Système de notification GSM pour serveur

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Système de notification GSM pour serveur
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sysadmin
GSM
 Système de notification GSM pour serveur
Denis Bodor
EN DEUX MOTS Un administrateur système ne
peut pas rester en permanence aux côtés de ses
serveurs. Les systèmes de supervision comme
Nagios permettent de régler le problème en partie,
mais l’accès à un ordinateur connecté au réseau
est impératif. N’existe-t-il pas une solution simple
et économique de notification ? Si, le GSM.
l y a quelques années, avant l’arrivée
en masse des téléphones mobiles,
les « Pager » et « Beeper »
étaient très en vogue. Ces
petits boîtiers pouvant recevoir de courts
messages numériques ou alpha-numériques
permettaient d’être alerté où qu’on se
trouve.
On se souvient de produits comme TamTam,
Kobby ou Tatoo. De nos jours, ces systèmes
existent toujours, mais semblent de moins en
moins utilisés, même s’ils présentes quelques
avantages parmi lesquels la garantie de la
vitesse de transmission des messages (souvent
de l’ordre de la minute) et l’autonomie des
récepteurs (comptée en mois).
Mais pourquoi faire compliqué lorsqu’on peut
faire simple. Il est un récepteur disposant d’une
couverture géographique très importante
et que tout le monde, ou presque, possède
ou peut facilement posséder : le téléphone
portable.
La réception des messages texte n’est
certes pas garantie en temps, mais le coût
et la difficulté de mise en œuvre est très
réduite.
Votre système de supervision peut donc, très
facilement, vous envoyer un SMS (« Texto »
chez certains opérateurs) pour vous signifier
un problème ou signaler n’importe quel
type d’évènement.
La voie du web
La solution gratuite (ou presque) pour
envoyer un SMS sur un mobile est de passer
par un portail web.
Les opérateurs de téléphonie mobile disposent
tous d’un site web client permettant de gérer
son compte et d’envoyer, gratuitement ou
non, des SMS vers un mobile donné.
Quasiment tous les opérateurs permettent,
par ailleurs, l’achat de points ou de forfait
SMS utilisables par leur passerelle web.
26
Autre solution, un certain nombre de sites web offrent le
même service gratuitement pour peu que l’on accepte de
cliquer sur un bandeau publicitaire ou de visiter un site
marchand dont ils font la promotion.
La gratuité est toute relative, puisque ce qu’on vous demande
de faire en échange du service d’envoi du SMS est tout
simplement de regarder de la publicité.
Dans ces deux cas, il est possible d’automatiser l’envoi en
écrivant, par exemple, un script Perl utilisant LWP (voir l’article
des Mongueurs dans Linux Magazine 75 du mois dernier).
En créant ainsi un client web spécifique prenant la place de
l’utilisateur et de son navigateur web, on peut obtenir un
système de notification viable... pour un temps. En effet, le
moindre changement dans les pages de l’opérateur ou du
fournisseur du service et le script est à revoir.
Fig. 1 : Le T230
avec son connecteur
DCU-10/11 et
l’alimentation « maison »
On notera qu’un certain nombre d’applications proposent
ce type de choses. Supportant plusieurs sites web « cible »,
les mises à jours n’en sont pas moins nécessaires. Il est
d’ailleurs dans l’intérêt du site publicitaire de faire des
changements fréquents, un robot web ne présentant pour
eux aucun intérêt.
Inutile de préciser que l’utilisation de tels scripts est souvent
interdite par le fournisseur du service d’envoi de SMS. De plus
une utilisation en production est absolument inacceptable
puisque trop aléatoire.
Une dernière solution web est plus intéressante, mais impose
ses limites. Certains opérateurs, comme Orange, fournissent
des services de webmail gratuit. Ils ont ceci d’intéressant que
l’arrivé d’un nouveau mail provoque une notification via SMS
sur le téléphone correspondant au compte utilisé. Un SMS
est alors automatiquement envoyé, précisant l’expéditeur du
mail et une partie du sujet.
Un simple filtre dans le système de messagerie ou dans votre
.procmailrc vous permettra de faire suivre vos mails vers
 GNU Linux Magazine France
le compte webmail de l’opérateur. Il est également possible
d’envoyer directement un mail spécialement formaté à
destination du compte webmail pour notifier un incident.
Les limites du système sont nombreuses :
Le sujet du mail est souvent raccourci à quelques caractères
(entre 10 et 15) ;
Il faut gérer le webmail afin que la boîte de réception ne
dépasse pas le quota limite ;
On subit les impératifs imposés par le webmail comme la
taille maximale des mails ;
Un problème réseau rend le système inutilisable.
Dans tous les cas, l’utilisation du web pour ce type de service
est à sens unique.Vous ne pouvez qu’envoyer des messages vers
un mobile et ce dans des conditions bien trop limitées.
Un mobile dans le serveur
La solution la plus efficace pour envoyer un SMS depuis une
machine serveur (ou autre) est de l’équiper d’un périphérique
idoine.
Les offres fleurissent actuellement chez les opérateurs.Vendu
comme des solutions professionnelles. Le maître mot est la
connexion à Internet depuis des ordinateurs portables.
L’offre des opérateurs repose, en effet, sur le fait de pouvoir
se connecter à Internet via des cartes PCMCIA regroupant
un grand nombre de fonctionnalités : GSM, GPRS, 3G, Wifi.
Équipé d’un tel dispositif, votre ordinateur portable peut
se connecter à la fois aux hotspots Wifi de l’opérateur, au
haut-débit 3G dans quelques grandes villes ou, par dépit,
en GPRS.
Certaines solutions fonctionnent parfaitement sous GNU/
Linux, comme la carte PCMCIA Vodafone 3G/GPRS. Pour un
serveur, ceci nécessitera l’ajout d’un contrôleur PCMCIA/PCI.
La plupart sont parfaitement pris en compte par le soussystème PCMCIA du kernel et les services PCMCIA Card
Services (pcmcia-cs) et hotplug.
Dans le cadre de cet article, l’adaptateur utilisé aura coûté la
modique somme de 30 euros et est parfaitement reconnu par le
système comme CardBus bridge: Ricoh Co Ltd RL5c475.
L’insertion d’une carte PCMCIA dans le socket provoque
(avec des services PCMCIA bien configurés par défaut) la
détection de cette dernière et le chargement des modules
adéquats.
Dans le cas de la carte Vodafone, c’est un contrôleur USB
qui sera utilisé :
kernel: ohci_hcd 0000:02:00.0: OPTi Inc. 82C861 (#9)
kernel: PCI: Setting latency timer of device 0000:02:00.0 to 64
kernel: ohci_hcd 0000:02:00.0: irq 217, pci mem 0xeb008000
kernel: ohci_hcd 0000:02:00.0: new USB bus registered, assigned
bus number 5
kernel: ohci_hcd 0000:02:00.0: WARNING: OPTi workarounds
unavailable
kernel: hub 5-0:1.0: USB hub found
kernel: hub 5-0:1.0: 2 ports detected
Numéro 76 / Octobre 2005
Ceci peut paraître surprenant, mais beaucoup
de nouveaux périphériques PCMCIA se
comportent de la sorte. Plutôt que de
développer une solution reposant entièrement
sur PCMCIA, les constructeurs préfèrent
intégrer un contrôleur USB ou un Bridge PCI
entre le PCMCIA et leur périphérique.
Avec la carte Vodafone, c’est un contrôleur
USB et un hub 2 ports.
Un coup d’œil au /proc/bus/usb/devices
et on retrouve notre périphérique :
[...]
T: Bus=05 Lev=01 Prnt=01 Port=00 Cnt=01 Dev#=2 Spd=12 MxCh= 0
D: Ver= 2.00 Cls=00(>ifc) Sub=00 Prot=00 MxPS=16 #Cfgs=1
P: Vendor=0af0 ProdID=5000 Rev= 0.00
S: Manufacturer=Vodafone
S: Product=Vodafone Mobile Connect Card - 3G
[...]
Comme tout modem USB qui se respecte,
ce périphérique doit être pris en compte
par le module usbserial.
Cependant, les VendorID et ProdID ne sont
pas renseignés dans les sources (USB_DEVICE).
Qu’à cela ne tienne, une simple modification
de votre /etc/modules.conf et le tour est
joué :
options usbserial vendor=0xaf0 product=0x5000
Dès lors le modem est accessible via /dev/
ttyUSB0, comme le signal le kernel :
kernel:
kernel:
kernel:
kernel:
kernel:
kernel:
usbserial_generic 5-1:1.0:
usb 5-1: Generic converter
usbserial_generic 5-1:1.1:
usb 5-1: Generic converter
usbserial_generic 5-1:1.2:
usb 5-1: Generic converter
Generic converter detected
now attached to ttyUSB0
Generic converter detected
now attached to ttyUSB1
Generic converter detected
now attached to ttyUSB2
Un mobile à coté du
serveur : Tréo 600
La carte vodafone est une bonne solution
serveur mais relativement coûteuse et
surdimensionnée. Pour pouvoir acquérir le
matériel à un prix intéressant, il est nécessaire
de prendre un forfait correspondant chez
l’opérateur.
Celui-ci propose des services qui ne sont
que secondaires dans le cadre de cet article.
En effet, la connexion Internet à proprement
parler ne nous est pas utile. Pas plus que le
support 3G, qui n’est disponible que dans peu
de villes pour l’instant, ou le Wifi. Il ne faut
pas perdre de vue que ce type de matériel
est avant tout destiné à la mobilité Internet
et aux ordinateurs portables.
27
sysadmin
gsm
Pour obtenir une connectivité SMS ou GPRS,
nous pouvons utiliser un téléphone mobile
classique. Le premier exemple repose sur le
SmartPhone PalmOne Tréo 600.
Livré de base avec un câble de connexion
USB permettant la synchronisation, le PDA
ne nécessite pas l’acquisition d’accessoire
supplémentaire. La souscription d’un forfait
minimal auprès d’un opérateur de téléphonie
mobile sera suffisante.

note
Aucun opérateur ne semble vendre de
forfait sans téléphone. Ceci n’est pas un
problème, au contraire. Un téléphone neuf
obtenu de cette manière pour l’entreprise
fera le bonheur d’un collègue. A titre
privé, la revente sur un site d’enchères
vous permettra de rembourser l’achat
ou, au mieux, de vous payer quelques
mois de forfait.
Le choix d’un SmartPhone comme le Tréo
600 peut sembler démesuré. Il n’est, bien
sûr, pas conseiller d’acquérir un tel produit
pour cette seule utilisation.
Un modèle endommagé (écran cassé) ou
en mauvais état fera l’affaire tout comme
un modèle mis à l’écart pour cause de
renouvellement.
Accessoirement, il pourra faire l’objet
d’expérimentations pour le développement
d’applications PalmOS (sujet couvert dans
un prochain numéro).
Par défaut, le Tréo 600 ne fonctionne pas
comme un modem. Il est, avant toutes
choses, nécessaire de le passer dans un
mode spécial, le mode Tethered. Pour
ce faire, il faudra composer un numéro
spécial depuis l’application de téléphonie :
#*83843733 (correspondant à #*TETHERED
mais indépendant de l’agencement du
clavier).
Malheureusement, bug ou fonctionnalité, le
seul moyen de sortir de ce mode semble
être le Soft Reset du PDA via le bouton
Reset placé à l’arrière.
On préfèrera alors utiliser l’application
GPL wireless-modem.prc, développée par
Matthew Allum permettant de basculer
le Tréo en mode Tethered et d’en sortir
(http://butterfeet.org/misc/treo600/ ).
Une fois le Tréo dans ce mode et le module
visor chargé, on pourra utiliser /dev/ttyUSB1
pour communiquer (/dev/ttyUSB0 restant
disponible pour la synchronisation).
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Un mobile à coté du serveur :
T230
La seconde expérimentation avec un mobile concerne un
T230 de chez Sony-Ericsson. Comme beaucoup de mobiles
modernes, celui-ci dispose d’un modem capable de réagir en
tant que tel via des commande Hayes (voir ci-après).
Ce type de mobile comme le nouveau T290i ou un « vieux »
T68i peut être connecté à un ordinateur via un câble spécifique
référencé sous la désignation DCU-10 ou DCU-11. Il vous en
coûtera quelques 30 euros chez n’importe quel revendeur
d’accessoires pour mobiles.
Initialement prévu pour récupérer certaines informations du
mobile (répertoire, etc.), c’est également ce type de câble qui
est utilisé pour « bricoler » le téléphone et le personnaliser
(ajout de sonnerie, d’application, de logos, etc.). Dans le
cadre de cet article, c’est surtout la capacité à contrôler le
téléphone qui nous intéresse.
Ce type de câble existe pour différents modèles de mobiles
aussi bien en version série qu’USB. On préfèrera tout
naturellement la seconde version puisque les ports série ont
une fâcheuse tendance à disparaître des configurations PC
actuelles (et c’est bien malheureux).
Les câbles DCU-10/11 sont supportés par Linux via le
système usbserial et plus précisément par le module pl2303
supportant le convertisseur USB/Série du même nom fabriqué
par Prolific Technology Inc. Le simple chargement du module
vous permet d’utiliser directement /dev/ttyUSB0.

note
J’ai rencontré quelques problèmes avec ce module présent
dans un kernel 2.4. Le port était effectivement disponible et le
module chargé, mais le téléphone restait muet. Un passage à
un kernel 2.6 a réglé le problème. Je n’ai pas poussé plus loin
les recherches avec un 2.4. Il semble que des modifications
entre les deux versions du module corrige le problème et
que ces modifications n’aient pas été back-portées dans
2.4. Si vous êtes curieux, diff est votre ami.
Colin Leroy, que je remercie grandement au passage, indique sur
sa page concernant le T230 (http://geekounet.org/powerbook/
linux_gprs.html) que le cradle Sony-Ericsson peut également
être utilisé via le module ftdi_sio (FTDI est un autre grand
fabricant de convertisseurs USB/Série).
Contrairement au Tréo, le câble DCU-10/11 acheté n’alimente
pas le mobile. Comme me l’a confirmé Colin, il existe des
câbles disposant d’un connecteur supplémentaire permettant
de brancher l’adaptateur de courant fourni avec le téléphone.
Pour régler le problème et ainsi éviter de devoir déconnecter
le téléphone pour le mettre en charge, un adaptateur maison
a dû être utilisé (voir encart).
Utilisation des commandes Hayes
AT
Les trois périphériques présentés ci-avant comportent
tous un modem répondant aux commandes Hayes. Déjà
utilisés sur les modems classiques (analogiques), le jeu de
 GNU Linux Magazine France
Système de notification GSM
commandes Hayes permet d’interroger et de contrôler le
modem (configuration, numérotation, connexion, etc.).Toutes
les commandes débutent par le couple de caractères AT. Pour
cette raison, on parle souvent de « commandes AT ». C’est
une appellation à ne pas négliger lorsqu’on recherche des
informations sur le web.
« Discuter » avec un modem est relativement simple. Il suffit
de configurer correctement un utilitaire comme Minicom
sur le bon périphérique (/dev/modem par défaut) avec des
paramètres de communication standards : vitesse de 9600, 8
bits de données, pas de parité et un bit de stop (8N1).
Si tout fonctionne, vous devez avoir un écho de ce que vous
tapez. Si ce n’est pas le cas, vérifiez connexion, modules kernel
et paramètres de communication.
Pour les modems GSM/GPRS/3G, le jeu de commandes
classique a été étendu, on parle alors d’extension ETSI. En
plus des commandes permettant la numérotation (ATD), la
réinitialisation (ATZ) ou l’attente de connexions (ATA), l’extension
ETSI apporte des éléments de configuration spécifiques aux
mobiles. Ceci incluant, bien sûr, la gestion des opérateurs, de
la sécurité (code PIN/PUK) ou des SMS/MMS.
Je ne vais pas lister ici toutes les commandes et leur usage.
Les documentations en ligne comme http://www.cellular.
co.za/at_etsi.htm sont suffisamment détaillées.Voici seulement
les bases.
Chaque commande Hayes débute par AT. Certaines d’entre elles
provoquent une action sur le modem. D’autres commandes
permettent d’initialiser des registres avec des valeurs ou des
chaînes de caractères.
Ces registres sont utilisés pour configurer le modem. Il est
possible de fusionner les commandes comme ceci :
AT&C1M0DT1234
CONNECT 9600
Qui revient à écrire :
AT&C1
OK
ATM0
OK
ATDT1234
CONNECT 9600
Lorsque la commande est interprétée et correctement exécutée
par le périphérique, ce dernier retourne généralement OK ou
ERROR dans le cas contraire.
D’autres commandes plus spécifiques peuvent retourner des
valeurs. Ici, nous venons d’utiliser ATM0 pour mettre à zéro le
registre M contrôlant l’utilisation du haut-parleur du modem.
En utilisant ATM? le modem répondra quelque chose comme
M: 0 nous renseignant sur la valeur actuelle.
Certains modems permettent également d’afficher et de
gérer des profils de configuration. Lisibles avec la commande
AT&V, les profils concernent généralement la configuration en
cours et deux sauvegardes. Le T230 et le Tréo 600 testés ici
ne disposent pas de cette fonctionnalité.
Numéro 76 / Octobre 2005
Fig. 2 : Le Tréo 600
connecté et prêt à
passer en mode
Tethered via l’application
de Matthew Allum
La carte Vodafone ne gère pas les profils mais
permet, via cette commande, de visualiser
la configuration des registres.
A titre de bref exemple, voici une procédure
pour l’envoi d’un SMS :
# Faut-il entrer le code PIN ?
AT+CPIN?
+CPIN: READY
# On passe en mode textuel
AT+CMGF=1
OK
# On envoi un SMS
AT+CMGS=»06XXXXXXXX»
> Coucou monde
[CTRL]+[Z]
+CMGS: 187
# On bascule sur la mémoire du mobile
AT+CPMS=»ME»
+CPMS: 1,70,0,30,1,70
OK
# Il y a un message, lisons-le
AT+CMGR=1
+CMGR: «REC READ»,»+336XXXXXXXX»,
“”,”05/09/07,16:46:19+08”
Coucou aussi
OK
# On efface le message
AT+CMGD=1
OK
31
sysadmin
gsm
Ce n’est, bien sûr, qu’un exemple. Il existe
d’autres commandes parfois nécessaires
en fonction de l’équipement. Les messages
n’arrivent pas forcément dans la mémoire
ME, celle de la carte SIM peut également
être utilisée (SM).
Inutile de s’attarder davantage puisque nous
avons la chance de disposer d’un utilitaire
spécifique. Si vous comptez développer
votre application et dialoguer directement
avec le modem GSM, la consultation et la
compréhension des documentations sur
l’extension ETSI est indispensable.
Gnokii
Le dialogue direct avec modem possède
des avantages, mais aussi un certain nombre
d’inconvénients parmi lesquels la nécessité
de connaître parfaitement les commandes
Hayes. Un autre problème qui n’a pas encore
été exposé pour l’instant réside dans le fait
que tous les mobiles ne supportent pas ce
jeu de commande. Plusieurs téléphones de
marque Nokia, par exemple, utilisent un
protocole de communication spécifique.
Sachant que les Nokia sont des mobiles
très courants et disposant, comme les
Sony-Ericsson, de câble de connexion
USB faciles à trouver, il est important de
trouver une solution.Cette solution s’appelle
Gnokii. Il s’agit d’un utilitaire développé par
Hugh Blemings, Pavel Janik ml. et Pawel Kot
permettant très simplement de contrôler
plusieurs modèles de périphériques GSM.
Il fonctionne aussi bien avec les téléphones
supportant les commandes Hayes (Nokia,
Siemens, Ericsson, Sony-Ericsson, Bosch et
Motorola) qu’avec les Nokia 6100, 7110 et
6510. Cette liste n’est pas exhaustive.
Consultez le site officiel de Gnokii pour
avoir un liste plus complète (http://www.
gnokii.org/ ). La carte Vodafone, elle aussi,
fonctionne parfaitement avec Gnokii.
Gnokii se décline en plusieurs versions. Celle
qui nous intéresse ici est l’outil en ligne de
commande, mais sachez qu’une interface
graphique est disponible au besoin. En plus
de pouvoir envoyer des SMS et lire ceux
réceptionnés par le mobile, Gnokii permet,
selon l’équipement dont vous disposez,
d’ajouter des sonneries et des logos ou
encore de gérer vos contacts.
Gnokii se configure via le fichier /etc/
gnokiirc, où il vous faudra spécifier le modèle
de téléphone (ici AT) et d’autres paramètres
comme le fichier /dev à utiliser et, pour un
modèle AT, la vitesse (9600).
32
Voici un exemple d’utilisation de gnokii :
# Devons-nous entrer le code PIN ?
% gnokii --getsecuritycodestatus
GNOKII Version 0.6.5
Security code status: waiting for PIN.
# Entrons le code PIN
GNOKII Version 0.6.5
Enter your code: XXXX
Code ok.
# Envoyons un SMS
% echo “coucou de gnokii” | \
gnokii --sendsms 06XXXXXXXX
GNOKII Version 0.6.5
Send succeeded!
# Voyons les SMS
% gnokii --getsms ME 1
GNOKII Version 0.6.5
1. Inbox Message (read)
Date/time: 07/09/2005 17:18:32 +0200
Sender: +336XXXXXXXX Msg Center: +33689004000
Text:
Salut gnokii
# Effaçons
% gnokii --deletesms ME 1
GNOKII Version 0.6.5
Deleted SMS ME 1
Vous conviendrez que c’est bien plus simple que la solution
Minicom/Hayes précédente. On notera toutefois que selon le
modèle de téléphone l’interaction entre Gnokii et l’interface
du mobile pourrait être problématique. Lors de l’arrivé d’un
message sur le T230, par exemple, un avertissement apparaît
sur l’écran du mobile demandant confirmation de sa lecture.
Si Gnokii a supprimé le message, répondre par l’affirmative ne
provoque rien. Ce n’est donc pas un vrai problème dans ce
cas (si ce n’est esthétique), mais tous les firmwares peuvent
ne pas fonctionner aussi bien. Il aurait été plus élégant que
l’avertissement disparaisse de lui-même si le SMS est effacé.
Il s’agit peut-être d’un signe révélateur d’un défaut de
conception du firmware.Autre problème relevé, avec le Tréo
cette fois, l’envoi d’un SMS provoque un reset du PDA. Ce
comportement est également constaté en utilisant Minicom.
Il ne s’agit sans doute pas d’un problème de série ou de
conception puisqu’on ne trouve nulle part mention d’un tel
comportement très pénible. Si vous disposez d’un Tréo 600,
je serai ravis de savoir si vous obtenez le même résultat.
Intégration
L’utilisation de Gnokii permet d’intégrer facilement l’envoi
de SMS dans l’administration du serveur. Un script shell ou
Perl spécialement conçu pourra permettre la notification
automatique pour bien des applications. A titre d’exemple
simple, l’usage de grep --count et gnokii --sendsms via
procmail ou cron est un jeu d’enfant. L’intégration dans Nagios
est couverte par la FAQ et, là aussi, c’est d’une simplicité
enfantine.Pour une intégration plus poussée on utilisera le
module Perl développé par Konstantin Agouros (http://www.
agouros.de/gnokii/ ). Il vous sera ainsi possible de développer
une solution Perl permettant d’envoyer et recevoir des SMS
(entre autres).
 GNU Linux Magazine France
Système de notification GSM
Conclusion et remerciements
Pour un coût relativement réduit (selon le forfait utilisé), on
peut facilement équiper un serveur d’un périphérique capable
d’envoyer et recevoir des SMS. En choisissant arbitrairement
et sommairement matériel et forfait, on arrive à un prix initial
allant de 50 à 70 euros et un coût annuel de 200 à 500 euros.
Accessoirement, il est possible d’utiliser la connectivité GSM
via PPP pour contacter une autre machine, se connecter à
Internet ou accepter des connexions externes indépendamment
de l’état du lien réseau classique (selon modèle). La gamme
de fonctionnalités qui s’ouvre alors est très vaste allant de
la simple notification à la prise de contrôle de la machine.
Vous pouvez être tenu au courant à tout moment de l’état
du serveur et, pourquoi pas, intégrer ce type de solutions
dans un système de e-commerce pour transmettre le chiffre
d’affaire quotidien au responsable.Voilà qui pourrait faciliter
grandement l’investissement si le budget minuscule n’est pas
un motif suffisant.
Fig. 3 : Détail du régulateur LM317
permettant d’obtenir du 3,6 vols
pour remplacer la batterie.
Parmi les points non couverts par cet article, nous avons
les connexions sans fil. Sachez cependant que Gnokii est
parfaitement capable d’utiliser une liaison BlueTooth (RFcomm)
ou infrarouge (IrDA). Ces points spécifiques sont couverts par
la FAQ de Gnokii. Enfin, cet article traite principalement de
SMS, mais sachez qu’il est possible de faire de même avec des
MMS (son, texte, image). Gnokii ne supporte pas directement
l’envoi et la réception de MMS pour l’instant et il vous faudra
développer toute la partie encodage/décodage des messages,
puis dialoguer directement avec le modem. Mais cela reste
possible. Pour vraiment conclure cet article, je tenais à
féliciter vivement (sic) le service d’assistance technique de la
société « Maison du GSM » qui, suite au problème rencontré
avec le kernel 2.4 et le câble DCU-10/11 acheté chez eux,
à rapidement trouvé et transmis la solution au problème :
« Suite à votre message, nous vous confirmons que le câble
Data USB compatible DCU-11 fonctionne uniquement sous
Windows ». Preuve que GNU/Linux est encore loin d’être
envisagé comme une alternative viable pour Monsieur ToutLe-Monde.
J’en profite au passage pour signaler que ce câble, en plus
de fonctionner parfaitement avec un kernel Linux 2.6, peut
également être utilisé avec Mac OS X (10.4 inclus) en utilisant
le pilote pl2303 fourni par Prolific Technology (http://tech.
prolific.com.tw) et une version OS X de Gnokii disponible
sur le site officiel du projet.
Numéro 76 / Octobre 2005

Astuce
Alimentation du T230
Pour alimenter le T230 alors que le câble
DCU-10/11 est en place, il a été nécessaire
de substituer la batterie par une source
d’alimentation équivalente. Le contrôle de
charge de la batterie étant relativement
simple côté mobile, il a simplement été
nécessaire de fournir le courant et la
tension habituellement fournie par cette
dernière.
Les 3,6 volts ont été obtenus en utilisant
un régulateur LM317. Ce composant
économique (1 euro) utilise deux
résistances pour définir la tension en
sortie. La première, R1 placée entre la
patte Adjust du régulateur et la sortie
Vout, et la seconde, R2, entre Adjust et
la masse. Le calcul se fait ainsi : Vout =
1.25*(1+(R2/R1)).
Pour « coller » au plus juste à la tension
requise tout en utilisant des résistances
courantes, trois résistances de même valeur
ont été utiles. R1 est une résistance de 330
Ohms. R2 est un couple de résistances
de 330 ohms montées en série donnant
ainsi 330+330=660 ohms. Nous obtenons
donc 1.25*(1+(660/330)), soit 3,75 volts.
Un tout petit peu plus que les 3,6 volts
de la batterie.
Un bloc secteur fournissant 6 volts et 1A
sert de source pour le régulateur dont
la sortie est directement soudée sur les
connecteurs pour la batterie (attention
à la polarité).
L’ajout de condensateurs de quelques
uF en entrée et en sortie du régulateur
peuvent être nécessaires pour « nettoyer »
le courant.
Un radiateur a été ajouté sur le LM317
pour dissiper la chaleur lors d’utilisation
intensive du mobile.
Denis Bodor,
33