Roche Epaves 2009
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Roche Epaves 2009
Roche & Epaves 2009 Le Lavandou du 20 au 26 septembre Un niveau 3 sinon rien ! "Passe ton niveau 3, petit, passe ton niveau 3…", c'est ce que m'avait répondu Pascal (j'ai un peu brodé avec le "petit" et la voix façon Marlon Brando dans "Le Parrain" !) quand je lui ai demandé ses conseils avisés sur ce genre de sorties. C'était il y a deux ans et je piaffais déjà d'impatience affublé de mes deux étoiles CMAS. Depuis, de l'eau a coulé sous mes palmes et mon niveau 3 décroché, je me devais de lancer cette sortie ! L'organisation a été agréable car j'avais peu de plongeurs à gérer, un séjour identique pour tous et ai eu des contacts très sympathiques avec le club de plongée, la résidence et la compagnie de transport. Du point de vue du Gentil Plongeur que je suis devenu une fois sur place, j'ai été enchanté de cette sortie. Nous n'étions pas très nombreux, aussi avions-nous des compagnons sur le bateau : essentiellement un club de Nancy (dont nous ne parlerons pas davantage, surtout de "Big-Bi"), une copine de Pascal du 9-2, trois Belges et deux Corses qui méritent tous le prix Nobel de la sympathie (et nous aussi, d'ailleurs) et avec qui nous avons partagé les fraises Tagada et sauvé les crocodiles !!! Merci Colette, Arnaud (bon anniversaire Arnaud !), Thierry, Frédéric, Muriel et Philippe, les rendez-vous sont pris en Région Parisienne, à Bruxelles si nous retrouvons le chemin de Némo 33 ou en Corse, car nous avons vraiment apprécié leur compagnie. Le Lavandou est un lieu exceptionnel qui allie la clarté de l'eau corse et la richesse biologique bretonne, le tout dans une eau à 22° (thermocline à 15° vers les 45 mètres), on croit rêver. Nous avons eu beaucoup de chance avec la météo, alors qu'une semaine avant les orages se déchaînaient dans la région. Nous avons également pu influer sur le choix des sites et, par exemple, se payer le luxe mercredi et vendredi d'effectuer deux plongées mythiques de la Méditerranée : le Donator le matin et la Gabinière l'après-midi, le tout sous le soleil et sans courant, beaucoup donneraient très cher pour cette expérience ! Les autres plongées étaient tout aussi intéressantes, des dizaines de mérous et des centaines de barracudas le long des tombants de Port-Cros, le Rubis que la visibilité nous permet de voir en entier et certaines mauvaises langues de s'étonner : "Ah, c'est ça un sous-marin, mais alors c'est quoi le U171 ?". Je conseille vraiment aux niveaux 2 de travailler leur palmage et leurs remontées, cette sortie mélangeant roches et épaves vaut vraiment le coup et récompense largement les efforts du passage de niveau et croyez-moi, l'épave du Grec à 48 mètres, c'est autrement plus intéressant qu'à 40 ! Rendez-vous dans deux ans, car c'est programmé on remet ça, en attendant : "Passez votre niveau 3, petits, passez votre niveau 3…" !!! [Eric] La photo est un art. Sa technique n’est pas innée… Vous prenez un plongeur équipé d'un appareil photo, d'un caisson, d'un flash et d'un livre de référence. Vous le mélangez à d'autres plongeurs sur un séjour Epaves & Roches au départ du Lavandou. Après quelques réglages et plusieurs plongées, vous vous attendez à voir de superbes photos du Donator, du Rubis, de Port Cros, etc. Et bien non. L'apprenti photographe vous trouvera tous les arguments pour vous expliquer que les photos au 28 mm sont floues parce qu'il lui manque une bonnette, que le réglage automatique ne permettait pas une ouverture satisfaisante par rapport à la lumière, que le banc de barracudas ne pouvait être enregistré car la focale retenue n'était pas correcte, etc… En fin de séjour, la plupart des possibilités de réglages étant utilisée, l'apprenti s'attendait enfin à réussir une belle série de clichés sur Port Cros. Les bancs de barracudas en pleine eau étaient présents ; ainsi que les peltodoris et les flabelines. Et bien non ! Une pression sur l'interrupteur du réglage de la mise au point - lors de la préparation du caisson - a ruiné tous les espoirs. Les photos étaient nettes à condition que le sujet soit situé à la distance pré-réglée (non connue). L'apprenti a tout de même réalisé une très belle photo de flabellina ischitina. Heureusement que la faune et le soleil sont indulgents et qu'ils ont autorisé la prise de quelques clichés pour immortaliser les très belles plongées de ce séjour. Donnons une seconde chance à cet apprenti qui a promis de faire des tests en piscine et de mieux préparer son sac avant le séjour. [Pascal] Épaves et tombants au Lavandou : une première Non, non, je ne suis pas narcosé, il s’agit bien d’une première ! Non pas mes premiers tombants déjà faits par ailleurs que ce soit à Port Cros, en Égypte voire dans le golfe de Thaïlande ou autres spots. Non pas mes premières épaves, quoique… celles-là, je les ai vues. Pas comme le U171 (sous marin allemand) au large de l’île de Groix où il a fallu que je me mette le nez dedans pour le voir… mais je n’étais pas seul ce jour là à m’y cogner, où la visibilité était inférieure à la face cachée de la lune dans de l’eau à 10 ou 11°C (Nathalie vous dirait 8°C, sans hésiter !!!). Mais là, mes amis, imaginez ces épaves (à des profondeurs allant de 43 à 58 mètres) visibles à plus de 20 mètres. C’est comme dans les films avec l’émotion en plus. Pas de stress, de l’émotion pure. C’est beau. C’est grandiose. Du Cousteau. On voudrait que le temps s’arrête. Pouvoir rester immobile, contempler le spectacle, s'en rassasier (entre nous : impossible). La descente continue, les formes se précisent. La lumière des phares des palanquées nous ayant précédés de quelques minutes s’agitent, parfois comme des flashs. C’est de la science fiction pure. Sauf que là, vous y êtes. Descente sur le Rubis et visite : sous marin reposant au-delà des 40 mètres Vous arrivez dans un délire de vie. Cette épave morte recèle une foule de trésors, de vie : des végétaux, des invertébrés, des poissons, des gros, des petits, des tous petits, dedans, autour, aux alentours, partout. Il faudrait quasiment une vision à 360 °. On le sait à l’avance mais chaque fois, la découverte vous bloquerait presque la respiration. Oui, pour un peu, on en oublierait de respirer (aïe, faut pas, le DP va me gronder). Mais l’émotion est là. Et au contraire, la respiration s’accélère. Il faut se calmer, apprécier, planer dans l’espace aqueux, se glisser le long des superstructures tel un voyeur. Chaque seconde qui passe est un vrai bonheur. Quelle joie de découvrir là des gorgones quasi géantes, des rouges, des jaunes, parfois bicolores, là des gorgonocéphales (oui, j’en ai vu), des congres plus peureux que nous, des murènes affolées de cette intrusion, des centaines de corbs, des milliers de sars et de saupes au milieu desquels se promènent quelques castagnoles rouges à moins qu’il ne s’agisse de crénilabres, des mérous ondulants paresseusement ou des chapons essayant vainement d’échapper aux faisceaux inquisiteurs de nos phares, le tout encadré par quelques barracudas patrouillant à proximité et des dorades passant à quelques longueurs de bras si vite qu’on dirait des parisiens pressés… Là il s’agit du Donator Proue du Rubis Quelle émotion de circuler autour de ces épaves, de ces ferrailles tordues souvent recouvertes d’anémones encroûtantes dont la couleur jaune apparaît dans la lumière de nos phares, de rentrer dans une cale et de ressortir par une autre et de tomber nez à nez avec un homard ou… un Eric tout aussi heureux que vous dont les yeux écarquillés montrent que son bonheur est équivalent au votre (à moins que sa narcose soit la même ???) et me saluant par une magistrale phiphi attitude laissant pantoise une faune locale peu habituée à ces figures de style ou encore, avec une Nathalie qui essaye de prendre le relais de notre ami Étienne à fouiller chaque centimètre carré de ces épaves pour y découvrir quelque trésor dont elle aura le plaisir de nous raconter la trouvaille une fois revenue à bord du Kenavo II, fameux navire, flottant celui-là. Mais, eh oui, il y a un mais !!! Les 15, 16 ou 17 minutes allouées sont passées (ou mi bouteille) : il faut penser à remonter. Quitter ce monde merveilleux. Cousteau l’avait appelé « le monde du silence ». Je vous assure que malgré ma surdité naissante, il n’y a pas de silence là dessous. C’est un monde grouillant de vie dont la musique reste encore après plusieurs jours dans ma tête. "Narcosé" murmureront certains. Peuuhh ! Mauvaises langues, jaloux, faux amis ! Et pour ces 15 à 17 minutes de plaisir, il faudra au moins une vingtaine de minutes avant de sortir la tête de l’eau. Mais ça, c’est pour ceux qui ont un ordinateur de marque Aladin. Ceux qui comme moi, ont la chance (est-ce vraiment le mot bien choisi ?) d’être en possession d’un ordi de marque Suunto devront plutôt penser à 25 minutes voire beaucoup plus. Là où certains vont faire 8 minutes à 3 mètres, moi je vais en faire 13 ou 15 (jusqu’à 18 une fois !) pendu au bout du parachute. Mais là, pas de courant pour me faire gagner le parachute d’Or (de toute façon, c’est une coupe que je détiens déjà avec Emmanuel, faut-il le rappeler ??). Mais qu’importe ce petit désagrément. Je ne retiens qu’une semaine formidable avec une bande de super potes (là, Nathalie, Catherine et Michèle sont devenues masculines). Eh, les copains et les copines, dépêchez-vous de passer votre niveau III et vous pourrez partager ce bonheur. En attendant, pas d’inquiétude, les tombants sont à votre portée et je laisse à Nath le soin de vous en conter les merveilles et de vous les montrer. Enfin, pour conclure : Merci, Eric pour cette organisation. [Philippe] Epaves et tombants Lever de soleil au Lavandou Port Cros Tout a commencé par une nuit froide de décembre 2008 lors de la soirée de fin d’année de l’ USCMB. Eric organisait pour l’automne la sortie "Epaves et Tombants" et Phiphi, sans me consulter, m’a inscrite d’office. Moi qui suis heureuse dans 5 mètres d’eau à la découverte de la faune et flore d’un ponton, même si l’eau est à 12°C (voir journal d’Etel), me voilà embarquée pour - Oh my God, quelle horreur - des épaves et en plus profondes vu que le stage est pour des plongeurs Niveau 3 minimum. Pas le temps de faire marche arrière ou inventer un prétexte pour annuler l’engagement, juste quelques mois pour m’habituer à l’idée de faire ce stage. Et bien je vous l’avoue – j’ai adoré – et je me suis réconciliée avec les épaves – toutes les conditions idéales étaient réunies – soleil, chaleur, eau à 24°C, visibilité, courant inexistant, bateau conçu par et pour des plongeurs et je dirai même mieux pour des plongeuses (toilettes à bord – quel luxe mais toutes les plongeuses me comprendront). Philippe a très bien retranscrit l’émotion de plonger sur épaves et je n’ai rien à rajouter si ce n’est deux anecdotes de mes plongées sur le Togo et le Rubis. Le Togo (ex "Ville de Valence"), un vieux cargo qui gît à 58 mètres. Me voilà prête à plonger avec Pascal mais je le surprends à écrire sur sa tablette une multiplication , 9 x 8, facile me direzvous, mais à –58 m après une descente tête la première en un temps record, la narcose peut pointer son nez et vous faire écrire n’importe quoi - mais pas moi, aucune narcose et surtout une bonne mémoire, j’ai pris le crayon que me tendait Pascal et écrivit 72 – voilà - la découverte de l’épave pouvait commencer. Le Rubis, sous-marin reposant à 40 mètres. Entre le pont et le kiosque j’ai pu assister à la poursuite d’une murène par un mérou – pour cette fois la murène s’en ai bien sortie, elle a pu se cacher et le mérou a continué son chemin - j’ai cru voir un dessin animé de Tom et Jerry - je vous jure je n’étais pas narcosée (d’autres l’ont vu et peuvent témoigner). [NDLR : Je témoigne !] Petit banc de barracuda Rien que de prononcer le mot Port Cros ou la Gabinière et me voilà à nouveau au milieu de tous ces mérous plus gros les uns que les autres, d’un banc de barracudas que j’ai pu approcher mais pas trop près, je revois les flabellines mauves, doris dalmatiens, célestes et géants, corbs, salpes, et surtout l’ascidie que j’essayais de prendre en photo (et que j’ai prise) alors que juste à côté se trouvait un énorme chapon que je n’avais pas vu, - cela a bien fait rire Pascal – les grandes nacres, les rayons du soleil pénétrant dans la mer… J’arrête là ma description de toutes ces plongées au Lavandou sinon je refais mon sac et j’y retourne. Et pour finir en beauté, rien que du bonheur : le lever du soleil au petit déjeuner sur la terrasse, et un massage dans une yourte avec le bruit des vagues en bruit de fonds. Ascidie Doris céleste La Gabinière La "Phiphi Attitude" est si bien connue en Méditerranée que le département du Var a posé sur le "Rubis" une statue, aussi vraie que nature, la représentant [Nathalie] Le centre de plongée. Nous avons été accueillis par les frères Augustin - Frank et Laurent - deux figures du monde de la plongée au Lavandou. Leur bateau, le Kénavo II - les plus expérimentés d'entre nous se souvenaient du Kénavo leur premier bateau - est très bien conçu et la puissance de ses moteurs permet de se rendre sur tous les sites en tout confort même par gros temps. Merci aux deux frangins pour leur accueil réunissant sympathie, sérieux et sécurité. A bientôt ! Site web : www.lavandou-plongee.com ASER : www.aquagazel.org USCMB : www.uscmb.fr