insigne crs n° 41 sur le fond bleu : fleur de lis

Transcription

insigne crs n° 41 sur le fond bleu : fleur de lis
INSIGNE C.R.S N° 41
SUR LE FOND BLEU :
FLEUR DE LIS ENTOUREE DES TROIS DU BLASON DE LA VILLE DE TOURS
LA TOUR CHARLEMAGNE
LA TOUR DE L'HORLOGE
LA TOUR DE ST MARTIN
SUR FOND ROUGE :
LE CHATEAU DE TOURS
HISTORIQUE DE LA CRS 41
1er mars 1945
La C.R.S. n° 41 est créée officiellement. Le Commandant Chevillon
avec seulement 40 gradés et gardiens prend possession du vaste domaine de
"Château Charentais".
Tout est à organiser et à inventer tant sur le plan des installations
techniques que sur celui du fonctionnement administratif.
Portée dès le 15 mai 1945 à l'effectif 184, l'unité est déclarée
opérationnelle à compter du 1er juin 1945 et placée pour l'emploi et le
contrôle sou l'autorité du Commandement Régional des C.R.S. d'Angers,
puis de Rennes.
Le brigadier-chef Le Goanvic, les brigadiers Galivel et Hugo
toujours affectés à l'unité ont aux environs de 20 ans; ils ignorent encore
le mode de vie auquel ils vont être soumis lorsque le 20 juillet 1945,
pour la première fois, ils partent avec l'unité, en direction de Saint
Nazaire pour y assurer un service d'ordre et de sécurité à l'occasion de la
visite officielle du Général de Gaulle.
25 ans après, ils savent qu'ils ont parcouru plus de 200000 kms par
voie de terre, par voie ferrée ou aérienne, qu'ils ont vécu pendant plus de 10
ans hors de leur foyer et des limites géographiques de la Touraine. Ils se
souviennent de tous les changements intervenus au fil des ans dans le port
de la tenue et des équipements, la dotation des armements individuels et
collectifs.
Ils ont ressenti pris surmonté la sotte incompréhension du citoyen à
leur égard comme ils ont eu à connaître puis se satisfaire de l'inconfort
résultant des conditions matérielles d'hébergement.
Ces hommes dont l'unité est installée dans une Province où la douceur
et la nonchalance sont proverbiales, ces hommes ont eu l'expérience des pires
violences physiques exercées par la foule au cours des graves désordres
publics qui ont jalonné l'histoire politique, économique et sociales de la
France au cours de ces 25 dernières années et dont le souvenir demeure
présent à leur esprit un peu comme celui des grands crûs.
1945 :
Ce sont encore les derniers sursauts de la résistance allemande sur
le territoire français, notamment à Saint Nazaire où après la reddition, la
C.R.S. n° 41 concourt par sa présence et son action au rétablissement de
l'ordre public ainsi qu'à l'apaisement des esprits.
1946 :
Le Commandant Fririon succède au Commandant Chevillon. Pour tous,
c'est l'année des grandes reconstructions dans la Paix et la liberté retournées.
C'est une période qui est mise à profit par le Commandant pour achever
l'installation de l'unité ainsi que la formation et l'instruction du personnel.
1947 :
La Compagnie passe sous l'autorité du Commandement Régional des
C.R.S. de Bordeaux et entame la tournée des provinces françaises qu'elle
effectue au hasard des conflits sociaux.
Le 17 septembre 1947, c'est la grave affaire du Mans, rude journée pour
la Compagnie qui, aux côtés de la CRS n° 10 doit livrer pendant près de deux
heures une bataille acharnée contre des milliers de manifestants qui ont occupé
par la force les locaux de la Préfecture. L'émotion est grande et devant tant
d'audace, Monsieur le Directeur Général de la Sûreté Nationale est dépêché sur
les lieux où il arrive le 18 septembre 1947; entre deux charges, il réussit à se
faire présenter toute la Compagnie dont 32 officiers, gradés et gardiens feront
l'objet d'une lettre de félicitations pour leur bravoure et leur dévouement.
1948/49
Les conflits sont nombreux, variés et parfois généralisés, le nomadisme
devient intensif au point que les stagiaires nouvellement affectés connaissent
mieux les artères principales de Nantes, Saint Nazaire ou du Mans que celles de
Tours!
1950
C'est l'arrivée du Commandant Barbier avec lequel, coïncidence la
Compagnie change de cap quant au lieu géographique habituel de ses activités.
De la sempiternelle Loire-Inférieure de l'époque, la C.R.S. n° 41 passe sans
transition à Forbach pour y assurer les nombreuses missions de police et de
contrôle transfrontières. C'est nouveau et cela plairait si ce n'était le climat dont
il faudra s'accommoder durant 49 jours.
1951
Pour la première fois, la Compagnie reçoit l'ordre de pénétrer dans Paris
pour être mise à disposition de Monsieur le Préfet de Police en vue d'assurer une
mission éventuelle de maintien et de rétablissement de l'ordre. Cette incursion
dans la capitale sera suivie de nombreuses autres dans les années à venir.
1952/53
La Compagnie connaît une relative tranquillité et les hommes
viendraient rapidement à apprécier les bienfaits de la sédentarisation si entre
un déplacements à Nantes et un autre à Strasbourg, Monsieur le Préfet
d'Indre-et-Loire ne requerrait point leur concours et si surtout le
Commandement ne les soumettait pas à la résidence à des séances
d'instruction théorique et pratique emportant exercices variés en campagne
dont ils ont eu à peine le temps de se remettre quant survient la séance
d'éducation physique.
1954
Le maintien de l'ordre est la mission principale des C.R.S. toutefois au
cours des périodes de paix sociales elle a vocation pour assurer des missions de
toute nature. Déjà en 1954, les pouvoirs publics s'émeuvent de l'accroissement
spectaculaire du parc automobile français, phénomène qui pose des problèmes
de régulation et de circulation. La C.R.S. n° 41 reçoit l'ordre d'assurer des
missions de prévention routière. La mission est nouvelle, le Commandement
adapte les programmes d'instruction et avec l'allant et le dynamisme de chacun,
rapidement l'unité est en mesure d'accomplir convenablement ces nouveaux
services. Les plans Primevères sont encore au stade de la germination!
12 novembre 1954 Admiratifs, les gardiens assistent à l'arrivée de 12 cars de brigade tout
neufs qui sont destinés à relayer un parc automobile vétuste et à bout de souffle.
Comme une joie n'arrive jamais seule, ils ont la stupéfaction d'apprendre que le
lendemain 13 novembre 1954 ils prendront le train à Saint Pierre des Corps,
l'unité étant désignée pour faire mouvement sur l'Algérie avec Souk-Ahras
comme point de destination.
1955
C'est un grand crû! 265 jours de déplacements avec deux séjours
respectivement de 92 et 97 jours en Algérie, le premier à Blida, le second à PortSay. C'est aussi, hélas! le 29 novembre 1955 la mort en service commandé de
notre camarade Cousseau grièvement blessé à la suite d'un accrochage près de
Marnia avec les rebelles au cours d'une patrouille de circulation routière.
Le 18 août 1955
A Nantes lors des évènements sociaux qui prennent le caractère
d'émeutes, le gardien Tremblay est gravement blessé. Il ne reprendra jamais ses
activités au sein de la Compagnie. Il devra être réformé.
1956/57
Encore deux années consacrées au voyage. Sur 730 jours, la Compagnie
sillonne la France et l'Algérie pendant 497 jours au cours desquels elle stationne
à Paris, Strasbourg, Rouen, Chartres, Quimper, Saint-Nazaire, Oran, Châlonssur-Marne, Rennes, Argenteuil, Lille, Lyon et Forbach.
1958/59
La Compagnie reprend un rythme de croisière normale au point de vue
des déplacements. Le Commandant Tonnadre succède au Commandant Barbier
nomme Directeur des Etudes à L'École de Police d'Hussein-Dey
1960/61
A la faveur des congés payés, les citoyens ont découvert sans toujours en
apprécier le danger, les plaisirs de la mer et de la haute montagne. Le
mouvement prend une telle ampleur qu'il crée des problèmes de sauvegarde, de
sécurité et de sauvetage. La Compagnie doit s'adapter à de nouvelles missions,
c'est ainsi que sont décidés la formation d'une brigade de mineurs, d'une
quinzaine de maîtres-nageurs-sauveteurs lesquels sont disséminés sur les plages
du littoral durant toute la saison estivale.
Toutefois ces nouveaux objectifs ne devant en rien altérer notre
mobilité, un peu pour entretenir le réflexe, nous allons de Bordeaux à
Paris, de Bar-le-Duc à Metz, de Limoges à Nîmes, de Paris à Marseille,
d'Ajaccio à Nantes, de Rambouillet à Forbach, de Versailles à Quimper,
de Menton à Dunkerque.
1962
L'unité revient d'Alger à la fin du printemps; le Commandant Claparède
est à la tête de la Compagnie. Un arrêté ministériel portant création à Tours de
l'état-major régional des C.R.S. N° X à compter du 1er août 1962 avec pour chef
le Colonel Marchai vient ruiner chez le commandement tout espoir de devenir
châtelain. La réfection du château allait être achevée 2 mois plus tard! Après
tout, avec encore cette année-ci nos 252 jours de déplacement qu'avons nous
besoin d'une aussi belle demeure?
1963
Depuis l'année dernière, l'unité est déclarée plus particulièrement
destinée à assurer les services de police et de contrôle transfrontières sur les
aéroports d'Orly et du Bourget. Elle effectuera ce service à raison de deux
séjours de 45 jours par an jusqu'au printemps 1969 date à laquelle elle sera
relayée par le corps de police de l'air et des frontières nouvellement formé.
1964
C'est l'année où fut créée la section motocycliste comprenant un
brigadier-chef, trois brigadiers et 18 gardiens qui en raison de leur spécialité
échappent le plus souvent aux déplacements de l'unité.
1965/66
Outre les services de police transfrontière sur les aéroports d'Orly et
du Bourget, l'unité participe aux grands services d'ordre et de sécurité mis en
place à l'occasion des déplacements officiels du Général de Gaulle.
Le 11 novembre 1965 en service de patrouille motocycliste sur la RN 10 notre camarade
JUBLIN est blessé mortellement par un véhicule dont le conducteur avait
1967
1968
1969
manifestement perdu le contrôle.
20 ans après, au Mans, la Compagnie est à nouveau engagée face à des
manifestants résolus et violents. Comme en 1947, elle conservera la maîtrise du
terrain et force restera à la loi mais quatre agents seront sérieusement blessés par
des jets de pierres et de billes d'acier. Il aura été utilisé près de 600 grenades
lacrymogènes en deux heures d'intervention.
Le mécontentement dans les milieux agricoles nous vaut un long séjour à
Quimper au début du printemps. Ce sera ensuite mai et la découverte du quartier
latin où pendant 16 nuits consécutives nous circulerons dans un décor rendu
hallucinant plus à raison des descriptions et commentaires qui en furent faits
qu'à raison des exactions réellement commises. Ce séjour parisien connaîtra son
apothéose à Flins où nous resterons en intervention permanente durant 22 heures
consécutives.
Avec 108 jours seulement de déplacement au 8 décembre 1969, nous
réalisons combien le chemin parcouru fut rude et difficile avant que ce corps
atteigne sa majorité. Nous tournant résolument vers l'avenir, nous savons que
nous aurons encore et toujours à travailler pour assurer les missions nouvelles
qui résulteront des problèmes de la société moderne.