent même des pièces métalliques que l’on « moule » à son dos. Ces ajustements sont faits en magasin, à l’achat du sac, et restent tels quels à moins que vous prêtiez votre sac ou… que vous grandissiez subitement ! Renseignez-vous auprès de votre conseiller
en magasin pour plus d’information à ce sujet. Et bonne randonnée !
Le marché de l’équipement
Les lois de l’évolution
L’équipement de plein air connaît une véritable révolution depuis une dizaine d’années. Les matériaux comme
les procédés de fabrication enregistrent une progression fulgurante. Le point sur les grandes avancées d’un
marché en expansion.
ILLUSTRATION : E. D.
LES SIX ÉTAPES
Avant de mettre le sac sur votre dos, assurez-vous que toutes
les sangles d’ajustement sont bien relâchées.
Ajustez la ceinture de taille en premier. Cette ceinture devrait
théoriquement reposer sur la crête iliaque (les os qui ressortent
sur les hanches), mais en pratique, il revient à chacun de déterminer la position qu’il préfère.
Mettez un pied en avant et inclinez-vous légèrement (position de marche) afin d’ajuster les bretelles. Ne tirez pas trop
sur ces sangles ; appliquez simplement une légère tension afin
que la bretelle épouse bien la forme de l’épaule. Il est normal
qu’un petit espace apparaisse entre la bretelle et l’épaule quand
vous revenez en position droite, et il se pourrait même que le
sac ait tendance à se balancer de droite à gauche. Vous venez
d’ajuster votre sac pour marcher, pas pour demeurer en position statique. Votre dos s’arrondit lorsque vous marchez, et il
n’est pas anormal que votre sac soit instable quand vous êtes en
position droite.
Ajustez les rappels de charge au-dessus des épaules. Il est très
important de ne pas trop tirer sur ces sangles ; appliquez simplement une légère tension pour rapprocher la charge du sac de votre dos. Si vous tirez trop sur ces sangles, vous développerez un
point de tension (fatigue intense) entre les omoplates ou au niveau du cou.
Tirez au maximum les sangles de rappel de charge sur les côtés du sac, de chaque côté de la ceinture de taille. Cela aura pour
effet de redistribuer la majeure partie du poids de votre sac sur
vos hanches. Rappelez-vous qu’on ne devrait jamais avoir le
poids du sac sur ses épaules, mais que la majeure partie de celuici devrait être répartie sur les hanches. Évidemment, il peut y
avoir des exceptions.
Ajustez enfin la sangle tyrolienne (sangle de poitrine). Cette
sangle sert principalement à stabiliser le sac lors de mouvements
latéraux ainsi qu’à changer le point de pression de la bretelle sur
l’épaule. Vous pouvez la serrer et la desserrer comme bon vous
semble… ça change le mal de place !
CES DERNIÈRES ANNÉES, on observe une forte segmentation des marchés en ce qui concerne l’équipement de plein air. La tendance est à l’hyperspécialisation. Fini les chaussures ou les vêtements multidisciplinaires ! Aujourd’hui, on se chausse ou on s’habille différemment selon l’activité que l’on
s’apprête à pratiquer. Au cœur de cette redéfinition de l’industrie spécialisée, on voit surtout émerger de nouveaux marchés répondant à une réalité de la pratique du plein air. Les femmes et les enfants représentent une nouvelle part de marché, assez importante pour que les grands fabricants investissent en recherche et développement. La femme surtout n’est plus la laissée-pour-compte de
l’équipement. Pendant des années, elle a bel et bien été négligée dans un univers plutôt macho.
UNE NOUVELLE DONNE : LA FEMME
L’équipement destiné aux femmes se multiplie à vue d’œil. Le made for women est devenu un solide
argument de vente. Mais la grande nouveauté de ces  dernières années, c’est l’apparition de marques exclusivement dédiées aux femmes. Autrefois, on n’avait qu’à modifier la couleur d’un vêtement pour homme pour le vendre à la femme. Aujourd’hui, on conçoit, dessine et produit pour elle.
La société italienne Wildroses, qui met au point des vêtements et des accessoires uniquement pour
les femmes, est un très bon exemple. Ce fabricant adapte la coupe de ses vêtements à la morphologie féminine sans laisser tomber les caractéristiques techniques du produit. Certaines marques maison, comme La Cordée ou MEC, ont également des gammes complètes de vêtements pour la femme
à des prix plus raisonnables que ceux des grandes marques connues.
La plupart des grandes sociétés tentent de percer ce segment de marché par divers moyens. Par
exemple, la société Salomon a lancé cette année la campagne de publicité Salomon Women Will pour
en Will
Campagne Salomon Wom
roses : juste pour elles
La société italienne Wild
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attirer les femmes aventurières (souliers de course sur sentier, shorts d’escalade, patins à roues alignées). Cette gamme de produits spécifiquement
conçus pour les femmes actives représente un tournant important (www.salomonwomenwill.com).
Mais la tendance va plus loin. Certaines pièces d’équipement, qui ont
toujours été unisexes, commencent maintenant à être dessinées exclusivement pour les femmes. Ainsi, en , Sierra Design lançait le tout premier
sac de couchage pour femme. La coupe du sac suivait mieux les courbes féminines (taille plus petite, épaules plus étroites et hanche plus large) et le
produit était pourvu d’une meilleure isolation à la hauteur du torse et des
pieds. Une innovation qui a été imitée : désormais, pratiquement toutes les
sociétés offrent des sacs de couchage pour la femme.
Idem pour les sacs à dos, qui s’adaptent aussi à ces dames. Ces sacs sont
équipés d’une ceinture de taille qui épouse mieux la forme des hanches féminines et de bretelles plus évasées pour dégager la poitrine. À ce chapitre, la société Osprey, chef de file dans ce domaine, a raffiné la technologie des sacs sur
mesure pour la femme à un niveau jamais atteint auparavant. Le fabricant
1.
Les pagaies ont également subi des transformations : elles sont désormais
adaptées aux mains, généralement plus petites, de celle-ci. Certaines sociétés, Werner Aquabound par exemple, ont commercialisé des pagaies avec
un diamètre plus petit… qui plaisent aussi aux hommes ayant de petites
mains !
Au milieu de cette surenchère d’équipements ultra-spécialisés, il faut
cependant rester logique et se servir de son gros bon sens avant d’acheter.
Certaines nouveautés pour la femme représentent effectivement un réel pas
en avant, alors que d’autres peuvent laisser perplexe. C’est le cas, par exemple, de Therm-A-Rest qui, cette année, lance un matelas de sol pour la femme. Réel progrès ou attrape marketing ? À vous d’en juger.
DES FIBRES « INTELLIGENTES » ET DES TISSUS TECHNIQUES
Ce qui profite de l’évolution la plus remarquable, ce sont sans aucun doute
les fibres utilisées dans le matériel de plein air. Les fabricants appliquent
différents traitements aux fibres, comme le polyester ou le nylon, pour les
doter de propriétés plus intéressantes. Le traitement 3X Dry, par exemple,
2.
température varie. Le fabricant canadien Arc’teryx a, pour sa part, fait considérablement évoluer la technologie des matériaux et des procédés de fabrication. Il a été le tout premier à imperméabiliser les fermetures éclair, ce que
font maintenant la plupart des fabricants. Cette société a également contribué fortement à l’essor des fameux manteaux soft shell, un tissu qui, soit dit
en passant, n’a rien de nouveau. Vous n’avez qu’à penser au racer (pantalon
moulant des années ) avec lequel vous avez skié il y a quelques années…
C’était une des premières versions du tissu soft shell moderne !
Des tissus qui respirent de mieux en mieux, des tissus qui nous protègent des rayons UV, qui s’étirent dans tous les sens, ne se déchirent pas, sont
hyperrésistants, ultra-légers, antitaches ou qui évacuent les odeurs… la liste des progrès techniques est longue.
Les fabricants se livrent une bataille sans merci pour mettre au point le
produit le plus révolutionnaire. Mais attention : ils sont aussi passés maîtres
dans l’art de créer de fausses nécessités afin de vendre davantage. Faites la
part des choses entre les innovations vraiment utiles et celles qui relèvent de
la surenchère commerciale. Surtout, ne vous empêchez pas de profiter du
feuille, les produits made in China peuvent sembler très attirants. Cependant, tout consommateur responsable doit s’interroger sur les enjeux sociaux et environnementaux de la fabrication chinoise. Trop souvent, les entreprises chinoises ne respectent pas les droits des travailleurs et n’ont à peu
près aucune loi pour s’assurer que la production est faite dans le respect de
l’environnement. Les produits fabriqués en Amérique du Nord ou en Europe doivent répondre à des critères nettement plus sévères, et ce, autant en
ce qui concerne les conditions de travail que les normes environnementales. Un exemple : la fabrication des chaussures de randonnée. Pour donner
une coloration au cuir de la chaussure, les fabricants utilisent un produit
appelé Chrome. La majorité des sociétés asiatiques utilisent du Chrome 6,
un produit peu coûteux qui offre la possibilité de teindre le cuir de n’importe quelle couleur. Par contre, le Chrome 6 est très néfaste pour l’environnement et peut nuire à la santé des travailleurs dans les usines.
Les entreprises fabriquant des chaussures en Europe doivent obligatoirement se conformer à des normes environnementales très strictes. Lowa,
par exemple, qui conçoit exclusivement ses chaussures de randonnée en Eu-
4.
2.
VOICI COMMENT FONCTIONNE LA TECHNOLOGIE OUTLAST :
-L’excès de chaleur produite par le corps est emmagasinée dans les thermocules MD
micro-capsules) de la fibre Outlast MD, ce qui réduit la surchauffe corporelle (1).
-La chaleur est ensuite répartie dans la fibre Outlast MD pour diminuer les zones froides
du corps (2).
-La chaleur emmagasinée dans les thermocules MD est relâchée puis restituée au corps
au moment où il en a le plus besoin (3).
5.
6.
3.
7.
De plus en plus, l’équipement spécialement conçu pour les femmes a la cote :
1. Débardeur Operative (Arc’teryx) 2. Veste Genesis (Marmot) 3. Sacs à dos Luna (Osprey) 4. Harnais d’escalade Isis (Arc’teryx) 5. Vélo Ruby Pro en carbone (Specialized)
6. Veste de flottaison BetSea (Stohlquist) 7. Sac de couchage Rosa (Sierra Design).
propose des ceintures de taille thermomoulables pour optimiser l’ajustement
du sac aux hanches. La mousse de la ceinture est ramollie dans un mini-four
spécialement conçu à cet effet. Il suffit ensuite de la positionner sur les hanches pendant quelques minutes avant de la voir prendre la forme parfaite des
courbes. Cette technologie n’est toutefois pas disponible chez tous les détaillants qui vendent des produits Osprey ; en effet, une formation est nécessaire pour pouvoir utiliser la machine.
La féminisation de l’équipement est aussi bien présente dans les sports
nautiques. Les vestes de flottaison ont été modifiées à la hauteur de la poitrine et certains matériaux plus souples les rendent plus confortables pour
la gent féminine. Lotus Designs, Stohlquist, Kokatat et bien d’autres fabricants proposent tous leurs modèles de vestes de flottaison pour la femme.
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mis au point par la société suisse Schoeller, imperméabilise presque complètement le tissu et augmente sa rapidité de séchage une fois appliqué sur
le polyester ou le coton. Il agit même comme un traitement antitaches. Très
populaire en Europe, ce traitement commence à apparaître en Amérique du
Nord. Salomon utilise cette technologie pour son manteau STL, et ce n’est
qu’un début. Certaines fibres sont même dites « intelligentes »! Exemple : le
Outlast, une fibre conçue à l’origine par la NASA pour les combinaisons
des astronautes afin d’assurer un confort plus constant malgré les fluctuations extrêmes des températures. Principalement utilisée dans la fabrication des chaussettes, cette fibre a une capacité d’adaptation au chaud et au
froid ; elle absorbe, emmagasine et relâche la chaleur au besoin. Cette particularité permet à celui qui porte cette fibre d’être toujours bien, même si la
géo plein air
automne 2005
1.
Info : Outlast.com
3.
1. Tissu traité avec du 3X Dry MD de la société Schoeller. 2. Bas Rohner (Clima) avec fibre Outlast. 3. Fermeture éclair imperméabilisée (Arc’teryx)
plein air parce que vous n’avez pas le dernier modèle de manteau hypertechnique. Plusieurs marques maison offrent des vêtements et de l’équipement
de plein air à des prix abordables. Sachez aussi que vous pouvez louer à peu
près n’importe quelle pièce d’équipement. Cette option reste très intéressante pour les gens qui pratiquent occasionnellement des sports de plein air, ou
qui veulent évaluer l’utilité d’un nouvel accessoire avant de l’acheter.
LE MADE IN CHINA
La Chine est sans contredit devenue la mecque de la confection d’articles à
bas prix ces dernières années. De plus en plus, les grandes entreprises y font
fabriquer partiellement ou totalement certains articles. Leur but : faire diminuer les coûts pour être plus compétitives. Si l’on s’en tient à son porte-
géo plein air
rope, utilise le Chrome 3 pour teindre le cuir. Le Chrome  est plus cher, offre un moins grand choix de couleurs, mais il est sans danger pour la santé
et l’environnement.
Boycotter tous les produits chinois n’est pas la solution. Il faut peut-être
davantage réévaluer la façon de sous-traiter avec l’Asie pour amener ses usines à modifier peu à peu leurs modes de production industrielle. Au Canada, Mountain Equipment Co-op apporte une partie de la solution à ce sujet. Par exemple, MEC exige de son sous-traitant que l’intérieur de ses tentes
de marque maison soit blanc. La raison est fort simple : en utilisant moins de
colorants pour teindre les tissus, on minimise le déversement toxique dans
les cours d’eau. De grandes entreprises peuvent ainsi contribuer à protéger
l’environnement et, à long terme, faire changer les choses.
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L’ENGAGEMENT DES ENTREPRISES
Certaines entreprises font des efforts importants pour préserver l’environnement et vont même jusqu’à investir dans des projets de réhabilitation ou
de conservation environnementales.
Un des meilleurs exemples est Patagonia. Cette société fait depuis longtemps des gestes concrets dans ce sens, que ce soit en n’utilisant que du coton biologique dans la composition de ses vêtements ou par sa fondation de
préservation de l’environnement « % for the planet ». Depuis , Patagonia verse  % des revenus de ses ventes pour la préservation et la restauration de milieux naturels à l’échelle mondiale. Cela représente environ 
millions de dollars américains, qui ont été investis dans différents projets
environnementaux menés sur la planète. Les fondateurs de Patagonia, Yvon
Chouinard et Craig Mathews, voulaient ainsi encourager toutes les entreprises à verser  % de leurs recettes pour la concrétisation de projets de préservation (www.patagonia.com).
Autre exemple de détaillant-fabricant qui fait preuve d’une certaine éthique : Mountain Equipment Co-op (MEC). Cette entreprise place la dimension de l’environnement en haut de sa liste de priorités. De la conception écologique du bâtiment commercial en passant par un programme de recyclage
complet à l’interne, cette entreprise ne lésine pas sur les détails pour servir de
modèle à d’autres. À partir de , même ses sacs de plastique seront faits à
base de fécule de maïs biodégradable afin de minimiser leur impact sur l’environnement. En plus, ses vêtements en coton sont faits uniquement de coton biologique, dont la production est infiniment plus « verte ».
En outre, tous les produits MEC pourraient être qualifiés d’équitables.
Environ  % de ses produits sont fabriqués au Canada, le reste est conçu
principalement en Asie, mais fait l’objet d’un sérieux suivi : un comité interne est responsable de l’inspection des usines avec lesquelles l’entreprise
fait affaire pour la fabrication de ses produits maison ; normes environne-
mentales et droits des travailleurs y sont particulièrement surveillés. Des
évaluations très précises sont faites dans les usines et, en cas de problème, le
comité tente de régler les points faibles de l’entreprise au lieu de changer de
fournisseur.
De plus, , % des ventes de l’entreprise est placé dans un fonds pour
l’environnement afin de réaliser des projets de plein air. En , c’est
  $ qui ont été investis au Canada pour différentes réalisations (aménagement de sentiers, ouverture de voies d’escalade, préservation de la nature, etc.). De ce montant,   $ proviennent du fonds d’investissement
des boutiques MEC de Montréal et de Québec (www.mec.ca). À ce chapitre, La Cordée aussi investit dans des projets importants pour la communauté avec son programme « Retour aux sources ». Ce détaillant-fabricant
consacre  % des ventes de sa marque maison à la réalisation de projets au
Québec. C’est environ   $ qui ont été investis l’an dernier (www.lacordee.com/fr/renseignements/retoursources).
Au-delà des arguments commerciaux et de l’attrape marketing des entreprises spécialisées, il faut surtout prendre conscience que le réel pouvoir
de faire évoluer l’industrie vers un développement plus sain nous revient à
nous, consommateurs : nous devons garder en tête qu’en achetant mieux,
nous sommes les premiers à agir pour la préservation de l’environnement.
Acheter seulement ce dont nous avons besoin, acheter des produits de
meilleure qualité qui durent plus longtemps, c’est réduire notre consommation et adopter une attitude plus responsable.
Nous devons faire des demandes explicites aux détaillants pour qu’ils
incitent les fabricants à adopter des critères de production plus respectueux
de l’environnement et respecter la dignité des travailleurs. Soyons plus engagés en tant que consommateurs, et les producteurs nous emboîteront le
pas. N’oublions pas que, sans le terrain de jeu qu’est le milieu naturel, l’industrie du plein air n’est plus rien.
Mythes et réalités de l’imper-respirant
Enduits, membranes, soft shell… S’habiller pour jouer
dehors va bientôt exiger les compétences d’un ingénieur en fibres techniques ! Voici quelques réponses
aux questions que l’on se pose généralement sur les
vêtements imper-respirants, histoire de simplifier les
choses.
46
4.
1.
3.
2.
géo plein air
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5.
PHOTO : LA CORDÉE
PHOTO : GARRY LAWRENCE
PHOTO : MOUNTAIN EQUIPEMENT CO-OP
1. La conception écologique des bâtiments de Mountain Equipment Co-op (comme ici, à Montréal) fait partie de l’engagement éthique de cette entreprise. 2 : Au Guangdong, en Chine, de
nombreuses manufactures sont exploitées sans aucun souci de protection environnementale. 3 : La coquille de cette veste compte 77 % de chanvre et sa doublure est faite à partir de chutes de tissus récoltées sur les planchers des manufactures de Patagonia. 4 : Polo Patagonia en coton organique. 5 : Le coton organique est de plus en plus utilisé dans la fabrication de vêtements de plein air.
POURQUOI ACHETER DES TISSUS TECHNIQUES ? Pour le confort et la durabilité. Ces vêtements,
faits à partir de tissus à la fine pointe de la technologie, gardent notre corps dans un environnement confortable lorsque nous pratiquons des activités de plein air. Ces fibres ou tissus nouveau
genre, à l’origine conçus pour être utilisés dans des domaines aussi variés que la médecine ou
l’aéronautique, servent maintenant à la confection de vêtements de plein air très performants.
Que l’on parle d’un hard shell (vêtement avec enduit ou membrane), ou d’un soft shell, le
but final reste le même : créer une barrière afin de nous protéger des aléas de dame Nature. L’inconfort lié aux échanges thermiques dans un sens comme dans l’autre est ainsi limité. Cette
barrière empêche les éléments extérieurs (pluie, neige, vent, etc.) de pénétrer à l’intérieur tout
en évacuant l’humidité corporelle.
Chaque fabricant a son propre enduit et sa méthode d’application ; presque tous utilisent
des membranes (E-Vent, goretex, Sympatex, etc.) et son propre soft shell. Il est donc très difficile de comparer la performance des produits, puisque à peu près toutes les entreprises qui les
fabriquent ont leur propre méthode d’évaluation de la performance. Tant qu’aucune loi n’obligera les fabricants à tester leurs produits avec les mêmes méthodes, il sera à peu près impossible pour le consommateur d’établir une grille comparative. Par contre, on peut tracer quelques
grandes lignes des différents produits.
géo plein air
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TISSU GORETEX
(dans le sens des aiguilles d’une montre)
Vent
Doublure
Vapeur de transpiration
Membrane goretex
Tissu extérieur
Pluie
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QU’EST-CE QU’UN ENDUIT ?
Un enduit est un produit (polyuréthane ou autre) appliqué en plusieurs couches successives sur
un tissu. L’enduit imperméabilise le tissu tout en laissant passer la vapeur d’eau dégagée par le
corps.
Les enduits ont été les premiers à rendre un tissu imperméable. Pensons au fameux K-Way
des années , ce petit imperméable qui se roulait sur lui-même pour s’attacher à la taille. En fait,
à l’origine, le manteau K-Way était fabriqué avec un enduit complètement hermétique appliqué
sur le nylon pour le rendre imperméable. Évidemment, le confort avec ce genre de produit était
assez limité, car l’humidité dégagée par le corps n’avait aucune chance de s’évacuer et, par le
fait même, nous avions l’impression d’être dans un sauna après seulement quelques minutes.
Les enduits sont devenus beaucoup plus performants. Au lieu de juste imperméabiliser les
tissus, ils empêchent désormais les gouttes d’eau venant de l’extérieur (pluie, neige, etc.) de
pénétrer à l’intérieur du manteau et évacuent vers l’extérieur la vapeur d’eau venant de l’humidité créée par le corps.
Étant donné que les enduits sont appliqués par une vaporisation de couches successives
sur un tissu, il est assez difficile de garantir que le produit est parfaitement réparti sur toute
la surface du tissu ; même une infime variation de sa distribution peut nuire à la performance ainsi qu’à la durabilité du vêtement.
QU’EST-CE QU’UNE MEMBRANE
IMPER-RESPIRANTE?
La membrane imper-respirante est, pour sa
part, une pellicule très fine qui ressemble à du
Saran Wrap. Comme l’enduit, elle laisse passer la vapeur d’eau mais ne laisse pas s’infiltrer
les gouttes d’eau. Par exemple, une membrane
de goretex comprend des milliards de pores
microscopiques,   fois plus petits qu’une
goutte d’eau et  fois plus gros qu’une molécule de vapeur d’eau.
La membrane doit obligatoirement être
laminée (appliquée en sandwich) entre un tissu extérieur et un tissu intérieur. On peut utiliser la membrane de plusieurs façons pour
produire un vêtement imper-respirant. Prenons l’exemple de la membrane la plus connue : le goretex.
QU’EST-CE QU’UN SOFT SHELL?
Le soft shell est un vêtement fabriqué à partir de tissus élastiques qui procurent
une certaine résistance au vent et à l’eau, et qui ont une très bonne capacité à
« respirer ». Fait d’une matière très souple, ce vêtement technique permet une très
grande aisance de mouvement. En outre, le soft shell a une capacité d’isolation
que n’offrent pas la plupart des vêtements fabriqués avec des enduits ou des
membranes.
Sur le marché, on retrouve deux types de soft shell : avec ou sans membrane
laminée au tissu (exemple : le Windstopper de la société GORE avec membrane).
Évidemment, en laminant une membrane à un tissu, on diminue la capacité de
ce tissu à « respirer » mais on augmente sa résistance au vent et à l’eau.
La résistance du soft shell au vent ou à l’eau et sa capacité de « respirer » varient
énormément d’un fabricant à l’autre. Cela dépend grandement du tissu utilisé
lors de la fabrication, de l’épaisseur de ce tissu et surtout des performances
recherchées par le consommateur. Pour cette raison, avant l’achat d’un soft shell,
il est essentiel de définir ses besoins et d’établir une liste de priorités pour acheter le vêtement qui nous convient le mieux.
L’intérêt premier d’un soft shell, c’est sa souplesse et sa capacité à « respirer ».
Pour se prémunir contre la pluie, mieux vaut aller vers un vêtement composé d’un
enduit ou d’une membrane.
Résumé
COMMENT CHOISIR LE VÊTEMENT
LE PLUS APPROPRIÉ À SES BESOINS?
TISSU WINDSTOPPER À DEUX COUCHES
(dans le sens des aiguilles d’une montre)
Tissu extérieur
Vent
Membrane Windstopper
Humidité corporelle
CATÉGORIES DE PRODUITS
1. Coupe-vent poids plume en Windstopper MD (Mountain Hardwear) 2. La technologie Schoeller 3. Veste Zealot en Gore-Tex MD (Outdoor Research)
HARDSHELL
Enduit ou Membrane = 100 % résistant à l’eau et au vent
LE CAS DU GORETEX
On trouve sur le marché plusieurs sortes de membranes goretex, dont les trois principales
sont : la membrane trois couches, la deux couches et la Paclite. La membrane de goretex
trois couches est laminée entre le tissu extérieur et la doublure ; c’est, de loin, la solution la
plus solide et la plus durable. La membrane de goretex deux couches est, pour sa part, laminée seulement sur le tissu extérieur. Moins cher, ce procédé de fabrication rend le tissu
plus lourd et moins compact pour le rangement. Enfin, la membrane de goretex Paclite est
laminée sur le tissu extérieur. À l’intérieur, une multitude de petits points de polymère
sont appliqués sur la membrane afin de la protéger. Cette façon de faire évite l’ajout d’une
doublure intérieure au vêtement, ce qui le rend beaucoup plus respirant, plus léger et plus
compact pour le rangement que les constructions trois couches. Par contre, ce procédé garantit moins de robustesse au vêtement que les trois couches.
N’importe quelle autre membrane sur le marché (E-Vent, Sympatex, etc.) est utilisée
sensiblement de la même façon dans la fabrication d’un vêtement. Si ces membranes de
qualité égale, voire supérieure à celle du goretex, sont moins répandues, c’est plus à cause du marketing puissant de leur concurrent qu’à cause de leur qualité intrinsèque.
Évidemment, la performance des différentes membranes varie ; nous devons nous
fier aux fabricants qui les testent en laboratoire. Par contre, la performance du vêtement conçu avec ces membranes dépend en grande partie du tissu utilisé pour le laminage, du déperlant appliqué sur ce tissu ainsi que de l’entretien du vêtement. Un bon
entretien garantit la performance et la durabilité de ce type de vêtement (voir encadré
page ).
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géo plein air
LES TISSUS
DEUX MYTHES SUR
IMPER-RESPIRANTS
lantes : FAUX.
1. Les membranes sont iso
c une
Un vêtement fabriqué ave
aucune
n’a
uit
end
un
ou
membrane
ns que le
capacité d’isolation, à moi
tissu soit isolant.
pour protéger
Il est uniquement conçu
des intempéries.
enduits
2. Les membranes ou les
respirent : FAUX.
ieur du
Ils font passer à l’extér
duite par le
vêtement l’humidité pro
le taux
corps si, et seulement si,
inférieur au
d’humidité externe est
ur du
taux d’humidité à l’intérie
de
ue
vêtement. (Principe physiq
base…)
automne 2005
LA PETITE HISTOIRE
DU GORETEX
vre que le
En 1969, Bob Gore décou
e (PTFE) peut
polytétrafluoroéthylèn
ainsi une
être expansé et devenir
euse.
matière résistante et por
mieux connue
Cette nouvelle matière,
se retrouve à la
sous le nom de ePTFE,
iété GORE.
base des produits de la soc
pour
Celle-ci l’utilise d’abord
électroniques,
développer des produits
dical. Enfin, le
puis d’autres d’usage mé
nouvelle
fabricant découvre une
avec le textile
application de ce produit
ex®,
haut de gamme Gore-T
connue de toutes.
ux
mie
la
ne
bra
la mem
ENDUIT
Bon rapport qualité/prix.
Convient aux utilisateurs occasionnels ne recherchant pas la performance à tout prix.
MEMBRANE
Durabilité et performance accrues par rapport aux enduits.
Choix idéal pour les adeptes qui exigent beaucoup de leurs vêtements,
pour les professionnels ou tout simplement pour les gens qui veulent avoir un produit de
qualité qu’ils garderont longtemps.
SOFT SHELL
- sans membrane = résistance à l’eau et au vent très variable ;
très grande souplesse et très bonne « respirabilité »
- avec membrane = résistance à l’eau et au vent ;
capacité d’isolation partielle
SANS MEMBRANE
Souplesse et respirabilité imbattables. Idéal pour les sports aérobiques et ceux qui
nécessitent des mouvements amples, comme l’escalade, le ski de fond, la course, etc.
AVEC MEMBRANE
Coupe-vent isolant. Convient à ceux qui veulent un vêtement capable de les garder isolés.
Par contre, ce vêtement va « respirer » moins bien qu’un soft shell sans membrane.
géo plein air
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L’ENTRETIEN DES TISSUS
IMPER-RESPIRANTS
Il faut laver très souvent ses vête
ments
imper-respirants avec du savon conçu
à
cette fin. Nikwax ou Grangers, entre
autres, offrent du savon et des prod
uits
d’entretien pour les tissus imper-re
spirants. Pour obtenir un meilleur rés
ultat,
il est important de bien rincer le vête
ment après le lavage pour enlever
toute
trace de lessive.
Ensuite, pour que l’eau perle sur le
tissu
extérieur du vêtement, il est prim
ordial
de refaire un traitement spécial aprè
s
chaque lavage. À mesure que le traiteme
nt
s’use, l’eau ne perle plus sur le tiss
u
extérieur et commence à s’imprégner
dans le vêtement. Sa capacité de
«respirer» en est réduite d’autant
.
N’oubliez pas de suivre rigoureuseme
nt
les conseils d’entretien sur l’étique
tte
du vêtement, histoire de profiter au
maximum de ses particularités techniqu
es.
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