ENFANTS DE DON QUICHOTTE

Transcription

ENFANTS DE DON QUICHOTTE
Les Pérégrinations de TANAGORE
A LA RENCONTRE DES « ENFANTS DE DON QUICHOTTE »
SOLIDARITE EN MARCHE. URGENCE
Comment me suis-je retrouvé près du Canal St-Martin avec les « Enfants de Don
Quichotte » ? Tout simplement en prenant un plan de Paris, j’ai cherché et j’ai trouvé !
J’ai conscience que ma démarche peut revêtir une certaine forme d’indécence. C’est
facile de « contempler » la misère quand celle-ci ne vous frappe pas directement de plein
fouet. Mais à trop se questionner on finit pas ne plus rien faire. L’heure n’est plus à la
dissertation mais à l’action. Du reste l’intellectualisme n’est pas de mise sur les bords du
Canal St-Martin.
Donc, ce jour de Noël, j’ai apporté à l’association cinq shampooings que m’avait offert
mon employeur. C’est tout ce dont je disposais. J’ai aussi signé la « Charte du Canal StMartin pour l’accès de tous à un logement» qui venait juste de sortir. En résumé il est
demandé à l’Etat :
- d’ouvrir des structures d’hébergement 24H/24h 365 jours par an,
- de ne plus renvoyer de gens à la rue,
- de créer immédiatement une offre de logements temporaires,
- de créer plus de logements sociaux accessibles aux ménages les plus pauvres
- de développer des formes alternatives d’habitat et, enfin,
- de rendre le droit au logement opposable sur tout le territoire
Je vous recommande de la découvrir sur le site: www.lesenfantsdedonquichotte.org.
En longeant les 250 tentes rouges composées, pour une première fois peut-être, de la
mixité des « pas logés » et des « bien logés », j’ai rencontré Augustin Legrand, l’instigateur
de cette action citoyenne. Augustin « Grand Corps Sain » comme j’ai envie de l’appeler, mais
pour combien de temps ? On peut en effet s’interroger dans la mesure où il entame avec
d’autres personnes une grève de la faim. Cet homme chaleureux ne supporte plus les
souffrances qu’endurent les SDF et prend les moyens pour vivre en conformité avec ses idées.
Il demande que l’argent du gouvernement soit débloqué pour que la situation change dans
moins de deux mois et non pas dans deux ans ! Il souhaite que tous les politiques prennent en
compte la Charte rédigée avec le concours de nombreuses associations intervenant dans les
domaines du logement et de l’exclusion et qu’ils la signent.
L’« exposition » crûe de cette plaie vive, qu’est la misère en plein Paris, a le mérite de
rendre globalement visible un fait bien réel mais souvent clairsemé. La situation est critique.
Une jeune femme pleurait prostrée devant sa tente sur laquelle était indiquée qu’elle était
handicapée et vivait depuis 10 ans dans la rue.
On est loin d’un phénomène de poudre aux yeux évoqué par Madame Vautrin,
Ministre déléguée à la Cohésion sociale. Des SDF meurent toute l’année à Paris, 300
environ, pas uniquement de froid bien sûr. C’est François Longérinas, maire adjoint chargé
du Logement à la Mairie du 3e arrondissement, qui me l’a déclaré. C’était l’an dernier face à
la caméra de Rachid Mouacine lorsque j’évoquais le décès d’un ami mort de froid, lui, sur un
trottoir parisien. Il s’appelait Abdel.
PS : Réagissons aussi face au Darfour : www.urgencedarfour.org
TANAGORE
LA PAROLE C’EST LA VIE , SOUFFLE DE NOS ORIGINES
28 Décembre 2006

Documents pareils