Doit-on encore avoir peur des prêts relais
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Doit-on encore avoir peur des prêts relais
Doit-on encore avoir peur des prêts relais ? Posté Le 9 février 2010 Il a eu très mauvaise presse ces derniers temps et vous êtes nombreux à vous demander s’il ne vaut pas mieux l’éviter. Le prêt relais, qui permet d’acheter un second bien avant d’avoir vendu le premier, est-il un produit trop risqué ? Parmi les personnes qui ont contracté un prêt relais juste avant la crise, plusieurs se sont retrouvées en difficulté : le retournement du marché, qui s’est traduit par un attentisme de la part des acheteurs potentiels et un allongement des délais de vente, les a soit empêchées de vendre dans les délais impartis, soit poussées à vendre à un prix très inférieur à ce qu’elles espéraient. Des situations qui ont parfois eu des conséquences très graves : quand on a contracté un prêt relais de 300 000 euros et qu’on a vendu à 250 000, quid des 50 000 euros manquants ??? « Le prêt relais n’est pas un produit dangereux en soi, c’est la période d’euphorie qu’a connu le marché qui a entraîné ces problèmes pour les utilisateurs », affirme Philippe Taboret, directeur général adjoint de Cafpi, courtier en prêts immobiliers. Une période pendant laquelle les vendeurs surestimaient le prix de leur bien, et les banques suivaient. Résultat, quand les prix ont baissé, difficile de s’y retrouver. Utile et avantageux Avec la reprise, le prêt relais redevient-il un risque raisonnable ? « Tout à fait ! Aujourd’hui, les candidats à l’accession n’ont rien à craindre de ce produit : la période de surestimation est terminée, nous sommes revenus à des évaluations plus réalistes », note Philippe Taboret. Même son de cloche du côté de l’ADIL des Landes : « il ne faut pas le rejeter, il peut s’avérer utile dans de nombreuses situations et les taux proposés sont très intéressants », déclare Sandrine Blaisius, directrice adjointe de l’agence départementale d’information sur le logement. D’autant plus que les banquiers se montrent à présent plus prudents : ils accordent 70 % maximum du prix de vente supposé, contre jusqu’à 80 % auparavant. « Aujourd’hui, il n’y a clairement aucun risque de vendre à moins de 70 % du prix demandé. Le seul risque, c’est de ne pas vendre », poursuit le directeur général adjoint de Cafpi. Vendre d’abord : pas forcément plus aisé Dans ce cas, ne vaut-il pas mieux s’imposer de vendre avant d’acheter ? « C’est la pire des bêtises de penser ça ! On peut se retrouver dans des situations très inconfortables en agissant dans ce sens », prévient Philippe Taboret. Si, par exemple, vous vendez votre bien et que vous avez 3 mois pour en trouver un autre, cela peut s’avérer ardu. Attendre d’avoir vendu, c’est aussi risquer de passer à côté de la maison de ses rêves… Quand plusieurs acheteurs s’intéressent au même logement, il faut généralement agir vite. « Il m’arrive de conseiller d’attendre, comme par exemple quand la maison est très éloignée en campagne. Bref, quand je suppose, après analyse de la maison et de son environnement, que la vente risque de prendre beaucoup de temps. Car deux ans, ça peut passer très vite », estime Sandrine Blaisius. Mis sur pied pour faciliter la soudure entre achat et vente, le prêt relais s’est révélé indispensable pour de nombreux particuliers. Il devrait donc, avec la reprise, regagner la confiance des acquéreurs. Il comporte bien entendu des risques, comme tout crédit. Et comme pour tout crédit, l’important est de bien les calculer. Pour mémo Le prêt relais permet de disposer de la somme d’argent nécessaire pour acheter une nouvelle propriété avant d’avoir vendu son logement actuel. Le montant de cette somme varie entre 50 et 70 % de la valeur du bien à vendre, et différentes formules de remboursement sont proposées. La durée maximum d’un prêt relais est de deux ans. Dès que vous avez vendu votre bien actuel, vous le soldez. __________________________________________________________________________________ ___________ Priscilla Franken